La pêche à pied est une tradition familiale. Du plus loin
que je me souvienne je l’ai pratiquée avec mon père et mon oncle à Louannec. Ce
dernier, métallurgiste, confectionnait les outils nécessaires à la capture des proies
que nous offraient les grèves de Louannec, particulièrement celle de Nantouar.
Nous capturions ormeaux, poulpes, crabes rouges, dormeurs, étrilles, anguilles (dans
les herbiers à l’embouchure d’un ruisseau côtier), et blontecs, sortes de
poissons-chats bruns dont je n’ai jamais connu le nom français. Nous revenions
généralement musettes et sacs bien garnis. Du moins jusqu’au début des années
soixante où un hiver très rigoureux fit disparaître les poulpes. Puis vinrent
les marées noires qui n’arrangèrent pas les choses. Et puis aussi les marées
humaines. Dans les années cinquante, seuls quelques locaux se livraient à cette activité. Puis le littoral
s’est construit et tout le monde s’y est mis, pêchant tout et n’importe quoi, ne
remettant pas les cailloux en place. On a même aménagé un parking à Nantouar
pour éviter les problèmes que posaient les dizaines de voitures anarchiquement
garées le long de la route étroite qui y menait. Moins il y avait de prises
possibles, plus il y avait de monde ! A la fin des années quatre-vingts j’initiai ma
fille à cette activité. Mais le cœur n’y était qu’à moitié. Retourner des
tonnes de roche pour revenir avec trois malheureux crabes ou étrilles manquait
un peu d’attrait. Et puis nous avons vendu la maison du bord de mer que nous
avions en indivision et j’ai cessé d’y aller.
Il y a plusieurs années déjà, nous étions allés à Gouville-sur-mer et, sur les rochers, nous avions trouvé des huitres en quantité. C’était à cause de l’activité ostréicole qui s’y pratiquait. Je suppose que des sacs s’éventraient et que des huitres en profitaient pour reprendre la vie sauvage. Le temps étant particulièrement beau et le coefficient de marée encore haut, nous décidâmes hier d’aller en pêcher… Seulement tout change et, loin d’être couverts d’huitres comme jadis, les rochers ne montraient plus que leur pierre noire tachée ici et là de quelques berniques. Mais, comme faute de grives on se contente de merles, nous avions un plan B : la coque. Seulement de coques à Gouville il n’y avait point. Quelques coups de râteau au hasard me permirent de récolter quelques coquillages dont je n’étais pas certain qu’elles fussent des palourdes. J’en acquis l’assurance auprès d’un gars qui passait. Il était équipé d’un râteau spécial-palourdes et du seau réglementaire et me dit se diriger vers un coin où elles abondaient. Nous le suivîmes et nous arrêtâmes en un lieu ou, après quelques coups de griffe elles se trouvèrent foisonner. Seulement, elles n’avaient que rarement les 4 cm autorisant leur prise. Toutefois, en insistant, nous finîmes par en récolter plus d’un kilo. Nous complétâmes notre butin par des berniques, animal délicieux quoique coriace qu’il est nécessaire, comme l’ormeau, de battre avant de le préparer, sauté au beurre avec ail et échalotes. Ces gastéropodes étant injustement méprisés*, il est aisé d’en ramasser en frappant un coup sec à leur base. Si on rate le premier coup, inutile d’insister : elle devient indécollable. Vu que j’avais apporté un burin pour les huitres sauvages, en un rien de temps, j’en fis une bonne collecte.
Il y a plusieurs années déjà, nous étions allés à Gouville-sur-mer et, sur les rochers, nous avions trouvé des huitres en quantité. C’était à cause de l’activité ostréicole qui s’y pratiquait. Je suppose que des sacs s’éventraient et que des huitres en profitaient pour reprendre la vie sauvage. Le temps étant particulièrement beau et le coefficient de marée encore haut, nous décidâmes hier d’aller en pêcher… Seulement tout change et, loin d’être couverts d’huitres comme jadis, les rochers ne montraient plus que leur pierre noire tachée ici et là de quelques berniques. Mais, comme faute de grives on se contente de merles, nous avions un plan B : la coque. Seulement de coques à Gouville il n’y avait point. Quelques coups de râteau au hasard me permirent de récolter quelques coquillages dont je n’étais pas certain qu’elles fussent des palourdes. J’en acquis l’assurance auprès d’un gars qui passait. Il était équipé d’un râteau spécial-palourdes et du seau réglementaire et me dit se diriger vers un coin où elles abondaient. Nous le suivîmes et nous arrêtâmes en un lieu ou, après quelques coups de griffe elles se trouvèrent foisonner. Seulement, elles n’avaient que rarement les 4 cm autorisant leur prise. Toutefois, en insistant, nous finîmes par en récolter plus d’un kilo. Nous complétâmes notre butin par des berniques, animal délicieux quoique coriace qu’il est nécessaire, comme l’ormeau, de battre avant de le préparer, sauté au beurre avec ail et échalotes. Ces gastéropodes étant injustement méprisés*, il est aisé d’en ramasser en frappant un coup sec à leur base. Si on rate le premier coup, inutile d’insister : elle devient indécollable. Vu que j’avais apporté un burin pour les huitres sauvages, en un rien de temps, j’en fis une bonne collecte.
Et voilà le travail :
La chasse au haricot vert et à la tomate cocktail de ce
matin ne fut pas mauvaise non plus :
*En Bretagne personne ne les ramassait et par conséquent les
rochers étaient couverts d’énormes spécimens. Lors de mon mariage, les vendéens
du côté de mon épouse n’en crurent pas leurs yeux, un peu comme des avares
découvrant l’Eldorado. Ils repartirent après en avoir rempli de pleins sacs à patates !