..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 14 août 2013

Indépendance florale

A quoi peut aspirer l'homme sinon à son indépendance florale ? depuis quelque temps, nous l'avons obtenue et nos tables s'ornent de jolis bouquets comme celui-ci cueilli du matin  :

Je sais que je vais faire des envieux...

Oh, et puis tiens, j'en ajoute une autre, prise sous un autre angle, pour ceux qui ne seraient pas encore verts de jalousie.


mardi 13 août 2013

Rêve à la con



Depuis quelques jours une idée complètement idiote me trotte dans la tête : m’acheter une belle voiture ancienne. J’ai commencé par hésiter entre Jaguar et Cadillac. Cette dernière possibilité a été rejetée bien vite. Autant hésiter entre 2 CV et Rolls. Jaguar donc. Des années 90. Car avant, comme me l’a expliqué un ami anglais, ingénieur dans l’automobile, les mécaniques étaient si fragiles qu’il fallait prévoir un budget pharaonique pour  s’offrir un tel joujou. Un copain commerçant, il y aura bientôt 30 ans, en possédant une,  m’avoua consacrer 1500 euros par mois à son entretien. Ensuite, à partir des années 2000, les Jaguar se sont mises à ressembler à des Rover.

Donc, la voiture de mes rêves devrait avoir vu le jour entre 1990 et 2000, être dans un état mécanique, pneumatique et de carrosserie impeccable. Vu que de tels véhicules se vendent comme des cercueils à deux places, pour le prix d’une vieille Clio diesel, ça se trouve. J’en ai vu des dizaines sur Le bon coin à distance et prix raisonnables.

Le problème, c’est que je suis totalement incapable de m’intéresser à une voiture, à la bichonner ou ne serait-ce qu’à la laver ou en passer l’intérieur à l’aspirateur. C’est d’autant plus regrettable que grâce à mes voisins cultivateurs (grands  amateurs de tôles devant l’Éternel), la route qui mène au village voisin est perpétuellement souillée de bouses et de boue au point qu’un seul passage devant leur ferme, les jours de pluie, fait ressembler toute voiture à celle d’un amateur d’auto-cross. 

J’ai eu, du temps de ma prospérité, de belles voitures auxquelles je n’apportais aucun soin. Ce souvenir me fait donc ressentir cette soudaine envie encore plus absurde. De plus, à l’époque, je circulais beaucoup  tandis qu’aujourd’hui  je suis de plus en plus réticent à quitter mes collines. Ajoutons pour finir que je n’ai aucune envie d’impressionner mes rares voisins et que par conséquent je continuerais d’utiliser mon vieux break Ford pour circuler dans le coin.

En fait, ce qui est en jeu c’est de savoir si se payer une petite folie présente le moindre intérêt. Plus j’avance en âge, moins les fantaisies m’attirent. J’investis uniquement dans ma maison, investissement guère plus raisonnable qu’investir au casino du coin vu le rythme auquel les prix de l’immobilier dégringolent.Quant aux "placements" financiers, ce n'est pas brillant non plus.

Si jamais je donne suite à cette tocade, je sais d’avance que très vite je m’en lasserai. La question est donc de savoir si se faire plaisir en réalisant un vieux rêve vaut ou non le coup.  A contrario, quel intérêt y a-t-il à se refuser d’infimes plaisirs ? Après tout, une fois satisfaits nos besoins fondamentaux que fait-on sinon céder à de fugaces  désirs ? Notre société est-elle basée sur autre chose ?

