..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 23 juillet 2015

Voyage en Bisounoursie Dénonciatrice



Je l’ai déjà dit et répété, je ne regarde que des films français (ou à la rigueur italiens ou anglais) et à la condition expresse qu’il s’agisse de comédies. Évidemment, ça réduit le choix, surtout qu’en dehors de quelques films cultes, regarder sans cesse les mêmes cesse d’être amusant. Aussi comprendrez vous ma joie lorsque j’aperçus en consultant le programme qui me sert principalement à éviter d’allumer le poste, une comédie inconnue se voyant attribuer trois étoiles (=Très bon) et diffusée par Arte, la chaîne où l’on rit. Qualifiée de « comédie dramatique », nommée « Copacabana », cette œuvre de Marc Fitoussi fut tournée en 2010 et mettait en scène Madame Isabelle Huppert.

Il faut croire qu’en l’an de grâce 2010, la belle Isabelle avait des problèmes avec la toiture de sa maison de campagne car le chef-d’œuvre annoncé s’avéra être un navet dégoulinant de « bons sentiments ».

Figurez-vous que Babou (c’est le surnom d’Isabelle) est venue s’installer à Tourcoing (il n’y avait rien de libre à Roubaix) afin de se rapprocher de sa fille en passe de se marier. Malheureusement, cette dernière ne tient pas à ce que sa baba-cool de mère qui lui a offert une enfance ballottée de pays exotique en contrée lointaine assiste à son union. Elle a même dit à sa belle-famille qu’elle résidait au Brésil. Babou, chômeuse sans le sou, est vexée d’inspirer la honte. Elle va réagir, car, comme toute marginale d’âge mûr, elle déborde d’énergie et de talent. Après une tentative infructueuse (elle se pointe à l’entretien très en retard et, devant l’incompréhension de sa potentielle patronne, en vraie rebelle, casse tout en partant), grâce à un ami, elle postule pour un emploi dans la vente d’appartements en multi-propriété à…  …Ostende ! Bien entendu, elle l’obtient (pour des boulots de merde pareils, les candidats se font rares). Étant parvenue à emprunter la voiture d’une ex-copine qui a appris avec le temps à la mépriser (on se demande pourquoi elle cède à sa requête), la voici partie pour cet Eden nordique. Bien entendu, quand elle arrive sur son lieu de travail où on doit la loger, personne ne l’attend (critique du mépris des employeurs pour le petit personnel) et elle apprend qu’elle devra partager un appartement avec une vieille aigrie pas sympathique du tout (qui selon toute logique devrait voter à droite, voire même pire). Peu satisfaite par cette compagnie, Babou décide daller se payer un restau (au cinéma, même dans la pire dèche, ça ne pose pas problème alors que dans la vraie vie…). Excellente idée car un groupe de joyeux et sympathiques Flamands (cheveux longs et coolement vêtus) l’invite à sa table. Après ces agapes, elle rentre à son immeuble pour constater que sa clé n’ouvre pas la porte (drame !). Elle retourne donc vers ses nouveaux amis et l’un d’entre eux (un docker au cœur tendre nommé Bart), après une tentative infructueuse d’ouverture (on lui a donné une mauvaise clé, preuve supplémentaire du peu de cas qu’on fait des employés subalternes), lui propose de l’accueillir chez lui et la saute* (Ostende : La station où l’on se fait des amis et baise dès l’arrivée. Un tel slogan devrait booster le tourisme). Le lendemain commence le boulot. La chef explique aux nouveaux arrivés que leur rôle ne consistera pas à vendre mais à rabattre d’éventuels acquéreurs vers les vendeurs en distribuant des dépliants aux passants. La coloc de Babou n’est pas contente du tout (normal, elle est mauvaise de nature). Nous retrouvons notre héroïne dehors, sous la pluie, en train d’essuyer rebuffade sur rebuffade (drame). Mais le destin veille sur elle : une de ses copines de la veille lui donne ce conseil dont l’intelligence continuera d’émerveiller les esprits dans les siècles des siècles : plutôt que de perdre son temps en ville, pourquoi n’irait-elle pas plutôt à l’arrivée des ferries à Zeebrugge ? C’est là qu’arrivent les touristes ! Elle l’y emmène et là ça baigne dans l’huile.  Le lendemain, en réunion, la chef annonce dix-sept retours pour Babou et rien pour les autres (qui commencent à la haïr). Le soir, alors qu’elle est à son balcon, elle aperçoit un couple de jeunes SDF munis du chien règlementaire. Elle descend et leur offre les restes de son repas (Babou est généreuse !). Le gars se fait un peu tirer l’oreille (normal, on a sa fierté) mais la fille est contente.  Le lendemain, elle leur proposera de les héberger dans un des nombreux logements vacants de son immeuble, à condition qu’ils rangent tout avant de partir à huit heures. Et ils le font, car ce sont des punks à chiens tout ce qu’il y a de correct et propres sur eux, pas du tout le genre à dégueuler partout pendant que le chien dévore les coussins du sofa).  Une des vendeuses s’étant malencontreusement cassé la jambe, Babou se voit proposé de la remplacer. Sa montée fulgurante dans la hiérarchie entraîne celle de la haine chez ses collègues. Elle invite sa fille à venir la voir et, avec l’avance qu’elle a obtenu de sa chef,  lui paye le meilleur restau de la ville (soit il n'y a que des bouibouis à Ostende, soit l’avance était pharaonique). Hélas, elle a également convié ses clodos de protégés. Sa gamine n’est pas contente du tout et s’en va (préjugés sociaux quand vous nous tenez !). Les SDF la quittent pour prendre le ferry d’Angleterre où ils vont se faire des couilles en or en jouant du djembé comme tout le monde fait là-bas. Hélas ils se feront refouler à cause du chien qui n’a pas les papiers nécessaires (métaphore de l'anti-immigationnisme britannique ?). Et c’est là que le parcours sans faute de Babou va tourner au cauchemar : n’écoutant que son bon cœur, elle les introduit de nouveau dans l’immeuble et, alors qu’après une soirée bien arrosée avec sa chef (elles sont devenues copines comme cochon) les deux filles font du vélo rigolo sur le front de mer, Lydie (c’est le prénom de sa chef) aperçoit de la lumière dans un studio de leur immeuble. Babou (bonne fille mais quand même un peu con) lui avoue y avoir recueilli des SDF. La perfide Lydie semble approuver sa démarche car comment laisser des gens dans la rue quand tant de logements sont vides (hein, franchement, comment ?) ? Et le lendemain notre brave héroïne est convoquée par le chef de la chef et est virée (les chefs sont aussi fourbes qu’impitoyables). Avec son solde de tout compte, Babou se rend au casino et place tout sur le 4, se ravise, met tout sur le 14 et, croyez-le ou pas, le 14 sort et lui rapporte une fortune avec laquelle elle monte une troupe de danseurs brésiliens qui viennent animer le mariage de sa fille (qu’elle a, à un autre moment, rabibochée avec son futur gendre et qui maintenant l’accepte). Ils remontent dans leur car et c’est fini. Ouf.

