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dimanche 18 novembre 2012

Marions les ?



Un ami Facebook soutient ce matin la thèse selon laquelle, volens nolens, s’opposer au « mariage pour tous » est un combat perdu d’avance vu qu’on n’arrête pas le « progrès » humain. Les guillemets sont de lui.

Fatalisme, quand tu nous tiens ! Personnellement, je suis contre ce mariage. Je serais plutôt en faveur d’un contrat qui entraîne les mêmes avantages, les mêmes obligations et les mêmes conditions de dissolution que le mariage, sans pour autant en porter le nom.

Ce qui m’étonne le plus dans cette affaire qu’on nous présente comme importantissime, c’est à quel point elle risque de s’avérer marginale. L’examen du tableau publié par l’Insee sur les unions permet de tirer quelques conclusions : 

1)    Le mariage est en perte de vitesse : entre 2000 et 2010, le nombre de mariages a diminué de 17.5% alors que la population augmentait. C’est dire si l’institution a le vent en poupe !
2)      Les  PACS ont, eux, connu une augmentation vertigineuse passant de 22 171 à 205 558 dans le même temps. Cette évolution est principalement due à ce que les PACS unissant des personnes de même sexe se sont vus multiplier par plus de 11 tandis que les unions de personnes de même sexe ne se multipliaient que par à peine 1.7.
3)      Sur un total de 457 212 unions (PACS et mariages confondus) en 2010, celles concernant des personnes du même sexe sont au nombre de 9 143 soit un tout petit peu moins de 2 %.

Je veux bien envisager que de nombreux homosexuels, trouvant le  PACS insuffisant, attendent une réforme du mariage pour s’unir. Est-ce vraiment probable ?

Tout ça pour dire que le « mariage pour tous » risque de ne concerner qu’une infime proportion de la population.

Reste bien sûr la question de l’adoption. Encore une fois, il s’agit d’une question secondaire. Plus de 80 % des adoptés, soit 3504 enfants en 2010 viendraient de l’étranger. Les pays d’origine n’étant pas nécessairement portés à reconnaître le mariage homosexuel, ce « droit » risquerait donc de concerner très peu d’enfants.  Le fait que les adoptants soient du même sexe risquerait par ailleurs d’ajouter une difficulté supplémentaire à une démarche dont le succès n’est pas toujours évident, comme mon expérience personnelle m’a permis de le constater.

On pourrait multiplier les chiffres, mais ceux que je donne me semblent suffisants pour monter à quel point on transforme une question marginale en problème majeur, que l’on soit pour ou contre. Les pour sont animés par leur désir d’ « égalité » et leur fascination par le minoritaire. Les contre le sont au nom de la tradition « naturelle » et de la sauvegarde de la famille.

On aura beau dire et beau faire, la soi-disant « égalité » est une impasse. Hors ou en mariage les couples de même sexe ne pourront pas procréer, du moins entre eux.  La famille traditionnelle, un papa, une maman et des enfants a, qu’on le veuille ou non, l’aile truffée de plomb.

En fait, on oppose un principe inopérant à des conceptions qui ne le sont pas moins. Sur une question, encore une fois, marginale. L’adhésion déclarée d’une majorité à la réforme en voie d’adoption ne me semble causée que par la tendance « naturelle » des sociétés occidentales à craindre de s’opposer à tout ce qu’on lui présente comme un progrès. Ne pas sembler rétrograde y est devenu un must. Seulement, dès qu’un débat se met en place, dès que des arguments sont échangés, les choses cessent d’être aussi évidentes qu’une adhésion irraisonnée les faisait paraître.

