..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 20 janvier 2017

Finlande

Pour le géographe peu scrupuleux, la Finlande est le pays idéal : vu que personne ne le connaît ni ne désire le visiter, il est aisé d'en dire n'importe quoi. On serait donc tenté d'en dire du bien, de vanter son doux climat, ses plages de sable blanc qu'ombragent des palmiers, l'hospitalité de ses habitants, la beauté de ses femmes, le raffinement de sa gastronomie ou la richesse de son patrimoine. Seulement, ce faisant on risquerait d'inciter à le visiter des touristes qui en reviendraient forcément déçus. Vu qu'ici, on ne badine pas avec la science, tout ce qui va suivre est donc tristement exact.

Curieusement, ce pays que l'on nomme Finlande porte pour l'immense majorité de ses habitants le nom de Suomi. Cet apparent paradoxe est dû au fait que les Suédois qui ont des siècles durant régné sur ces terres désolées l'appellent Finland. Si une immense majorité des Finlandais parlent le Finnois, le Suédois est cependant la deuxième langue officielle du pays.

Mais commençons par le commencement. La Finlande se trouve au nord de l'Europe, coincée entre Russie, Suède et Norvège ses côtes, sont baignées par la mer baltique. Le climat y est rigoureux, subarctique au nord où on peut relever jusqu'à – 40 ° (en hiver, quand même) et guère meilleur au sud. En été, on peut atteindre les 30° mais pas tous les jours. Du coup le pays est généralement couvert par la taïga quand ce n'est pas par la toundra. Charmant ! Longtemps recouvert par la banquise, les moraines y sont aussi nombreuses qu'inintéressantes. Le pays compte 187 888 lacs, 179 584 îles et son territoire 338 144 km2. Vu que seulement 5,4 millions de Finlandais (dont quelques lutins éhontément exploités par un vieil ivrogne rigolard qui, lui, ne travaille qu'un jour par an) l'habitent et que ceux-ci, allez savoir pourquoi, habitent les villes du sud, dans la plupart des endroits on n'y est pas trop emmerdé par les voisin.

La faune y est diverse. Notons la présence de rennes en grand nombre. Certains sont semi-domestiqués par les lapons et d'autres utilisés comme animaux de trait par le père Noël. L'ours y pullule et le loup y est également présent. Comme si ça ne suffisait pas, on y trouve aussi des gloutons (ou wolverène) et des chiens viverrins, deux animaux aussi stupides que méchants. Notons la présence de polatouches de Sibérie, sorte d'écureuil volant, et du phoque annelé un trouillard qui préfère vivre en eau douce qu'affronter les vagues. 430 espèces d'oiseaux y font un vacarme du diable.

L'histoire de ce pays est sans relief : il fut rattaché à la Suède jusqu'en 1809 date à laquelle il devint russe. Ayant obtenu son indépendance en 1917, il se battit contre les Russes qui l'avaient un peu envahi lors du dernier conflit mondial. Depuis: rien. Vous voyez, pas de quoi faire un fromage.

Aujourd'hui, c'est un pays riche mais la crise ne l'épargne pas. On y fabrique des ascenseurs, des téléphones et plein d'autres trucs. Le système scolaire y est très performant : à 16 ans, les enfants sortiraient de l'école en sachant lire ! Dommage qu'ils n'aient à lire que quelques livres en finnois totalement dénués d'intérêt.

Cuisine : RAS. Littérature : Pas grand chose. Musique: Sibelius. Si on s'intéresse aux sports mécaniques, on y trouve des champions de Formule 1 et de rallye dont le nom se termine généralement en « -nen ».

Voilà, vous savez tout ou presque. Pas besoin d'y aller

jeudi 19 janvier 2017

Ils sont forts chez EDF !

Je reçois ce matin un mail d'EDF qui m'annonce un changement de mes mensualités pour ma maison de Corrèze et me conseille d'aller sur mon espace client voir mon nouvel échéancier. Ce que je fais. Et voici ce que j'y trouve :


Vu qu'au lieu des 4475 kWh prévus, ils estiment ma consommation à 4264kWh, soit 211 kWh de moins, ils augmentent mes prélèvements de 15,06 € par mois.

