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lundi 18 mai 2015

Réformer le collège



Réformer l’école est une manie chez les politiques. Tout ministre de l’ « Éducation » qui se respecte, si on lui en laisse le temps (car le poste est hautement instable), met un point d’honneur à accoucher d’une réformette que son successeur remettra en question. Malgré tous ces louables efforts, il semblerait qu’objectivement le niveau moyen soit en baisse et que cette formidable machine de guerre contre l’ « obscurantisme » qu’est l’E N, qu’on lui adjoigne ou qu’on lui retire quelques milliers de hussards chamarrés, produise un contingent de plus en plus nombreux d’illettrés ayant recours à une calculette pour connaître approximativement le nombre de doigts que compte leur main.  

Pour ne pas être en reste, Mme Vallaud-Belkacem s’est attelée à réformer le collège, soi-disant maillon faible de la chaîne éducative (ce qui laisse supposer à tort que les autres seraient forts). Mal lui en a pris, vu qu’on assiste à une levée de boucliers de diverses origines. Curieusement, ses adversaires semblent défendre le collège d’aujourd’hui contre celui de demain et apparaissent de facto partisans du statu quo ante. On parle de nivellement par le bas comme si jusqu’ici il s’était fait par le haut. On défend l’excellence comme si, en dehors de quelques îlots de résistance, cette notion prévalait en tous lieux. Que la réforme Vallaud-Belkacemienne s’inscrive dans le droit fil de celles qui l’ont précédée avec les résultats que l’on sait ne fait aucun doute mais plutôt que de pinailler sur tel ou tel point de détail, il faudrait avant tout s’interroger sur les finalités que l’on assigne à l’école.

Doit-elle « éduquer » ou instruire ? S’agit-il du lieu où chacun peut réaliser son potentiel ou d’une fabrique de clones ? A-t-elle pour mission de pallier les inévitables inégalités culturelles ou d’offrir à un maximum de ses élèves les clés leur permettront d’accéder, si tel est leur bon plaisir, à la connaissance ?  Doit-elle sacrifier les savoirs fondamentaux au profit d’un gloubi-boulga à prétentions humanistes ?  Chaque enfant est-il doté des mêmes capacités à apprendre ou en a-t-il seulement la même envie ?

Selon les réponses qu’on apportera à ces questions, se  dessinera ce que pourrait être une institution scolaire efficace. Il n’est pas certain qu’un consensus se dégage sur ce sujet. Et puis, après tout, une société n'a-t-elle pas l'école qu'elle mérite ?


dimanche 17 mai 2015

Mot d'excuses



« L’homme qui rêve de barbecues et de maisons en Corrèze n’a pas le temps d’écrire des billets de Blog »
Ainsi parlait Zarathoustra, Lao-Tseu ou Heidegger (je confonds de plus en plus souvent ces trois lascars) et il avait bougrement raison !

Procédons par ordre : l’idée de concevoir et de construire un barbecue fixe m’est venue suite à une promotion du magasin de la coopérative agricole locale. Bénéficiant de 20% de réduction sur un objet de mon choix, je me mis à guigner un barbecue dont cette offre rendait le prix compétitif. Seulement, la bête pesant deux cent et quelques kilos, le charger, le décharger et le mettre en place posaient problème. C’est alors que je me dis que si j’en construisais un de mes blanches mains ces difficultés s’évanouiraient comme espoir sous Hollande. Je me mis donc à rechercher des informations sur les matériaux nécessaires (béton cellulaire, briques réfractaires), a concevoir un plan à vérifier sa compatibilité avec lesdits matériaux. J’en chiffrai la dépense avant d’arriver aux conclusions suivantes : que l’édicule serait bien moche et nuirait à l’esthétique de la maison, que, vu le climat merveilleux dont nous  bénéficions, son utilité serait relative et que, tout bien pesé, la meilleur des solutions serait de ne rien faire.

Toutefois, avant de parvenir à cette sage décision, j’avais passé des heures et des heures à rechercher, concevoir, évaluer… Toutes choses peu compatibles avec la rédaction d’un billet.

