En nos temps de non discrimination et de parité certaines
locutions se devraient d’être réformées.
Afin de ne pas fatiguer le lecteur, lequel peut avoir l’attention
fuyante, je me contenterai de traiter de quelques exemples.
Pourquoi la rombière est-elle comme la baderne, la ganache
ou le chnoque toujours âgée ? Le
loup ne saurait être que jeune, seule la soubrette est accorte, quant au drille
il est sempiternellement joyeux comme le
sont ses camarades le luron et le compère tandis que le sire, lui, est triste.
Une rombière, si on en croit le Petit Robert (et au nom
de quoi ne lui ferait-on pas confiance ?) est une "Bourgeoise d'âge
mûr qui est ennuyeuse, prétentieuse et un peu ridicule". La baderne, selon
la même source, est un "homme (souvent militaire) âgé et borné". A
croire qu’on ne saurait devenir « ennuyeuse, prétentieuse et un peu
ridicule » ou borné qu’avec l’âge. Il est pourtant fréquent de rencontrer
des jeunes méritant ces qualificatifs. C’est pourquoi je serais d’avis qu’afin d’éviter âgisme et
sexisme il soit permis de parler de jeunes rombières et rombiers. Aucune raison
non plus de considérer impossible que la baderne, la ganache et le chnoque ne
soient des femmes d’âge moyen ou
carrément juvéniles.
Si le jeune loup est plein d’ambition et a des dents qui
rayent le parquet, que lui arrive-t-il la maturité venue ? Perd-il tout appétit ? Ses dents s’usent-elles ? Il me semble pourtant que les exemples ne
manquent pas d’hommes et de femmes politiques et de dirigeants d’entreprise qui mériteraient l’appellation de vieux loups
ou de vieilles louves.
Et le serveur pourquoi ne serait-il pas accort, dans tous
les sens du terme ?
A l’enterrement d’un proche, lorsqu’ils ont perdu leur
fortune à la roulette ou qu’ils se sont coincé les doigts dans une porte,
lurons, compères et drilles continuent-ils de sourire ? On peut envisager
que sans changer de nature ils deviennent momentanément tristes. De même le
sire qui apprend qu’il a gagné au loto pourrait devenir joyeux…
M. Hollande aurait pu, hier soir, en annonçant une réforme
des lexies figées, enthousiasmer la France
et prouver de manière claire que le changement c’était maintenant. Eh bien non :
il a préféré nous bassiner avec d’imprécises considérations
politico-économiques.