..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 29 mars 2014

Satisfactions mesquines et bonheur du plaquiste



Hier matin, je m’en fus à la banque parler placements avec mon cher directeur d'agence. Ce bavard était bien entendu en retard, occupé qu’il était à parler des élections municipales où il est candidat.  Pendant ce temps, je faisais le poireau dans le coin-salon réservé à l’attente en lisant le supplément de la Manche Libre consacré à l’immobilier. On tue le temps comme on peut…

Mon interlocuteur finit par arriver  mais s’arrêta d’abord pour saluer l’employé anglais chargé de la clientèle de même origine. Vu que 12 % des pratiques  de l’agence sont des Britanniques, sa présence n’est pas un luxe inutile. Ce brave homme attira l’attention de son directeur sur une magnifique automobile rouge garée devant la banque, disant  à quel point ce modèle était rare et  appartenait à un temps où Jaguar était encore Jaguar. Vu son français approximatif, je pris l’initiative de lui signaler dans sa langue qu’il s’agissait en fait d’une Daimler. Je reçus en réponse et dans la même langue une réplique flatteuse : « Je ne savais pas que vous étiez Anglais » Je rectifiai en annonçant ma nationalité, ce qui l’étonna. La conversation se poursuivit en cet idiome et je me vis complimenté pour la quasi-inexistence de mon accent et ma pratique étonnamment courante de la langue.

Il m’arrive de temps en temps de venir à l’aide de clients anglais dans les commerces quand ils ont du mal à exprimer leur requête. Ce qui me vaut l’estime du commerçant et l’étonnement reconnaissant des assistés. Cette surprise vient surtout de ma nationalité. Il semblerait que pour les Anglais, un Français ne peut, dans le meilleur des cas, que balbutier sa langue avec un accent à la Maurice Chevalier. Dans le cas contraire, il vous classe au mieux parmi les siens et au pire vous croit Hollandais.

Ainsi donc,  cette  journée commençait par deux agréables flatteries : un véhicule et un anglais d’exception !  De quoi vous mettre de bonne humeur si vous ne l’étiez déjà…

L’entretien avec mon banquier fut agréable et se poursuivit, nos affaires réglées, devant un apéro au café d’en face où nous parlâmes escroqueries et pratiques bancaires sans que les deux sujets ne se mélangeassent.  Après cette agréable matinée, je rentrai chez moi et passai l’après-midi à installer le chauffage dans ma cabane de jardin et à terminer son isolation avec  cette sérénité de l’âme qui caractérise le bilingue poseur de placo.Comme quoi il est des bonheurs simples...

vendredi 28 mars 2014

Pauvre M. Hollande !



Il a un charisme d’huître trop longtemps exposée au soleil, un esprit conciliant, et une incapacité remarquable à trancher. C’est ce qui a fait son succès. D’abord au sein de son parti. En tant que plus petit commun dénominateur, il a pu rassembler les différentes tendances qui composent ce parti extrêmement hétérogène. Entre un Valls trop à droite, une Ségolène trop marquée par l’échec, un Montebourg trop à gauche et pas sec derrière les oreilles, une Martine Aubry pas trop… mais pas assez… , un Baylet trop extérieur il avait toutes ses chances, lui qui était si peu marqué. Il vira en tête au premier tour et devança largement la juste-un-brin-moins-consensuelle Martine au second.

Restait à convaincre les autres composantes de la gauche. Pas trop problématique quand on est collectiviste avec les communistes, casqué sur un scooter, vert avec les écolos, soûl avec les Polonais, radical avec les mous du genou, coquin avec les starlettes, et  généralement habile manœuvrier. Il fut d’autant plus facile de l’emporter que cinq ans de harcèlement médiatique avaient provoqué dans une grande partie de l’opinion  un anti-sarkozysme rabique. Il fut donc élu.

Lui président, on allait voir ce que l’on allait voir : croissance, baisse du chômage, pureté de l’air, justice indépendante, république irréprochable, peuple réconcilié, mariage pour tous, logements en pagaille, etc. Et ce qu’on ne voyait pas en vitrine, on était certain de le trouver à l’intérieur. Y’avait qu’à demander.

