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mardi 26 février 2013

Cinoche



Face au cinéma, il y a bien des attitudes possibles. On peut en attendre la révélation de vérités profondes sur toutes sortes de graves sujets, on peut se contenter de voir des images qui bougent vite avec tout plein de boum-badaboums dedans, on peut ne s’en réjouir qu’en voyant des malades mentaux répandre des flots d’hémoglobine, on peut en attendre toutes sortes d’émotion délicates face aux heurs, malheurs et autres galipettes de personnages touchants, on peut exiger qu’il fasse rire, etc.

Toutefois, je constate de plus en plus qu’il est  très à la mode de gerber sur le cinéma français. C’est dans l’air du temps. Et il y a à cela une logique. A pays de merde, ciné de merde, littérature de merde, politique de merde, économie de merde, etc. Dire que je ne partage pas cet avis va de soi. J’aime mon pays et je n’aime pas qu’on le décrie. Que ce soit le fait de nos enrichisseurs  ou de ceux qui se déclarent leurs ennemis farouches.

Ainsi, pas plus tard que dimanche soir, j’ai pris plaisir à regarder Je vous trouve très beau. Oh, je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un sommet, qu’on en sort transformé, qu’il y a la vie avant et après. Je ne dirai ça d’aucun film ni même d’aucun livre. Tout ce que je demande à un spectacle c’est de me faire oublier ma montre et, quand je suis dans une salle, le relatif inconfort du siège. Ça n’arrive pas souvent, c’est arrivé dimanche.

J’ai beaucoup de mal à me concentrer sur un film. Le livre me prend plus facilement. Contrairement à nombre de mes contemporains, le cinéma Etatsunien m’emmerde. Comme m’emmerderaient des films tournés par des fourmis ou des extraterrestres racontant des histoires de fourmis ou d’extraterrestres. Américanophobe je suis. En revanche, les films qui mettent en scène des êtres humains plus ou moins proches ont leur chance à mes yeux. Ainsi, en dehors des films français, j’apprécie les comédies anglaises ou italiennes. Je suis accessible à leur humour.

En fait, plus j’avance en âge et plus je ne supporte que la légèreté et le rire. Le drame, c’est tout juste bon pour la vie de tous les jours quand on la prend au sérieux, chose qui me devient de plus en plus difficile.

17 commentaires:

  1. Je suis largement (smiley) moins âgés mais je partage la conclusion...

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    1. Il m'a fallu beaucoup de temps pour acquérir un peu de sagesse. Il faut dire que je n'étais pas doué au départ.

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  2. Cela fait 3 ou 4 ans que je ne vais plus au cinéma mais tout à une fin ayant 2 places à utiliser avant le 28 Février, ma tendre épouse me traîne pour aller voir un film, je crois que cela sera "Lincoln".

    Sinon le Dimanche soir, je regarde un feuilleton britannique sur la 3, ils sont tordus ces anglais mais les paysages d' Oxford sont beaux.

    Pour les films français, ceux des années 50 ou les "Audiard" me font passer une bonne soirée, pour le must: c'est le "Cercle rouge".

    Bonne journée

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    1. D'accord avec vous pour Audiard. Mais il y en a bien d'autres...

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    2. Finalement, je suis allé voir "Django" du Tarentino pur jus, il y aussi Jean-Pierre Melville .

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    3. Je n'arrive pas à comprendre ce qui amène Tarentino à faire gicler le sang de partout. Ça me dégoûte plus que ça ne me séduit.

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  3. J'aime aussi le cinéma français. Mais je n'aime pas le cinéma franchouillard.
    Je me méfie comme de la peste de tous ces films, quels qu'ils soient, qu'il FAUT avoir vus.
    Je n'ai vu ni les Ch'tis, ni les - je ne me souviens plus du titre - où un grand noir pousse un bourgeois en chaise roulante.
    J'ai adoré "Les adieux à la Reine" de Benoît Jacquot.
    Le film aux cinq César n'est pas fait pour moi !

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    1. En fait, les grands succès comiques sont souvent très peu drôles.

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  4. Xénophobe et américanophobe, mon Dieu, dans quelle case va-t-on vous mettre ? Français ? Ç'te honte !

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    1. Xénophobe ? Moi ? Mais je n'ai rien contre les étrangers ! j'ai même vécu avec des Anglaises, c'est tout dire, non ?

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  5. Vous avez raison, les drames nous les vivons tous plus ou moins, pas la peine de s'en rajouter des artificiels.
    Le cinéma qui fait rire, c'est la bénédiction céleste.
    Avant, les comédies françaises m'amusaient beaucoup.
    A présent, de moins en moins. On dirait que l'humour a bien évolué depuis le temps de Bourvil et de Fernandel.
    Celui des acteurs comiques d'aujourd'hui me fait un peu le même effet qu'à vous les amerloques : c'est pas mon monde.
    Amitiés.

