..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 10 novembre 2014

Rêverie d’un promeneur accompagné



Hier tandis que je me promenais avec compagne et chien sur l’ancienne voie ferrée devenue voie verte, en fait de carnivore je n’aperçus, de loin, qu’une misérable belette. Je fis la remarque que le Sud-Manche manquait bougrement de loups et d’ours. La réintroduction de ces aimables carnivores dans les montagnes est certes un pas dans la bonne direction mais un pas bien timide pour ne pas dire insignifiant. Contrairement à ce que pense un vain peuple ours et loups, à la différence du skieur, ne sont aucunement des espèces montagnardes. S’ils n’ont tant bien que mal subsisté dans des parties de plus en plus reculées des massifs montagneux, c’est uniquement parce que, depuis l’Antiquité on les avait progressivement exterminés, d’abord en plaine, ensuite en moyenne puis haute montagne au point que n’en subsistent que quelques individus dans endroits hostiles et d’altitude élevée.

La puissance d’une nation se mesure en PNB, si elle s’estimait en ours ou loup par habitant, nous serions mal, très mal classés. Il me paraîtrait donc souhaitable que ces espèces soient réintroduites en masse sur l’ensemble du territoire et non à doses homéopathiques dans de rares endroits inhospitaliers.

On pourrait initier cette réintroduction dans le bocage normand. La nourriture (bovins, ovins) y est grasse et abondante. Contrairement à ce qu’on raconte, ces sympathiques animaux, à la différence du chien, du chat et du morpion, évitent au maximum le contact avec l’homme (probablement à cause d’une atavique allergie au coup de fusil) et ne constituent donc aucun danger pour lui. Toutefois, il se pourrait que, fortuitement, on les rencontrât. On ne serait donc plus réduit au statut du proverbial « homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours » mais on deviendrait un témoin direct, enchanté par la vision d’une si charmante bête. De tels moments compenseraient largement les dommages éventuels causés aux troupeaux. D’ailleurs, à les écouter, les éleveurs se plaignent de ce que la vente de leurs produits ne couvre pas leurs frais de production. On peut donc logiquement en déduire que moins ils auraient de bêtes plus légères seraient leurs pertes. Quoi qu’il en soit, le paysan se plaint sans cesse, que ce soit de la coopérative, des intermédiaires, de la grande distribution ; sa vie n’est qu’un long lamento. Qu’ours et loups viennent s’ajouter à la liste de ce contre quoi il récrimine ne changerait pas grand-chose.

Seulement, en ce domaine comme en  bien d’autres, on se contente d’inutiles réformettes au lieu de prendre le problème à bras le corps et d’apporter de réelles solutions. Je crains une fois de plus de prêcher dans le désert.

dimanche 9 novembre 2014

Ah, l’amour !



« Inclination envers une personne, le plus souvent à caractère passionnel, fondée sur l’instinct sexuel, entraînant des comportement variés. ». Voilà comment M. Robert, Le Petit, dont c’est le métier, définit l’amour. Des comportements variés… Ça laisse rêveur…

Eh oui, l’amour peut entraîner des comportements divers. On peut, par amour, se faire teindre en blonde, sortir les poubelles, vider le lave-vaisselle, sombrer dans l’alcoolisme, arrêter de fumer, faire semblant d’aimer Proust, les sardines grillées ou Mireille Mathieu, vivre l’enfer sur terre, dépenser des fortunes, se voir pousser des ailes, passer gaiement dix ans au bagne, devenir aveugle, résider sur un petit nuage ou casser son plan d’épargne logement pour ne citer que quelques exemples courants.

L'amour peut aussi pousser à des accès de violence contre l’être aimé, provoquant ce qu’on appelait un « crime passionnel » et qui jusque naguère était sinon bien vu, du moins toléré et volontiers pardonné par la justice qui comprenait qu’au cas où une femme avait trop cuit les topinambours son mari lui défonçât le crâne à coups de boite de pilchard. Ces temps sont révolus et c’est peut-être mieux ainsi.

