« L’homme qui rêve de barbecues et de maisons en
Corrèze n’a pas le temps d’écrire des billets de Blog »
Ainsi parlait Zarathoustra, Lao-Tseu ou Heidegger (je
confonds de plus en plus souvent ces trois lascars) et il avait bougrement
raison !
Procédons par ordre : l’idée de concevoir et de
construire un barbecue fixe m’est venue suite à une promotion du magasin de la
coopérative agricole locale. Bénéficiant de 20% de réduction sur un objet de
mon choix, je me mis à guigner un barbecue dont cette offre rendait le prix
compétitif. Seulement, la bête pesant deux cent et quelques kilos, le charger,
le décharger et le mettre en place posaient problème. C’est alors que je me dis
que si j’en construisais un de mes blanches mains ces
difficultés s’évanouiraient comme espoir sous Hollande. Je me mis donc à
rechercher des informations sur les matériaux nécessaires (béton cellulaire,
briques réfractaires), a concevoir un plan à vérifier sa compatibilité avec
lesdits matériaux. J’en chiffrai la dépense avant d’arriver aux conclusions
suivantes : que l’édicule serait bien moche et nuirait à l’esthétique de la
maison, que, vu le climat merveilleux dont nous bénéficions, son utilité serait relative et
que, tout bien pesé, la meilleur des solutions serait de ne rien faire.
Toutefois, avant de parvenir à cette sage décision, j’avais
passé des heures et des heures à rechercher, concevoir, évaluer… Toutes choses
peu compatibles avec la rédaction d’un billet.
Il y a vingt-cinq ans déjà (comme le temps passe !),
naquit en moi la résistible envie d’acheter une maison dans un village de
Corrèze. Sans emploi ni fortune je n’étais alors pas en mesure de réaliser ce
rêve et, faute de mieux, je me résignai à un plan B qui consista à aller passer
quelques années à Londres (logique quand tu nous tiens !). L’idée continua
de venir me hanter de temps à autre. Et voilà-t-il pas que ces jours derniers le
hasard des annonces dont Facebook agrémente ses pages en fit apparaître à mes
yeux éblouis une qui raviva ma rêverie limousine : pour trente et quelques
milliers d’Euros, elle proposait au chaland l’achat d’une maison dans un état
tout à fait convenable et qui, après quelques légers aménagements (électricité,
plomberie, isolation, décoration), le deviendrait bien plus encore ! Croyant être victime d’une hallucination ou d’un
mauvais plaisant, je me mis à chercher sur divers sites idoines des maisons
dans cet ordre de prix. J’en trouvai sans problème et en nombre. A croire que
les effets de la dépopulation rurale et de l’effondrement des prix de l’immobilier
conspiraient à rendre possible au vieillard la réalisation des rêves du jeune
homme !
Ainsi irai-je dans quelques jours visiter deux ou trois de
mes sélections avec l’espoir de ne pas être déçu par leur réalité comme je le
fus naguère. Ce sera peut-être la dernière maison que je retaperai mais l’idée
d’avoir des mois, voire des années de
travaux devant moi me comble d’aise.
Face à une telle perspective, comment trouver la disponibilité d’esprit pour
commenter les dernières folies de l’équipe Hollande ou tout autre tempête
qui ravage le verre d’eau français ?