J’étais jusqu’ici persuadé que s’il y avait une catégorie
dont nous n’étions pas près de manquer c’était les gauchistes pleins de morgue,
bouffis de suffisance que leur crasse inculture autorisait à toiser de très
haut les tristes benêts qui, ne
partageant pas leur catéchisme, ne pouvaient être que des bas-du-front
fascisants quand ils n’étaient pas franchement nazis. Il en existe deux
catégories : les sérieux et les amusants. Les sérieux, austères
éditorialistes ou chroniqueurs pontifiants débitent ad nauseam des platitudes
convenues qu’ils présentent comme autant
d’incontestables et novatrices vérités.
Les amuseurs gagnent en vulgarité ce qu’ils perdent en rigueur, leur « humour » consistant
principalement à manier la calomnie et l’insulte basses. Ce qui est très drôle.
Donc, je pensais, jusque récemment, que nous en avions à revendre si tant était
que de tels spécimens pussent intéresser de quelconques acheteurs. J’avais tort car il semblerait qu’au lieu de
tenter d’en exporter nous nous voyons
réduits à en faire venir de l’étranger ! Je suis parvenu à ce triste constat en entendant
cet été et aussi ce matin une certaine Charline Vanhoenacker qui officie sur la RSC™ (France Inter)
quelques minutes avant huit heures puis, en compagnie de son complice Alex Vizorek, entre 17 et 18 h. La principale particularité
de cette jeune femme est qu’elle est, comme son acolyte Alex, de nationalité
belge comme l’indiquait le titre de leur émission diffusée sur cette même
chaîne ces deux derniers étés, « Le septante-cinq minutes ». Madame Vanhoenacker
est une humoriste qui s’intéresse à la politique. Attention : pas à n’importe
quelle politique ! Nous sommes sur
une radio de service public financée par les impôts de tous : elle est donc
résolument de gauche, c'est-à-dire du côté du bon sens, et tire à boulets
rouges sur les monstres idiots de la droite (modérée, forte et extrême
confondues). Son émission de l’après-midi
est finement nommée « Si tu écoutes,
j’annule tout* » parodiant ainsi un supposé tweet de l’ex-président. N’est-ce
pas à se pisser dessus ?
Ce matin donc, La belle Charline s’en prenait à la revue « Valeurs
actuelles », spirituellement baptisée « baromètre de la connerie
humaine », en faisant un étalon universel. Cette dame aurait-elle lu tout
ce qui s’écrit ou se dit de conneries dans le vaste monde pour parvenir à cette
péremptoire conclusion ? Quel
insigne crime pouvait bien se trouver à la source de son ire ? Rien moins
que la dernière une de la revue, qu’elle jugeait « raciste ».
Jugez-en :
Traiter d’ « ayatollah » une ministre d’origine
maghrébine ne saurait relever que du pire des crimes de notre temps, non ?
Qu’importe si le Larousse donne pour définition de ce mot "personne aux idées rétrogrades qui
use de manière arbitraire et tyrannique des pouvoirs étendus dont elle
dispose". Ayant moi-même été récemment
accusé de racisme suite à un malentendu, je n’en dirai pas davantage. Surtout
que n’ayant pas lu la revue incriminée je ne suis pas à même de dire si « l’enquête sur la ministre
de la Rééducation nationale » n’est pas un discours rempli de haine
ravalant les pamphlets antisémites de M. Céline au rang d’innocentes
taquineries. J’en doute cependant.
Toujours est-il que la
spirituelle Charline après avoir dénoncé le crime et riant de ses propres
saillies tant elle se trouvait drôle se lança dans une énumération des projets de
Mme Vallaud- Belkacem que nous ignorerions si les enquêtes de Valeurs actuelles
ne nous en avaient informés : Transformation
du premier étage de la Tour Eiffel en
mosquée, ateliers de confection de
ceintures explosives, de sacrifice du mouton, de préparation du couscous,
démolition des écoles avant de les reconstruire orientées vers la Mecque, et
voyages scolaires et Syrie. Peut-on imaginer plus cruelle ironie, plus
percutant argumentaire ?
Seulement, et excusez-moi
de parler en chantre de la préférence nationale, n’aurait-on pas pu trouver
parmi nos « humoristes de gauche » nationaux de nombreux jeunes
gens dont la talentueuse verve eût pu égaler (surpasser serait difficile) celle
de Madame Vanhoenacker ? Eh
bien non, nos grands esprits, comme nos ouvriers de chantiers, on va les
chercher à l’étranger. Est-ce ainsi qu’on inversera la courbe ?
*Malheureusement bien que je l’ai écoutée, elle n’a pas cessé
d’émettre, comme quoi les promesses…