Seulement, de croissance il n’y eut point. Le chômage augmenta. Les microparticules se montrèrent rétives à disparaître. La justice fut confiée à Mme Taubira (no comment). La république resta ce qu’elle était. Les divisions du peuple s’exacerbèrent.  Le mariage ne fut pas du goût de tous. La construction de logements baissa… Bref, que des bides en vitrine, alors  inutile d’en demander davantage.

Dire qu’un autre eût résolu en deux coups les gros tous les problèmes du pays serait le fait d’un rêveur.  Seulement il aurait pu éviter certaines âneries monumentales propres à entamer la confiance ou à booster le chômage : taxe à 75%, augmentation du taux de TVA sur les rénovations, loi Duflot, projet de réforme de la justice Taubira, mariage pour tous, etc. C’est d’autant plus regrettable qu’on a critiqué la détérioration de l’économie et le clivage de l’opinion sous son prédécesseur.

Et puis, d’abord et  surtout, ce qui a nui au président est ce qui l’a amené au succès : son goût du louvoiement, son manque de netteté et d’esprit de décision,  le fait qu’il soit plus homme de compromis que chef, ont fini par donner l’impression qu’il n’y avait pas de pilote dans l’avion, sensation d’autant plus gênante qu’on traverse d’importantes turbulences. D’autant plus que ceux qu’il était parvenu à fédérer artificiellement se sont, que ce soit par inexpérience ou par incompatibilité, mis à partir dans tous les sens, ajoutant couacs aux couacs sans que le supposé responsable ne siffle la fin de la récré.

Du coup, notre sauveteur fait naufrage.  Sa gauche le trouve trop à droite, la droite le vomit et se radicalise. Que lui reste-t-il ? Changer de gouvernement ? A quoi bon ? Autant nommer un nouveau second sur le Titanic après avoir touché l’iceberg…

 Il me fait penser à un conducteur maladroit qui se serait fourvoyé au fond d’une impasse étroite qui lui interdit toute manœuvre et dont la voiture n’a pas de marche arrière. Je n’aimerais pas être à sa place.

Et surtout je plains mon pays d’avoir placé l’homme qu’il ne fallait pas au poste où il n’avait que faire…

jeudi 27 mars 2014

Récréation



J’ai, grâce à une amie Facebook, découvert cette page intitulée 47 faits qui ont l'air de mensonges, mais qui sont bien réels. Y sont exposés quelques données étonnantes, curieuses mais toutes d’un grand intérêt. J’en ai sélectionné quelques unes pour  votre édification que je me suis permis de commenter.  Je me suis efforcé de faire preuve de mauvais goût.


7. La Russie a une plus grande superficie que Pluton.
Et en plus c’est moins loin…

11. Anciennement, les carottes étaient violettes.
Ce qui explique la couleur des fesses de nos vieilles…

12. Le cœur d'une baleine est si grand qu'un adulte pourrait nager dans les artères.
A condition d’être équipé d’un matériel de plongée et que la baleine soit majeure et consentante.

13. Il y a deux fois plus de risques que vous soyez tué par un distributeur de boissons que par un requin.
Surtout à la campagne ou à la montagne.

15. L'Université d’Oxford est plus vieille que l'Empire aztèque.
Mais elle ne fait pas son âge.

16. La France envoyait encore des gens à la guillotine quand le premier film de la série Star Wars est sorti.
Sans qu’il existe nécessairement une connexion entre ces deux faits.

20. Le dernier mammouth est mort mille ans après la construction de la première pyramide égyptienne.
Ce qui prouve, si nécessaire,  que le mammouth n’était que marginalement allergique aux pyramides.

32. Aux Etats-Unis, il y a plus de bibliothèques publiques que de McDonalds.
Mais la nourriture y est moins roborative.

35. Un bébé sur 5.000 naît sans anus. Les médecins doivent leur en créer un.
Je ne sais pas pour vous, mais moi ça me troue le cul !

37. Sur Saturne et Jupiter, il pleut parfois des diamants.
Dans mon coin de Normandie, jamais, d’où la modestie de mon train de vie !

