..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 3 octobre 2012

Confession publique





L’autre soir, tandis que nous devisions de tout et de rien avec Didier Goux, son épouse et ma compagne, la conversation vint à rouler sur la Sicile, son royaume normand, l’histoire des de Hauteville partis comme autant de gerfauts hors de leur charnier natal et manchois et leur héritier par ligne matrilinéaire l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen.

Ainsi va la conversation entre gens de peu. Un sujet mène à l’autre, un verre en entraîne un second et on se laisse entraîner.  J’en vins à parler de la cathédrale de Monreale, de ses incomparables mosaïques et des tombeaux qu’elle abritait. Las ! Je me fourvoyai ! L’âge ? Les libations ? Alzheimer ?

Toujours est-il que j’affirmai sans trembler que le bon empereur romain d’occident Frédéric II de Hohenstaufen était enterré dans cette merveille ! Le lendemain, nos hôtes partis (oubliant la gamelle et la couverture du chien mais est-ce vraiment pertinent ?), saisi d’un doute, j’allai vérifier le fondement de ma téméraire assertion dans un livre que je possède sur Monreale. Je pus y admirer les tombeaux de Guillaume Premier (dit le Mauvais)  et de son fils Guillaume II (dit le  Bon, ainsi vont les alternances). Mais de Frédéric II, pas le moindre osselet.

Me documentant, j’appris que ce n’était pas à Monreale que se trouvait la dépouille de celui que le pape Grégoire IX excommunia mais dans la cathédrale de Palerme, autre monument de style arabo-normand que je visitai lors d’un même voyage.

Vivrai-je assez longtemps pour expier une telle bévue ?

Quoi qu’il en soit, si d’aventure vous visitez la Sicile, n’omettez pas de visiter ces deux cathédrales (ainsi que celle de Cefalu). De pures merveilles.

mardi 2 octobre 2012

S’instruire grâce au poireau



Cultiver des poireaux anoblit l’homme. Ce n’est pas pour cela que je m’adonne à cette activité, vu que la noblesse m’est naturelle. Je les cultive en vue de roboratifs pot-au-feu. Seulement, bien que nous soyons à peine en automne, pour des raisons qui leurs sont propres et qu’il m’est difficile d’identifier  de manière certaine, les miens se sont mis à monter en graine. Plutôt que d’accabler le ciel de plaintes amères, j’ai pris la décision qu’aurait prise tout homme d’action : les arracher et les mettre au congélateur où le climat leur ferait renoncer à toute montée en graine, en danseuse ou en ballon.

Seulement, une centaine de poireaux demande du travail : raccourcir les feuilles, couper les racines, éliminer les feuilles trop sèches ou tachées et enfin les inciser  et les laver afin d’éliminer la terre qui se glisse entre les feuilles, car le poireau est un goret. Cette dernière tâche est longue et ardue. Aussi afin de lutter contre l’ennui  ai-je allumé le téléviseur qui diffusait à cette heure-là l’émission du bon M. Calvi sur la cinq.

Le thème en était l’auto-défense, suite à l’affaire de l’expulsion de Rroms des quartiers nord de Marseille par la « population ». Participaient une magistrate vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, un syndicaliste policier, un gars que je n’ai pu identifier car quand on l’a présenté j’étais concentré sur les poireaux et un journaliste marseillais. La magistrate tint le discours qu’on est en droit d’attendre d’une telle personne, le syndicaliste en fit autant, le non-identifié jouait, de manière très timide celui du méchant qui laisse entendre que peut-être, parfois, quand les circonstances…

Rien d’étonnant donc.  C’est le journaliste qui m’a instruit. On se posait la question de savoir s’il n’aurait pas été possible qu’il y ait eut, derrière cette lamentable affaire, quelque chose comme l’amorce d’une trace, minime certes mais quand même, de RACISME.  La réponse du journalisme fut claire : Non ! Homme rationnel, il étaya sa conclusion d’un argument auquel je n’aurais pas pensé : cette action n’était pas raciste « puisqu’il n’y avait pas d’européens » parmi les agresseurs des pauvres Rroms !