lundi 12 août 2013

Parlons Histoire…



Ça commençait par les gaulois, qui ne craignaient qu’une chose : que le ciel leur tombe sur la tête. Ils auraient mieux fait de se méfier des romains qui leur tombèrent sur le râble malgré l’héroïque résistance de Vercingétorix face à César . Venaient ensuite les barbares, leurs invasions et le bon Clovis qui ne rigolait pas avec l’appropriation  arbitraire des vases. L’empereur Charlemagne récompensait le pauvre besogneux et fustigeait le mauvais riche dans son école palatine d’Aix. Plus tard, les Vikings venaient mettre le souk un peu partout jusqu’à ce qu’on les transforme en  pacifiques Normands. On aurait dû commencer par là. Godefroy de Bouillon prenait Jérusalem avant que Saint-Louis ne rende la justice sous son chêne. La guerre de Cent-Ans n’en finissait pas mais donnait au rusé du Guesclin et la vertueuse Jeanne d’Arc l’occasion de se distinguer. LOUIS XI, roi pas gentil,  enfermait le pauvre cardinal La Balue dans une « fillette » et non content de ça, venait le narguer dans les geôles de son château de Plessis-lès-Tours. En plus il était superstitieux !  Heureux contraste, le suivait le bon François 1er, fait chevalier par Bayard, vainqueur à Marignan (1515), grand bâtisseur et prince magnifique. Son fils, inventeur d’un style de buffet qui connût son heure de gloire se faisait bêtement enfoncer une lance dans l’œil lors d’une joute et en mourait malgré les efforts d’Ambroise Paré (Père-de-la-médecine-moderne®). Sa veuve, bien  méchante reine, prénommée Catherine, ordonnait qu’on massacrât les protestants le jour du bon Saint-Barthélemy. Les guerres de religion mettaient le pays à feu et à sang avant que n’arrive le bon roi Henri, qui, bien qu’aimant ses enfants et ayant ordonné que l’on mît la poule au pot chaque dimanche finit assassiné par l’odieux Ravaillac. Ce personnage pour le moins douteux fut dument roué vif avant d’être écartelé à quatre chevaux. Bien fait pour lui !  De Louis XIII, on retenait surtout son bon ministre, cardinal de Richelieu,  qui interdisait les duels quand il n’assiégeait pas La Rochelle.  Avec  le fils de ce roi falot, la France atteint des sommets : le Roi-Soleil fait bâtir Versailles, encourage les arts, va de victoire en victoire, passe le Rhin. La classe, quoi. Rien de bien notable  jusqu’à la Grande Révolution, sa prise de la Bastille, son Valmy, sa batterie de guillotines, son brave petit soldat Bara qui mourut plutôt que de crier « Vive le Roi » et l’eczémateux Marat mort d’une overdose de poignard dans sa baignoire.   Un certain Napoléon Bonaparte conduisait le pays vers des cimes sans qu’on insistât sur l’abîme qui suivit. Retour des Bourbons, révolution,  Louis-Philippe, Roi-Bourgeois qui se promenait dans Paris  avec son parapluie comme vous et moi (surtout vous). Re-révolution, Deuxième République, youpi ! Second empire (un peu moins youpi). Désastre de Sedan, établissement de la troisième république et pour de bon cette fois. Une Grande Guerre engendrait le Poilu sous la houlette de Clémenceau Père -la-victoire™. 11 novembre, grande liesse et… Je crois que ça s’arrêtait là. Nous étions à à peine plus de quarante ans de ce jour de liesse. Parlerait-on aujourd’hui, si on enseignait encore l’Histoire de France, du président Pompidou ?

Voilà ce qu’était l’histoire au niveau de l’école primaire dans les années cinquante : une suite de personnages marquants, de dates à retenir, sans qu’existât entre eux le moindre enchaînement  logique. Il serait facile de démontrer  qu’un tel enseignement n’a que peu d’intérêt  et ne prépare que moyennement à une compréhension quelconque du « destin » de la France. Certes. N’empêche que, couplés avec  la frise qui faisait le tour du plafond de la classe, ces personnages archétypaux avaient au moins l’avantage d’établir dans les jeunes cerveaux une certaine chronologie. Un enfant de onze ans maximum n’ayant,  à l’époque du moins, pas les capacités de comprendre les grands courants qui parcourent l’Histoire, cet enseignement avait au moins le mérite d’éviter que l’on puisse penser que Charlemagne avait succédé à Napoléon. Chose qui aujourd’hui n’est pas assurée.  Pas plus tard que ce matin, j’entendais sur la RSC™ un journaliste des Inrocks parler des quatre siècles  d’esclavage des Noirs États-Uniens, faisant ainsi débuter leurs malheurs  avant la découverte de l’Amérique…

samedi 10 août 2013

La sixième semaine



Me qualifier de blogueur de gouvernement serait peut-être un rien abusif. Dire que je voue à M. Hollande une haine farouche le serait également. Je trouve le personnage si  falot qu’il ne saurait provoquer aucun sentiment fort. Tout au plus un léger agacement du genre de celui que provoquent les mouches  quand elles sont en nombre et tiennent à se poser sur vous. Rien de plus. Pour filer la métaphore, il n’empêche que ces diptères peuvent devenir obsédants et qu’on est bien content de ne les voir qu’aux temps chauds.