Je serais donc en faveur d’un débat. Sur les principes. On le refusera. Au nom de la sacro-sainte modernité.

samedi 17 novembre 2012

Fidèle, fidèle, je suis resté fidèle…



L’autre jour, M. Olivier Assayas, réalisateur de cinématographe de son état,   est venu sur la RSC™ vendre sa soupe vanter les mérites de son dernier opus intitulé « Après mai » qui traite des problèmes d’un jeune lycéen (il en est rarement de vieux), « Gilles, [qui] est pris dans l’effervescence politique et créatrice de son temps. Comme ses camarades, il est tiraillé entre un engagement radical et des aspirations plus personnelles » comme le dit si bien le synopsis.
Une telle problématique  ne pouvait qu’interpeler, entre autres,  M. Ali Rebeihi remplaçant comme il pouvait l’irremplaçable Pascale Clarke.  Le brave Ali présenta donc le valeureux Olivier comme un « cinéaste révolté qui n’a[vait] jamais renoncé aux idéaux de sa jeunesse engagée ».

Comme c’est beau ! Voilà un mec qui à 57 ans reste scotché aux convictions de sa jeunesse. Quarante ans ont passé et pépère n’aurait pas changé d’un iota. Plutôt que de parler de sclérose, on est admiratif, on salue la constance.  Je trouve ça curieux.

Admettons que le brave homme se soit arrêté un peu avant et qu’il ait, disons, continué de croire dur comme fer à papa Noël, de considérer que le pire crime était de tricher aux billes ou que perdre son nin-nin  est une source d’intolérable chagrin. Se montrerait-on aussi admiratif ? Ne considérerait-on pas plutôt qu’il est dérangé du carafon ?

Pourtant, on accepte que rester fidèle aux idées de son adolescence soit louable. Comme si, un âge où l’on a une expérience de la vie pour le moins limitée, où l’on tend à adopter les modes, qu’elles soient vestimentaires ou de pensée, de ses pairs et où l’on se laisse facilement influencer était le meilleur temps pour adopter d’immuables certitudes.

Curieusement, pour nos modernes, la fidélité aux opinions n’est louable que lorsque que celles-ci sont de gauche, y compris d’extrême gauche. Si c’est l’autre extrême de l’échiquier politique qui a recueilli les faveurs de l’adolescent ou du très jeune homme, il n’en va pas du tout de même. Le fautif se voit à jamais stigmatisé pour ce qui pourrait passer pour une erreur de jeunesse…

Les parcours contraires, pourtant nombreux, ne semblent pas faire l’objet d’opprobre. Tel qui fut communiste voire carrément gauchiste dans sa jeunesse, peut devenir un honorable parlementaire de droite ou centriste. J’en veux pour preuve M. Maurice Leroy qui, bien qu’ayant fait une belle carrière d’apparatchik communiste jusqu’à l’âge de 33 ans,  n’en est pas moins devenu ministre Nouveau Centre de la ville dans le gouvernement Fillon III…

Serait-ce à dire que la gauche aurait une vision figée de l’homme selon laquelle il ne saurait s’inscrire que dans une continuité idéologique ?  Louable si elle se trouve du bon côté, suspecte, voire haïssable, à jamais si elle penche du côté inverse ?

Il est pour le moins curieux de voir des gens qui affichent  une foi inébranlable dans l’indispensable changement de la société  dénier toute possibilité d’évolution aux hommes qui la composent.

vendredi 16 novembre 2012

Occupe-toi de tes fesses !



Ce matin, le comique de la RSC™ en charge de la chronique politique était particulièrement en verve. Ce qui est méritoire en fin de semaine si l’on considère l’énorme charge de travail qui est la sienne. Un rien outrecuidant, M. Thomas Legrand avait intitulé sa petite plaisanterie du jour  « Comment Hollande devrait défendre le mariage homo ».  Comme si un ver de terre comme lui pouvait s’arroger le droit de donner des conseils à une telle étoile ! Mais passons… Passons aussi  sur le fait que parler de mariage homo dénote un grave manque d’information quand chacun sait qu’il n’est nullement question de mariage « homo » mais de mariage « pour tous ».  Je sais qu’un journaliste a autre chose à faire que de se tenir au courant des sujets dont il traite, mais force est cependant de reconnaître que la défunte revue « Lectures pour tous » aurait réduit ses ambitions en s’intitulant « Lectures homo » .

