J'avais passé hier beaucoup de temps à rédiger un long billet sur les "Études sur le genre". J'y pensais depuis déjà quelque temps, suite à ma lecture de divers articles et d'un billet de Mme Élooooody sur la question. et puis ce matin M. Microsoft a jugé bon de m'imposer l'arrêt de mon ordinateur afin de procéder à une de ces mises à jour qui nous font tant plaisir. Pour une raison que j'ignore, il a totalement oublié de me demander de sauvegarder mes brouillons. Quand il a redémarré, le volet de récupération s'est ouvert, j'ai sauvé un de mes documents puis et le volet s'est refermé brusquement emportant mon beau texte à jamais.
C'était un texte qui..., un texte que... et un texte dont... Sérieux, posé et tout ça. Bref un texte important. Est-ce pour cela que M. Microsoft a voulu le détruire ?
Je ne me sens pas le courage de le réécrire. Toutefois, conscient de l'incommensurable importance que revêtent les résultats de mes réflexions sur la question, je vous les livrerai de manière résumée. Toute l'austère beauté du style original sera perdue. Ne restera que le fond.
En gros donc, et si j'ai bien compris, les "Études sur le genre" se baseraient sur l'opposition entre le sexe biologique (homme/femme) et l'identité sexuelle (masculin/féminin) ou genre qui serait une construction culturelle imposant aux individus de chacun des sexes des comportements archétypaux. Pour caricaturer, l'homme serait sommé de se monter brutal, de ne jamais pleurer, de porter un pantalon et de s'intéresser au foot tandis que la femme se verrait imposer d'être douce, de chialer tout son soûl, d'aimer les robes et le patinage artistique.
Il serait difficile de nier que bien des comportements dits "masculins" ou "féminins" sont purement culturels. De même refuser d'admettre qu'une partie d'entre eux découle du sexe biologique serait absurde. Chez un être aussi culturel que l'humain, inné et acquis, naturel et culturel sont si intriqués qu'il est parfois difficile de démêler l'un de l'autre. Si les "Études sur le genre" s'assignent pour but de discerner ce qui est purement culturel et que l'on tend à faire passer pour naturel, pourquoi pas ?
Seulement, il me semble que seule une infime partie de la population correspond aux archétypes "masculin" ou "féminin". Que, chaque individu étant le résultat des interactions de sa nature, de son environnement culturel et familial et de son histoire personnelle, il a inévitablement en lui des traits supposés appartenir à un "genre" qui n'est pas le sien. Qu'il provienne de la nature ou de la culture, attribuer tel ou tel modèle comportemental à tel ou tel sexe ou "genre" me semble abusif.
Cela dit, et sans nier l'intérêt des "Études sur le genre", faire de leurs problématiques une priorité de l'école me paraît d'autant moins urgent que 20 % des élèves arrivent en sixième sans maîtriser lecture, écriture et arithmétique de base.