..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 3 juin 2015

Discipline



« Laurent, serrez ma haire avec ma discipline » ordonnait l’hypocrite Tartuffe. Ce n’est pas de ce fouet dont les dévots fustigeaient leur chair que je veux parler mais de l’ensemble des règles de conduite destinées à faire régler l’ordre dans une communauté et dont peu semblent déplorer ou simplement constater la progressive disparition dans notre système scolaire. Pourtant, lorsqu’on lit cet article il est facile de déduire que l’absence de discipline est largement responsable de l’effondrement du niveau de l’enseignement.

On pourra faire toutes les réformes du monde, adopter des programmes et des méthodes susceptibles de favoriser les apprentissages ça ne changera rien s’il ne règne pas dans les classes l’ordre indispensable. Le plus qualifié des professeurs utilisant des méthodes pédagogiques raisonnables,  si ses cours ont lieu dans le brouhaha permanent, pourrait aussi bien leur chanter La Grosse bite à Dudule en latin, en grec ancien ou en serbo-croate sans que pour autant les résultats de ses élèves ne s’en trouvent notablement affectés.

C’est une évidence que personne ne souhaite prendre en compte et cela depuis des décennies. Je me souviens d’une visite d’un inspecteur dans le collège de l’East End de Londres où j’étais assistant de français en 1973 durant laquelle ce bon hiérarque, alors qu’il parlait pédagogie et autres foutaises se vit poser la question suivante par un collègue : « Et que faites-vous quand un élève vous dit : « Va te faire enculer, grosse tafiole » ? ». Le brave homme surpris par la question, après s’être enquis de la réalité de telles « incivilités » ne trouva rien à répondre et se borna à déplorer que de telles incongruités fussent énoncées.

Comment expliquer cette quasi-omerta sur un sujet crucial ? Les responsabilités sont multiples. Les seuls qui puissent en être excusés sont les élèves eux-mêmes. La tendance à l’irrespect et à la turbulence étant naturelle chez l’enfant ou l’adolescent, le processus éducatif a,  entre autres, pour but de la canaliser. Si on se refuse à les éduquer on ne saurait leur tenir rigueur de leurs mauvaises manières.  

En revanche, ceux qui sont censé œuvrer à l’édification de la jeunesse, eux, ne sauraient être excusés. Sans établir de hiérarchie dans les responsabilités, disons que les pédagogues hors-sol, les parents et les enseignants en portent chacun une part.

Les Inspecteurs Généraux et leurs conseillers, éminent pédagogues, n’ont que peu de rapports directs avec la réalité concrète des classes et des élèves qui les peuplent. Cela les aide grandement à se forger une image idéale de ces derniers et partant à élaborer des approches théoriques en accord avec leur idéalisation.  Si les élèves n’ont pour seul but dans la vie  que d’orner leurs esprits avides de nouveaux savoirs et qu’ils n’y parviennent pas , c’est qu’on s’y prend mal et qu’on leur propose des programmes et des méthodes inadaptés. S’ils condescendent à reconnaître qu’il existe des problèmes dans les classes, ils les expliquent de la même manière.

Les parents ont souvent bien d’autres problèmes que l’éducation de leurs enfants. Ça tombe bien, vu que l’ÉDUCATION  Nationale est, comme son nom l’indique, là pour pallier leurs déficiences. Mais dans une certaine mesure seulement. Car, comme j’ai pu le constater lors des dernières années de ma carrière, nous assistons à l’éclosion d’une génération de « surdoués innocents ». De plus en plus d’enfants ne réussissent pas à cause de leurs dons insignes (qui souvent ne sont constatés que par leurs géniteurs). De même lorsqu’un chahut a lieu, leur petit(e) chéri(e) n’y est jamais pour rien. A côté de cela, sans se voir attribuer de facultés particulières, d’autres enfants sont sacrés rois par leurs parents avec tous les droits afférents à leur statut. On ne saurait donc les sanctionner. D’ailleurs quand on voit le ton sur lequel certains angelots géniaux ou royaux s’adressent à leurs parents on réalise combien il est difficile à ces derniers de cerner la différence entre comportement acceptable et « incivilité ».

Les enseignants, eux, pris entre les feux croisés des pédagogues et des parents ne sont pas à la noce. S’ils ne parviennent pas à transmettre leur savoir c’est soit dû à leurs incapacités (et on les encourage à le penser) soit à une société inégalitaire qui rend impossible l’accomplissement de leur mission (et cette vision est partagée en haut-lieu). Malheureusement culpabiliser ou externaliser les responsabilités ne résout pas leur problème et encore moins ceux des élèves qu’on leur confie.