*Hélas ça ne durera pas : Bart est un sentimental alors que Babou tient mieux sur le dos qu’une bique sur ses cornes. Lassé d’être traité en objet sexuel, le docker la plaquera.

mardi 14 juillet 2015

Je suis un mauvais Français (pléonasme quand on l’est « de souche »)



« Le jour du quatorze juillet,
Je reste dans mon lit douillet »
Ecrivait Tonton Georges. Eh bien moi, c’est pire : j’ai oublié qu’on l’était ! Et par deux fois. Hier soir, alors que j’avais éteint les feux en vue d’une nuit de repos bien méritée, je fus inquiété par des bruits pour le moins suspects. C’était comme si on frappait des coups sourds dans le voisinage. Normalement, passée une heure raisonnable, vaches, moutons et ânes se taisent, les tracteurs sont rangés et peu de voitures passent. La paix est totale. Aussi me levai-je afin d’aller voir ce qui se passait. Les brumes du demi-sommeil se dissipant, je n’eus pas à chercher longtemps l’origine de ces sons incongrus. Il s’agissait de faibles explosions, de celles que provoquent les fusées d’un feu d’artifice. C’est alors que je me souvins que nous étions le treizième jour du septième mois et qu’à cette occasion les édiles, y compris ceux du bourg voisin, toujours zélés dès qu’il s’agit d’amuser le badaud, procèdent à ce genre de spectacle aussi édifiant que républicain. Je me recouchai donc et m’endormis.