L’actualité du jour amène sur le devant de la scène une bien jolie personne que la justice soupçonne à tort ou à raison d’avoir plongé un couteau dans le thorax de son compagnon. La demoiselle, elle, parle d’un accident. Il y aurait bien eu différend mais ce serait la victime, maladroite en diable, qui aurait retourné l’arme contre elle, au lieu de la poignarder comme faire se doit. Ce jeune homme serait d’ailleurs coutumier du fait, vu qu’il se serait déjà, au mois d’août, blessé dans le dos avec un couteau lors d’un barbecue qu'on peut supposer acrobatique.

N’ayant pas été témoin de la scène, je me garderai bien de prendre position. Quel que soit le cas, ces deux créations intempestives de boutonnières posent question. Je préciserai qu’avant le dernier épisode je n’avais prêté aucune attention à Mademoiselle Nabilla. Je la découvre donc et je dois dire que sa plastique n’a d’égal que son triste goût en matière d’hommes. Qu’est-ce qu’une jeune fille si bien dotée peut faire avec un jeune aux cheveux même pas blancs et dépourvu de la moindre bedaine ? Et d’une maladresse insigne, pour tout arranger. Partager la vie d’une personne qui n’arrête pas de se crever la paillasse doit être anxiogène, on tend à ne plus se rendre que dans des endroits où les couteaux sont absents, non ? Si, en revanche, on suit la thèse du juge d’instruction, est-il bien raisonnable même pour un freluquet, de se laisser poignarder tous les trois quatre matin sans s’en plaindre outre mesure ? Franchement ?

Je conçois que l’amour puisse faire fermer les yeux sur certains défauts mineurs, mais une telle maladresse ou des tendances homicides en font-elles partie ? Ne serait-il pas plus raisonnable de mettre un terme à une relation qui ne saurait finalement mener qu’à des désagréments ? L’important dans une relation n’est-il pas l’harmonie ? Ne se lasse-t-on pas avec le temps de la plastique la plus charmante quand sa propriétaire vous poignarde à tout bout de champ ? Peut-on vivre en paix avec qui se troue la peau dès qu’on a le dos tourné ?

Pour en revenir à Robert (Le Petit), la variété c’est bien beau mais dans le domaine des comportements comme dans bien d’autres, il ne faudrait pas en abuser…

samedi 8 novembre 2014

Écosse et Pays de Galles



Dans le cadre du choc de simplification voulu par notre cher président, nous avons décidé de regrouper dans un même article ces deux pays totalement dénués d’intérêt. Cette démarche est d’autant plus justifiée que ces deux contrées ont de nombreux points communs. On aurait d’ailleurs pu leur adjoindre l’Irlande et la Bretagne sans perdre en pertinence car tous ces pays-là sont peuplés d’ivrognes qui justifient leur goût immodéré pour la chopine par le sel des embruns que charrie l’air marin qu’ils respirent, parlent des langues celtes incompréhensibles et vivent souvent dans des paysages allant de vallonnés à montagnards quand ils s’éloignent du littoral.

Donc, Écosse et Pays de Galles sont si semblables qu’on se demande bien pourquoi le Royaume-Uni a tenu à les différencier. Ne pas chercher à comprendre les Anglais est sage. Nous les réunirons donc dans ce que nous appellerons la Celtie en distinguant chaque fois que nécessaire sa partie septentrionale* (Ex-Écosse) de sa région méridionale** (Ex-Pays de Galles).