A la différence de la mouche, M. Hollande, lui, est là tout au long de l’année. Et on ne manque pas une occasion de nous le rappeler. Va-t-il inaugurer une piste de skate board ? On nous le montre casqué sur sa planche et on l’entend avec ravissement prononcer  une de ses hilarantes blagounettes. Se rend-il à l’entreprise Chombier (peinture et décoration) afin de signer le premier contrat peinturage-et-jeunesse ?  Le voici tout de blanc vêtu, pinceau à la main et blagounette aux lèvres.  De Dunkerque à Perpignan, De Brest à Strasbourg, De Toulouse à Metz, De Nice au Havre, pas un jour ne passe sans qu’on nous le montre inaugurant, échangeant avec Pierre, Paul, Jacques et Mamadou, discourant doctement et bien entendu blagounettant.  On a beau être d’un calme olympien, ça use. A la longue les  nerfs s’en ressentent.

Curieusement, il ne semble pas souffrir de cette surexposition médiatique. Il pense même qu’on ne le voit pas assez. Et du coup il raccourcit ses vacances ! Plus que huit jours ! Mettra-t-il cette semaine à profit pour disparaître de nos écrans ?  On ne peut que souhaiter une telle disparition. Huit jours sans blagounettes !  Vous vous rendez compte ?  Le président Mitterrand avait offert une cinquième semaine de vacances aux Français. Mesure coûteuse. Le président Hollande, peut leur en offrir une sixième sans que ça coûte un rond : une semaine sans lui ça nous ferait des vacances  et donnerait du sens à sa formule « Le changement c’est maintenant » !

vendredi 9 août 2013

Discrimination !



Le défenseur des droits, M. Baudis aurait la firme Abercrombie & Fitch dans son collimateur comme l’expliquait le mois dernier ce torchon de l’excellent quotidien Libération.  Cette marque de vêtements qui vise une clientèle de jeunes gens beaux et cools embaucherait des vendeurs  élégants, dotés d’une plastique irréprochable et d’un visage avenant.  Et non, comme le font tous les autres marchands de fringues, sur leurs qualités morales, leurs connaissances en philologie, leur formation commerciales, leurs savoir-faire, ou tout autre critère. Et c’est INADMISSIBLE ! Pire : c’est DIS-CRI-MI-NANT !

On pourrait arguer qu’embaucher un vendeur en fonction de la qualité de son âme, de ses connaissances en tectonique des plaques, de son habileté de négociateur, de son amabilité ou de tout autre critère est également discriminatoire.  Doit-on en déduire que, comme c’est le cas pour les extrémistes violents, certains critères de discrimination sont bons et d’autres mauvais ?

Messieurs Abercrombie & Fitch (ou du moins leurs représentants sur Terre) défendent leur indéfendable position par la nécessité d’avoir des employés répondant aux critères physiques de leur cible commerciale.  Soit. On peut concevoir que les jeunes gens cool et beaux pourraient se voir découragés d’acheter d’élégants vêtements si  ces derniers leur étaient proposés par d’adipeux vieillards particulièrement laids, aux cheveux gras quand ils ne sont pas chauves ? Mais cette logique a ses limites : la layette devrait-elle être vendue par des bébés ? Les robes de grossesse par des femmes enceintes ? Le poisson par des maquereaux  ou des thons ? La charcuterie par des cochons ?

S’il est aisé de dénoncer ce genre de discrimination, la combattre est plus difficile. Je suis prêt à parier qu’à qualification, expérience et prétentions égales un (ou une) candidat ( e ) dont le physique plaira davantage au recruteur (en fonction de ses critères personnels) aura toujours la préférence.  C’est triste mais c’est comme ça ! Et s’il n’y avait que chez Abercrombie & Fitch ou chez tout autre employeur potentiel !

