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dimanche 28 janvier 2018

Hugophobes ou Hugolâtres ?


Je ne connaissais pas Yann Moix. J'avais entendu dire qu'il travaillait chez M. Ruquier en tant que préposé au harcèlement rageur des invités de droite mais comme je préfère m'endormir devant Columbo le samedi soir, je ne regarde pas On n'est pas couchés. C'est entre autres choses par honnêteté intellectuelle : vu que je suis couché bien avant que ne débute ce talk-show, il serait malvenu de ma part de prétendre que je ne le suis pas. D'autre part, de lointains souvenirs m'encouragent à penser que ce qui s'y dit ne m'enthousiasmerait qu'à moitié.

Mais revenons à notre Moix (prononcé Mwaks, ce qui le différencie, par exemple, des Leroux que personne ne songe à appeler Lerouks). J'ai lu quelque part qu'il était écrivain. Admettons. Il n'empêche que la phrase de ce brave homme citée par les Inrocks (périodique dont l'objectivité ne saurait être mise en doute tant il a les faveurs de France Inter) m'a laissé perplexe. Si je comprends bien, certains de ces Afghans de Calais (à ne pas confondre avec les Calaisiens de Kaboul) connaissent Victor Hugo « sur le bout des doigts », expression imagée signifiant « très bien » d'après M. Petit Robert. A peine ont-ils posé le pied sur le sol Français qu'on se met à les frapper. « On » désignant probablement les forces de l'ordre. De deux choses l'une : soit les CRS les brutalisent PARCE QU'Hugo n'a aucun secret pour eux, soit parce que cette connaissance approfondie du grand poète ne suffit pas pour qu'ils les épargnent. Dans ces deux cas l'Hugophobie est patente. Reste à en déterminer la cause.

On pourrait-donc penser que certains Afghans, lorsqu'ils rencontrent les forces de l'ordre, pensant les amadouer, se mettent à déclamer La Légende des siècles ou Les Contemplations à moins qu'ils ne leur récitent in extenso Les Misérables ou Quatre-vingt-treize*. Résultat : on les frappe. La haine de Hugo serait-elle au programme de la formation des CRS ? Ces derniers préféreraient-ils qu'on leur récitât du Ronsard, du Vigny, du du Bellay, du Mallarmé, du Lamartine, du Rimbaud ou du Verlaine ? Plutôt que vers les romans du grand Victor, leur préférences iraient-elles vers ceux de M. Moix ? Mystère !

Il se peut tout aussi bien qu'ignorant leur parfaite connaissance du bon Hugo, il ne les traitent que comme d'ordinaires fauteurs de trouble, chose qu'ils ne feraient pas si ce savoir leur était connu tant ils vouent un culte passionné à ce grand homme. On peut aussi imaginer que ces brutalités s'expliquent par le dépit : il semblerait en effet que la plupart de ces lettrés Afghans ne se rendent à Calais que dans l'espoir de rejoindre la perfide Albion. Réalisant la perte qu'un tel départ occasionnerait à la France et quel enrichissement ce serait pour l'ennemi héréditaire, ils deviennent violents.

Alors, ces CRS, Hugolâtres ou Hugophobes ? A ce moment de ma réflexion, je ne saurais trancher...

Et puis m'est soudain venue une idée : et si, en créant une corrélation entre des faits pas nécessairement avérés et sans rapport entre eux, M. Moix disait simplement n'importe quoi ? Je ne sais quel démon me l'a soufflée car comment une personne qui intervient sur une chaîne de service public pourrait-elle divaguer ?

*Ce qui, reconnaissons-le peut s'avérer lassant au bout de quelques heures.

7 commentaires:

  1. Les Afghans, c'est comme les Breughel : il faut leur attribuer des sobriquets pour les différencier les uns des autres. C'est comme ça que nous aurons les Afghans de Calais et les Afghans de velours (eux-mêmes opposés aux mains de fer que sont les CRS).

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    1. L'idée est en effet intéressante et conforterait les thèses de M. Mwaks.

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  2. Ce M.Moix doit savoir, émargeant au budget du service public (et donc vous mangeant un peu de laine sur le dos...) et donc parangon de vertu et de culture, que les CRS ne font pas dans la dentelle.

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    1. Pour un être de sa culture et de sa sensibilité le simple fait qu'on puisse envisager de réprimer, sous quelque prétexte que ce soit, quelqu'un qui connaîtrait Hugo sur le bout des doigts est tout bonnement révoltant. Si on le suivait, en améliorant leur connaissance d'Hugo, les truands seraient à l'abri de toute poursuite.

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  3. monsieur Moix est un parfait imbécile, il n'y a que lui et quelques animateurs bobos qui ne s'en rendent pas compte, c'est à dire peu de gens

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    1. Je te trouve un peu dure avec ce pauvre garçon. Imagine qu'un matin, au réveil, ton miroir te renvoie un visage pareil au sien (en plus féminin, quand même). N'aurais-tu pas d'excuses pour te transformer en être aigri et agressif ?

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  4. Je ne saurais dire mais on peut parier que nombre d'entre eux connaissent leur Abd al-Raḥmān ibn Aḥmad Nūr al-Dīn Ǧāmī sur le bout des doigts.

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