..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 10 août 2013

La sixième semaine



Me qualifier de blogueur de gouvernement serait peut-être un rien abusif. Dire que je voue à M. Hollande une haine farouche le serait également. Je trouve le personnage si  falot qu’il ne saurait provoquer aucun sentiment fort. Tout au plus un léger agacement du genre de celui que provoquent les mouches  quand elles sont en nombre et tiennent à se poser sur vous. Rien de plus. Pour filer la métaphore, il n’empêche que ces diptères peuvent devenir obsédants et qu’on est bien content de ne les voir qu’aux temps chauds.

A la différence de la mouche, M. Hollande, lui, est là tout au long de l’année. Et on ne manque pas une occasion de nous le rappeler. Va-t-il inaugurer une piste de skate board ? On nous le montre casqué sur sa planche et on l’entend avec ravissement prononcer  une de ses hilarantes blagounettes. Se rend-il à l’entreprise Chombier (peinture et décoration) afin de signer le premier contrat peinturage-et-jeunesse ?  Le voici tout de blanc vêtu, pinceau à la main et blagounette aux lèvres.  De Dunkerque à Perpignan, De Brest à Strasbourg, De Toulouse à Metz, De Nice au Havre, pas un jour ne passe sans qu’on nous le montre inaugurant, échangeant avec Pierre, Paul, Jacques et Mamadou, discourant doctement et bien entendu blagounettant.  On a beau être d’un calme olympien, ça use. A la longue les  nerfs s’en ressentent.

Curieusement, il ne semble pas souffrir de cette surexposition médiatique. Il pense même qu’on ne le voit pas assez. Et du coup il raccourcit ses vacances ! Plus que huit jours ! Mettra-t-il cette semaine à profit pour disparaître de nos écrans ?  On ne peut que souhaiter une telle disparition. Huit jours sans blagounettes !  Vous vous rendez compte ?  Le président Mitterrand avait offert une cinquième semaine de vacances aux Français. Mesure coûteuse. Le président Hollande, peut leur en offrir une sixième sans que ça coûte un rond : une semaine sans lui ça nous ferait des vacances  et donnerait du sens à sa formule « Le changement c’est maintenant » !

vendredi 9 août 2013

Discrimination !



Le défenseur des droits, M. Baudis aurait la firme Abercrombie & Fitch dans son collimateur comme l’expliquait le mois dernier ce torchon de l’excellent quotidien Libération.  Cette marque de vêtements qui vise une clientèle de jeunes gens beaux et cools embaucherait des vendeurs  élégants, dotés d’une plastique irréprochable et d’un visage avenant.  Et non, comme le font tous les autres marchands de fringues, sur leurs qualités morales, leurs connaissances en philologie, leur formation commerciales, leurs savoir-faire, ou tout autre critère. Et c’est INADMISSIBLE ! Pire : c’est DIS-CRI-MI-NANT !

On pourrait arguer qu’embaucher un vendeur en fonction de la qualité de son âme, de ses connaissances en tectonique des plaques, de son habileté de négociateur, de son amabilité ou de tout autre critère est également discriminatoire.  Doit-on en déduire que, comme c’est le cas pour les extrémistes violents, certains critères de discrimination sont bons et d’autres mauvais ?

Messieurs Abercrombie & Fitch (ou du moins leurs représentants sur Terre) défendent leur indéfendable position par la nécessité d’avoir des employés répondant aux critères physiques de leur cible commerciale.  Soit. On peut concevoir que les jeunes gens cool et beaux pourraient se voir découragés d’acheter d’élégants vêtements si  ces derniers leur étaient proposés par d’adipeux vieillards particulièrement laids, aux cheveux gras quand ils ne sont pas chauves ? Mais cette logique a ses limites : la layette devrait-elle être vendue par des bébés ? Les robes de grossesse par des femmes enceintes ? Le poisson par des maquereaux  ou des thons ? La charcuterie par des cochons ?

S’il est aisé de dénoncer ce genre de discrimination, la combattre est plus difficile. Je suis prêt à parier qu’à qualification, expérience et prétentions égales un (ou une) candidat ( e ) dont le physique plaira davantage au recruteur (en fonction de ses critères personnels) aura toujours la préférence.  C’est triste mais c’est comme ça ! Et s’il n’y avait que chez Abercrombie & Fitch ou chez tout autre employeur potentiel !