Je pourrais leur écrire mon indignation, protester, geindre, tonner, supplier, menacer... Mais je n'en ferai rien car il se trouve que ma consommation a réellement augmenté du fait que cette année, j'ai laissé le chauffage en position hors-gel et que ces derniers temps il a pas mal gelé.

On se demande tout de même qui (ou quoi) peut bien saisir les données et permettre que soient envoyés des messages aussi paradoxaux....

mercredi 18 janvier 2017

Retour de vacances (2)

L'équipe de nuit ! Une fille un peu ronde et un garçon à l'air sérieux. Comment aurais-je pu me méfier ? Ça commença, à vingt heures par le rituel du brassard gonflable. La routine quoi. Il me fut répété que je ne devais sous aucun prétexte plier la jambe. Je parvins à sortir quelques blagounettes qui firent rire la fille (Eh oui, j'ai toujours eu le don de faire rire les dames, parfois même volontairement). Quand ils furent partis, je tentai de m'endormir, à plat sur le dos, les jambes bien droites. Ce ne fut pas une mince affaire, pour moi qui dors en chien de fusil. J'y parvenais à peine lorsque, vers 22 heures, de nouveau la porte s'ouvrit sur mes tortionnaires. Non, ce n'était pas une hallucination : ils étaient bien là et leur petit manège recommença : brassard, reconnexion des électrodes dont mon torse était équipé. En partant, la tourmenteuse m'annonça un prochain retour vers minuit. Je grommelai les vagues protestations que mon état de quasi-prostration me permirent de proférer. Avec bien du mal je retrouvai un sommeil agité. Vers minuit et demie, me réveillant, j'aperçus, dans la pénombre, une forme humaine traverser la chambre pour se diriger vers la porte et sortir. C'était le tortionnaire. Avait-il profité de ce que je dormais pour se livrer à mon insu au jeu du brassard gonflable ? Pris d'un sursaut d'humanité m'avait-il épargné l'épreuve ? Je n'en saurai jamais rien.

Ce que je sais c'est qu'après cette discrète visite je ne parvins pas à me rendormir. La position inaccoutumée avait provoqué une sévère lombalgie. De plus j'avais froid. Ne parvenant pas à convaincre Morphée de me prendre dans ses bras, je me résignai à allumer la lumière et à continuer ma lecture d'Apocalypso de Robert Rankin, bien que mes yeux brûlants aient eu du mal à suivre les lignes. A deux heures et demie, la porte grinça de nouveau et la fine équipe reparut, s'étonnant de me trouver réveillé. Je leur expliquai que la position qu'on m'avait imposée engendrait des douleurs qui nuisaient à mon sommeil. Je n'osai pas leur signaler que leurs multiples visites me perturbaient, de crainte qu'ils ne les multipliassent. La jeune femme me dit que j'aurais dû m'asseoir sur mon lit ou relever sa tête. Ah oui, et comment faire cela sans que ma jambe pliât, lui demandai-je, ironique ? A quoi elle me répondit que tenir la jambe droite était bon pour la veille au soir mais que maintenant je n'y étais plus obligé. Enfin une bonne nouvelle ! Re-brassard, re-connexion d'électrodes, re-départ. Me mettant sur le côté, jambe repliée, je sentis qu'une électrode se détachait. Je tentai de la fixer, mais mes mains gourdes et lasses n'y parvinrent pas. Et ça ne manqua pas : une demie-heure plus tard mon tortionnaire revint m'annoncer qu'une électrode s'était déconnectée. Il la remit en place. Je lui suggérai de les fixer à la superglue et qu'on n'en parle plus. Je finis par me rendormir et il semble qu'aucune nouvelle perturbation ne vint nuire à mon sommeil en pointillés.

