..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 10 février 2016

Un excellent livre ! (2)

M. Blogspot ayant jugé bon de remplacer mes tirets de dialogues par des puces, je prie mes éventuels lecteurs d'excuser ce désagrément qu'un manque de patience m'a prévenu de corriger.



Le quadragénaire entra dans la librairie J'aime l'ire *. Il avait ce regard un rien désabusé de qui a essuyé bien des typhons et fréquenté les bordels de Ouagadougou.

Ne voyant personne, de la prothèse métallique qui remplaçait un bras perdu lors d'un adultère un peu compliqué avec une naine malgache, il frappa le comptoir afin d'attirer l'attention.

Une jeune personne apparut de derrière les rayonnages et, l'ayant salué lui demanda si elle pouvait l'aider.

  • Eh bien mademoiselle, j'aimerais que vous me conseillassiez un bon roman. Quelque chose de couillu, si vous avez...
  • Qu'entendez-vous au juste par là, s'enquit la brunette potelée qu'une coquetterie dans l’œil n'empêchait aucunement d'être appétissante comme un brugnon de Touraine (ou comme un plat de tripes à la mode de Caen, suivant les goûts) ?
  • Disons pas un de ces livres qui ne visent qu'à déclencher les rires gras à coups de plaisanteries de garçon de bains comme la Recherche ou La Guerre et la paix, quelque chose de sérieux sans être austère...
  • Mais encore ?
  • Ben, un roman avec des personnages bien campés, dont les destins s'entrecroisent sans qu'une vache soit en mal d'y retrouver son veau comme chez Dos Passos. Où l'on moquerait à l'occasion les travers de notre époque sans tomber dans le prêchi-prêcha. Où seraient évoquées les difficultés de communication inter-générationnelles. Où l'amour adolescent croiserait la solitude de l'âge mûr et la pholie** pathétique d'un jeune homme en recherche floue...
  • Certes, certes, mais dites m'en un peu plus : voudriez-vous de l'aventure, du sexe débridé ?
  • Pourquoi pas, mais pour l'instant je recherche surtout un bon roman...

S'apercevant de l'ambiguïté de sa question, Brigitte, car tel était son nom, précisa :

  • Je voulais dire dans le livre...
  • Ah oui, excusez ma bévue. Du sexe, il en faut bien un peu mais sans excès, on oscille entre la bête et l'ange, pas vrai ? Comme il faut quelques cuites héroïques, un service municipal de la clownerie et du bord de Loire. Très important, le bord de Loire, voyez Balzac. Si en plus pouvait venir se mêler aux personnages de fiction un écrivain célèbre bien déglingué dont serait peint un portrait croquignolesque, ce serait bien...
  • Je crois que j'ai quelque chose susceptible de satisfaire vos attentes , dit l'avenante Brigitte.
  • Je n'en doute pas, déclara l'homme en plongeant un regard ravivé dans son généreux décolleté.

S'étant dirigée vers le rayon des romans français, Brigitte en revint avec à la main un volume couvert de rouge qu'elle posa sur le comptoir :

  • Je viens d'en terminer la lecture : vous y trouverez ce que vous souhaitez et tout ça dans un style léger, élégant, sans être précieux.
  • Le Chef-d'oeuvre de Michel Houllebecq ? J'en ai déjà lu, sur un excellent blog une magistrale critique mais elle ne concernait que l'objet-livre. Le ramage se rapporte-t-il au plumage ?
  • Il le surpasse, il le surpasse ! Et de loin !
  • Je le prends, tant votre votre jugement littéraire me paraît sûr, dit l'homme tout en découvrant les rondeurs fessières de Brigitte qui s'était un instant retournée pour décrocher un sac plastique de la liasse fixée au mur, avant de rajouter :
  • Tant que j'y pense : Appréciez-vous le troc ?
  • Le troc ?
  • Oui. Si vous le vouliez, je vous montrerai comme on danse en Afrique en échange de vos impressions de lecture...
  • Je termine à dix-neuf heures répondit une Brigitte toujours avide de parfaire ses connaissances exotiques et de parler bouquins.

    *Jeu de mot dû à Algide Dubreuil, fondateur dans les années trente du siècle dernier de la librairie, qui voulut ainsi combiner les allusion à son caractère irascible, et à sa passion du livre et des mots croisés.
    ** Moi aussi je réforme !


lundi 8 février 2016

Jusqu'où descendront-ils ?


