Titre énigmatique ! Je détromperai tout de suite ceux qu’une
imagination malsaine pousserait à envisager la transformation de ce blog de
haute tenue en je ne sais quel site de rencontres coquines. C’est d’un drame
humain que je vais traiter.
Au printemps un jeune couple emménagea en face de chez moi
dans la maison que possède Maurice, ancien d’Algérie et accessoirement
fournisseur de viande d’agneau et de bois de chauffage. Un couple bien discret,
bien calme, pas expansif, poussant la discrétion jusqu’à ne jamais dire bonjour
ni répondre au signe de la main dont on salue le motorisé qui passe, qu’il soit
en voiture ou en tracteur.
Cet admirable effacement était cependant battu en brèche par
le petit animal dont la compagnie venait ajouter au bonheur du ménage. Ce carlin
compensait largement le mutisme de ses propriétaires par la vigueur et la
fréquence de ses aboiements. De plus il tentait sans vraiment y parvenir d’escalader
le portail qui clôt la cour de la demeure. La vaillante Elphy, toujours prompte
à donner la réplique à tout aboyeur, le rejoignait dans un véhément raffut
concert canin.
Et puis soudain, le portail demeura ouvert et le silence s’établit.
Je n’y prêtais pas plus attention que cela. Un jour que je prenais le
café avec Maurice ce dernier soupira que son pauvre locataire n’avait pas de
chance. Je m’enquis de ce qui provoquait ce commentaire désabusé. Ainsi appris-je que la jeune femme avait déserté le nid d’amour si récemment construit.
Travaillant dans la même usine mais avec d’autres horaires, la volage avait
trouvé durant ses moments libres autre chaussure à son pied ou couvercle à son pot !
Le chien lui appartenant, elle l’emporta. Ainsi s’expliquait la béance
clôturière.
Il y a quelque temps, je remarquai que le portail était de
nouveau fermé. L’amour était-il de retour ? Le malheureux cocu éconduit avait-il obtenu la garde alternée du
chien ? Sa fierté lui avait-elle, dans un sursaut, dicté de cesser d’étaler
son infortune ?
Toujours est-il que le portail demeure clos.
A quand le prochain café avec Maurice ? A quand la suite....
RépondreSupprimerSigné : une curieuse
Ah, mais c'est qu'on ne prend pas le café avec Maurice comme ça ! Le café arrosé (avec un vieux calva comme on n'en fait plus) vient après une transaction : achat de bois ou d'agneau.
SupprimerVous avez raison de surveiller le portail : pendant ce temps vous lâchez la grappe aux campagnols !
RépondreSupprimerVous me faites penser que j'ai oublié d'aller voir mes pièges. J'y vais de ce pas.
SupprimerAlors, combien ?
SupprimerAucun ! Brocouille comme on dit dans le Bouchonnois !
SupprimerCe n'est déjà pas drôle d'être cocu, si en plus il faut se
RépondreSupprimercoltiner le clébard!
Amitiés.
Ce ne sont que des conjectures...
SupprimerSi c'était le chien qui était parti, aurait il laisser la fenêtre de la chambre conjugale largement ouverte aux yeux des voisins?
RépondreSupprimerVotre question mérite réflexion...
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