38. Si vous pliiez une feuille 42 fois, elle serait assez épaisse pour atteindre la Lune.
Ce qui explique que les Japonais, par souci d’économie, favorisent l’origami plutôt que la fusée.

40. Si vous parveniez à creuser un trou jusqu'au centre de la terre et y jetiez un livre, il lui faudrait 42 minutes pour atteindre le noyau.
Pour se débarrasser d’un livre, on peut également le vendre sur PriceMinister…

44. Une tortue peut respirer par l'anus.
Pratique en cas de nez bouché, impossible cependant en cas de constipation. Telles sont les limites des plans B.

46. La chance que votre prochain verre d'eau contienne au moins une molécule qui ait un jour traversé le corps d'un dinosaure est pratiquement de 100%.
Même à faible dose, ça ne me dit rien de boire de la pisse de diplodocus au de T Rex…

mercredi 26 mars 2014

Larmes de crocodile



Des familles pleuraient ce matin  le départ de leurs petits chéris mineurs pour la Syrie afin d’y aller jouer au Jihad. Le gouvernement en est inquiet comme jadis femme de Terre-neuvas parti gagner son poisson aux engelures de ses mains (et au gel de son cul).

Seulement, qui a supprimé l’autorisation de sortie du territoire (AST), sinon ce même bon gouvernement dans sa grande sagesse par circulaire du 20 novembre 2012 ? Il est vrai qu’ont  été prévues  une Interdiction de sortie du territoire  (IST) suite à décision judiciaire et une opposition à la sortie du territoire (OST), mesure conservatoire en l’attente de la décision judiciaire. En l’absence de ces restrictions,  tout mineur, à partir du moment où il est en possession d’un passeport ou d’une simple carte d’identité permettant de se rendre dans tel ou tel pays est libre de le faire.

Le problème est, me semble-t-il qu’il est fort improbable que l’adolescent (e) préparant une petite escapade vers des contrées exotiques pour s’y livrer à une activité quelconque dont il (ou elle) craindrait que ses parents ne s’y opposent  se risque à éveiller leurs soupçons et encore moins à solliciter leur accord. On ne voit donc pas pourquoi, en admettant qu’ils soient au courant de cette circulaire, les géniteurs prendraient la précaution de s’opposer à l’éventuelle sortie du territoire de leurs chers bambins.

Le dialogue suivant est difficilement envisageable :
- Chère Maman, cher Papa, j’ai décidé d’aller travailler dans un  boxon à Istanbul (ou faire la guerre à ce chien de Bachar). 
- Excellente idée, cher enfant, mais passe ton bac d’abord.

Nos chers gouvernants ont une attitude curieuse vis-à-vis des mineurs : ils leur interdisent de fumer, de boire ou de monter sur un escabeau avant 18 ans mais leur permettent de se déplacer à l’étranger comme bon leur semble et notamment en Turquie, pays où  tout de même, selon le Ministère des Affaires Étrangères  « Afin d’éviter tout problème d’entrée ou de sortie du territoire, il est fortement conseillé que les mineurs voyageant non-accompagnés des parents et munis d’une carte nationale d’identité soient en possession d’une autorisation de voyager des parents (autorisation rédigée sous seing privé et comportant une légalisation de la signature) ou, en cas de voyage scolaire, d’une attestation délivrée par le chef d’établissement. » Fortement conseillé, mais pas obligatoire… On peut ainsi se rendre dans un pays frontalier de la Syrie, dont on ne sait même pas s’il y est interdit aux mineurs de fumer, de boire ou même de grimper sur un escabeau…

On assiste donc à un mouvement contradictoire de responsabilisation et d’infantilisation de la jeunesse : n’a-t-il pas été envisagé un droit de vote aux élections locales pour les 16-17 ans ?  C’était peut-être dans l’espoir (peu fondé à mon sens) que se trouvant encore dans le giron de l’Éducation Nationale et subissant son endoctrinement ils viendraient grossir les maigres rangs de l’électorat de gauche…