Le plus navrant dans l’histoire, c’est que ceux qui souffrent le plus du désordre occasionné par ce déni de réalité sont ceux qui auraient le plus besoin de l’école pour s’intégrer à la société à savoir les enfants des quartiers « défavorisés ».

mardi 2 juin 2015

Théorie du complot



Une chose est certaine : la politique mise en œuvre par notre bon gouvernement est d’une efficacité redoutable. Malgré une conjoncture difficile (chute des cours du pétrole et de l’Euro), la croissance est là, bien là, vigoureuse et durable. Et pourtant…

Malgré tous ces succès il semblerait que les chiffres du chômage continuent d’augmenter. Seulement 26 000 de catégorie A au cours du  dernier mois, certes, mais ils ne cessent tout de même pas de croître. Comment expliquer ce paradoxe ?

Des esprits mal intentionnés iraient jusqu’à insinuer que la merveilleuse croissance retrouvée est bidon ou largement insuffisante pour que la célèbre inversion de la courbe s’effectue enfin. N’écoutons pas ces mauvais républicains mais réfléchissons un peu. Cette augmentation est évidemment impossible compte tenu des mesures prises. Il est donc légitime de se demander si l’origine de l’augmentation du nombre de chômeurs n’est pas la conséquence de manœuvres délibérées et partant criminelles. Dans ce cas, la question à se poser est de savoir à qui profite le crime. La réponse à cette question est évidente : l’inversion de la courbe étant un cheval de bataille de notre bon président seuls ses opposants (même s’ils ne sont que 80 et quelques pour cents des électeurs, ils existent !) ont à y gagner. De la à penser que les gens qui vont s’inscrire à Pôle Emploi sont de faux chômeurs il n’y a qu’un pas que la logique nous impose de franchir.

Alors que partout on embauche à tour de bras, des êtres seulement animés par la haine de ce qui est bon et efficace s’établissent de faux documents leur permettant de faire d’une pierre deux coups : d’une part ils empochent des indemnités indues qui permettent de creuser la dette publique et de l’autre ils poussent à croire que l’emploi ne connaît nulle embellie. Ainsi ces vils comploteurs instillent jusque dans les esprits des plus lucides citoyens un doute quand à l’efficacité des politiques  gouvernementales.

Il serait donc urgent que soit créée un corps d’inspection chargé de vérifier  quelle proportion parmi les soi-disant demandeurs d’emplois ont réellement perdu le leur ou n’en ont pas trouvé. Gageons que les résultats de leurs enquêtes seraient surprenants, qu’ils mèneraient à plusieurs millions de radiations et permettraient à la population de constater que la fameuse inversion a bel et bien eu lieu depuis belle lurette, que règne le plein emploi et que M. Hollande est un homme de parole et pas seulement de talent.

dimanche 31 mai 2015

Qu’un ami véritable est une douce chose !



Ce vieux paillard de La Fontaine ne disait pas que des conneries nous l’allons montrer tout à l’heure.

Elphy est une chienne amicale. Peut-être même l’est-elle trop. Le sort a voulu qu’elle croisât hier matin un oisillon tombé du nid ou encore maladroit au vol. Elle décida d’en faire le compagnon de ses jeux (et de ses ris, probablement). Seulement, l’oisillon manque de constance. Jouer le lasse vite et tous les prétextes lui sont bons pour mettre un terme à une relation prometteuse autant que récente. C’est donc une Elphy accablée de tristesse qui ramena à sa maîtresse le cadavre encore chaud de son défunt nouvel ami (il y a du chat dans ce chien).


samedi 30 mai 2015

Mise en garde à nos amis venus de loin



Vous venez de loin, parfois même de très loin. Pour arriver chez nous vous avez souvent enduré l’aridité des déserts, connu la faim, la soif, défié la colère des mers, subi l’avidité des passeurs et tout ça pour quoi, je vous le demande ?  Irrésistiblement poussés par l’amour de notre pays, par le désir aussi de lui faire don des inouïes richesses de vos cultures, vous avez mille fois mis votre existence en danger, gagé le patrimoine de vos familles, quitté vos parents, vos proches, vos connaissances. C’est beau, c’est grand c’est magnifique mais c’est une erreur.

Car ce pays qui tant vous fit rêver est loin de vous mériter. Regardez un peu son histoire. Qu’y trouve-t-on sinon une interminable suite d’impardonnables crimes ? Croisades, traite négrière, colonisation, racisme pour ne citer que les plus pardonnables !