Au réveil, encore engourdi, je me souvins que le bon docteur, en vue de ma visite annuelle chez le cardiologue, m’avait prescrit des analyses. Vu que je m’étais levé tôt et que les prises de sang se font à jeun entre 7 h 30 et 8 h, après moult atermoiements et hésitations, je me décidai à me rendre chez les gentilles infirmières, histoire de me débarrasser de cette corvée. Ce n’est qu’au moment de prendre le volant que je me rappelai que nous étions  le 14 juillet et qu’animées de cet enthousiasme citoyen qui est, avec leur infatigable dévouement, la caractéristique principale de ces auxiliaires de santé il y avait peu de chances pour qu’elles tinssent leur permanence.

Le rouge au front, je décidai de prendre mon petit déjeuner avant d’aller cueillir des fèves au jardin. J’aurais pu compenser ce défaut de civisme en regardant défiler nos fiers militaires puis en buvant les paroles de notre cher président.

Hélas, je n’en fis rien. Parce que défiler, c’est bien, c’est joli mais c’est insuffisant. Pour me rassurer sur la puissance de nos armes il faudrait des démonstrations grandeur  nature avec tirs à balles et obus réels, des lâchers de bombes et des tirs de missiles, des combats rapprochés !  On en aurait le cœur net, on se rendrait compte !  Mais là…

Quant aux bavardages du président, j’en dirai ce qu’avait répondu une collègue à son mari lorsqu’il lui demandait ce que l’éducateur de la maison pour enfants en grande difficulté où nous travaillions avait bien pu raconter (ce dernier avait un bec de lièvre et malgré son handicap insistait pour assurer l’animation des soirées de Noël) : « Les mêmes conneries que l’année dernière ! »

lundi 13 juillet 2015

Question de logique



J’apprends par le truchement de mon récepteur de télégraphie sans fil que, ces derniers temps,  le nombre de morts sur les routes aurait baissé. Excellente nouvelle. Seulement, ça pause un problème de logique. En effet, chaque fois que ces chiffres sont à la hausse on nous propose de nouvelles mesures visant à corriger leur courbe : augmentation du nombre de radars, nouvelles limitations de vitesse, renforcement des amendes, baisse du taux d’alcoolémie toléré, etc. Lorsqu’on constate une baisse, même avant que les nouvelles mesures aient été mises en application, ne serait-il pas logique qu’on les supprimât ? Ne pourrait-on pas même envisager qu’on enlevât quelques radars, qu’on augmentât la vitesse autorisée, qu’ont baissât les amendes, qu’on se montrât plus tolérant avec les poivrots ?

A ces dernières questions, la réponse est évidemment non. Car de nos jours, si on en excepte la politique judiciaire de Mme Taubira, les réglementations ne se font que dans un sens : celui qui tend à limiter nos libertés afin de mieux assurer notre sécurité. Pour notre bien, on nous impose un carcan réglementaire de plus en plus étouffant et cela avec le consentement d’une majorité de nos concitoyens pour qui tout accident est devenu inadmissible.

Pendant ce temps, à la maison, on meurt avec ardeur. Les accidents domestiques envoient bon an mal an 11500 habitants de notre beau pays ad patres et font plusieurs millions de blessés.  Cela dans l’indifférence générale. Ces derniers temps, on a bien pris quelques mesurettes : détecteurs de fumées, protection des piscines, normes électriques renforcées, bannissement des peintures nocives, etc. Tout cela est bien timide. Mais si l’on suit la pente « naturelle » des sociétés occidentales, il est certain que ce n’est qu’un début et que de plus en plus la privation de liberté envahira nos foyers. Pour notre plus grand bien, toujours.

mercredi 8 juillet 2015

Du bafouillage et de l’Europe



Le hasard ou un destin cruel a voulu que, désireux de savoir s’il était sorti quelque chose de concret du sommet de l’Eurogroupe, j’allume le téléviseur au moment ou M. Hollande adressait urbi et orbi une de ses causeries bafouillantes qui ont tant fait contre l’insomnie. Cet homme est extraordinaire. A croire qu’il a été multi-lauréat au championnat Pan-Normand de Pt’êt’-ben-qu’oui-ptêt-ben-qu’non. Se répétant sans fin, il nous a appris que soit on trouverait un accord pour que la  Grèce puisse rester dans l’Euro, solution qui recueillait ses faveurs, soit on n’en trouverait pas et dans ce cas ce serait la sortie, ce qui serait bien triste. Quel merveilleux esprit de synthèse !  Il a oublié la troisième possibilité, celle qui consiste à ne pas trouver d’accord mais à continuer comme avant parce qu’on est infoutu de prendre la moindre décision. Dernière solution que l’on pourrait qualifier d’ « A l’Européenne ».