Le climat de la Celtie est lamentable. Froid et humide, il arrive qu’exceptionnellement on puisse trouver que le port de l’anorak n’y est pas indispensable en juillet mais jamais qu’on s’aventure à l’extérieur sans imperméable ou sans parapluie. La grande canicule d’août 1827 durant laquelle le thermomètre approcha parfois les 20° y décima la population. Le souvenir de ce qu’on continue d’y appeler « L’année de la Grande Hécatombe » sert parfois à justifier l’absorption immodérée de bière de ses habitants qui y verraient un moyen préventif de lutter contre la déshydratation au cas où un tel phénomène se reproduirait. En fait, il n’en est rien. Les Celtiens boivent par vice. Descendant de montagnes ou de collines, des rivières et des fleuves y gazouillent en pure perte dans de vertes vallées vu le total désintérêt que les habitant témoignent à l’eau dès lors qu’elle ne sert pas à élaborer bière ou whisky. Sinon, on y trouve des lacs (Loch en C S) où résideraient parfois des monstres. Les points culminants du pays, le Ben Nevis et le Mont Snowdon ne sauraient impressionner que les Belges ou autres Hollandais. La mer entoure les deux régions sur trois de leurs côtés. Le littoral de la C S est littéralement pourri d’îles, dont les Shetlands, célèbres pour la taille ridicule de leurs chevaux. En C M, il y en a aussi, mais moins. Notons l’île d’Anglesey, qui comme son nom l’indique est en fait une île anglo-normande qui a dérivé. Ses villes principales sont Glasgow, Edimbourg, Swansea et Cardiff. Il y en a bien quelques autres, mais à part lasser le lecteur, nous ne voyons pas à quoi servirait de les citer.

L’histoire de la Celtie n’a rien de bien glorieux. C’est en vain qu’on y chercherait l’équivalent d’un Alexandre ou d’un Napoléon. Si les Anglais ont mis tant de temps à la conquérir, c’est plus  par aversion pour son climat qu’à cause de la valeur militaire de ses habitants. Ils ont un peu traîné les pieds pour se laisser envahir mais on dû s’y résigner dès lors que Anglo-saxons ont inventé la doudoune imperméabilisée.

Du point de vue économique, en C S on a du pétrole mais guère d’idées et en C M on avait du charbon et les idées brouillées. De nombreuses industries sont présentes au nord comme au sud. Elles fabriquent toutes sortes de produits manufacturés. Personne ne s’étonnera de voir qu’au nord les distilleries participent grandement à la richesse du pays. Le whisky, dont le nom provient d’un mot gaélique signifiant « eau » (c’est tout dire !), quand il n’est pas bu sur place au petit-déjeuner s’exporte un peu partout dans le monde et notamment en France où les blogueurs de qualité en sont friands. Dans les campagnes, on pratique principalement l’élevage d’animaux à poil laineux seuls susceptibles de résister aux rigueurs du climat comme le mouton et la vache hippie (C S) dont voici la photographie : 

Si c'est pas une honte ! J'tenverrais ça chez le coiffeur, moi !

Le plus curieux dans ce pays est sa culture, surtout dans la partie septentrionale où les hommes portent des jupes plissées à carreaux et jouent de la cornemuse quand ils ne jettent pas des troncs d’arbres. A ce propos, on se demande souvent si sous leurs kilts (c’est le nom de leurs jupes) les hommes portent ou non un slip. Question oiseuse : qui se la pose au sujet de leurs femmes ou des porteurs de pantalons ? Une autre particularité du pays est un profond désir de n’être compris que de peu de monde. On y parvient de deux manières : au sud en parlant un patois celtique informe (voisin du breton), au nord en déformant l’anglais par un accent épouvantable qui pousserait qui n’est pas averti à penser que ses professeurs d’anglais étaient des escrocs. Il est à noter qu’au sud  les villes portent en baragouin local des noms si imprononçables que si l’Université d’ Aberystwyth décernait une licence ou un mastère à tout étranger capable de prononcer son nom correctement ce ne serait que justice. Pour compléter le tableau, sachez que le sud est réputé pour ses chorales masculines, lesquelles parviennent à produire plus de décibels qu’une cornemuse.