Je me suis rendu sur le site facebook de soutien au général Piquemal. J'ai voulu inviter mes amis à m'y rejoindre. Ce ne fut pas possible. Voici le message que j'ai obtenu :



A croire que les ordis de facebok sont trop faibles pour satisfaire la demande !Curieusement, il y a quelques minutes, le message était différent, il ne parlait que de blocage sans justification. Qui bloque ? Peu importe : Apportez votre soutien, partagez ce billet, diffusez ce lien :https://www.facebook.com/soutiengeneralpiquemal/?fref=ts

dimanche 7 février 2016

Combien de temps tiendra la digue ?

La gauche est aux abois. J'en veux pour preuve la manière musclée dont elle a fait disperser par la police une manifestation pacifique et interpeller un général de corps d'armée de 75 ans dont le comportement au moment de son arrestation n'avait rien de commun avec celui des hooligans des soi-disant ZAD. Car si un rassemblement d'un petit millier de braves gens se mobilisant de manière festive (défilé-carnaval, bris de vitrines, jet de projectiles sur les forces de l'ordre) est tout à fait tolérable, une centaine de protestataires pacifiques contre la présence de migrants à Calais mettent en danger la paix civile. Si vous en doutez, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 20 interpellations à Calais, 5 à Rennes.

Un autre signe en est que nos chers journaleux d'État ou du privé, ayant de plus en plus de mal à dissimuler que leur doxa est remise en question et pas seulement par des abrutis dégénérés au discours inarticulé, prennent une posture victimaire : la « pensée unique », ce n'est pas eux, ce sont ces intellectuels dévoyés qui éructent leur parole nauséabonde devant des micros qu'une coupable indulgence laisse leur tendre. Leur superbe méprisante passée se mue en héroïsme résistant. Ils mènent désormais un combat inégal contre la horde montante des putrides. Ils continuent d'utiliser la même rhétorique qui leur a valu de multiples défaites mais laissent ouvertement poindre leur crainte d'être vaincus et de voir le FN prendre le pouvoir avec les conséquence apocalyptiques que tout esprit sain ne peut manquer d'imaginer.

Tant bien que mal, la digue idéologique tient. Car des décennies d'efforts conjugués du système politico-médiatique ont su inspirer une sainte trouille d'un « fascisme » entièrement fantasmé au point que bien des gens dont l'esprit s'est, comme on dit, « lepenisé » continuent de porter leurs suffrages sur des candidats qui prônent des politiques contraires à leurs aspirations. Seulement, une telle attitude qui frise la schizophrénie peut-elle réellement perdurer ? Combien de temps pourra-t-on nier certains problèmes qui mettent de manière évidente en cause la cohésion de notre nation ? Pourra-t-on longtemps continuer de criminaliser certaines opinions ?

En faisant passer le général Piquemal qui n'a fait que braver les diktats d'un état d'urgence à géométrie variable en comparution immédiate, ne risque-t-on pas de favoriser la prise de conscience qu'il existe deux poids et deux mesures ? Ne risque-t-on pas ainsi de faire sourdre dans certaines esprits l'inouïe conscience que les sectaires, les intolérants, les autoritaires, les haineux ne sont pas ceux que l'on croit ?

vendredi 5 février 2016

De quelques innovations linguistiques

Ayant largement exprimé mon opinion sur l'inutile et négligeable réformette de l'orthographe prônée par Mme Vallaud-Belkacem dans des commentaires chez Suzanne, ceux qui seraient intéressés de la connaître peuvent s'y rendre.

Tel n'est pas l'objet de ce billet. Je voudrais plutôt évoquer certaines tendances qui pour des raisons obscures se répandent dans les media.

Une d'elle est celle de placer l'accent sur la mauvaise syllabe. M. de Closets me semble avoir été l'initiateur de cette innovation. Une des caractéristiques principales de la langue française est d'avoir , suite au renforcement de l'accentuation de l'antépénultième latine par nos envahisseurs germaniques, vu la chute des syllabes finales créant ainsi de nombreux homonymes et accessoirement faisant porter l'accent sur celle qui était devenue finale d'un groupe d'articulation. En résumé, en français, on accentue uniquement la dernière syllabe d'un groupe de mots. Eh bien, afin de donner à leurs énoncés un peu de relief, journalistes et commentateurs divers se sont affranchis de cette règle et accentuent volontiers la première syllabe des mots. Exemple : alors qu'un locuteur normal dirait « Envisageons le délicat problème de la raréfaction du topinambOUR » un chroniqueur digne de ce nom prononcera, s'il est en grande forme « ENvisageons la RAréfaction du TOpinambour ». Un peu dopé, il ira jusqu'à « TOpiNAMbour » mais une telle prouesse requiert un entraînement rigoureux et n'est donc pas à la portée de tous.