Il y a vingt-cinq ans déjà (comme le temps passe !), naquit en moi la résistible envie d’acheter une maison dans un village de Corrèze. Sans emploi ni fortune je n’étais alors pas en mesure de réaliser ce rêve et, faute de mieux, je me résignai à un plan B qui consista à aller passer quelques années à Londres (logique quand tu nous tiens !). L’idée continua de venir me hanter de temps à autre. Et voilà-t-il pas que ces jours derniers le hasard des annonces dont Facebook agrémente ses pages en fit apparaître à mes yeux éblouis une qui raviva ma rêverie limousine : pour trente et quelques milliers d’Euros, elle proposait au chaland l’achat d’une maison dans un état tout à fait convenable et qui, après quelques légers aménagements (électricité, plomberie, isolation, décoration), le deviendrait bien plus encore !  Croyant être victime d’une hallucination ou d’un mauvais plaisant, je me mis à chercher sur divers sites idoines des maisons dans cet ordre de prix. J’en trouvai sans problème et en nombre. A croire que les effets de la dépopulation rurale et de l’effondrement des prix de l’immobilier conspiraient à rendre possible au vieillard la réalisation des rêves du jeune homme !

Ainsi irai-je dans quelques jours visiter deux ou trois de mes sélections avec l’espoir de ne pas être déçu par leur réalité comme je le fus naguère. Ce sera peut-être la dernière maison que je retaperai mais l’idée d’avoir des mois, voire  des années de travaux devant moi  me comble d’aise. Face à une telle perspective, comment trouver la disponibilité d’esprit pour commenter les dernières folies de l’équipe Hollande ou tout autre tempête qui ravage le verre d’eau français ?

mardi 12 mai 2015

Les saints de glace



Saint Mamert (qui ne se fête à Noël qu’à Bègles et encore pas par tout le monde), Saint Pancrace et Saint Servais se sont vus, probablement pour leurs mauvais résultats, contraints à céder leur place au calendrier à, respectivement, Sainte Estelle, Saint Achille et Sainte Rolande.  Qu’on déplore ou non cette rétrogradation il n’en reste pas moins que ces trois compères, dont les mérites sont bien mal connus, conservent leurs inconditionnels pour qui, contre vents et marées, « Saint-Mamert, Saint-Pancrace, Saint-Servais font à trois un petit hiver ». Pour leurs zélateurs, les gelées les accompagnent obligatoirement. C’est comme ça et pas autrement. Comme tout dogme, ça ne se discute pas.

Et pourtant, mes chers frères, mes chers sœurs, en ce 12 mai où nous fêtions, jusqu’en 1960,  le grand Saint Pancrace, décapité en l’an de grâce 304 sur l’ordre de l’empereur Dioclétien qui était mauvais comme la gale, il fait une chaleur du diable. Et ma longue expérience de jardinier m’a permis de constater que c’est loin d’être la première fois qu’un tel scandale se produit. Seulement, rien ne saurait ébranler les convictions de leurs fidèles et, chaque fois que j’ai évoqué des Saints de glace où on suait sous un cagnard d’enfer, je me suis vu au mieux considéré comme un esprit égaré méritant la pitié, au pire comme un blasphémateur qui faisait regretter le bon vieux temps où le bûcher venait sanctionner de pareils errements.

La vérité est que, du fait que les trois élus s’étaient vus attribuer, afin qu’on leur rendît le juste culte que méritaient leurs insignes mérites, trois des derniers jours précédent la mi-mai, il arrivait que se produisent, au moment de leur fête, les dernières gelées de l’année. Qu’il gèle, passé le 15 mai, en nos contrées tempérées d’Europe occidentale, est exceptionnel. 

Ces froidures du milieu de printemps ont pour les cultures des conséquences désastreuses. En effet, elles tuent les fleurs des arbres fruitiers comme elles détruisaient les fragiles et tendres pousses que la douceur printanière avait conduites à s’exposer aux rigueurs provoquées par les effets des impardonnables tribulations de l’anticyclone des Açores* alliés au passage de fronts froids.

