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samedi 4 février 2012

Plan grand froid

Mon resto est plus classieux que celui de cette photo mais tout aussi fréquenté, 
preuve que l'oiseau,tout pourri de défauts qu'il soit, n'est pas snob.


Le grand froid étant revenu, j'ai décidé de rouvrir le resto des zoziaux que j'avais négligé d'alimenter ces temps derniers. Ma conscience m'a dicté ce geste aviaire. Ma conscience et une imbécile sur France Inter qui, suite à un appel à nourrir les oiseaux lancé par je ne sais qui, ricana supérieurement : nourrir les oiseaux ! Pensez donc ! Alors qu'il y a tant de misère ! Elle ne l'a pas dit, mais c'est ce que son rire laissait deviner...

Je ne vois pas en quoi la mort des oiseaux serait susceptible d'améliorer le sort des miséreux. Je doute également qu'en mettant à la disposition d'éventuels sans-abris qui passeraient dans mon jardin un mélange de graines et des boules de graisse emmaillotées de filets de plastique  je puisse améliorer notablement leur situation. Surtout que les sans-abris ne pullulent pas dans nos collines enneigées, c'est le moins qu'on puisse dire.

Bref, le resto a rouvert, et sans campagne de pub, la foule s'y presse. Il y en a de toutes sortes : tourterelles, pinsons (qui, quoi qu'on raconte, ne sont pas plus gais que les autres), verdiers, mésanges, moineaux, rouges-gorges et même pies qui ont tendance à s'envoler en emportant les quignons de pain rassis qui feraient le bonheur de dizaines de moindres passereaux.

Tout ça se bagarre, le rouge-gorge étant le plus farouche, mange salement, chie partout et se montre d'une ingratitude totale vis à vis de leur bienfaiteur. Pas un merci. Pire, même : dès qu'ils m'aperçoivent, mes protégés s'enfuient à tire d'aile.

C'est à se demander pourquoi on fait le bien.




5 commentaires:

  1. « Je ne vois pas en quoi la mort des oiseaux serait susceptible d'améliorer le sort des miséreux. »

    Sauf si les miséreux se mettent à bouffer les piafs.

    Sinon, ici, au resto local, il y a aussi une dizaine de chardonnerets. Lesquels ne se laissent nullement impressionner par ces petits cailleras que sont les verdiers.

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  2. Je ne puis adhérer à votre suggestion, Didier. Ne serait-ce que parce que le miséreux a, par les temps qui courent, les doigts gourds. De plus, il souffre souvent de tremblements dus à sa grande consommation de boissons vivifiantes conséquence (et parfois, hélas, cause) de sa grande misère. Dans ces conditions, plumer le passereau est au-delà de ses forces. Et, avec ses plumes, l'oiseau, surtout gelé, constitue un piètre régal.

    A part ça, ici nous ne voyons aucun chardonneret en ce moment. Seraient-il tous partis vers L'Eure ?

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  3. Non, non, ça fait déjà quatre ou cinq ans que les nôtres sont là, tous les hivers, fidèles à la gamelle ! Mais il paraît qu'on en voit de moins en moins (dixit ma mère…).

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    1. Quand j'oublie de mettre des miettes sur le rebord de la fenêtre, il y a une mésange qui m'engueule. Mais alors, qui m'engueule vraiment ! Le Rouge-gorge si gentil, lui, si familier, est toujours content. Et la chatte noire guette tout le monde du coin de l'oeil, moustaches frémissantes.

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    2. Les mésanges profitent de leur petite taille pour, passant sous le toit, s'introduire directement dans la réserve à grains !

      Quant au "gentil" rouge-gorge, chez moi, c'est un castagneur de première. Il est vrai qu'il n'est pas farouche : quand je bêche, il arrive qu'il se tienne à quelques dizaines de centimètre de mon sillon afin de pouvoir profiter du festin que la terre retournée lui offre. J'en conclus que, plus que l'amitié, c'est l'intérêt qui le gouverne.

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