..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 3 novembre 2014

Moments of pure bliss !



Une des différences entre des romans de P G Wodehouse commandés en Angleterre et une glycine expédiée de la Drôme est que les premiers arrivent bien plus vite que la seconde. J’ai donc pu me plonger dans leur lecture et, comme les plus anglophones de mes lecteurs l’auront déjà appris, cela me procure de  purs moments de bonheur.

Mes craintes d’un texte original difficile à saisir parce qu’écrit dans un anglais un brin archaïque ou alambiqué se sont vite évaporées. Comme le soulignent les nombreux extraits de critiques qui ouvrent le volume, la langue de Mr Wodehouse est d’une rare perfection et d’une limpidité totale. Elle recèle bien quelques expressions passées de mode que j’ai en vain cherchées dans mon Unabridged  Harrap’s mais peut-il en aller autrement lorsque l’on lit un auteur né dans le dernier quart du siècle avant-dernier ? Le sens des expressions se devine par le contexte et leur côté suranné ne fait que renforcer l’ambiance régnant dans la société révolue que dépeint l’auteur. L’emploi d’un  anglais pur et élégant a pour conséquence de rendre la traduction aisée même si on perd ici ou là quelques trouvailles comiques idiomatiques.

Si vous ne dominez pas le parler d’Outre-Manche, vous pourrez donc prendre plaisir à entrer dans le monde de Wodehouse via les traductions parues dans la collection 10/18. L’œuvre se compose d’une centaine de volumes et s’organise en divers cycles dont les principaux sont les Jeeves et les Blandings. Les premiers, qui narrent les aventures d’un majordome et de son aristocratique employeur Bertie Wooster , ont fait au début des années 90 l’objet d’une série culte de la BBC, hélas inédite ici. Les seconds se passent dans le château de Blandings, demeure du Comte d’Emsworth, personnage dont la distraction et l’amour des cochons font un divertissant excentrique. Il est entouré d’un majordome, de domestiques et de parents qui participent à l’établissement d’un climat qu’on ne saurait trouver que dans la description amusée de l’aristocratie britannique de l’entre-deux-guerres.

Et l’intrigue me direz-vous ? Sans en être un point faible, on ne peut pas dire non plus que ce soit le principal intérêt de ces romans. Si vous êtes en recherche d’épiques aventures, de sourds complots, de tragiques machinations, de grandiloquents malheurs, d’érotisme brûlant, de plaies, de bosses et de carnages, passez votre chemin : les histoires sont légères et fines comme le style qui les narre. Il s’agit  ici de se distraire !

Au moment où la verve de Mr Robert Rankin dont les romans me ravirent un temps  me semble s’essouffler et où le long automne normand incite plus aux plaisirs du  livre  qu’aux travaux extérieurs, je suis heureux d’avoir découvert cette abondante mine de bonne humeur. Lecture futile, peut-être mais à l’exemple du bon Jean-Roger Caussimont , je suis  de plus en plus léger…

dimanche 2 novembre 2014

Le bon et le mauvais casseur.



Il ne s’agit pas d’une faute de frappe : je ne vais pas traiter des chasseurs de gallinettes cendrées mais des braves jeunes gens qui en mémoire d’un des leurs tombé au champ d’honneur expriment avec véhémence leur tristesse en mettant nos jolies agglomérations à feu et à sang.

Comme c’est bien connu de ceux qui le savent, en fait, les mauvais casseurs sont des policiers déguisés, justement, en casseurs dont le seul rôle est de ternir la réputation des bons casseurs qui eux se caractérisent par leur répugnance à casser quoi que ce soit, un pacifisme en béton désarmé et un amour fou pour l’ordre et ceux qui tentent de l’assurer face à leurs collègues déchaînés.