Vous vous dites que les temps ont changé, que les Français ont évolué, qu’ils regrettent leurs erreurs passées, qu’à tout péché miséricorde… Votre nature profondément bonne vous égare. Toute cette repentance n’est qu’affectée.  A la différence du criminel endurci ordinaire qui ne demande qu’à s’amender si on lui dit les mots qu’il faut, le Français est irrécupérable : sa nature profonde est criminelle comme celle du tigre est carnassière.

Madame Taubira, elle-même venue de loin et donc pourvue d’une âme d’exception, malgré sa tendance naturelle au pardon et à l’indulgence n’est pas dupe de ces simagrées. Elle connait et fustige avec la vigueur qui sied les mauvais penchants de ceux dont la traite a fait, pour son malheur, ses compatriotes. Et elle n’est pas seule ! Regardez comme l’on a traité vos devanciers : ghettoïsation, apartheid, mépris, misère, insultes, déni des mérites, emprisonnements arbitraires tel est leur lot.

Croyez moi, retournez chez vous, mettez votre incroyable énergie et vos infinies richesses au service de nations qui les méritent : les vôtres. Laissez ce pays aller à la dérive vers le naufrage final qui l’attend sans vous.

mercredi 27 mai 2015

Retour de Corrèze





Eh oui, me voici de nouveau dans les collines après un mini-séjour en belle Corrèze. Partis lundi nous revînmes mardi. Cette absence ne peut donc justifier mon long silence : il est sans excuse. Il semblerait que, peut-être provisoirement, le goût d’écrire un billet quotidien m’est passé comme d’ailleurs celui de passer tant de  temps à lire les blogs amis. Ça reviendra, ou pas.

Or donc, samedi matin, je menai la Daimler chez le bon garagiste afin qu’il en vérifiât les niveaux et la pression des pneus : on n’est jamais trop prudent. Ce que fit l’employé. Quand je proposai de régler mon dû, le patron déclina mon offre. N’ayant pas de monnaie sur moi, je décidai d’aller en faire chez quelque commerçant afin de donner la pièce à l’ouvrier. Lorsque, sortant du commerce pièces en poche, je tournai la clé de mon beau véhicule, rien ne se produisit. Plusieurs tentatives infructueuses plus tard et midi approchant, je me dépêchai de me rendre au garage et expliquai au garagiste l’objet de mon tourment. Il m’emmena dans son beau camion sur les lieux du drame et, muni de l’appareil idoine, il tenta de pallier ce qui aurait pu être une défaillance de la batterie. Il n’en était rien. Le démarreur, dans un silence dédaigneux, se refusa à tourner et je fus reconduit à mes pénates en camion. C’est donc au volant d’un break dont je dus remédier à la défaillance des niveaux d’huile et de liquide de refroidissement sans pouvoir en contrôler les pneus que je pris la route de la Corrèze lundi. L’étape hôtelière fut parfaite : réception chaleureuse, cuisine impeccable, chambre coquette et super confortable, petit déjeuner parfait. Tout ça dans un village agréable niché au cœur d’un paysage verdoyant que dominaient, dans le lointain,  la haute stature de monts flirtant avec les mille mètres. Lieu de rêve. La visite de la première maison fut très encourageante. Nous nous rendîmes à la seconde par acquit de conscience. Elle fut décevante comme je l’espérais, mon choix étant fixé.

L’heure du retour approchant, nous nous rendîmes à une station pour y faire le plein. Cela fait, comme je m’apprêtais à reprendre le volant je m’aperçus qu’un ruisselet coulait de sous le break. Une vérification rapide me permit de constater que le liquide de refroidissement s’écoulait en abondance, venu d’on ne voyait d’où. Qu’à cela ne tienne : je remplis le réservoir d’eau et, après un rapide sandwich, nous nous mîmes en quête d’un garage. Les premières personnes à qui nous demandâmes s’ils en connaissaient un se trouvèrent, chance insigne, être des mécanos qui attendaient l’ouverture imminente de celui où ils travaillaient. Hélas, le pont se trouvant occupé par un véhicule partiellement démonté, ils n’étaient en mesure de me dépanner qu’en fin d’après midi ce qui n’arrangeait pas nos affaires. Nous nous vîmes donc dirigés vers un autre qui accepta d’examiner le break une fois qu’il aurait terminé sa réparation en cours. Nous attendîmes, la panne fut identifiée, il y trouva un remède provisoire et cinq cent quarante kilomètres plus tard nous arrivâmes sans plus d’ennuis à bon port.

La morale de cette histoire est que la Corrèze est magnifique, que je m’apprête à y acheter une maison et qu’avoir deux voitures est bien pratique mais peut s’avérer ruineux quand les deux tombent en panne.