Il ne vous aura pas échappé que l’on ne parle plus de Nabilla. Comment
expliquer cela ? J’ai ma petite
idée.
Chaque fois que sort une affaire réellement importante, une presse
servile s’empresse d’allumer un contre-feu produisant un écran de fumée propre
à la faire disparaître des écrans. Un
événement sans aucune espèce d’importance se voit monté en épingle de manière disproportionnée
afin de distraire le public de ce qui l’intéresse et le concerne réellement.
Mais, foin de généralités, revenons au concret. L’affaire Nabilla est propre à concerner
une majorité de Français : sans présager de la culpabilité de l’un ou de l’autre
de ses protagonistes, force est de constater qu’elle résulte d’un de ces
conflits conjugaux que peu d’entre nous sont, à un moment ou à un autre de leur
vie, parvenus à éviter. Ils n’ont pas
forcément tous connu la même intensité ni mené une des parties à poignarder l’autre
mais la quasi-universalité de l’expérience lui donne une importance
primordiale. Or, c’est une chose certaine, les media n’ont pour fonction que de
distraire l’attention du peuple des vrais problèmes et d’attirer celle-ci sur
des sujets anodins peu susceptible d’enflammer les passions et de troubler l’ordre
public comme la politique, l’économie, la sécurité, la justice et autres
fariboles. C’est ce qui vient de se passer.
Car, entre nous, qui en a quoi que ce soit à faire de l’affaire
Fillion-Jouyet ? Qui d’entre nous aura dans sa vie l’occasion ou même l’idée
de tenter d’inciter la présidence de la république à hâter les poursuites
contre un de ses concurrents ? Franchement ? Et puis, il faut bien reconnaître que de
telles manœuvres, quand on est en mesure de les mener, sont de bonne guerre. Se débarrasser de ses rivaux, d’une manière ou
d’une autre, jusqu’à ce qu’il n’en reste
aucun n’est-il pas le but de tout
politicien un rien ambitieux ? Sa banalité et le peu de gens susceptibles
de se livrer à ce genre de magouilles n’aurait
normalement jamais dû amener à la lumière une affaire sans intérêt aucun. On se
demande, maintenant que l’intérêt pour MM Jouyet et Fillon s’émousse, ce que les
media vont trouver pour occulter ce qui passionne vraiment.
Le pire, dans cette histoire, c’est que ces manœuvres ne servent pas à
grand-chose : gageons que les tirages de la presse people évoquant l’affaire
Nabilla dépasseront de loin ceux du Monde et du Figaro consacrés aux duettistes
du Ledoyen…