..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 8 février 2014

Un bien amusant spectacle !



Buster Keaton, artiste burlesque américain fut surnommé « l’homme qui ne rit jamais ».  Notre cher ministre de l’intérieur mériterait largement ce sobriquet car s’il lui arrive, sans grand succès d’ailleurs, d’esquisser un sourire son boyau de la rigolade semble gravement atrophié.  Là s’arrête pourtant la ressemblance car  Buster fut une vedette du muet  et M. Valls serait plutôt parlant. Ce qui n’est pas forcément un avantage.

Avant-hier, l’ennui et une absence de programmes attrayants m’ont amené à regarder l’émission « Des Paroles et des actes » qui avait pour invité vedette rien moins que notre vénéré ministre de l’intérieur. Des paroles, il y en eut. Des actes, aucun. On serait tenté de parler de tromperie sur la marchandise mais quel genre d’actes peut-on attendre au cours d’une émission télévisuelle ?  Serait-il souhaitable que l’invité se lançât dans un numéro de claquettes, dans un tango effréné avec une des journalistes politiques présentes ou que, emporté par son zèle antifasciste, il se mît en devoir d’administrer au représentant du FN la bonne dérouillée que ses propos nauséabonds méritent (acte toujours risqué sauf à avoir précédemment testé les capacités pugilistique de l’adversaire)?

Paroles nous eûmes  et à foison.  Car M. Valls est  grand causeur. Au point qu’après ses réponses, on se demande quelles étaient les questions. Pour ce qui est de noyer  de malheureux poissons, il est un maître !  Ainsi, si certains chiffres de délinquance augmentent, c’est qu’on a appris à  les mieux compter. Cela ne remet aucunement en question l’efficacité de sa lutte contre la criminalité.  Souhaitons toutefois que les techniques de comptage ne s’améliorent pas plus rapidement que l’efficience de la police, car en ce cas, plutôt que de créditer le ministre de la qualité de ses chiffrages, de mauvais esprits tendraient à penser que ses méthodes de lutte sont inefficaces.

Nous apprîmes que M. Valls n’a d’autre ambition que de mener à bien ses luttes contre le racisme et accessoirement contre l’insécurité (ou du moins ce qu’il en reste). Pas fou, le Manu ! Il ne va pas aller compromettre ses chances de devenir président en acceptant un poste de premier ministre qui de nos jour discrédite plus qu’il ne valorise. Le racisme, Dieudonné sont ses combats primordiaux à l’heure où vingt mille personnes ont récemment, selon lui, défilé au cri de « Mort aux Juifs ! ».  Serait-il sujet aux cauchemars ou manquerait-il d'honnêteté ?

M. Florian Philippot, vice-président du FN, vint l’interroger sur la question de l’immigration avant de se lancer dans une diatribe contre le bon ministre. Rien que de très naturel. On se traita mutuellement de raciste comme il sied dans tout débat sérieux.

Le clou du spectacle fut l’échange avec M. Alain Finkielktaut, philosophe réactionnaire de son état. Le fin lettré commença par se plaindre de passer après M. Philippot,  laissant entendre que les propos de ce dernier auraient été inadmissibles autant qu’attristants. Mais qui n’a pas ses petites manies ? Cela dit, le bon Alain enfourcha son cheval de bataille à savoir le refus du multiculturalisme. Partageant cette douce lubie, je jugeai son discours à la fois brillant et convaincant. Manuel, devant une telle autorité se montra courtois et donna l’impression d’abonder dans son sens, tout en reprochant avec douceur au penseur de manquer un peu d’audace, de ne pas faire suffisamment confiance à la France…  Pour quelqu’un qui appartient à un gouvernement qui  encourage le multiculturalisme tout en prétendant lutter contre le  communautarisme, je trouvai ça gonflé. A peu près aussi  crédible qu’un sacrilège assurant l’archiprêtre de son respect de la religion tout en pissant dans le bénitier.