Bien entendu, à 6 heures ils revinrent pratiquer leur routine. J'avais connu presque trois heures de paix relative. Sans le moindre rictus sardonique, on me demanda si j'avais bien dormi ! J'émis des réserves. J'évoquai même de menus dérangements peu favorables au sommeil du juste. Ils en convinrent, les bougres mais, que, venant de subir une intervention, cette surveillance était indispensable. Mouais. En fait, je pense que ces épreuves constituent un test. Si on ne meurt pas d'épuisement, si le cœur ne lâche pas, c'est qu'on est guéri.

Le bon Docteur Citerne* (qui, sans être brillant ne me semblait pas mériter ce nom) passa me confirmer que tout s'était bien passé, que mon cœur battait désormais comme il convient et que mon séjour prendrait fin ce midi-même. Ouf ! Je passai la matinée à alterner mots croisés, lecture et voyages vers la zone où l'on fume. Plus de brassard, plus d'électrodes, une tenue décente : j'avais recouvré ma dignité. Mon chauffeur vint me quérir et je retrouvai mes chères collines dans l'état où je les avais laissées.

En résumé, je déconseille fortement l'établissement pour qui ne se trouve pas dans l'absolue nécessité de recourir à ses services. A moins, bien entendu d'aimer les épreuves inutiles. Il en est bien qui courent le Marathon sans avoir aucune victoire à annoncer...

*Tel était le nom de celui qui m'avait opéré.

mardi 17 janvier 2017

Retour de vacances

Autant l'avouer tout de suite, ces vacances ne furent pas à la hauteur de mes attentes. Disons plutôt qu'après un début médiocre elles connurent une triste fin. D'emblée, je fus déçu par ma chambre : s'il y avait bien une salle d'eau privative, la télé et le wifi, pas plus de mini-bar que de beurre au tribunal. Quand je pense à ce que, pour un prix moindre, j'aurais pu avoir dans la plupart des villes de province, franchement, c'était plus que limite. La seule chose positive, c'était le personnel : nombreux aimable et serviable. Quoique un peu bizarre. Ainsi, celle qui me conduisit à ma chambre m'annonça qu'à son prochain retour elle me raserait. Curieux rite de bienvenue ! D'autant plus curieux que j'étais déjà rasé. Mais bon, comme disent les Anglais « When in Roma, do as the Romans do ». Je suppose que cela s'applique également à Caen. S'ils ont pour coutume de raser leurs clients, laissons-nous raser...

Seulement quand elle revint munie d'une petite tondeuse, elle me demanda de me déshabiller. J'eus beau lui signaler que nous ne nous connaissions qu'à peine, elle insista et, en garçon poli, je finis par céder. Elle se mit en devoir de me raser d'abord le torse puis des parties que je n'oserais nommer. Avouez que c'est curieux. Ayant perdu ma toison, elle me conseilla d'aller prendre une douche et me donna un flacon pour ce faire. Je vis plus tard qu'il contenait un liquide jaune-brun. Ne voulant pas trop montrer mon peu de connaissance des mœurs caennaises, je m'exécutai tout en me demandant où elle voulait en venir... Quand je sortis de la douche, l'oiseau s'était envolé. « Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie » disait le bon roi François...

Elle revint un peu plus tard, chargée d'un plateau-repas. Puis, toujours mystérieuse, disparut comme elle était venue, me disant à demain. Le repas fut médiocre. J'eus ensuite la visite d'un jeune homme qui se présenta comme étant médecin. Très gentil et pas excentrique pour un sou dans son comportement. Il le fut ensuite par de curieuses exigences : mes soins auraient lieu le lendemain en début d'après-midi et il faudrait, mis à part un frugal petit déjeuner pris avant sept heures, que je sois à jeun et que je n'aie pas fumé depuis la veille à minuit. Ces Caennais, que ne vont-ils pas chercher ? Fatigué, je me couchai quand deux jeunes femmes firent irruption dans ma chambre et me mirent au bras une sorte de bracelet qu'elles s'amusèrent à gonfler puis à dégonfler avant que l'une ne dicte à l'autre des chiffres que cette dernière enregistra sur un ordinateur.