Patrick Cohen, Clown blanc à la RSC™ , chargé de lui donner  la réplique, lança ainsi la causerie : A la veille de la manifestation organisée contre le mariage homosexuel, vous revenez sur ce texte que le Président semble défendre assez mollement…
Après quelques considérations vaseuses, le bon Thomas  en vint à ce qui le turlupinait : « Il est aussi assez étonnant qu’au moment où l’on invoque à tout bout de champ la laïcité, l’impérieuse nécessité de contenir les religions dans la sphère privée, on tente à tout prix de rassurer les évêques, les rabbins et les imams sur un sujet… qui après tout, ne les regarde pas ! »
Comment ça, ça ne les regarde pas ?!
S’écria le bon Cohen, l’air faussement surpris. Face à cette sottise affectée, l’Auguste fournit des explications sur le ton qu’emploie un spécialiste expliquant la physique quantique  à un arriéré mental : « Il s’agit d’une loi de la République sur le mariage civil. […]Le gouvernement devrait donc écouter poliment les religieux, les recevoir avec toute la componction qu’il convient de déployer avec les "autorités à plumes", les évêques, imams et rabbins, puis les raccompagner respectueusement sur les perrons des ministères où ils auront été reçus, puis… faire comme prévu : proposer au Parlement le texte promis pendant la campagne présidentielle. »

J’avoue que l’expression « autorités à plumes » me laisse songeur. Qu’entend-il au juste par là ? Il est vrai que s’exprimer dans un sabir grotesque participe du comique clownesque mais un peu de clarté est parfois souhaitable.  Avec ou sans plumes, évêques, imams et rabbins se trouvent, et c’est nouveau, mis dans le même sac. Tout ce qu’ils méritent c’est une hypocrite écoute avant de s’envoyer se faire voir chez plumeau.  De quoi se mêlent-ils?  Au nom de quoi exprimeraient-ils leurs opinions sur des questions de société ? Non mais vraiment !

C’est curieux cette conception à géométrie variable du rôle des religieux. On a pourtant fait assez de reproches à l’Église française pour ne pas avoir suffisamment condamné certaines mesures prises par  Vichy. Les temps auraient-ils changé ?  Les religieux devraient-ils désormais se confiner aux questions théologiques et organisationnelles de leur culte ? Si l’on suit ce raisonnement, un plombier ne devrait se prononcer que sur les questions de tuyaux !

En fait le discours de  l’Auguste Legrand  révèle la conception de la liberté d’expression  qui est la sienne et celle de sa station: seuls devraient en bénéficier ceux qui expriment  des idées en accord avec la pensée officielle de gauche.  C’est à ce prix que pour ces démocrates « La voix est libre ».

jeudi 15 novembre 2012

Vous avez dit en retard ?

Un des arguments de nos chers modernistes pour défendre des réformes sociétales aussi urgentes que le mariage pour tous, le vote des étrangers ou toute autre ânerie est que ces mesures ont été adoptées par d’autres pays depuis  belle lurette (voire belle lurette et demie) et qu’en conséquence nous serions en retard.

Et ça, c’est pas bien mais alors pas bien du tout ! L’usager bougonne quand son train ou son avion sont en retard.  La dame s’inquiète quand elle a du retard. On se fait mal voir quand on est en retard, dès l’enfance à l’école ou plus tard au boulot. Quand aux retards de paiements, ils peuvent coûter cher.  Il est donc primordial d’être à l’heure.

Le problème est que s’il est facile de savoir à quelle heure ou quel jour on doit se trouver à tel ou tel endroit ou effectuer telle ou telle action, pour une société, il est moins aisé de savoir sur quelle montre ou quel calendrier se régler pour se trouver en temps et en heure à l’endroit où il faut. D’ailleurs, ces instruments de référence existent-ils ?

Le monde est divers. Nous en sommes tellement convaincus que nous nous réjouissons chaque jour de voir sa merveilleuse diversité s’installer chez nous. Et visiblement, d’un endroit à un autre, pendules et calendriers ne sont pas uniformément réglés. Ainsi certains pays vivent selon la charia d’autres ont instauré des régimes communistes depuis bien longtemps sans que nos modernistes ne soulignent le retard considérable que nous avons pris par rapport à eux ni qu’ils s’en plaignent ouvertement.