Voici venu le temps de décider si un séjour en ces contrées est envisageable. Disons que si vous avez un tympan résistant, que votre constitution robuste vous met à l’abri des fluxions de poitrine, que vous n’écoutez jamais ce qu’on vous dit et que vous êtes exempt d’ovinophobie il est concevable d’y passer quelques jours en état d’ébriété avancée…

*C S
**C M

vendredi 7 novembre 2014

Un petit coup de pouce à l’emploi



Il y a plus de deux ans déjà (comme le temps passe !) paraissait ici même un billet. Suite au courrier d’un un jeune lecteur* que j’avais rebaptisé Léon, je prodiguais à ce dernier quelques conseils concernant son projet d’ouverture d’un bar à putes à Romorantin(-Lantenay pour les intimes). Je ne sais pas s’il en a tenu compte ni même si l’entreprise a vu le jour mais il y a une chose dont je suis certain, c’est que l’idée était bonne !

En effet, depuis la parution de ce billet je vois, avec une relative régularité, passer parmi les mots-clés de recherche Google « pute Romorantin ». Intrigué, je suis allé voir dans la section articles de mon tableau de bord Blogger et j’ai pu constater qu’il avait été visité près de 1000 fois. C’est près de deux fois la moyenne. Il semblerait donc qu’il existerait, dans cette sous-préfecture solognote,  un marché pour ce genre d’entreprise.

A l’heure ou 5 millions de nos compatriotes sont peu, mal ou pas employés du tout, ce constat est rassurant. Car je suis prêt à parier que si notre ami Léon avait choisi une autre sous-préfecture où installer son entreprise, le résultat eût été le même. Cela pourrait représenter pour les jeunes comme pour des personnes de tous âges, sexes, races, religions ou orientations sexuelles une source d’emplois non négligeable. Bien sûr, ce serait un peu juste pour inverser la courbe du chômage mais on peut imaginer que plusieurs milliers d’emplois pourraient ainsi être créés. Il faudrait de plus former les impétrants ce qui offrirait des possibilités de reconversion aux professionnel(le)s en fin de parcours et en perte d’attractivité.

Je regrette de ne pas m’être penché plus tôt sur la question. Si l’idée l’avait  séduite, ça aurait permis hier soir à notre bon président d’évoquer une question susceptible d’intéresser quelques Français(es).

*Je soupçonne certains disciples de Saint Thomas de ne pas trop croire à l’existence réelle de ces courriers mais que peut-on contre le scepticisme ?

jeudi 6 novembre 2014

Il va parler et puis après ?



Notre cher président va s’adresser à son bon peuple ce soir. Les appels à boycotter sa prestation se sont multipliés.  Est-ce bien nécessaire ? Les gens ont-ils besoin qu’on les incite à éviter un « spectacle » qui ne les intéresse pas ?

Parmi ceux qui la regarderont combien le feront  pour s’informer objectivement sur les projets que M. Hollande forme pour le pays ? Combien le feront pour éprouver  le plaisir cruel que peuvent prendre des enfants à assister à la noyade d’une mouche dans un verre de lait ?   Combien le feront pour voir confirmée l’aversion  que leur inspire le personnage ? 

On pourrait aussi s’interroger sur les motivations qui poussent le président à intervenir. Le fait-il parce qu’il a en vue des mesures dont il est urgent d’informer les Français ? Dans le cadre d’une tentative pathétique d’enrayer la chute inexorable de sa popularité voire d’en inverser la courbe (un passe-temps qui le fascine sans qu’il y brille)? Parce qu’il n’a pas grand-chose à faire  le jeudi soir ?

Si l’on retient comme  pertinentes les premières  hypothèses formulées tant pour les téléspectateurs que pour le président, on peut envisager que l’émission présente quelque intérêt. Il est hélas bien improbable que ce soit le cas.  En envisageant les autres, tout dépend du niveau de cruauté ou de masochisme des premiers  et de celui d’optimisme ou d’ennui du second.

Quoi qu’il en soit, après avoir songé au boycott, je ne prendrai pas de position claire sur la question. Regarderai-je un peu, beaucoup, jusqu’à la fin ? Ne regarderai-je pas ? Tout dépendra de mon humeur du moment…  Quelle importance, au fond ?