Certains évoquent un « grand remplacement » qui viserait
à substituer à la population autochtone des populations allogènes. N’ayant pas
creusé cette notion, je ne suis pas en mesure de dire si elle résulte du plan
concerté d’êtres machiavéliques dont le
but serait de détruire notre chère et belle civilisation ou du simple effet des
mouvements qui de tout temps ont animé l’humanité au gré des poussées
démographiques et/ ou guerrières. J’en veux pour exemple, la théorie qui voudrait
que le désir des Helvètes de se réfugier chez les Santons avec armes et bagages
après avoir brûlé leurs terres serait la conséquence des pressions qu’ils
subissaient en leur Suisse natale de la part de tribus germaines, exode qui,
comme chacun sait, servit de prétexte à l’invasion de la Gaule par les Romains. Suite
à cette dernière, notre magnifique civilisation gauloise en fut bien
bouleversée et se trouva durablement romanisée. De même l’arrivée des Angles et
autres Saxons eut pour effet de chasser les Celtes de Bretagne (celle qui n’était
pas encore Grande) vers ses confins montagneux et même de faire traverser la
Manche à certains d’entre eux pour y peupler l’Armorique et en chasser les
habitants vers des cieux plus méridionaux.
De nos jours, les invasions se font d’une manière plus pacifique
et on y réagit de même tant il est plus aisé de s’opposer violemment à un
envahisseur armé et ouvertement hostile qu’à de pauvres hères faméliques qui au risque, pas toujours évité, de la noyade parviennent sur les côtes d’Europe
dans des rafiots pourris ou qui s’incrustent après être arrivés avec un visa touristique
ou sous prétexte d’une persécution dans leur pays d’origine. Et c’est bien
normal. Quand on voit arriver le Hun sur
son petit cheval ou le Germain avec ses lourds chariots et que leur ambition de
vous piller ou de s’approprier vos terres ne laisse que peu de place au doute,
on a deux solutions : si possible le défaire sinon fuir. Face à une
invasion tout aussi, voire bien plus, réelle mais qui se fait en douceur, l’attitude
d’une société moderne et partant légaliste et démocratique est plus nuancée.
Soit on dresse autour de soi un mur légal que l’on fait observer strictement y
compris par la force, soit on se résigne, voire on s’enthousiasme, devant un
phénomène jugé inéluctable, normal ou même hautement souhaitable. Reste une
troisième solution, celle que l’on applique aujourd’hui qui consiste en une
combinaison des deux : on confectionne une sorte de mur légal plein de
brèches et on finit par régulariser ceux qui
les ont mises à profit au prétexte qu’ils nous enrichiraient. Il n’empêche
qu’une fois installé sur notre sol, l’envahisseur n’a pas toujours l’envie où
la possibilité de s’assimiler à l’autochtone et que cela finit par poser de
menus conflits comme on a pu le constater récemment.
L’attitude d’ouverture à l’envahisseur est confortée par les
idées qui parcourent notre société à savoir qu’en dominant la quasi totalité du
monde lors des siècles passés, l’Occident s’est rendu coupable de crimes
inexpiables : pillage des richesses, exploitation et/ou déportation des
hommes, mépris des cultures, etc. Du
coup nous sommes redevables à tous les peuples de la terre et la moindre des
choses est de les accueillir chez nous afin de réparer en partie l’irréparable
et d’enfin nous enrichir aux sources de leurs cultures qu’on se doit de
respecter si opposées aux bases de la nôtre soient elles.
Tout cela est admirable mais, si on l’extrapole, ça ne peut
mener à terme qu’à la disparition d’une civilisation qui a tant bien que mal mis
des siècles à se construire. Les réacs diront qu’elle est déjà tellement
pourrie qu’on ne voit pas de raison pour ne serait-ce que tenter de conserver
une telle charogne ; les progressistes ne sauraient que se réjouir de sa destruction
et partant de tous les miasmes morbides que recèle son ventre encore fécond
tant ils croient que lui succédera un monde fraternel, égalitaire, juste, libre
et tout et tout.
Je ne partage aucun de ces points de vue. Plus que me contenter du constat désespérant que
dressent les uns comme les autres de leur société, je préfère envisager les
moyens qui pourraient mettre un terme à l'invasion, corriger ses dérives et conserver ses acquis tout en acceptant les
évolutions s’inscrivant dans sa continuité et susceptibles de l’adapter à un
monde qui aujourd’hui comme toujours ne cesse de changer.