Ma vie est une interminable suite d’épiques aventures. Je
comprends qu’elle passionne le monde. Pas plus tard qu’avant-hier, afin de
mettre fin au long lamento de ma compagne qui se plaignait que je monopolise
MON ordinateur lors de ses séjour en mon humble demeure je décidai de faire l’emplette
d’un routeur Wifi. Appareil qui permettrait la connexion sans fil dans l’ensemble de la
maison.
Sitôt dit, sitôt fait. On est homme d’action ou pas !
Nous nous rendîmes donc en la bonne ville de Vire dans le magasin spécialisé de
M. Leclerc. Pour une somme raisonnable, j’acquis la chose et nous revînmes tout guillerets à l’idée, elle, de se livrer
sans retenue aux joies de l’Internet, et
moi à celle de ne plus entendre ses récriminations.
Hélas, le fatum frappa une fois de plus ! L’appareil s’installait
suivant un processus indiqué sur le CD qui l’accompagnait. J’ouvris donc le
tiroir du lecteur et là une vision d’horreur m’attendait : l’intérieur de
ce lecteur apparut couvert d’une poussière brunâtre que j’évacuai à l’aide d’un
chiffon. Il faut dire que je n’écoute
jamais de musique pas plus que je ne visionne de films. Une fois le disque
introduit un message apparut : « Mettez un disque dans le
lecteur ». « Mais c’est ce que je viens de faire, pomme à l’eau ! »
Rétorquai-je à l’imbécile. Un nouvel époussetage suivit mais sans effet. Plus
les échecs et les conseils de mon aimée se multipliaient, plus montait en moi une
vision claire, amère et rageuse de la condition humaine en général et de la
mienne en particulier. Je me voyais déjà contraint de retourner à Vire supplier
le SAV de Leclerc de changer le lecteur
tout en devinant par avance la réponse dédaigneuse du vendeur : « Mais,
mon pauvre monsieur, votre modèle ne se fait plus ! »
Pourquoi fallait-il que le destin s’acharne ? Béotien que je suis, j’ignorais si mon
ordinateur jouait ou non un rôle central dans le réseau. Je me voyais donc avec
sur les bras un appareil inutile et des jérémiades continuées. Mon amie eut une
idée. Et si nous copions le disque sur une clé USB. Pourquoi pas, mais que le
contenu d’un disque tînt sur une clé de 2Go me paraissait peu probable surtout
si le disque contenait un logiciel d’installation. L’ordinateur de ma compagne
nous révéla que la taille du disque n’était que de 2 ou 300 mo. Alléluia !
Il ne s’agissait que d’un mode d’emploi ! La copie du disque faite, je
procédai à l’installation et, ô miracle ! , nous disposâmes bien vite d’un
réseau Wifi. L’harmonie nous revint avec le sourire qui l’accompagne.
Avouez tout de même que nous n’étions pas passés loin du
drame !