..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 14 novembre 2014

Pour une France socialiste, votons Juppé !


M. Juppé, serait-il, comme on tente de nous le vendre, le meilleur d’entre tous ?  Inodore, incolore, sans saveur, porteur d’autant d’espoir qu’une éphémère le soir venu, comment pourrait-on voir en lui le porteur du rêve d’un peuple fut-il moribond ?

Pourtant, le voilà propulsé en tête des sondages. Et pas qu’un peu ! Haut la main qu’il gagne, le bel Alain, dans un fauteuil, les doigts dans le nez ce qui, vous l’avouerez, est une posture audacieuse. Il faut bien dire que son avance sur ses concurrents, il la doit surtout à la gauche. En effet, si on en croit le baromètre Sofres –Figaro Magazine de novembre, il n’y a guère que M. Bayrou, qui arrive bon second, pour bénéficier de davantage de soutien de la part des socialistes et autres gauchistes.

Comment expliquer cela ?  Voir des gens qui n’importe comment ne voteront pas pour vous « souhaiter que vous jouiez un rôle important au cours des mois et des années qui suivent » est significatif : c’est qu’à leurs yeux vous constituez un moindre mal, qu’ils vous font confiance pour ne pas remettre en cause le système qu’ils chérissent et qui accessoirement nous emmène dans le mur. S’il en fallait la moindre preuve, le dernier numéro des Inrocks, magazine dont la ferveur gauchiste n’est plus à démontrer, lui consacre sa couverture avec en titre : « JUPPÉMANIA le moins pire d’entre eux ? » et annonce un entretien où notre « héraut de droite » se déclare en faveur de l’adoption par les couples homosexuels. Et s’il n’y avait que ça ! Dans l’ouvrage collectif Les 12 Travaux de l'opposition, publié en septembre dernier, sa contribution, intitulée L’Identité heureuse est un véritable plaidoyer en faveur de l’enrichissement par la diversité culturelle et s’oppose à l’idée, dépassée à ses yeux, d’assimilation. Il est vrai qu’avec de tels adversaires, la gauche n’a pas besoin de victoire (perspective pour le moins improbable par ces temps qui se traînent) pour continuer son règne…

Rien d’étonnant donc à ce que les media de gauche assurent sa promotion. Il est plus étonnant de voir une majorité de sympathisants UMP et un tiers des proches du FN soutenir une personne qui prend des positions diamétralement opposées à celles qu’ils déclarent être les leurs. Vous me direz qu’en général ils ne lisent pas plus les ouvrages politiques que les magazines de gauche. C’est compréhensible autant que dommage car on peut espérer que s’ils savaient ce que le côté passe-partout et « vieux sage » du personnage dissimule je crains que leur enthousiasme ne s’en trouve douché.

M. Juppé c’est la continuité sans changement. Faire de lui le candidat de la droite serait céder aux sirènes du gauchisme sociétal. Quelques cheveux en moins, un nœud de cravate impeccable, une élocution moins floue sont-ils vraiment les éléments constitutifs primordiaux du changement que nous espérons ?

jeudi 13 novembre 2014

Les NVC (Nouveaux Vieux Cons)



Une chose dont je suis certain c’est que comme le dit si bien le Chapitre 3 de l’Écclésiaste* « Il y a un temps pour tout, un moment pour chaque chose sous le soleil ». Parmi les choses qui m’agacent, il y a cette mode du refus de l’âge qui pousse les vieux à se comporter en gamins sous le regard admiratif de certains. Quoi de plus pathétique que de voir ces septuagénaires accoutrés Tour de France suer dans les côtes ? Quoi de plus triste que voir des quinqua- voire sexa- (et pourquoi pas plus-) génaires se faire appeler papa par des bambins sortant de la maternelle ?  Pouponner à soixante ans passés est-il bien raisonnable ? S’adonner sans retenue au parapente, à la planche à voile, au canyoning, au rock acrobatique ou au parachutisme en chute libre sont-ce là des occupations d’octogénaires ?


Admettons, à la rigueur, que quelqu’un qui n’ait fait que ça de sa vie puisse, dans un combat perdu d’avance contre le temps, continuer à se livrer à ce genre d’activités… Mais s’y mettre à un âge avancé n’est-il pas un signe indéniable de Nouvelle Vieille Connerie ?



Vous m’auriez dit quand j’avais vingt ans que j’atteindrai les soixante-cinq ans vers lesquels je me dirige, je ne vous aurais pas cru. Je me voyais mourir jeune. C’est raté. Le pire est que cet échec ne me désole pas vraiment.

Dire que voir ma résistance s’amenuiser, mon souffle se faire court, de plus en plus de rides strier  une peau de plus en plus flasque me soient une source de joies toujours renouvelées serait exagéré. Dire que certaines récentes évolutions de la société me comblent d’aise serait abusif. Dire que les petits ennuis de santé qui me changent en tamalou me ravissent serait aller bien loin.

Et pourtant, je ne peux pas dire que cela me désole. Car s’il y a d’inévitables pertes bien des gains les compensent.  J’ai, entre autres, gagné en ténacité ce que j’ai perdu en force, en patience ce que j’ai perdu en énergie, en sérénité ce que j’ai perdu en passion, en recul ce que j’ai perdu en enthousiasme, en connaissance de moi ce que j’ai perdu en illusions, en relativisme ce que j’ai perdu en goût du drame et je ne m’en plains pas.  Tout bien pesé, vieillir me convient. Jusqu’à quel point, l’avenir me le dira ou pas… Seul qui vivra verra.

