M. Hollande, devra se lever tôt demain. Dès 7 heures du
matin, sur France Inter et cela deux heures durant, il s’adressera aux Français.
Enfin, aux Français, n’exagérons rien. Aux auditeurs de cette radio qui ne sont
pas vraiment représentatifs. Car cette radio de « service public »
est, et depuis des décennies, totalement inféodée à la gauche. J’ai déjà
suffisamment fustigé le scandale que constitue, alors qu’elle est financée par
l’ensemble des contribuables, la
confiscation de cette station par les diverses factions de la gauche (de la
molle à l’extrême) pour ne pas revenir sur la question. La moindre des
honnêtetés voudrait qu’elle se nommât Radio-Gaucho (ou –Bolcho) et qu’elle
cessât de revendiquer implicitement je-ne-sais-quelle ambition de parler au nom
d’une France à laquelle ses animateurs, chroniqueurs, « amuseurs »
portent une affection pour le moins mesurée.
Or donc, Sa Majesté François II de Socialie va s’adresser à
son bon peuple, celui de gauche, le seul qui compte à ses yeux. Comment
expliquer ce nouveau type d’adresse ? Car il n’est pas courant qu’un
président en exercice monopolise si longtemps l’antenne d’une radio, fût-elle d’état.
Je ne me souviens d’aucun exemple passé. Aurait-il cédé au harcèlement de M.
Patrick Cohen qui, à force d’assiéger son service de communication, aurait fini
par obtenir l’extraordinaire privilège d'être à même de lui servir la soupe moins
indirectement ? Ou bien, lassé de la piètre audience que recueillent ses
interventions télévisées, aurait-il lui-même sollicité cette faveur ? Je n’ose
l’imaginer : les journalistes du « service public » se déclarant
indépendants du pouvoir politique, on ne voit pas comment ils auraient pu céder
à une pareille invite qui les ramènerait au
statut d'esclaves qu’avaient leurs malheureux prédécesseurs aux heures les plus noires de
l’ORTF.
Quoi qu’il en soit, il va causer. L’équipe de la rédaction
lui posera des questions propres à le mettre dans l’embarras. Enfin pas trop.
Les auditeurs en feront de même (après que l’on aura comme chaque jour
sélectionné les questions les plus pertinentes au sens que les zélateurs du « service
public » donnent à ce terme). Ceux qui imagineraient que les dés pourraient
être pipés sont de mauvais esprits. Car on peut parier que la parole sera largement
accordée aux gens de la vraie gauches, à ceux qui, déçus de sa « dérive
droitière » ont, non comme des rats mais comme de fiers mutins (de
Panurge) quitté son rafiot. C’est à eux que le président va principalement s’adresser,
dans une tentative probablement pathétique de les ramener au bercail.
Il va, comme le triste manœuvrier qu’il fut à la tête du PS,
essayer de les convaincre que faute d’incarner l’idéal, il constitue un moindre
mal. Que nul autre que lui ne saurait empêcher le retour d’une droite avec
laquelle les homosexuels seraient encore condamnés au PACS, les criminels
multirécidivistes à la prison, les écoliers aux stéréotypes du genre et les
immigrés, à qui nous devons tout, à l’assimilation. Combien, devant ce tableau
apocalyptique réaliseront à quel point ils ont erré ? Combien repentants
se rallieront à son panache rose ?
Aux moins rabiques il promettra un frémissement de la
croissance (qui ne lui devra rien s’il se produit), moins de pertes d’emplois,
plus de réformes sociétales. A tous il tentera d’apparaître comme LE rempart
contre la menace fasciste. Ne nous y trompons pas : M. Hollande est entré
en campagne.
Tout ça est sans intérêt. Aussi, vu que le soleil
se lève bien tard, risquerai-je de ne pas être réveillé pour entendre sa voix
hésitante débiter pour la Nième fois les mêmes vieilles balançoires et vérifier
si mes prédictions s’avèreront.