Ainsi, le prudent jardinier, refroidi par ces cuisantes expériences (oxymore !), évitera-t-il de sortir, semer ou planter trop tôt des plantes gélives. Non par crainte des fameux saints mais parce qu’ignorer les possibles gels, c’est jouer avec le feu (oxymore, encore).



*J’ai déjà déploré que la France, nième puissance du Monde et patrie des droits de l’homme se contente d’un anticyclone originaire d’une dépendance lusitanienne.

dimanche 10 mai 2015

Vive François Hollande !



Ce matin, j’ai eu la surprise de me réveiller Hollandiste fervent. Au point que j’en suis à me demander comment j’ai pu ne pas l’être avant. Quel voile couvrait mes yeux ? Quelles influences maléfiques ont-elles pu détourner mon attention pour m’interdire de voir que, depuis ce jour béni de mai 2012 qui vit son élection, ce pays qu’il aime et que j’aime tant était passé de l’ombre à la lumière, de l’enfer au paradis, de la misère à l’abondance, de l’oppression à la démocratie ? Mais à quoi bon tenter d’expliquer mes erreurs passées ?  Elles sont impardonnables autant qu’ineffaçables, je les porterai jusqu’à ma fin comme autant de souillures !

Mes yeux se sont dessillés. Je vois désormais la vérité. Et elle est magnifique !  Je sens de mon devoir de la décrire dans sa resplendissante beauté à ceux qui sont encore dans l’erreur. Tout d’abord, même si c’est secondaire, force est de constater que l’homme est beau. De sa haute stature, il domine son entourage au point qu’il ne semble entouré que de nains. Son élégance naturelle, son assurance, son incomparable capacité à convaincre, ses talents de tribun, son inflexible volonté, imposent respect, estime et amour aux âmes d’élite.

Et puis il y a son œuvre ! Comment égrener le chapelet de ces trois ans de réussites ? N’en retenons que quelques grains : la dette jugulée, la courbe du chômage inversée, la croissance à deux chiffres retrouvée,  la sécurité civile restaurée, la justice rétablie, le mariage étendu, le territoire réorganisé, l’enseignement réformé,  le prestige de la France au zénith, l’immigration, source de toutes nos richesses, favorisée, le multiculturalisme préservé, l’harmonie nationale enfin réalisée. Comment s’étonner alors qu’aucun dirigeant au monde n’ose prendre la moindre décision sans avoir préalablement consulté le « Sage de l’Élysée » ?

Malheureusement, certains, empêtrés dans un conservatisme rétrograde, sont incapables de suivre le rythme effréné de ces réformes qui ont permis à la France d’apparaître désormais comme le pays le plus apte à  relever les défis du vingt-et-unième siècle. Ils seraient même, selon certaines officines de sondages, une écrasante majorité. Qu’importe au fond ? Homme d’élite, il ne peut s’adresser qu’à l’élite. Plus de quinze pour cents des Français le comprennent et le suivent, non pas aveuglément mais guidés par la raison, la sûreté du jugement, la lucidité et la sagesse. N’est-ce pas suffisant ? 

Si, comme on le prédit souvent, il ne devait pas être reconduit dans ses fonctions, qu’importerait au fond ?  Il lui reste deux ans pour réparer des décennies d’erreurs. Au rythme où s’enchaînent ses succès, ce sera plus qu’il n’en faut pour que, quelque que soit la capacité de nuisance du nain ou de la naine politique qui lui succèdera, le redressement opéré ne puisse être compromis ni même remis en cause.

Puisse-t-il alors, jouir sereinement du repos que ses infatigables et fructueux efforts imposent qu’il prenne. L’histoire retiendra son nom, dans le monde entier retentiront les louanges de sa gloire ! Gageons que sa modestie exemplaire sera blessée de tant d’hommages, lui qui n’aura voulu faire que son devoir et se mettre au service d’un pays qu’il chérit plus que tout.