*mis en musique par M. Pete Seeger et repris par Mme Joan Baez et une foultitude de chanteurs dont les Byrds. C’est à écouter…

mardi 11 novembre 2014

Écran de fumée



Il ne vous aura pas échappé que l’on ne parle plus de Nabilla. Comment expliquer cela ?  J’ai ma petite idée.

Chaque fois que sort une affaire réellement importante, une presse servile s’empresse d’allumer un contre-feu produisant un écran de fumée propre à  la faire disparaître des écrans. Un événement sans aucune espèce d’importance se voit monté en épingle de manière disproportionnée afin de distraire le public de ce qui l’intéresse et le concerne réellement.

Mais, foin de généralités, revenons au  concret. L’affaire Nabilla est propre à concerner une majorité de Français : sans présager de la culpabilité de l’un ou de l’autre de ses protagonistes, force est de constater qu’elle résulte d’un de ces conflits conjugaux que peu d’entre nous sont, à un moment ou à un autre de leur vie, parvenus à éviter.  Ils n’ont pas forcément tous connu la même intensité ni mené une des parties à poignarder l’autre mais la quasi-universalité de l’expérience lui donne une importance primordiale. Or, c’est une chose certaine, les media n’ont pour fonction que de distraire l’attention du peuple des vrais problèmes et d’attirer celle-ci sur des sujets anodins peu susceptible d’enflammer les passions et de troubler l’ordre public comme la politique, l’économie, la sécurité, la justice et autres fariboles. C’est ce qui vient de se passer.

Car, entre nous, qui en a quoi que ce soit à faire de l’affaire Fillion-Jouyet ? Qui d’entre nous aura dans sa vie l’occasion ou même l’idée de tenter d’inciter la présidence de la république à hâter les poursuites contre un de ses concurrents ?  Franchement ?  Et puis, il faut bien reconnaître que de telles manœuvres, quand on est en mesure de les mener, sont de bonne guerre.  Se débarrasser de ses rivaux, d’une manière ou d’une autre,  jusqu’à ce qu’il n’en reste aucun n’est-il pas  le but de tout politicien un rien ambitieux ? Sa banalité et le peu de gens susceptibles de se livrer à ce genre de magouilles  n’aurait normalement jamais dû amener à la lumière une affaire sans intérêt aucun. On se demande, maintenant que l’intérêt pour  MM Jouyet et Fillon s’émousse, ce que les media  vont trouver pour  occulter ce qui passionne vraiment.

Le pire, dans cette histoire, c’est que ces manœuvres ne servent pas à grand-chose : gageons que les tirages de la presse people évoquant l’affaire Nabilla dépasseront de loin ceux du Monde et du Figaro consacrés aux duettistes du Ledoyen…

lundi 10 novembre 2014

Rêverie d’un promeneur accompagné



Hier tandis que je me promenais avec compagne et chien sur l’ancienne voie ferrée devenue voie verte, en fait de carnivore je n’aperçus, de loin, qu’une misérable belette. Je fis la remarque que le Sud-Manche manquait bougrement de loups et d’ours. La réintroduction de ces aimables carnivores dans les montagnes est certes un pas dans la bonne direction mais un pas bien timide pour ne pas dire insignifiant. Contrairement à ce que pense un vain peuple ours et loups, à la différence du skieur, ne sont aucunement des espèces montagnardes. S’ils n’ont tant bien que mal subsisté dans des parties de plus en plus reculées des massifs montagneux, c’est uniquement parce que, depuis l’Antiquité on les avait progressivement exterminés, d’abord en plaine, ensuite en moyenne puis haute montagne au point que n’en subsistent que quelques individus dans endroits hostiles et d’altitude élevée.

La puissance d’une nation se mesure en PNB, si elle s’estimait en ours ou loup par habitant, nous serions mal, très mal classés. Il me paraîtrait donc souhaitable que ces espèces soient réintroduites en masse sur l’ensemble du territoire et non à doses homéopathiques dans de rares endroits inhospitaliers.

On pourrait initier cette réintroduction dans le bocage normand. La nourriture (bovins, ovins) y est grasse et abondante. Contrairement à ce qu’on raconte, ces sympathiques animaux, à la différence du chien, du chat et du morpion, évitent au maximum le contact avec l’homme (probablement à cause d’une atavique allergie au coup de fusil) et ne constituent donc aucun danger pour lui. Toutefois, il se pourrait que, fortuitement, on les rencontrât. On ne serait donc plus réduit au statut du proverbial « homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours » mais on deviendrait un témoin direct, enchanté par la vision d’une si charmante bête. De tels moments compenseraient largement les dommages éventuels causés aux troupeaux. D’ailleurs, à les écouter, les éleveurs se plaignent de ce que la vente de leurs produits ne couvre pas leurs frais de production. On peut donc logiquement en déduire que moins ils auraient de bêtes plus légères seraient leurs pertes. Quoi qu’il en soit, le paysan se plaint sans cesse, que ce soit de la coopérative, des intermédiaires, de la grande distribution ; sa vie n’est qu’un long lamento. Qu’ours et loups viennent s’ajouter à la liste de ce contre quoi il récrimine ne changerait pas grand-chose.

Seulement, en ce domaine comme en  bien d’autres, on se contente d’inutiles réformettes au lieu de prendre le problème à bras le corps et d’apporter de réelles solutions. Je crains une fois de plus de prêcher dans le désert.