..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 20 mars 2015

Des défaites annoncées du FN



Comme ma Metabo, ma boule de cristal est d’une totale fiabilité. C’est grâce à elle que je suis en mesure de vous annoncer la Bérézina que connaîtra le FN au soir du 22 mars prochain. Et cela quel que soit son score. Car sauf quand il est favorable au(x) parti(s) soutenu(s) par les media, un score ne veut strictement rien dire. D’autant plus qu’on peut lui faire dire ce que l’on veut. Surtout dans une élection locale.

Le score du FN, une fois terminé le dépouillement, peut être soit supérieur, soit égal, soit inférieur à celui du meilleur sondage. Dans le premier cas, en faire une cuisante défaite est acrobatique, mais pas impossible. Dans le second, on a endigué son « irrésistible montée. Dans le troisième, c’est la débandade, le sursaut « républicain, la Patrie sauvée, la France pas fracassée pour un sou (qu’importe en ce cas si le score reste le plus élevé jamais obtenu par ce parti et si la « baisse » se trouve dans la marge d’erreur inhérente à tout sondage).

Personne n’insistera sur le fait que les pourcentages donnés à chaque parti lors des sondages ne veut strictement rien dire vu que s’ils avaient un sens un PS à 21 % avec un taux de 50 % d’abstention n’aurait logiquement aucun candidat au second tour vu qu’il n’atteindrait pas les 12.5% nécessaires à son maintien. Comme il s’agit de scrutins locaux, il y aura forcément des candidats socialistes dans bien des circonscriptions. Il sera donc toujours possible, même en cas de catastrophe, d’affirmer qu’il y en a bien plus qu’on ne s’y attendait et de transformer le fiasco en une preuve de résistance et pour tout dire en promesse de victoire future.

Il y aura toujours des élus au premier tour. Ils seront forcément plus nombreux parmi les candidats des « partis de gouvernement ». L’ennemi commun de ceux-ci (et par conséquent de la république et de la France) étant le FN, on pourra parler de victoire de la démocratie.

De plus, resteront les trois autres tours. Au deuxième, il sera dans la majorité des cas facile de faire mordre la poussière aux nauséabonds même si on assiste à quelques désagréables surprises. Encore une victoire ! Lors de l’élection des présidents, la victoire sera de nouveau au rendez-vous. Pour le quatrième tour, c’est à dire les sénatoriales, il se peut qu’ajoutés aux représentants des conseils municipaux les nouveaux conseillers départementaux fassent tanguer la barque ici ou là mais la victoire restera aux démocrates alliés comme au bon temps où Anglais, Américains et Soviétiques combattaient un ennemi commun.

Nous allons donc vers une série de défaites cuisantes pour les fracasseurs. Jusqu’à quand ?

mercredi 18 mars 2015

Du cloporte et de sa disparition saisonnière



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Dernièrement, l’essentiel de mon temps a été consacré à la réfection des joints de mon garage, occupation aussi nécessaire qu’ingrate et épuisante. Entre autres conséquences, cette tâche m’a tenu éloigné de ce blog, et je prie ceux qui depuis des années déjà viennent y puiser leur ration quotidienne d’instruction et de sagesse de m’en excuser, mais comme disait Heidegger « On ne peut pas être au four et au moulin ». Toutefois, le travail manuel ne saurait dispenser de la réflexion profonde. J’irais jusqu’à dire qu’il la favorise et qu’il fournit parfois fortuitement des réponses aux questions fondamentales que se pose tout esprit curieux depuis que l’homme est homme et le monde monde. Ainsi ai-je découvert, en faisant sauter les joints anciens au burin monté sur ma perceuse à percussion Metabo* ce qu’il advenait des cloportes durant la mauvaise saison.

Parmi les sujets de conversation de l’honnête homme de ce siècle, le cloporte occupe une place bien souvent modeste. Pourtant, s’il est une créature qui mérite attention et estime, à l'exception près du lapin,  c’est bien lui. Peu de gens le savent, mais cette sympathique petite bestiole qui compte plus de trois mille espèces dont cent-soixante en France** est un crustacé. Il est même le seul de cette famille à être entièrement terrestre, ce qui prouve sa grande intelligence car à la différence de ses cousins et cousines les crabes, langoustes, homards et autres écrevisses son habitat le met à l’abri des pêcheurs. Une autre de ses caractéristiques morales est la modestie : il a horreur de la lumière et se tient par conséquent dans des endroits sombres et mène une vie nocturne sans faire le moindre tapage. Ce n’est pas lui que l’on verrait dévorer les choux, comme certaines larves de papillon sur les méfaits desquelles nous éviterons de revenir. En fait, il se nourrit de détritus végétaux et ainsi favorise un retour rapide des nutriments dans le sol. C’est donc un animal utile.

