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samedi 27 octobre 2012

Portail de l’amour ?



Titre énigmatique ! Je détromperai tout de suite ceux qu’une imagination malsaine pousserait à envisager la transformation de ce blog de haute tenue en je ne sais quel site de rencontres coquines. C’est d’un drame humain que je vais traiter.

Au printemps un jeune couple emménagea en face de chez moi dans la maison que possède Maurice, ancien d’Algérie et accessoirement fournisseur de viande d’agneau et de bois de chauffage. Un couple bien discret, bien calme, pas expansif, poussant la discrétion jusqu’à ne jamais dire bonjour ni répondre au signe de la main dont on salue le motorisé qui passe, qu’il soit en voiture ou en tracteur.

Cet admirable effacement était cependant battu en brèche par le petit animal dont la compagnie venait ajouter au bonheur du ménage. Ce carlin compensait largement le mutisme de ses propriétaires par la vigueur et la fréquence de ses aboiements. De plus il tentait sans vraiment y parvenir d’escalader le portail qui clôt la cour de la demeure. La vaillante Elphy, toujours prompte à donner la réplique à tout aboyeur, le rejoignait dans un véhément raffut  concert canin.

Et puis soudain, le portail demeura ouvert et le silence s’établit. Je n’y prêtais pas  plus  attention que cela. Un jour que je prenais le café avec Maurice ce dernier soupira que son pauvre locataire n’avait pas de chance. Je m’enquis de ce qui provoquait ce commentaire désabusé. Ainsi  appris-je que la jeune femme avait  déserté le nid d’amour si récemment construit. Travaillant dans la même usine mais avec d’autres horaires, la volage avait trouvé durant ses moments libres autre chaussure à son pied ou couvercle à son pot ! Le chien lui appartenant, elle l’emporta. Ainsi s’expliquait la béance clôturière.

Il y a quelque temps, je remarquai que le portail était de nouveau fermé. L’amour était-il de retour ? Le malheureux  cocu  éconduit avait-il obtenu la garde alternée du chien ? Sa fierté lui avait-elle, dans un sursaut, dicté de cesser d’étaler son infortune ?

Toujours est-il que le portail demeure clos. 

10 commentaires:

  1. A quand le prochain café avec Maurice ? A quand la suite....
    Signé : une curieuse

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    1. Ah, mais c'est qu'on ne prend pas le café avec Maurice comme ça ! Le café arrosé (avec un vieux calva comme on n'en fait plus) vient après une transaction : achat de bois ou d'agneau.

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  2. Vous avez raison de surveiller le portail : pendant ce temps vous lâchez la grappe aux campagnols !

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    1. Vous me faites penser que j'ai oublié d'aller voir mes pièges. J'y vais de ce pas.

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    2. Alors, combien ?

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    3. Aucun ! Brocouille comme on dit dans le Bouchonnois !

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  3. Ce n'est déjà pas drôle d'être cocu, si en plus il faut se
    coltiner le clébard!
    Amitiés.

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  4. Si c'était le chien qui était parti, aurait il laisser la fenêtre de la chambre conjugale largement ouverte aux yeux des voisins?

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