Me voici rassuré : seuls les européens sont capables d’agir en fonction de critères raciaux. A croire que dans Sa grande bonté Dieu a épargné cette honte à tous les habitants de la terre sauf aux blancs européens, vu que ceux qui s’installent en Europe sans en être originaires en demeurent exempts.

Cette évidence ne m’était jusque là pas apparue. Comme quoi on en apprend tous les jours. A moins, évidemment que le journaliste en question n’ait sorti une énorme connerie. C’est peu probable, vu qu’aucun des éminents intervenants n’a semblé heurté par sa déclaration.

lundi 1 octobre 2012

La mode du sans



Sans nécessairement remonter à la plus haute antiquité, la mode du sans n’est pas récente. Pour n’en donner que quelques exemples parmi les plus illustres de notre histoire, il faut se souvenir que Bayard fut un chevalier sans peur et sans reproche, que nos bons révolutionnaires se proclamaient sans culottes  et que, plus près de nous et suivant leur exemple, Rica Zaraï envisageait d’aller danser le soir sans chemise, sans pantalon.

Toutefois ce n’est que récemment que l’on voit toutes sortes de produits se déclarer sans quelque chose. A côté de la baguette sans sel, du vin sans alcool, des escrocs sans scrupules , des sans domicile fixe (ni mobile) et des amourettes sans lendemain sont venus s’ajouter  des cohortes de produits fiers de se proclamer sans parabène, sans OGM, sans lactose, sans aspartame, sans gluten ou sans tout un tas de trucs.

Signaler l’absence de certains éléments dans un produit peut se justifier.  Certaines substances provoquent des allergies. D’autres se justifient  par la dangerosité supposée de l’élément en question. 

Tout cela est très bien. Seulement, comme souvent, on prend une bonne direction et on s’arrête en chemin.  On ne signale en effet qu’une partie des éléments qui ne se trouvent pas dans le produit. Pour éviter tout risque allergique, il serait bon qu’une liste exhaustive des substances absentes apparaisse de manière visible sur l’emballage. Vous me rétorquerez que la liste des ingrédients permet en la lisant de vérifier que ce qui déclenche vos allergies ne s’y trouve pas. Certes. Mais alors pourquoi claironner une absence de parabènes ou d’aspartame ? Si ces substances s’y trouvaient, on pourrait le constater en consultant la liste des ingrédients, non ?

Pour bien informer le consommateur, il me semblerait donc utile d’indiquer clairement que la boîte de sardines à l’huile que vous vous proposez d’acheter est garantie sans chocolat, que votre pizza hallal est sans poils de chien, que c’est sans ajout de strychnine ou d’arsenic que sont fabriqués vos yaourts.

dimanche 30 septembre 2012

Fait divers inquiétant



J’apprends ici, avec consternation,  qu’un gang de tsiganes serbes récemment démantelé dans l’agglomération lilloise achetait à leurs parents de jeunes cambrioleuses. Vous vous rendez compte ? Pour une poignée d’Euros (une grosse poignée, certes) de braves gens laissaient s’éloigner d’un  foyer aimant celles que leur talent de voleuses rendait  utiles dans notre beau pays de France où, il faut bien l’admettre, la voleuse est souvent indolente. Quel déchirement ce dut être !

Imaginez : vous élevez des enfants dans le culte de la belle ouvrage, du cambriolage fignolé, et voici que les vicissitudes de l’existence vous contraignent à les céder à de louches individus.

Mais au-delà du crève-cœur que vivent ces parents, ce fait divers souligne également le triste état de notre système éducatif.  Voilà messieurs-dames où nous en sommes : à cause d’un manque de formation efficace nous sommes contraints d’aller recruter à l’étranger  non seulement nos voleuses mais aussi nos chefs de gangs !