Du point de vue physique, on ne peut pas dire que la nature l’ait vraiment gâté. Ne croyez pas qu’il en souffre ! D’un naturel jovial, optimiste, et sage, il a bien vite compris que « dans la vie, faut faire avec c’qu’on a » c’est pourquoi il ne milite pas à la CGT. Il bénéficie cependant de certains avantages, ainsi son thorax est divisé en sept segments dont chacun porte une paire de pattes, ce qui est bien pratique pour se déplacer surtout quand, comme c’est son cas, on est exempt d’arthrose du genou et de la hanche. Bien sûr une telle caractéristique pourrait ruiner sa famille en achats de souliers mais adultes comme enfants préfèrent aller pieds nus. La femelle transporte ses œufs fécondés dans une poche incubatrice nommée « marsupium » et semble, après un mois, « donner naissance » à ses petits ce qui la rapproche à la fois de la vipère et de la femelle kangourou bien qu’elle ne morde pas comme la première et saute moins loin que la seconde.

Seulement, malgré toutes ses qualités, le cloporte n’en demeure pas moins une énigme. Comme moi, vous vous êtes certainement maintes souvent demandé ce que le cloporte pouvait bien faire de sa peau l’hiver, quand le détritus végétal se fait rare. La réponse est simple : comme l’ours, la marmotte, le hérisson ou le sénateur, il hiberne. Il se cherche un endroit tranquille, se roule en boule (il a cette capacité !) et attend que ça se passe. A moins qu’un abruti, avec sa Metabo se mette en tête de venir détruire les joints de son garage et ce faisant vienne perturber son salutaire repos… Eh oui, sans le vouloir j’ai perturbé la vie de centaines de ces estimables bestioles. Sans compter qu’il va être difficile pour cellesque je n’aurais pas intempestivement réveillées de franchir la barrière que constituent les nouveaux joints…

*Si j’en trouve  un jour le temps, il faudra que je consacre le long panégyrique qu’il mérite à ce magnifique outil qui depuis plus de dix ans me sert avec une efficacité et un dévouement dignes d’éloge.
**Soit presque autant que de nationalités d’origine dans une école du 9-3 sans que ces deux faits entretiennent le moindre rapport.

 DERNIÈRE MINUTE :

Afin de répondre aux interrogations d'Orage qui se demandait quelle différence pouvait exister entre anciens et nouveaux joints, je vous soumets les photos suivantes :

Avant :

Vous noterez la disparition partielle des joints. Ne subsistent que de tristes restes. Ailleurs, le vieux mortier laisse place au torchis ou à des trous où viennent parfois s'installer plantes et nids de bourdons.

Après :
Après avoir supprimé les restes de joints et creusé les interstices entre les pierres, les cavités sont bouchées au mortier de ciment ce qui évite que les murs ne se dégradent davantage. Certains diront que c'était mieux avant. Je ne partage pas leur goût des ruines...

dimanche 15 mars 2015

Devenir ou ne pas devenir un vieux con, zat iz ze kwèstcheune !

Drenière minute : Afin d'évaluer objectivement la qualité de ce blog, un sondage a été ajouté en haut à gauche de la page votez et faites voter en masse !


« Tu ne seras jamais un vieux con, papa ! » 

Oh qu’il est doux d’entendre une telle phrase ! Quoiqu’à y réfléchir elle puisse être ambigüe. En me disant cela il y a quelques années ma fille voulait-elle exprimer ses doutes quant à ma capacité à vivre vieux ? Faisait-elle preuve de sa bonne éducation ?  Voulait-elle me signifier qu’elle croyait en mon aptitude à garder un esprit jeune ou du moins à vieillir sans trop me laisser envahir par la connerie ?

Allez savoir pourquoi, je préfèrerais que la seconde partie de la troisième hypothèse soit la bonne.  Reste à déterminer ce qu’est un vieux con. Quitte à faire de la peine à mes amis réacs, je crains que le symptôme principal de la maladie vieilleconnique consiste à faire du passé un âge d’or où les jeunes respectaient leurs aînés, les élèves écoutaient leurs maîtres, les jeunes filles cultivaient toutes une austère vertu (ou étaient de sacrées cochonnes, suivant les goûts), la société était harmonieuse, les saisons arrivaient pile-poil au jour indiqué par le calendrier, les illettrés ne faisaient aucune faute d’orthographe, bref où tout allait comme sur des roulettes.