Je dormis plutôt bien, sauf que vers 6 heures, les deux espiègles de la veille revinrent et me firent à nouveau le coup du bracelet gonflable. On s'amuse d'un rien dans le Calvados ! La matinée passa comme elle put. Après une douche au jaune-brun et ayant revêtu la tenue que ma blonde (car elle était blonde) amie m'avait offerte en vue de ce que je pensais devoir être nos ébats, vers une heure, vêtu d'une sorte de pyjama vert et toqué de la même teinte, un homme vint me chercher et, m'ayant demandé de monter sur une sorte de lit muni de roues, m'emmena à travers de froids couloirs vers une salle où un autre toqué me dit qu'il allait m'anesthésier. Je m'attendais à quelque chose de léger qui me permettrait de suivre les soins mais il n'en fut rien. Je perdis immédiatement conscience pour ne la retrouver que plus d'une heure plus tard dans une salle remplie de brancards à roulettes semblables au mien occupés de gens léthargiques. On me ramena à ma chambre dans un état semi-comateux. Ma raseuse de la veille, passant par là, me demanda où était passée ma bonne humeur. Que répondre ? Ce qui restait d'après-midi consista à lutter contre le sommeil en vue d'une nuit reposante. Le temps me semblait comme figé. J'attendis la visite du médecin mais point de visite il n'y eut.

Suivit enfin un repas moins mauvais que celui de la veille, sans pousser l'audace jusqu'à être bon. C'est ensuite que les choses se gâtèrent. Car tandis que je m'apprêtais à m'endormir bien qu'il ne fût que vingt heures, un couple de sadiques vint m'importuner, se déclarant être l'ÉQUIPE DE NUIT.
La torture allait commencer...

Mise en garde : Il est fortement déconseillé aux âmes sensibles de lire ce qui suivra.

samedi 14 janvier 2017

Pluriel

La gauche fut un temps plurielle. Ces derniers temps, elle l'est un peu moins mais elle en a gardé une certaine aversion pour le singulier. C'est pourquoi, le ministère de la famille, vu qu'il y a plusieurs types de familles (homoparentales, monoparentales, tuyau de poêle (celles où tout le monde s'emmanche), régnantes, recomposées, décomposées, surcomposées, traditionnelles, etc.) est devenu Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes. Curieusement, enfance est demeuré au singulier alors qu'il est indéniable qu'existent diverses enfances (heureuses, malheureuses, de Charlemagne (clin d’œil!), où l'on retombe, etc.).

Mais ne boudons pas notre plaisir : un gouvernement qui reconnaît la multiplicité des composantes regroupées sous un terme générique ne peut qu'être loué. Seulement, ses méritoires efforts ne vont pas jusqu'au bout de leur logique.

Par exemple, il existe un Ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Comme s'il n'existait qu'une sorte de travail, d'emploi, de formation professionnelle et de dialogue social ! Le travail peut être pénible, enrichissant, forcé, manuel, intellectuel, à domicile, de romain, sur soi, de deuil, à temps partiel... Quand aux emplois qu'il soient du temps, fictifs, précaires, stables ou autres, nier leur variété est un peu léger. La formation professionnelle peut être initiale, continue, qualifiante, uniquement-destinée-à-donner-l'impression-d'une-inversion-de-la-courbe-du-chomage-en-transférant-des-chomeurs-de-la-catégorie-A-à-la-catégorie-D... Le dialogue social connaît lui aussi des variantes : traiter des problèmes autour d'une table n'est pas comme le faire en poursuivant des cadres dont on arrache les chemises.

Peut-on parler d'une Éducation Nationale comme si celle qu'on reçoit dans un lycée de quartier sensible était semblable à celle que dispense Henri IV ? Pour refléter les disparités du système ne pourrait-on pas supprimer le terme « Nationale » et parler d' « Éducations » ?

