Le japon est un pays fascinant. Quand on a dit ça, on a
pratiquement tout dit. Seulement, lorsque l’on s’est assigné pour mission l’instruction
des masses, on se doit d’étayer ses constats, si irréfutables et évidents soient-ils.
Situé au large du continent asiatique, en face de la Corée
au sud et de la Sibérie au nord, l’archipel se compose de 6852 îles et s’étend
sur plus de trois mille kilomètres, ce qui n’est pas rien. Rappelons à certains
ignares qu’un archipel est au pel, ce que l’architecte est au tecte ou l’archivage
est au vage. Le climat du Japon est très varié du fait qu’il s’étire de la latitude
de Cuba à celle de Québec avec les conséquences qu’on peut imaginer. Quasi-tropical
à l’extrême-sud et continental au septentrion, il est délicat en hiver d’adopter
une tenue adéquate pour certains vols intérieurs. Nos amis Nippons (il arrive
pour d’obscures raisons qu’on les désigne ainsi) habitent un territoire peu
hospitalier d’environ la même surface que le Royaume-Uni (364 400 km2)
mais où ils sont deux fois plus nombreux que les Britanniques Selon Wikipédia on y
compterait y 127 103 388 habitants, chiffre régulièrement
en baisse vu que le renouvellement des générations n’y est pas assuré. Au
rythme actuel, il n'y resterait plus, en 2100, que 60 millions de Japonais ! Ce qui tomberait bien vu que seul 20% du territoire est habitable et cela à cause de montagnes qui en occupent
63% sans pour autant se donner la peine de culminer à plus de 3776 mètres au
Mont Fuji. Montagne qui n’est rien d’autre qu’un volcan considéré, tant le Japonais est
indulgent, comme actif alors que sa
dernière éruption remonte à 1707. Le principal problème du japon est qu’il est
situé au point de rencontre de diverses plaques tectoniques avec pour
conséquence d’innombrables tremblements de terre rendant difficile le
diagnostic de la maladie de Parkinson et entraînant des tsunamis. Contrairement
au tiramisu dont il est une quasi-anagramme, le tsunami n’est pas du gâteau,
inutile donc d’en commander un à votre pâtissier. Il s’agit en fait d’un gros raz-de-marée
emportant tout sur son passage et semant la désolation dans les centrales
atomiques. Les fleuves y sont ridiculement courts et irréguliers. En revanche,
et sans que les deux faits soient liés, les forêts y abondent.
Du point de vue historique, le Japon n’a rien à envier à
bien des pays apparus plus récemment que lui. Selon la légende, ce serait l’empereur
Jinmu qui l’aurait fondé au VIIe siècle avant notre ère. Ce dernier aurait été
le descendant, du côté paternel, de la déesse du soleil et, du côté maternel,
du dieu de la mer. Cependant rien n’est moins sur, vu le côté approximatif des
registres d’état civil de l’époque. Le pays, comme bien d’autre alla à la
va-comme-je-te-pousse de siècle en siècle. Le pouvoir réel y fut détenu par les
grands féodaux du clan Fujiwara avant de passer aux mains des shoguns
(commandants en chef de l’armée). Au XVIe siècle, arrivèrent les Portugais, à l’époque
plus volontiers marins que maçons, suivis par les Hollandais et les Anglais qui tentèrent d’y introduire le
christianisme ce qui ne fut pas du goût du shogun de l’époque qui interdit cette
religion sous peine de mort précédée de torture (aux grands maux les grands remèdes)
et ferma son pays à tout contact avec l’étranger. Il fallu attendre 1854 et l’heureuse
initiative des États-Unis de pilonner leurs ports pour que les Japonais
comprissent tout l’intérêt qu’il y a à s’ouvrir à l’autre. Dès lors, le pays
fut profondément réformé, se développa à l’occidentale et dans la foulée mit la
pâtée d’abord aux Chinois (1895) puis aux Russes (1905) annexant au passage la
Corée et Taïwan. L’appétit venant, comme chacun sait, en mangeant, dans les
années trente ce fut au tour de la Mandchourie (1931) et de la Chine (1937) de
se voir envahies. Dopé par ces succès, le Japon décida par un beau matin de
décembre 1941 d’envoyer ses avions en excursion à Pearl Harbour, histoire de tester la
résistance des navires de guerre américains aux bombes Made in Japan. Les Étasuniens, malgré leur caractère
débonnaire prirent la chose très mal et ce fut le début de la guerre du
Pacifique qui permit aux Nippons d’envahir l’essentiel de l’Asie du Sud-Est, d’y
commettre de bien vilaines actions, avant
de refluer et finalement de tester à Hiroshima et Nagasaki la puissance du feu
nucléaire. Occupé par les États-Unis, le Japon revint à de meilleurs sentiments,
devint pacifique et, ayant recouvré son indépendance connut une croissance économique
phénoménale.