Personnellement, je n’ai pas eu la chance de connaître ce monde de rêve. Peut-être n’étais-je pas aux bons endroits aux bons moments ? Autour de moi, les jeunes trouvaient leurs aînés bien cons, on comptait nombre de cancres, il y avait toutes sortes de filles, la société allait comme elle pouvait, certains Noëls ignoraient la neige, la culture des analphabètes n’avait rien d’encyclopédique, bref, tout allait à la va-comme-j’te-pousse. Il est indéniable que ces dernières cinquante années bien des choses ont changé, les unes en mieux, d’autres en pire. Comme elles avaient changé dans les cinquante précédentes (par exemple, en 1915, respirer certains jours à Ypres présentait plus de risques qu’en 1965 ou qu’aujourd’hui, quoi qu’en disent les écolos).  Nous connaissons de nouveaux problèmes, certes, mais ce n’est pas dans le passé que se trouveront leur solution. A nous et à ceux qui suivront de construire un avenir sinon parfait du moins supportable. Si nous échouons, nous n’aurons à nous en prendre qu’à nous-mêmes et non à je-ne-sais-quelle fatalité.

Mais peut-être qu’en considérant les choses ainsi ne suis-je qu’un vieux con atypique ?

Voilà. Ainsi prend fin mon homélie dominicale . A ceux qui comme moi se sont toujours emmerdés pendant le sermon, je propose pour me faire pardonner cette chanson de l’immortelle Berthe Sylva : « Si on pouvait arrêter les aiguilles » (Titre auquel j’ajouterais : Ça serait un beau bordel ! »).


samedi 14 mars 2015

Désopilant



Contrairement à ce qu’on pense souvent, l’adjectif désopilant n’a rien à voir avec le système pileux, la pile électrique, ou un côté d’une monnaie. Provenant par dérivation impropre du participe présent du verbe désopiler dérivé lui-même de l’ancien français « opiler » qui signifiait « obstruer, boucher » emprunté et jamais rendu au latin « oppilare » qui voulait dire exactement la même chose, il signifie « qui fait rire de bon cœur ».  C’est du moins ce qu’en dit M. Robert, ne faisant en cela que copier sur M. Littré. D’une famille aussi ancienne que nombreuse, il est le dernier survivant mais n’en tire aucune vaine gloriole.

Comment est-on passé de déboucher à faire rire ? Le mystère reste entier. Mais qu’importe, là n’est pas mon propos, si j’ai donné ce titre à mon article c’est que je voudrais attirer l’attention de ceux de mes lecteurs qui ne le connaîtraient pas sur l’excellent blog philosophique de M. Raphaël Chabloz  C’est bon pour ton poil. Cet auteur, qu’on peut deviner Suisse ou évadé fiscal, porte la pensée universelle à des sommets à vous faire passer l’Everest pour le monticule d’une taupe naine et anémique. Depuis 2003, il consacre aux questions fondamentales qui agitent, on agité et agiteront l’esprit des hommes de passionnants billets dans une langue tendant et parvenant à retranscrire le labyrinthisme propre à toute pensée contemporaine. On y parle de tout, de rien, du reste et de leurs banlieues. C’est, pour résumer, complet.

Seulement, à la différence de MM. Heidegger, Schopenhauer ou Cioran qui, même quand ils se veulent badins font rarement pouffer, M. Chabloz possède une vis comica propre à vous apporter la solution au plus ardu problème qu’il soit moral, métaphysique ou de la simple vie courante en vous faisant vous tenir les côtes. Et sur bientôt douze ans, il en aura traité des problèmes le bougre !  Vous avez l’embarras du choix, vous grignotez un bout de mai 2008, avant de vous goinfrer tout janvier 2013 vous faites comme vous voulez, vous pouvez y  aller sans crainte ni modération : c’est léger, ça se mange sans faim. Je vous aurais bien recommandé l’article sur Cali (mon chanteur préféré) mais celui qui suit, consacré aux raccourcis routiers mérite autant votre attention. Des heures et des heures de désopilante lecture !

Vous ne savez comment me remercier ? Qu’à cela ne tienne : je vous envoie mon RIB en MP.

vendredi 13 mars 2015

Pitoyable !