Ces contradictions témoignent me semble-t-il de l’état de confusion mentale où se trouve un pays où le tout répression (au nom de la santé et de la sécurité) côtoie le laxisme et l’irresponsabilité les plus débridés (au nom du « progrès »). La jeunesse risque fort, comme c’est de son âge, de se battre le coquillard (elle le dirait en des termes moins châtiés) des interdictions et de profiter, si l’envie l'en prend, des nouvelles opportunités qu’on  lui offre…

Il sera toujours temps pour les crocodiles de pleurer sur les effets de causes qu’ils ont soutenues…

mardi 25 mars 2014

Brigitte et moi



Hier soir, j’ai regardé La Vérité de M. Clouzot. Film magistral. Mise en scène impeccable, rythme parfait, distribution époustouflante. Le duel opposant Paul Meurisse, mélangeant fausse innocence et cynisme vrai,  à Charles Vanel en vieux matois feignant bonhommie et humanité, est une pure merveille qui au passage dénonce tout le côté théâtral de la justice. Les deux  dernières répliques échangées entre Vanel et son assistante,  alors que suite aux attaques  de l’avocat de la partie civile l’accusée s’est suicidée,  jette un éclairage impitoyable sur la comédie judiciaire : la jeune femme, émue par la fin tragique de leur cliente et la responsabilité qui en revient à la partie adverse murmure à son patron : « Je n’aimerais pas être à sa place » à quoi le vieux ténor du barreau répond : « Nous y serons la semaine prochaine : l’affaire Moreau… » Montrant que les rôles sont interchangeables que le « gentil »  de la pièce peut en devenir le « méchant »,  comme au théâtre…

A côté de la vérité que Clouzot nous révèle il nous montre  que peuvent se créer,  dans l’esprit des juges et des jurés comme du public, des vérités diverses nées du talent de l’accusation ou des parties civiles… La mort de la victime nous prive de savoir laquelle l’aurait emporté. Suprême habileté.

Le milieu « bohème » dans lequel évolue l’accusée, fustigé comme dissolu par l’accusation, paraît, selon nos critères actuels, voire ceux qui eurent cours une grosse décennie plus tard, bien innocent, dégage un parfum suranné comme les divers milieux qu’on nous y montre mais chaque acteur, jusqu’au plus petit rôle,  y tient  sa place avec talent.  Une mention spéciale à Mme Sardou, parfaite en concierge avec ses intonations de poissonnière repentie…

Il y a bien sûr, le jeune Sami Frey, en amoureux transi, possessif, jaloux, musicien ambitieux hésitant entre la passion avec Brigitte et la raison avec sa sœur incarnée par la charmante mais bien pâle Marie-José Nat.

Et puis… Et puis…  Et puis… (envoyez la musique  de Ces gens –là de Brel !) Y’a Brigitte qu’est belle comme un soleil, à damner un saint, à sanctifier un démon, belle comme ça devrait être interdit ou au moins limité… J’avais jusqu’ici pensé qu’elle jouait comme un pied. Et puis là, non… Divine la Brigitte ! Quand elles s’agite nue sous un drap au rythme d’une musique Sud-Américaine, c’est au-delà des mots… On comprend que le Sami ne s’en remette pas. On se demande comment il fait pour rester assis, à prétendre lire…

Parce que Brigitte, c’est une femme comme on n’ose en rêver. Une nana qui s’offrirait à vous comme ça, comme l’échange de votre 2 CV pourrie contre une Jaguar E flambant neuve, si ça vous laisse froid, c’est que vous êtes mûr pour le « mariage pour tous » !  

Le monde serait-il mal fait ?   Je ne l’ai jamais rencontrée. Et puis il y a la différence d’âge. Seize ans jour pour jour. On aurait pu fêter nos anniversaires ensemble (économie !). Mais bon, vu que je préférais les jeunes…  Surtout que rien ne garantit que je lui aurais plu…  La vie a de ces mystères… Sans compter que son amour des bêtes aurait peut-être à la longue fini par m’agacer… Une star, c’est fait pour créer le rêve des foules, pas pour vivre avec.  

Pour La Vérité, pour l’ensemble de son œuvre, pour avoir su quitter la scène encore à son zénith, qu’elle reçoive ici l’expression de mon admiration sincère.