On peut donc supposer qu’avant la manif pacifique, les forces de l’ordre se répartissent les tâches. Selon quel mode désigne-t-on qui sera casseur et qui sera en uniforme ? En tirant à la courte paille ? Suivant un roulement ? Ça ne peut pas être sur la base du volontariat, vu qu’il semblerait qu’on compte généralement plus de blessé du côté des soi-disant défenseurs de l’ordre que du côté des enragés lanceurs d’engins incendiaires. Les rôles répartis, tout ce beau monde se rend à la manif et fait son boulot. Masqués, casqués, armés de barres de fer, de cocktails Molotov et de bouteilles d’acide, les faux protestataires attendent que la manifestation touche à sa fin pour entrer en action.  Ils cassent et incendient tout ce qui est susceptible d’être cassé et incendié tandis que leurs collègues s’en prennent à d’innocents passants à grands coups de matraque. De temps à autre, les policiers en tenue attrapent un des pseudo-manifestants qui fait mine de se débattre un peu, l’emmènent dans un car afin qu’il s’y repose et quand les choses sont calmées, ils rentrent tous à la caserne prendre le pot de l’amitié et refaire le match.

Je suppose que durant les conversations joyeuses qui suivent certains reproches sont échangés, des « casseurs » blâmant  leurs opposants pour les avoir confondus avec d’innocents passants ou de pacifiques manifestants et leur avoir en conséquence administré une mémorable dérouillée  tandis que du côté de l’uniforme on tend à conseiller aux casseurs de mettre un peu moins d’essence ou d’acide dans leurs bouteilles parce que ça fait quand même des dégâts… Mais bon, on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs…

Ainsi, le discrédit ayant été mené à bien, on se prépare à la prochaine manif où l’on discréditera si possible encore plus. Ne riez pas, on peut lire ici ou là ce genre d’arguments. On m’a même reproché, dans un commentaire sur un mien article de ne pas connaître ce que chacun sait depuis plus de 40 ans. J’ai hypocritement répondu, pour tenter de me  faire pardonner cette terrible lacune,  que j’avais été très occupé ces derniers temps…

Une autre approche du phénomène des casseurs consiste, tout en reconnaissant l’existence de VRAIS casseurs à en minimiser le nombre : ils sont tout au plus une poignée, une grosse quinzaine ou une petite vingtaine à tout casser (jeu de mots !). On se demande alors comment des compagnies entières de CRS ou des escadrons de gendarmes mobiles n’en viennent pas à bout en quelques minutes…

La première théorie est gauchiste. La seconde plus modérée. Mais quelle que soit celle que l’on adopte, elle permet à la gauche de se dédouaner de certaines conséquences impopulaires des manifestations qu’elle organise.  Et dans le pire des cas de ne blâmer que du bout des lèvres les gentils extrémistes dont elle ne craint pas de souligner le côté « généreux » de la démarche, mêmes si ponctuellement elle mène à de contestables débordements…

Curieusement, il est à parier que si des groupuscules d’extrême droite mettaient le pays à feu et à sang tous les trois quatre matins, on déclarerait la République en danger alors que, ce faisant, les trublions gauchistes ne sauraient rien remettre en cause…

samedi 1 novembre 2014

Miscellanées de Toussaint



Après la journée estivale d’hier, le temps s’est mis à la pluie : un vrai temps de Toussaint. Et après ça, certains viendront dire qu’il n’y a plus de saisons !

Hier, tandis que j’écoutais le Jeu des Mille Euros (dont je m’enorgueillis d’avoir gagné le banco il y a une dizaine d’années), l’émission s’est brutalement arrêtée et a été remplacée par de la musique. S’étaient-ils mis en grève ? Je repoussai cette hypothèse car en général ils ne le font pas au milieu d’un programme. L’armée venait-elle de se lancer dans un coup d’État ? En allumant BFM pour voir quel général présidait désormais aux destinées de la France, je fus un rien désappointé en constatant que la source du mutisme de la RSC™ n’était qu’un simple incendie pas forcément criminel.

Des amis m’ayant expédié une glycine par Chronopost, ils furent contactés par ladite entreprise car l’adresse qu’ils avaient inscrite sur l’envoi paraissait insuffisante à ces braves gens. Ils eussent souhaité plutôt qu’un simple lieu-dit  et le code postal suivi du nom de la commune qu’y figurât une rue et un numéro. Curieuse exigence vu qu’en notre beau pays il existe des milliers de villages où les gens n’ont que ce genre d’adresse et que depuis des années j’y reçois sans problème des colis y compris via Chronopost. Parti jeudi, le colis, s’il arrive jamais (mes recherches sur leur site me disent qu’ils n’ont aucune information sur un quelconque objet portant ce code !), aura mis bien plus que les vingt-quatre heures prévues pour l’acheminer. Dans quel état sera la glycine ?