J’ai été en mon temps un fervent partisan de l’Union Européenne. J’avais pu a deux reprises bénéficier des avantages offerts par l’Europe : en 1974-1975 par le biais d’un échange culturel, j’ai passé une année en Angleterre. Quinze ans plus tard, la reconnaissance de l’équivalence des diplômes m’a permis d’exercer ma profession dans ce même pays plus de trois ans durant.

Accessoirement, l’adoption de l’Euro nous a débarrassés de la corvée des changes et des frais ainsi induits.

Malheureusement, il y a le reste…


L’Europe, en s’élargissant a pratiqué une sorte de poly-mariage de la carpe et du lapin. Vingt-huit pays d’histoires et de cultures différentes se sont retrouvés artificiellement unis, le but avoué de ce conglomérat hétérogène étant de former un ensemble économique et politique susceptible de rivaliser avec les autres grandes puissances de ce monde. Conscients de leur incapacité de continuer de jouer le rôle prépondérant qu’elles tinrent individuellement un temps fut, certaines nations s’imaginèrent pouvoir ainsi continuer à tenir leur rang perdu en assurant au sein de cette union un rôle majeur. C’eût été possible si au lieu de politiciens démagogues les pays avaient eu à leur tête de véritables hommes d’État capables de décisions et partageant les mêmes ambitions. Il n’en est rien.

 Nos gouvernants semblent n’avoir pour horizon que leur réélection. Les aspirations et les situations économiques locales étant très différentes, cela rend impossible toute volonté unanime. C’est pourquoi en dehors d’imposer des normes et réglementations communes, rien n’est réellement fait pour amener cet ensemble hétéroclite au niveau de ses compétiteurs. Pas de politique étrangère commune, pas d’armée commune, pas d’interlocuteur à proposer aux leaders mondiaux.

D’ailleurs, est-il vraiment souhaitable ou simplement possible que cette union politique se fasse ? Avons-nous vraiment à y gagner ? Ne pourrait-on pas se contenter de former une zone de libre échange facilitant les coopérations économiques, les échanges culturels et une circulation encadrée des personnes et des biens tout en permettant à chaque état de conserver sa souveraineté ?  

En l’état actuel des choses et vue l’hétérogénéité des pays, se contenter d’un minimum d’union me semble réaliste. On m’objectera qu’à l’origine, bien des États européens étaient composés d’unités disparates qu’on a bien réussi à rassembler au sein d’une communauté plus ou moins homogène. Certes, mais ça ne s’est pas toujours fait de manière douce et démocratique pas plus que dans l’absolu respect des particularismes locaux et des revendications minoritaires. Ne pas attendre l’homogénéisation pour créer l’union requiert un pouvoir fort. En l’absence de ce dernier, ça revient à mettre la charrue devant les bœufs, avec les merveilleux résultats que nous pouvons constater.

mardi 7 juillet 2015

Réflexions potagères



Le temps des récoltes est venu : pois, fèves, pommes de terre, tomates. Suivront les haricots verts. Autant dire que je vais être très pris.

En arrachant les patates, j’entends agneaux et brebis bêler. On ne peut que reconnaître les nombreuses et éminentes qualités de l’agneau : gigot, épaule, côtelettes, voire ragout. Seulement on ne saurait ignorer son gros défaut : il manque cruellement de conversation.

Les Grecs m’emmerdent. Je dois être un des seuls Européens à ne pas avoir de solution au problème qu’ils posent. Ayant connu les joies (et aussi les menus désagréments) de la cessation de paiement, je m’étonne de voir le débiteur vouloir imposer ses conditions.

La dérive gauchiste du FN me rend songeur. Il se nomme National et devient socialiste. S’agit-il encore d’un parti de droite ?

Proclamation des résultats du bac. C'est l'occasion de cris de joie, de peine, de pleurs. Je ne me souviens pas qu'en mon temps un examen ait déclenché tant de passion. Les Français seraient-il soudain devenus hystériques ?

Bonne journée à tous !