Ce genre de discrimination se retrouve dans la vie de tous les jours.  Et même, aussi surprenant que ça puisse paraître, dans la vie amoureuse. Un physique jugé avenant est souvent préféré par les partenaires éventuels à d’autres qualités plus profondes. Allez savoir pourquoi…

Le constat établi, comment y remédier ? Imposer un quota de mochetés ? Délicat : tel (le) est moche pour l’un(e) qui attire irrésistiblement l’autre. Qui postulerait aux emplois réservés aux moches ? En admettant qu’existent des critères objectifs de beauté comme de laideur,  quid de  ceux, si nombreux, qui ne sont pas plus beaux que carrément laids ? L’obtention de chaque emploi, chaque relation amoureuse devrait-elle être  soumise à la réussite d’un concours (sans oral)?

Si vous avez des idées…

En tout cas, cette « affaire » a au moins un côté rassurant : notre Défenseur des droits n’est pas trop débordé pour avoir du temps à lui consacrer.

jeudi 8 août 2013

Heureux qui comme Ulysse…



Il  était bien mélancolique, ce vieux Joachim lorsqu’éloigné pour gagner sa croûte auprès de son cardinal de tonton en la lointaine Rome, il pleurait en alexandrins l’absence de son petit Liré avec son ardoise fine, son Loir Gaulois, sa douceur angevine ! Il est vrai que le voyage qui n’en finit pas peut être source d’ennui. En revanche, la courte escapade peut être grande joie.

C’est ce que j’ai pu ressentir  ces deux derniers jours en me rendant, à l’invitation d’un blogueur  féru de littérature épique médiévale, en la lointaine et mystérieuse ville d’Évreux. Ce n’est jamais sans appréhension que l’on part vers l’inconnu. Quitter la Basse-Normandie pour la Haute ne va pas sans angoisse. Quelle langue y parle-t-on ? Des équipements spéciaux n’y sont-ils pas nécessaires afin de lutter contre l’ivresse des cimes ? Le moteur de mon cher break ne risquerait-il pas la surchauffe dans l’ascension des pentes qui y mènent ?

Arrivé à Évreux je pus réaliser la vanité de ces alarmes. Tout s’était très bien passé. Je trouvai sans trop de mal la demeure de mon hôte.  S’ensuivirent des heures d’agréables conversations tour à tour doctes ou frivoles et un bon repas. Le lendemain, après une matinée pluvieuse digne d’un printemps landais, nous allâmes, midi passé, visiter la cathédrale Notre-Dame. Les splendides vitraux du XVe siècle de la chapelle absidiale étant malheureusement en travaux, nous ne pûmes les  admirer qu’en partie. Toutefois le mobilier, des fragments de vitraux du XIIIe siècle, enchâssés dans les fenêtres latérales et bien des éléments architecturaux de ce monument gothique tardif furent l’objet de nos échanges et la source de notre ravissement.

Une visite du musée suivit. Situé dans l’ancien palais épiscopal, l’établissement recèle des collections variées couvrant un large spectre de l’histoire européenne. D’origine locale ou venus de loin, ces objets nous firent voyager du paléolithique au dix-huitième siècle. Mobilier, montres coquines, portraits et objets du quotidien tant par leur variété que leur abondance rendirent l’excursion agréable.

Nous terminâmes notre périple ébroïcien par la visite de l’ancienne abbatiale Saint-Taurin dont l’architecture  d’époques variées  abrite en une chapelle les reliques du bon Saint éponyme. La châsse qui les contient est une merveille. Faite de bois et d’argent  recouverts de feuille d’or, sa taille imposante et la finesse des sculptures qui l’ornent  font qu’à elle seule cette œuvre du XIIIe siècle eût justifié mon voyage.

Après un agréable dîner et une nuit reposante, plein de gratitude je quittai mon hôte, ravi de l’excursion avec pour seul regret la défection d’un blogueur et de son épouse qu’un problème de santé contraignit à renoncer à nos agapes. Que le brave homme qui s’autoproclame être à la littérature ce que l’entreprise Chombier  (peinture et décoration) est  à Léonard de Vinci sache qu’il fut l’objet de nos pensées et de nos souhaits de prompt rétablissement. J’emportai avec moi le roman d’un autre blogueur que je soupçonne fort d’être habité par une vive passion pour notre XVIIIe siècle et dont la lecture du premier chapitre s’avéra prometteuse de moments réjouissants.