Parmi les ministères susceptibles de connaître une salutaire pluralisation, je citerai, pour des raisons que vous devinerez aisément, ceux de la justice, de l'Économie, de la ville, de la fonction publique, de la culture et de la communication, de l'agriculture, du logement et de l'aménagement du territoire. Pour l'Outremer, c'est fait.

Dépêchons-nous de pluraliser car une telle réforme, aussi fondamentale qu'urgente, permettrait à notre révéré Président d'occuper dans les mémoires de la France, de l'Europe, du Monde et de l'Univers une place encore plus prestigieuse que celle qu'il y a déjà obtenue par ses insignes mérites.

vendredi 13 janvier 2017

Vivement les vacances !

Dans deux jours et quelques heures, je partirai en vacances. Mon chauffeur (en fait, une chauffeuse) viendra me chercher à la maison en berline blanche. J'aurais préféré que ce fût en limousine mais ils n'en avaient pas de disponible. Une heure de route et j'arriverai à destination. Hébergement de luxe pour 95 € la nuit, soins compris : une affaire ! Ç'aurait même pu être gratuit si j'avais consenti à partager ma chambre !

Dimanche, donc, à 15 heures je serai à la réception et pourrai aller profiter de ma chambre sans retard (ces voyages, ça fatigue). Bien vite arrivera l'heure du dîner, car on dîne tôt à l'hôtel Saint-Martin : entre 18h et 18 h 30 ! C'est bien, ça vous laisse libre pour la soirée. Il se peut qu'il y ait un petit supplément pour bénéficier de la télévision, mais vu la modicité des tarifs...

Suivra une nuit de rêve dans un lit non seulement confortable mais équipé d'un sommier électrique. S'il n'y a pas grand chose à la télé, on peut toujours s'amuser à se lever les pieds ou la tête : rigolade assurée. Ce qu'il y a de bien dans ce genre d'hébergement, c'est qu'on y passe voir si vous dormez bien. C'est un service que même les plus onéreux palaces n'offrent pas. J'espère que les visiteuses n'oublieront pas de bien faire claquer les portes !

Le matin, entre 7 h 30 et 8 h, ne me sera servi AUCUN petit déjeuner car il ne faut pas que j'arrive ballonné à la séance de soins. La séance peut durer jusqu'à une heure, parfois un peu plus. Ça a l'air super-cool. On commence, même si on n'est pas junkie, par vous faire une petite piquouze. C'est dire si on vous chouchoute ! Personnellement, c'est pas vraiment mon truc mais si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal. Ensuite on vous colle un cathéter dans l'artère fémorale et on remonte jusqu'au cœur. Une fois arrivé, on repère la zone à soigner puis on la traite par radiofréquence. Si ça fait un peu mal : un coup de sédatif et on n'en parle plus. Cocooné qu'on est ! Reste à savoir s'ils ont prévu des distractions. Une heure, c'est long à ne rien faire. J'apporterai un jeu de carte. Si les infirmières ne sont pas trop occupées, on pourra faire une petite belote. Sinon, j'ai des mots croisés.

Ensuite, si tout s'est bien passé, on doit retourner à la chambre et se taper un bon repas. Une petite cigarette par là-dessus, un après-midi de farniente et re-gueuleton, re-nuit de rêve, petit dèje, visite de courtoisie de l'équipe soignante et retour à la maison en berline avec chauffeur.

Vous me direz que des vacances de deux jours c'est un peu court. Certes, mais vue la qualité des prestations proposées ça vaut bien quinze jours de camping. Surtout avec le temps qu'on a en ce moment ! Vous comprendrez l'impatience que j'ai de les voir commencer !

jeudi 12 janvier 2017

Eurêka !