Une autre curieuse tendance est la modification du degré d'aperture des voyelles. Ainsi, la dame de la météo annoncera-t-elle qu'il devrait pleuvoir sur les [kɔt] de la Manche ( tu parles d'un scoop!) et non comme il conviendrait sur les [kot] laissant ainsi supposer que ceux qui ne portent pas de cottes de travail pourront sortir sans parapluie. Il n'y a pas que la prononciation du o qui se trouve modifiée sur les ondes. Ainsi ai-je noté de curieuses réalisation des phonèmes [e] et [a] qu'on a tendance à ouvrir de bien curieuse manière donnant des sons jusqu'ici inouïs en français standard.

Je ne sais si vous avez remarqué ces phénomènes mais personnellement leur fréquence grandissante me choque autant que mes considérations phonétiques vous endorment. A ceux qui ont eu le courage de me suivre jusqu'ici, un grand merci !

jeudi 4 février 2016

Rions avec la CGT !

Depuis le départ de Mme Taubira du ministère de la justice, la scène comico-politique connaissait une crise grave. Bien sûr, il nous restait Mmes Royal et Vallaud-Belkacem ainsi que M. Cazeneuve. Mais, soyons lucides, si leurs efforts pour nous distraire sont méritoires leurs résultats sont mitigés. Les éternelles tergiversations et autres promesses de « remises à plat » de l'une, la réforme du collège et les études de genre de l'autre, l'interdiction de manifester à Calais sous prétexte de risque de trouble à l'ordre public du dernier (comme si un calme olympien régnait dans la cité!) sont des tentatives louables, certes, mais tout au plus font-elles s'esquisser de pâles sourires. Il nous fallait quelque chose de plus fort.

Vous en aviez rêvé, la CGT vous l'offre ! En ce mardi 4 février de l'an quatre de la moi-présidence, ce syndicat, par solidarité avec les « Goodyear » condamnés, organise une grève du métro. Bafouant le droit imprescriptible que toute personne ou tout groupe a de séquestrer son prochain, une justice de classe a en effet osé infliger des peines de prison à des gens qui ont agi, avec le succès qu'on a pu constater, pour le bien commun. Il était urgent que l'on marquât le coup. Seulement, à part à la SNCF ou à la RATP, malgré une lente érosion, les bastions du syndicat cryptocommuniste se font rares et son pouvoir de nuisance se réduit, ce qui nuit à sa capacité de destruction de l'emploi. C'est donc la RATP qui s'est dévouée.

L'idée est excellente et gagnerait à se généraliser. En effet, ce ne sont pas les occasions de se solidariser avec les malheurs d'autrui qui manquent. On pourrait donc envisager que plutôt que d'organiser, avec un succès parfois mitigé, des grèves là où se posent les problèmes, ces dernières se trouvent centralisées soit à la RATP, soit à la SNCF où elles connaissent d'autant plus de succès qu'il est aisé de bloquer le système en mobilisant une partie des conducteurs tandis que les autres personnels pointent consciencieusement. Des licenciements dans les conserveries de sardines ? Grève à la RATP ! Une remarque désagréable adressé par un cadre à un employé du gaz ? Grève à la SNCF ! On pourrait multiplier les exemples.

Et puis à l'heure de la mondialisation, ne pourrait-on pas envisager que la CGT centralise dans ses bastions toutes les revendications de la planète ? Les « Durex » de Qingdao souhaiteraient une petite augmentation ? On bloque le RER B ! Des licenciements à Detroit chez General Motors ? Plus de TGV 15 jours durant ! L'heure est à la spécialisation, se concentrer sur son cœur de métier est d'actualité, or dans quel domaine ces entreprises excellent-elles sinon dans celui de l'arrêt de travail ? La grève d'aujourd'hui n'est qu'un premier pas dans la bonne direction.

Et puis ne boudons pas notre plaisir : voir de braves Parisiens de gauche contraints de marcher des heures sous la pluie sans que leur conscience politique leur permette d'oser critiquer la cause de leurs déboires est d'un comique irrésistible.