Une conséquence du plaidoyer intégrationniste de M. Finkelkraut fut que deux membres éminents du PS (ne le sont-ils pas tous ?) saisirent le CSA sous prétexte qu’il se serait permis d’utiliser l’expression maudite de « Français de souche » ! La folie gagne.

Pour clore le tout, trois journalistes de service vinrent déclarer sa prestation brillante.

Entre un président qui déclenche l’hilarité à coup de blagounettes et de virées à scooter et un émule du vieux Buster  on ne peut pas se plaindre de manquer  d’occasions de rire. Dommage que parallèlement ils nous en offrent tant de désespérer !

vendredi 7 février 2014

Deux pas en avant, un pas en arrière !



Corto mettait hier en doute l’intelligence de nos dirigeants. Et si c’était tout le contraire ? Et si les atermoiements et pseudo-reculades relevaient d’une stratégie ?

 M. Vladimir Ilitch Oulianov qui se fit un pseudo en se faisant appeler Lénine écrivit en 1904 un article intitulé Un pas en avant, deux pas en arrière en réponse à un texte de Mme Rosa Luxemburg (la vraie, pas l’innommable) consacré à un sien opuscule. Je le recommande aux insomniaques : ça marche même les nuits de tempête.  Et si les socialistes appliquaient la stratégie inverse ?

Ça peut paraître une curieuse manière de marcher, vu que la meilleure est de mettre un pied devant l’autre et de recommencer, mais ça fonctionne.

Prenons un exemple : Je souhaite donner le droit de vote aux lapins angoras. J’annonce la prochaine adoption d’une loi en ce sens. L’idée paraît choquante. Immédiatement, se produit une levée de boucliers de la part des anti-lapins. Défilés dans les rues, sondages hostiles, discours rabiques de crypto-fascistes opposés au progrès.  Je feins de prendre cette colère en compte. Le projet est profondément modifié : le droit de vote ne sera accordé qu’à tout lapin (angora ou pas) pouvant justifier d’une maîtrise parfaite du grec ancien ainsi que de l’hébreu et pour lequel la physique quantique n’aura pas de secrets.  L’opposition ricane : projet ridicule, vu qu’un nombre infime de lapins (même angoras) remplit ces critères.  Seuls quelques ronchons, opposants systématiques, s’insurgent pour le principe. Le texte est donc adopté. Dans un deuxième temps, la ministre chargée de la lutte contre les insupportables différences ou un obscur député divers gauche berrichon arrivent qui avec un projet, qui avec une proposition de loi bannissant  toute discrimination basée sur la connaissance des langes anciennes ou les compétences scientifiques. Quoi de plus acceptable ? Vu le niveau moyen d’éducation, il est difficile de réunir une majorité hostile à un tel projet. Seul un nombre très restreint de personnes  sagaces ayant fait le rapprochement entre les deux lois protestent dans le désert : les médias les ignorent. Le second texte est adopté et TOUS les lapins, angoras ou non, obtiennent le droit de vote. Et Bébert est ton oncle !*

Il ne s’agit là que d’une métaphore mais la démarche, si curieuse soit-elle, me semble avoir été utilisée avec bonheur  ces dernières décennies par les tenants du progrès pour faire passer en douce des  mesures qui n’auraient eu aucune chance d’être adoptées autrement, le premier projet n’ayant pour but que de susciter le débat sur une question que l’on ne se posait pas. Une fois le débat engagé, la question  devient acceptable, obtient automatiquement le soutien  des partisans du progrès et suscite l’opposition des conservateurs. Ces derniers étant généralement décrits comme des personnes qui souhaiteraient voir les rivières remonter à leur source, il est aisé de les ridiculiser et leur défaite est quasi-assurée. Ainsi va  la vie en Modernie.
*Expression traduite de l’anglais « and Bob is your uncle » expression d’origine inconnue se traduisant par « et voilà le travail ! »

jeudi 6 février 2014

Record et inquiétudes




Le dernier Baromètre du Figaro Magazine annonce une nouvelle chute de la popularité de notre (pas si) bien aimé président. Je pensais impossible que la cote de M. Hollande continuât de descendre. Ne serait-ce que parce qu’il existe des gens par lesquels un cochon avec une casquette, du moment qu’il se dit socialiste, est soutenu quoi qu’il fasse. C’est vous dire l’enthousiasme que provoque chez eux un libidineux casqué. Eh bien non : même ceux-là semblent tourner casaque. Où allons-nous, je vous le demande ?