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    1. Entendons-nous bien : il ne suffit pas qu'un type s’autoproclame comique et fasse des films pour que je les adore.

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  6. Le problème du cinoche français c'est que depuis que des critiques, devenus depuis les cinéastes de la Nouvelle Vague, on a inventé la notion de cinéma d'auteur. Or, ce qui désignait au départ une nouvelle manière d'envisager le cinéma, est devenu une étiquette utilisée par des types qui font des films chiants qui peinent à trouver un public en dehors du carré germanopratin et de quelques cercles de bobos de province qui seraient prêts à mettre leur main au feu plutôt que d'avouer qu'ils se font tartir des heures durant au spectacle de la vie d'un chômeur d'un bassin minier qui apprend que sa femme est partie avec son meilleur pote et qui se retrouve seul pour élever ses deux gamins.

    Le problème du cinoche français, c'est que les zauteurs passent leur temps à démontrer là où il suffirait de montrer, donnant de fait crédit au spectateur quant aux leçons à en tirer.

    A titre d'exemple, "Les femmes du sixième étage" a bien plus de force dans la réalité qu'il tente de présenter, en ce qu'il y met aussi une légèreté bienvenue qui ne nuit pas au propos. Alors que le pensum intitulé "Welcome" qui narre les heurs et malheurs d'un prof de natation qui se met en tête d'apprendre à nager à un illégal afghan qui veut émigrer en Angleterre en traversant la Manche. Rien n'est épargné au pauvre type qui a raqué 7,50€, pathos au kilomètre, larmichette convenue et drame pitoyable lorsque le gazier se voit poursuivi par la police fasciste sarkozyste pour avoir aidé un sans papiers.

    Idem pour "Intouchables" face à "De rouille et d'os" par exemple. Pour un film français regardable, combien de merdes à prétention sociale lourdingues au delà du raisonnable ?

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    1. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Le genre de films auquel vous faites allusion ne m'attire pas du tout. Faire du cinéma un moyen de propagande est un détournement. Pour moi un film doit divertir (d'une manière ou d'une autre) et non servir à véhiculer l'idéologie dont on nous bassine déjà ailleurs à longueur d'année.

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    2. Mais ils n'attirent presque personne. Mais ce sont les réalisateurs de ces merdes sur pellicule qui daubent les films de Danny Boon, de Luc Besson, etc. qui remplissent les caisses du CNC. Organisme qui a d'ailleurs été créé par le maréchal Pétain, ce qui devrait horrifier ces zauteurs concernés et vigilants. En clair, ce système débile permet à des types de pondre des machins sans publics, manière d'apothéose oscillant entre nombrilisme et insondable stupidité.

      A côté de ça, des petits faiseurs de talent doivent se démerder pour financer leurs projets parce qu'ils ne correspondent pas aux standards idéologiques, d'autant plus que leurs créateurs ne sont pas encore "bankable" comme on dit quand on fait partie du milieu.

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  7. J'aimerais défendre le cinéma de mon pays; pays que la grande majorité de ses habitants ont effet pris l'habitude de conchier et de trainer dans la fange.
    Malheureusement, s'il y a encore quelques réalisations et comédiens qui me touchent, j'ai le sentiment que ce cinéma était déjà moribond lorsque je suis né. J'ai d'ailleurs la plus grande peine à me remémorer ne serais-ce que dix films que l'on puisse sauver sur cette dernière décénnie.
    Pour tout dire, ce cinéma m'est devenu tout simplement insupportable, tant il ne parvient pas, la plupart du temps à trouver de mesure entre le bassement vulgaire et le prétentieusement emmerdant.

    Si l'on en juge aux émotions que peut vous procurer un film, j'ai trouvé dans le cinéma américain (malgré son immense capacité à produire des bouses, on peut reconnaître qu'entre Hollywood et Sundance il y a quand même de la marge), un ton, une simplicité, une légéreté pour parler de choses graves, bref une émotion que ne me procure plus, ou alors trop rarement, les films de par chez nous.

    Vous confessez votre américanophobie, j'aurais donc toutes les peines du monde à vous convaincre, mais il me revient en mémoire quelques films sortis ces toutes dernières années (films sans prétention, dont certains à tout petit budget sont de petits chefs d'oeuvre): Get low, Franck and robot, Little miss sunshine, Juno, Choke, Precious, 50/50, Super, Le monde de Barney, Hesher, The barber, Wall-e, Terri, In america, There will be blood, Appaloosa...

    Vous trouvez ça vraiment emmerdant?

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    1. N'ayant pas vu les films que vous citez pour finir, je serais bien en mal de répondre à votre question.

      Reste à déterminer si la proportion de bouses est supérieure dans le cinéma américain ou dans le français...

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