Parlant de colis, j’en ai reçu un hier contenant deux romans de PG Wodehouse en anglais. Ravi par son humour, je voulais me rendre compte de ce que donnait le texte original. A mon grand dam, en lisant la quatrième de couverture de l’un deux je réalisai que Something fresh  était le même roman que Bienvenue à Blandings que j’étais en train de lire.  La traduction des titres est souvent fantaisiste… Je n’ai pas tout perdu vu qu’il me restait une quarantaine de pages de la traduction  à lire… A l’avenir je me montrerai plus attentif au titre original.

Là-dessus, heureuse Toussaint à tous !

vendredi 31 octobre 2014

Où l’on retrouve une vieille connaissance...



Quoi de plus beau, vu de loin, qu’un carré de choux , si ce n’est le carré d’artichauts voisin ?



Mais, dès qu’on se rapproche un peu, l’angoisse monte :


Approchons-nous encore :

Quelle horreur ! Vous ne la voyez pas bien ?

Zoomons !

Eh oui, c’est notre amie la piéride, celle qui nous prend le chou !

Heureusement, elle ne s’attaque pas aux fraisiers récemment repiqués :



 

Mes plus fidèles et attentifs lecteurs auront noté que les allées du jardin ont été creusées,semées de gazon, que les haies ont été largement rabattues, que les parcelles libres sont semées d’engrais vert et que la barrière a été refaite à neuf. Le jardinage est un combat de tous les instants CONTRE la « nature » !

jeudi 30 octobre 2014

Audience





Il est certain qu’en plus du plaisir qu’on y prend, on écrit en général pour être lu. Tenir blog sans lecteurs ni commentateurs s’apparente au  ramassage de râteau. Toutefois, même quand on obtient un succès relatif, l’audience ne dépasse que rarement quelques centaines de lecteurs plus ou moins réguliers et au  bout d’un moment elle piétine.  Ce n’est pas bien grave tant il est agréable de voir au fil du temps se créer autour de ses écrits une sorte de petite communauté dont la rencontre de certains membres est enrichissante. Il n’empêche qu’on peut rêver d’accroître son lectorat…

A la fin du mois de juillet, je reçus un MP sur Facebook, d’une personne qui me disait apprécier mes chroniques et me demandait si je serais intéressé par la publication d’articles sur la nouvelle version de son site prévue pour septembre. Étant alors un de 70 000 abonné à sa page Facebook  (qui en compte aujourd’hui près de 100 000), je n’avais  à priori aucune raison de ne pas être intéressé aussi l’appelai-je au numéro qu’il m’avait indiqué. La conversation que nous eûmes alors me laissa penser que nos opinions politiques étaient tout à fait compatibles et, comme il m’en avait prié,  je lui envoyai quelques textes. Il les trouva à son goût et me promit de les publier.

Le démarrage du nouveau site prit plus de temps que prévu. Il n’y a que quelques jours que le site a ouvert et mon premier article, consacré à France Inter (RSC™ pour les initiés) y fut publié voici deux jours. A l’heure où nous mettons sous presse, ledit article a été vu par 4850 personnes, liké par 498, partagé par 95 sur FB, et retwité 29 fois. Sans être un succès phénoménal, comparé à l’audience moyenne de mes billets, c’est tout de même impressionnant.

Toutefois, je n’ai pu constater aucun effet sur la fréquentation du blog. Et c’est peut-être préférable. La Gauche M’a Tuer, comme l’explique Mike Borowski  dans cette vidéo se propose de rassembler  toute la droite (la vraie, hein !), il s’agit d’une organisation politique inféodée à aucun parti. Ses lecteurs risqueraient peut-être la déception en trouvant sur mon blog des billets traitant du manque de gnous en pays bas-normand…   

Quoi qu’il en soit, je trouve un intérêt à ce qu’un site permette de s’adresser à un public potentiel de 100 000 personnes qui rejettent le politiquement correct. Lui apporter des contributions, si modestes soient-elles, c’est refuser la fatalité, l’à-quoi-bonisme , c’est faire preuve d’espoir,  d’optimisme et peut-être même participer à l’entretien et à la croissance de la flamme encore vacillante de nos convictions…