M. Hollande veut arracher des électeurs ( ??!!). M. Valls a peur de voir la France se fracasser. M. Debbouze menace de retourner au bled ( ne s’ennuiera-t-il pas un peu à Trappes ?). M. Le Clézio rendra son passeport. La RSC™, l’Obs dénoncent à tour de bras les turpitudes des candidats du FN. Les antiracistes font leur bruit habituel. La France, enfin, la républicaine, la noble, la grande, la belle, la de gauche pour tout dire est dans tous ses états car un péril inouï la menace : le Front National selon les sondages arriverait en tête au premier tour des prochaines élections départementales !

La dernière trouvaille des anti-FN (est-ce que ça paye bien comme métier ?) est de dire que la gauche unie  dépasserait le FN en suffrages. Certes. Et si ma tante en avait… Car c’est quoi, la gauche unie ? Les radicaux, les socialos, les communistes et les gauchos ? S’ils étaient capables de s’unir, ça se saurait ! Et puis, si la gauche a besoin de ses extrêmes pour devancer le FN, pourquoi la droite ne s’unirait-elle pas avec ce que la gauche nomme la sienne ? Dans ce cas, on se trouverait avec une droite unie aux environs de 60 % !

Cette comédie est pitoyable ! Il faut dire que depuis qu’en 1983 Mitterrand a sifflé la fin de la récréation collectiviste, la gauche n’a plus RIEN à dire. Pour tenter de donner une illusion  de vie à son cadavre, il lui faut s’inventer un ennemi, faire semblant de défendre des valeurs. Alors, elle défend la république, combat le racisme, prétend faire évoluer les mœurs. Comme si la république était en danger, comme si le Ku Klux Klan paradait dans nos rues, comme si les mœurs avaient besoin d’elle pour évoluer.

Si le FN n’existait pas, ça ne changerait rien. Elle se contenterait de taxer de fascisme, de racisme, d’homophobie, en résumé de tous les crimes impardonnables la droite traditionnelle dont elle mettrait le républicanisme en cause. Elle le fit jadis pour Chirac (si, si !) et naguère pour Sarkozy. Si les « gaullistes » n’existaient pas, les centristes lui serviraient de cible. Car, au-delà de la grandiloquence, il ne s’agit au fond que de sauver prébendes et sinécures.

Le problème est que la gauche choisit mal ses chevaux de bataille et qu’elle les épuise en d’inutiles parades. Elle sent monter dans le pays une défiance face à l’immigration ? Elle sera immigrationniste ! Une inquiétude quant à l’identité nationale sourd-elle ? Elle sera communautariste et multiculturaliste ! L’évolution du modèle familial inspire-t-elle des inquiétudes ?  Elle prendra fait et cause pour les LGTB !  Seulement, à force de dire que l’apocalypse est au coin de la rue sans que grand-chose ne se produise, les Cassandre perdent tout crédit. On cesse de les écouter puis comme leur logorrhée demeure inextinguible elle agace eton finit par prendre son contrepied.

Dans un peu plus d’une semaine, nous saurons si  la gauche sera parvenue à endiguer l’ampleur du désastre annoncé. Ou pas. Qu’importe au fond ?  Quel qu’en soit le résultat, elle nous aura, une fois de plus, offert le pitoyable spectacle d’officiers d’une armée en déroute tentant de rameuter leurs troupes à grand renfort de slogans usés jusqu’à la corde.



PETIT SUPPLÉMENT GRATUIT

In Memoriam Terry Pratchett

Le créateur du Discworld est mort hier. Ma compagne de l’époque me l’avait fait découvrir il y a plus de 20 ans. J’en devins fan, au point de traduire Reaper Man histoire de m’amuser. Et puis tout passe, tout lasse. Des amis anglais me firent découvrir Robert Rankin dont je traduisis, pour la gloire encore, Snuff fiction. Robert supplanta Terry dans mon cœur volage…

En guise d’oraison funèbre je laisserai la parole à Mr Rankin* :
Je viens d’apprendre la navrante nouvelle que mon vieil ami Terry Pratchett s’est éteint. Il s’était montré un supporter enthousiaste de mes livres dès les premiers jours et m’avait prodigué nombre de précieux conseils dont, je le regrette, je n’ai guère tenu compte. Nous avions l’habitude de nous lancer dans d’épiques disputes  après quelques verres de vin et nous avons partagé bien des rires. C’était un homme remarquable et je suis fier de l’avoir connu, avec lui le monde a perdu un talent merveilleux.  Quelle tragédie !  Repose en paix, Terry, nous t’aimons. Là dessus je vais me soûler.

*Traduction assure par votre serviteur du statut facebook qu’il publia hier