Les 78% de défiants constituent un ensemble hétéroclite allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, il serait pour cela illusoire d’y voir un revirement de l’opinion publique. Les mécontents basent leur désaffection sur des causes aussi diverses que contradictoires. Ne bénéficiant pour ainsi dire plus d’aucun soutien à droite,  pour atteindre de nouveaux records, il lui faudra perdre sur sa gauche. Décourager les inconditionnels est un défi de taille ! Le président et son équipe sauront-ils le relever ? Peut-on leur faire confiance, ne serait-ce que pour cela ? Pourquoi pas ?

Un autre enseignement intéressant de ce sondage est la descente de la cote d’avenir de M. Valls. Sept points de moins en un mois. C’est beaucoup, ce n’est pas assez. Les résultats médiocres de sa politique en matière de sécurité y seraient-ils pour quelque chose ?  Qu’il se mette en avant avec une vigueur qui n’a rien à envier aux meilleurs idéologues de gauche sur des questions ne relevant pas  de son domaine aiderait-il ceux qui, à droite, lui trouvaient des qualités à réaliser leur erreur ? On peut le supposer…

Tout cela est bien inquiétant car, qu’on le veuille ou non, l’équipe en place aura, sauf bouleversement  majeur, à diriger la France pendant plus de trois ans encore. Il serait préférable qu’elle le fît avec un minimum de soutien. Surtout que, n’ayant rien  à perdre sur sa droite et pas grand-chose au centre, elle risque, pour se remplumer sur sa gauche, de concentrer ses « efforts » sur les questions sociétales avec les ravages divers et les troubles publics que cela peut impliquer.

Je le regretterai !



L’autre jour, je m’en fus voir mon bon docteur. Dans la salle d’attente j’eus droit à un épisode inédit des Deschiens. En live et gratuit. Un vieux et une vieille qui faisaient succéder des salves de « Y’a plus rien qui va ! C’était pas comme ça dans le temps ! » aux anecdotes du temps où tout  allait et où c’était pas comme maintenant.  Le récit des petites bêtises de leur jeunesse les faisait rire aux éclats. Un « on s’amusait, c’était pas méchant » venait les ponctuer comme il soulignait l’écart entre le bon vieux temps d’alors et le mauvais temps de maintenant. A l’école, au catéchisme, voire à la messe, ils semblaient s’amuser (sans méchanceté) comme petit fou et petite folle. Quant à la politique, pas de doute, il était nul ce président. Au lieu de faire des conneries, il aurait dû tout laisser comme c’était ! Tout un programme…

Mon tour finit par arriver. Le bon docteur me demanda comment ça allait. Je lui fis part des découvertes du gastro-entérologue concernant mon foie. Il n’en fut pas étonné vu qu’il pensait que j’étais moi-même au courant de cette conséquence logique de mon hygiène de vie. Nous conversâmes du rôle du médecin, plus conseiller selon lui que prescripteur-moralisateur.

Cette formalité expédiée, nous pûmes passer aux choses sérieuses : il avait reçu le roman de Michel Desgranges que je lui avais chaudement recommandé mais n’en avait encore entamé la lecture. Il commenta le  curieux mélange d’angoisse et d’humour source du « cynisme » qu’il m’attribue.  Bref, la bien agréable routine qui s’est établie entre nous. Je lui exprimai mon inquiétude vis-à-vis de « notre » avenir. Car ce médecin selon mon cœur a un défaut capital : il a mon âge.