Je voudrais, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, évoquer aujourd'hui un des problèmes majeurs qui se posent à tout homme et à toute femme (quels que soient leur couleur, leurs convictions, leur orientation sexuelle, le prénom de leur belle-mère, la couleur de leur voiture, le montant de leur loyer, leur série américaine préférée, leur degré de dépendance aux drogues dures, leur consommation annuelle de charcuterie, leurs gains au loto, leurs talents culinaires, le temps qu'ils passent à regarder du porno sur leur ordi au bureau, etc.), à savoir celui de déterminer quelle est la boisson qui comble le mieux leurs attentes.

Je vois déjà s'élever vos protestations : une boisson doit être adaptée au moment de la journée où on la consomme ou aux plats qu'elle accompagne. Loin de moi l'idée de nier qu'il convient au réveil de tremper ses croissants dans un bol de whisky et que rien ne se marie mieux avec les sardines grillées qu'un chocolat bien sucré. Mais là n'est pas mon propos. Je parlais de LA boisson, capable de procurer à qui la boit une parfaite satisfaction après qu'il a eu soif.

N'étant pas soiffard de nature (je ne bois normalement qu'à l'apéro et durant les repas, souvent par pur vice), il faut que la température s'élève singulièrement pour que je ressente le besoin de consommer du liquide. C'est donc, logiquement, lors de mon séjour prolongé au Sénégal, voici plus de quarante ans que je me suis, en vain, mis en quête du breuvage susceptible non seulement d'étancher ma soif mais aussi, ce faisant, de m'en trouver comblé. Aussi est-ce avec conscience et méthode que je m'attaquai au problème. La bière fut rejetée pour son amertume et l'état où sa consommation en quantité vous laisse ; le vin rosé bien frais se montra méritant mis à part qu'il endort et vous laisse la bouche pâteuse ; le Coca, les sodas, la limonade offrent une sensation de satiété qui s'avère bien fugace. Restait l'eau. Quoique ma compagne d'alors l'eût déclarée être LA boisson, je ne retirai de ce liquide inodore, insipide et incolore qu'insatisfaction : tout au plus un pis-aller.

Depuis, les rares fois où je ressentais le besoin d'absorber force liquide (en temps de canicule) je me résignais à l'eau. Jusque voici un peu plus d'un mois. Sortant de l’hôpital de Tulle, dûment muni d'une longue ordonnance, je me mis à ressentir une soif quasi-permanente. C'était dû à un diurétique qui comptait au nombre des jolis bonbons qu'on m'avait prescrits. Matin, midi, après-midi, soir et même nuit j'avais une soif de rat. Allez savoir pourquoi, un jour où j'arpentais les allées du Super U de Seilhac (viande limousine ultra-coriace et choix réduit ), me vint l'idée d'acheter un flacon d'un litre et demi d'un breuvage oublié : le cidre puisqu'il faut l'appeler par son nom !

Le cidre, j'en avais fait l'expérience, durant mon enfance quand nous allions en Bretagne. Expérience peu convaincante. Dans les fermes où nous allions en visite, on en offrait aux enfants un petit bol. C'était du fait maison : souvent huileux et d'un goût bien âpre. Infect pour tout dire. Un peu plus tard, quand, mercenaire, j'aidai le Père Petit dans ses travaux maraîchers, j'obtenais, en sus de mon maigre salaire, une bouteille de cidre. On se serait cru en Bretagne ! En conséquence, je développai une certaine méfiance vis à vis de cette boisson. Mais revenons à notre Corrèze.

Donc, je fis l'emplette de cidre. Et ce fut la révélation. J'avais enfin trouvé MA boisson, LA boisson. Légère en alcool, douce sans excès, agréablement parfumée, faiblement pétillante, peu coûteuse : parfaite ! Depuis, je ne bois plus que ça (sauf à l'apéro) ! J'en suis à me demander si la gourmandise ne motive pas autant ma consommation que la soif permanente qui fut à son origine. Sans compter qu'une moindre consommation d'alcool favorise les chances qu'a mon foie de survivre à mon cœur ou à mes poumons (tous organes que, selon ma fille, la médecine se dispenserait de prélever sur moi si je lui léguai mon corps ) : que des avantages, je vous le dis.

VIVE LE CIDRE !