De retour dans mes collines, j’espère que mon hôte ne se sent pas, pris qu’il fut dans le flot quasi-permanent de mes bavardages, dans  l’état d’épuisement que connaît le rescapé quand il atteint la sûreté de la rive, ayant de peu évité la noyade.  

mardi 6 août 2013

Le don de la tôle



J’ai développé une haine certaine contre la tôle ondulée, ce matériau qui présente les seuls avantages d’être d’un coût modique et d’une mise en œuvre aisée. Pour ces raisons, les paysans du coin s’en servent  pour construire nombre d’annexes qui ne tardent pas à rouiller et ainsi défigurent le paysage. Certains en couvrent même leur maison, donnant ainsi à des demeures en granite un petit plus qui rappelle la favela.

J’ai donc, il y a peu remplacé la tôle de mon appentis par du lambris d’extérieur, propre et net s’il n’est traditionnel. Seulement, je me retrouvais avec  un certain nombre de plaques de tôle plus ou moins rouillées dont le transport à la déchetterie risquait de prendre beaucoup de temps et d’énergie. C’est alors que j’eus l’idée d’en faire don. Je n’étais pas certain que cela intéresserait quiconque mais on pouvait essayer.

Il est à quelques pas de chez moi une ferme. Ses exploitants sont rudes gens, lui bien avancé dans la soixantaine, elle le suivant à semble-t-il quelque distance. L’homme est taciturne. La femme,  je l’ai surnommée la Cow-girl. Car c’est elle qui, en général, mène et ramène leurs vaches aux prés où à la ferme. Cela ne va pas sans moult jurons et coups de bâtons. Le répertoire de la Cow-girl est imagé et riche pour ce qui est des termes peu flatteurs dont elle gratifie ses bovidés. Pour la conversation, c’est plus limité.

Or donc, profitant d’un passage sur la route de ce gentil couple accompagné de leurs grands enfants, je m’adressai à la Cow-girl et lui demandai si des tôles l’intéresseraient. Se tournant vers son digne époux elle lui demanda  « Ça t’intéresse-t’y des tôles ? »  La réaction fut immédiate, positive, enthousiaste. Autant demander à un malade s’il voulait la santé.  Je lui proposai de voir lesdits objets (comme s’il n’avait, ces dernières décennies, eu aucune occasion de les admirer et, ces derniers jours, de voir qu’on les avait remplacées).  Il m’accompagna donc  après s’être assuré qu’il s’agissait d’un don et non d’une vente. L’ayant rassuré je lui spécifiai qu’il fallait tout prendre, le bon comme le mauvais. Pas de problème : il emporterait l’ensemble.   Quand cela serait-il possible ? Mais quand vous voulez. Maintenant ? Maintenant si vous voulez. Bon, j’vas chercher l’tracteur !  Il semblait habité de cette impatience qu’aurait tout brave homme à qui un canon viendrait de proposer de ses faveurs (gratuitement, s’entend) : profitons-en avant qu’on ne se ravise.

Quelques minutes plus tard, le tracteur franchissait mon portail, je lui donnai un coup de main pour charger les plaques dans sa benne et m’ayant remercié, il repartit.

J’avais fait un heureux en me dispensant d’une corvée. Oh, bien sûr, j’aurais aimé qu’avant de partir il serrât ma main entres ses mains calleuses, mît un genou à terre, l’arrosât de pleurs en m’appelant, d’une voix brisée par les sanglots, « Mon bienfaiteur !  Mon bienfaiteur ! ». Mais ne rêvons pas : le paysan Bas-Normand n’est pas expansif.

lundi 5 août 2013

Bizarre, non ?





Voici ce que j’ai trouvé sur Statcounter à la rubrique « Parcours des visiteurs » :


Aurais-je un fan travaillant à Fort Huachuca, dans l’Arizona ?  121 visites venant d’un endroit qui s’occupe de renseignement, c’est bizarre, non ?