Puisque l’on aime les métaphores temporelles, on dit parfois que certains sont en avance sur nous. Sans réaliser qu’être en avance n’est pas forcément un avantage. Serait-on ravi en arrivant à la gare que notre train l’était ? Arriver plusieurs heures avant un rendez-vous est-il utile ?

Si mon voisin se pend après avoir égorgé  femme et enfants, dois-je me considéré en retard de ne l’avoir pas fait ?  Déclarer que telle ou telle action, mesure ou loi devrait être adoptée parce que le voisin l’a fait avant nous est absurde.

Il serait plus intéressant de se demander si une quelconque réforme est bénéfique pour notre société et conforme aux principes qui la guident et aux objectifs qu’elle s’assigne. Le problème est qu’il n’existe pas plus de consensus sur ce qui est bien que sur les principes ou les objectifs.

Et ça risque, le multiculturalisme aidant,  de ne pas aller en s’arrangeant.

mercredi 14 novembre 2012

J’suis pas dans la merde !



Avant que vous ne m’envoyiez vos requêtes, je préfère vous rassurer : je n’ai rien gagné du tout.  Il ne s’agit que de vaines spéculations suite à un petit événement  récent.

Je ne suis pas dans la merde !  169.837.010 euros. Voilà ce que j’ai gagné ! A l’Euromillion. C’est d’autant plus surprenant que je n’ai jamais joué, pas plus hier que d’habitude. Maintenant, si on n’obtenait que ce dont on s’est donné les moyens, j’en connais qui feraient moins les fiers…

Me voici donc avec presque 169 millions d’euros et bien embarrassé. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir en faire ?

Prenons des « rêves » banals :

Je pourrais arrêter de travailler. Le problème c’est que j’ai déjà arrêté il y a plus d’un an.

Je pourrais m’acheter une, voire plusieurs grosses voitures. La dernière Bentley Continental, par exemple. Il paraît qu’elle n’est pas mal. Mouais… Pour rouler à 90 km et aller chercher ma baguette au village ? Sans compter que Bentley ou pas, le voisin continuera de saloper la route avec son tracteur et les bouses de ses vaches. Une Bentley  dégueulasse, ça la fout mal.

Une maison ? Mais j’en ai déjà une qui me convient parfaitement. Si j’en changeais ça serait pour plus petit.

Un don à ma fille ? Ça tomberait bien, vu que demain c’est son anniversaire. Mais à part lui passer la patate chaude, ça servirait à quoi ? Elle est jeune, gagne bien sa vie. Qu’a-t-elle besoin de cet argent ?  En plus, passée la surprise de cet argent tombé du ciel (ou plus exactement de ma poche) j’aurais trop peur de faire d’elle une loque que errerait sans autre but dans la vie que de dépenser du fric à des conneries.

Les bonnes œuvres, Voilà une idée qu’elle est bonne ! Seulement, vu qu’avec des milliers de milliards on n’arrive pas plus à extirper la misère du monde qu’à le guérir (toujours provisoirement) de ses maladies, ma cagnotte est notoirement insuffisante. En plus, même si je m’offrais aux yeux de certains une belle âme, j’aurais trop peur de faire des jaloux, voire des malheureux. Ce que je donnerais aux goîtreux du Loir-et-Cher,  aux enfants des rues d’Addis-Abeba ou aux bronchiteux du Bengladesh, c’est autant que les amputés du Libéria, les sourds de Saint-Ouen ou le maire de Sevran regretteront de n’avoir pas touché…

Le placer ? Où ? Pour quoi faire ? Mon problème est d’avoir trop d’argent, pas d’en gagner plus !

Le rendre à Euromillions, et quoi encore ? Pour qu’ils se le gardent ou, pire, aillent mettre un ou des autre (s)  dans la merde ? Je n’aurai ni cette bêtise ni cette cruauté.

Je n’ai pas de solution.