Ce genre de discrimination se retrouve dans la vie de tous les jours.  Et même, aussi surprenant que ça puisse paraître, dans la vie amoureuse. Un physique jugé avenant est souvent préféré par les partenaires éventuels à d’autres qualités plus profondes. Allez savoir pourquoi…

Le constat établi, comment y remédier ? Imposer un quota de mochetés ? Délicat : tel (le) est moche pour l’un(e) qui attire irrésistiblement l’autre. Qui postulerait aux emplois réservés aux moches ? En admettant qu’existent des critères objectifs de beauté comme de laideur,  quid de  ceux, si nombreux, qui ne sont pas plus beaux que carrément laids ? L’obtention de chaque emploi, chaque relation amoureuse devrait-elle être  soumise à la réussite d’un concours (sans oral)?

Si vous avez des idées…

En tout cas, cette « affaire » a au moins un côté rassurant : notre Défenseur des droits n’est pas trop débordé pour avoir du temps à lui consacrer.

jeudi 8 août 2013

Heureux qui comme Ulysse…



Il  était bien mélancolique, ce vieux Joachim lorsqu’éloigné pour gagner sa croûte auprès de son cardinal de tonton en la lointaine Rome, il pleurait en alexandrins l’absence de son petit Liré avec son ardoise fine, son Loir Gaulois, sa douceur angevine ! Il est vrai que le voyage qui n’en finit pas peut être source d’ennui. En revanche, la courte escapade peut être grande joie.

C’est ce que j’ai pu ressentir  ces deux derniers jours en me rendant, à l’invitation d’un blogueur  féru de littérature épique médiévale, en la lointaine et mystérieuse ville d’Évreux. Ce n’est jamais sans appréhension que l’on part vers l’inconnu. Quitter la Basse-Normandie pour la Haute ne va pas sans angoisse. Quelle langue y parle-t-on ? Des équipements spéciaux n’y sont-ils pas nécessaires afin de lutter contre l’ivresse des cimes ? Le moteur de mon cher break ne risquerait-il pas la surchauffe dans l’ascension des pentes qui y mènent ?

Arrivé à Évreux je pus réaliser la vanité de ces alarmes. Tout s’était très bien passé. Je trouvai sans trop de mal la demeure de mon hôte.  S’ensuivirent des heures d’agréables conversations tour à tour doctes ou frivoles et un bon repas. Le lendemain, après une matinée pluvieuse digne d’un printemps landais, nous allâmes, midi passé, visiter la cathédrale Notre-Dame. Les splendides vitraux du XVe siècle de la chapelle absidiale étant malheureusement en travaux, nous ne pûmes les  admirer qu’en partie. Toutefois le mobilier, des fragments de vitraux du XIIIe siècle, enchâssés dans les fenêtres latérales et bien des éléments architecturaux de ce monument gothique tardif furent l’objet de nos échanges et la source de notre ravissement.

Une visite du musée suivit. Situé dans l’ancien palais épiscopal, l’établissement recèle des collections variées couvrant un large spectre de l’histoire européenne. D’origine locale ou venus de loin, ces objets nous firent voyager du paléolithique au dix-huitième siècle. Mobilier, montres coquines, portraits et objets du quotidien tant par leur variété que leur abondance rendirent l’excursion agréable.

Nous terminâmes notre périple ébroïcien par la visite de l’ancienne abbatiale Saint-Taurin dont l’architecture  d’époques variées  abrite en une chapelle les reliques du bon Saint éponyme. La châsse qui les contient est une merveille. Faite de bois et d’argent  recouverts de feuille d’or, sa taille imposante et la finesse des sculptures qui l’ornent  font qu’à elle seule cette œuvre du XIIIe siècle eût justifié mon voyage.

Après un agréable dîner et une nuit reposante, plein de gratitude je quittai mon hôte, ravi de l’excursion avec pour seul regret la défection d’un blogueur et de son épouse qu’un problème de santé contraignit à renoncer à nos agapes. Que le brave homme qui s’autoproclame être à la littérature ce que l’entreprise Chombier  (peinture et décoration) est  à Léonard de Vinci sache qu’il fut l’objet de nos pensées et de nos souhaits de prompt rétablissement. J’emportai avec moi le roman d’un autre blogueur que je soupçonne fort d’être habité par une vive passion pour notre XVIIIe siècle et dont la lecture du premier chapitre s’avéra prometteuse de moments réjouissants.

De retour dans mes collines, j’espère que mon hôte ne se sent pas, pris qu’il fut dans le flot quasi-permanent de mes bavardages, dans  l’état d’épuisement que connaît le rescapé quand il atteint la sûreté de la rive, ayant de peu évité la noyade.