Que fait l’Éducation Nationale ? Des années de laxisme ont mené à la quasi-disparition de l’école française de cambriolage qui, un temps fut, nous valut l’admiration du monde entier. Où sont les Arsène Lupin, les Cartouche, les Fantomas,  les Mandrin  ou plus près de nous les Spaggiari ou le gang des postiches qui ont su porter  vols et braquages à des sommets dont nous n’osons plus rêver ?  

Il y a visiblement un problème : les succès en matière de violence scolaire illustrés par le tout récent massacre de deux lycéens à Grenoble ne doivent pas  nous cacher la triste réalité. En matière de violence aveugle, de règlements de comptes  à la kalachnikov pour une poignée de haschisch (et quelque barrettes de plus)  la France se maintient et même progresse. C’est encourageant mais insuffisant.

L’affaire de Lille  est un avertissement et minimiser son importance pourrait avoir de graves conséquences. Comment ne pas y voir le signe que dans ce domaine aussi  nous perdons des parts de  marché au profit de l’étranger ? Ne serait-il pas préférable, quitte à perdre du terrain dans le domaine de la violence gratuite, que notre système éducatif favorise davantage ce secteur primordial  du banditisme que constitue le vol avec effraction ?  Sans compter que cette activité suppose de développer l’esprit d’équipe et le sens de l’organisation,  toutes vertus utiles dans un pays démocratique.

Nous ne pouvons qu’espérer que, conscientes de l’avertissement reçu, les autorités sauront mettre en œuvre les mesure nécessaires au rétablissement d’une école française du  vol en bandes organisées digne de notre pays.

vendredi 28 septembre 2012

Le chardonneret vandale et le campagnol fou



Il ne s’agit hélas pas d’une fable.

La photo qui orne le titre de mon blog est la vue que j’ai de mon bureau. Les fleurs qu’on y voit en premier plan poussent dans des jardinières. Cette année j’y ai planté des œillets d’inde plutôt que des géraniums. L’autre jour, je trouvai curieux que le seuil de ma porte d’entrée soit jonché de pétales. Et puis j’ai compris. Levant plus tard les yeux de mon écran j’aperçus un chardonneret qui grimpé sur une fleur en arrachait avec rage et constance les pétales à la base desquels  se trouve une graine qu’il s’empressait  d’ingurgiter avant de jeter les restes d’un mouvement sec du cou. La fleur n’eut pas sa chance : il n’en resta  bientôt plus rien. Il passa à une autre. A quoi bon le chasser ? Il reviendrait en mon absence…

Pire encore : allant dans le garage chercher mon mètre, un magnifique mètre  à ruban enroulable dont j’avais récemment fait l’emplette, je constatai  que sa belle coque de plastique bleu était comme griffée sur un côté. Je n’y prêtai pas davantage attention me disant que j’aurais dû me montrer plus attentif lors de son achat et en prendre un qui ne fût pas abîmé. Innocent que j’étais !  Quelques jours plus tard, la vérité m’apparut dans son indéniable cruauté : les dommages à la coque s’étaient aggravés. Et près du mètre se trouvaient des miettes de plastique.  Un peu comme les déchets que laissent autour de leurs festins les campagnols.

Ce n’est pas tout. Je trouvai sur une étagère un paquet de mastic qui avait jusqu’à récemment été neuf. Il était éventré et une bonne partie du contenu avait disparu. Autour, des débris de plastique comme en laisse le rongeur.  Mon calvaire ne s’arrêta pas là. Je vis qu’une cale à poncer fabriquée en une sorte de mousse plastique semi-rigide était elle aussi bien entamée.

Franchement, croyez vous humainement supportable pour un bricoleur de voir ainsi ses outils attaqués ?  Non ! Visiblement, ces campagnols gloutons sont résolus à tout détruire. Quelle serait la prochaine denrée dont  ces déments se repaîtront ? Le fer de mes marteaux, l’acier de mes lames de scies ?  C’en est trop. Leur prochain repas sera du bon fromage. Enfilé sur une pointe d’acier. Dès la première  bouchée, ils déclencheront un mécanisme de mort. Ce n’est peut-être pas très gentil mais c’est eux qui ont commencé.