Il est de bon ton de vitupérer les rézosocios, lieux de drague, de polémiques acharnées, où, sous couvert d’anonymat, de tristes personnages laisseraient libre cours à leur bêtise fortement teintée de méchanceté . Des sortes de dépotoirs où tout un chacun viendrait déverser ses aigreurs. Ce n’est pas ainsi que je considère Facebook. En fait, comme la télévision, tout dépend de l’usage que l’on en fait.
Personnellement, j’en retire profit. Mes « amis », à part quelques personnes que j’ai connues dans la vraie vie ou au hasard de rencontre sur des forums, y sont sélectionnés en fonction de critères stricts. J’en ai une petite centaine soit incommensurablement plus que dans ma vie de solitaire. Je n’en veux guère davantage. De temps à autre, j’en supprime, j’en rajoute mais ne tiens nullement à en avoir des centaines voire, comme certains, des milliers. J’évite à tout prix les polémiques ou toute autre forme d’oiseux débats. Cela a pour conséquence que la plupart sont, comme moi, d’affreux réacs. Ils sont cultivés, peignent, dessinent, écrivent, exercent ou ont exercé toutes sortes de professions. Certains sont plus royalistes que ne saurait être le roi, catholiques ardents, ukrainosceptiques ou carrément russophiles. Je ne partage pas forcément leurs convictions. Tout ce que j’attends d’eux, c’est d’avoir une bonne dose d’humour et de ne pas être atteints de psittacisme bien pensant.
Et puis il n’y a pas que les « amis », il y a des pages où des passionnés partagent leur intérêt pour l’histoire, l’architecture religieuse, le dessin humoristique et bien d’autres sujets qui m’intéressent. Le hasard des suggestions m’amène à découvrir d’intéressants documentaires qui m’invitent à approfondir un peu le sujet qu’ils traitent. Récemment, pour n’en donner qu’un exemple, une interview de Marcel Aymé m’a donné l’envie de relire cet auteur que j’avais négligé ces trente dernières années, expérience très agréable sur laquelle je reviendrai.
Des « amis » agréables, une communauté d’idées, de l’humour comme s’il en pleuvait, une stimulation intellectuelle, voilà ce que j’y apprécie. Trouverais-je tout cela dans mon voisinage, au club du troisième âge du village ou en tapant le carton au bistrot du coin ? J’en doute.