Être né en 1950 n’est pas une tare en soi mais a une inéluctable conséquence : l’an prochain il fêtera ses 65 ans et en profitera sournoisement pour prendre sa retraite. Bien que passionné par son métier et parfaitement à l’aise dans son environnement rural, il voudrait, l’égoïste, profiter un peu de la vie. Il se plaint, ce fainéant, de devenir moins dynamique, de se fatiguer plus vite, que sais-je encore ?

On me dira que je suis mal placé pour le critiquer, que ce calme auquel il aspire j’aurai commencé à en jouir  plus de quatre ans avant lui. Et alors ? Il m’a fallu plus de soixante ans pour rencontrer le médecin de ma vie et Monsieur, sous d’infimes prétextes me planterait là ? N’y aurait-il point de justice ?  N’a-t-il point de cœur ?  La moindre des corrections n’eût-elle pas dû lui faire attendre ma mort ou mon départ du secteur pour oser se retirer ?

Inutile d’argumenter : il n’en fera qu’à sa tête et emportera avec lui les regrets de sa nombreuse clientèle. Qui le remplacera ? Sera-t-il seulement remplacé ? Me faudra-t-il aller consulter à la ville voisine ? Avoir affaire à un jeune qui me parlera comme à un gamin rebelle ?   

Les perspectives sont sombres !

mercredi 5 février 2014

Gros malins !



Le scootériste était bien embêté. Alors qu’il pensait qu’il serait impossible à La Manifestation Pour Tous de mobiliser des foules, alors qu’il avait envoyé le plus hargneux (et accessoirement le plus populaire mais pour combien de temps ?) de ses chiens de gardes prévenir que ça allait barder (scrogneugneu !) s’il se produisait le moindre débordement, voilà que même minimisés, les chiffres étaient là : mobilisation il y avait bien eu contre sa loi sur (ou pour ?ou contre ?) la famille.

Mince, zut et flute, s’écria-t-il écumant de rage ! Seule son excellente éducation l’empêcha de justesse d’ajouter « et crotte de bique ! ».  Que faire ? Il convoqua le cerbère de l’intérieur, au nom du sacro-saint principe socialiste selon lequel qui a foiré réussira. Le bon ministre, toutes  mâchoires dehors proclama que ces gens avaient tort de manifester contre des projets qui n’existaient pas. On s’opposerait  même à toute adjonction d’amendements qui viendraient donner ne serait-ce qu’un début de soupçon de commencement de justification à l’opposition des paranoïaques que leur folie fasciste poussait à défiler.

Et puis, non, tiens, si ce n’était pas assez on irait plus loin : la loi sur (ou pour ?ou contre ?) la famille, on n'en causerait  plus. Du moins, pas cette année. Remise aux calendes grecques, qu’elle serait ! Enfin, p’têt’pas si loin, mais après les élections prochaines, en tout cas. Du coup, l’ivrogne communiste se mit à braire, les pastèques se dirent trahies, le sénateur Michel (craignant de voir son titre de roi contesté à sa gauche) s’insurgea, d’autres parlementaires socialos parlèrent d’une proposition de loi allant dans le sens du progrès et à contresens du gouvernement…

Prendraient-ils tous  leurs opposants pour des cons ?  Penseraient-ils vraiment les apaiser à coup de reports ? Croiraient-ils qu’une dissimulation passagère de ses objectifs vaut renoncement ?

Je l’ai déjà dit, je ne suis pas de ceux qui manifestent. Mais si j’en étais, je n’en manifesterais que plus ardemment. Pas pour m’opposer à une loi sur le point d’être votée mais pour montrer  clairement que ce que j’ai refusé, je continue et continuerai de le refuser, que je ne me laisse pas abuser par les atermoiements d’une clique, que ce n’est pas une question de date et que nous sommes nombreux à penser comme moi. Car il ne s’agit pas seulement de s’opposer à des délires modernistes  mais de se battre POUR le maintien  (assorti, bien entendu,  d’une nécessaire évolution) d’un mélange subtil et inextricable  d’inné et d’acquis qui permet à une société de fonctionner de manière plus ou moins harmonieuse.