..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 3 octobre 2022

Mon désert

 


Je ne veux pas parler ici de mon blog où je prêcherais d’autant plus dans le désert du fait de la suppression des commentaires il y aura bientôt deux semaines. En fait, l’absence de réaction à mes bavardages me gêne nettement moins que les âneries de certains qui tenaient à en signaler en permanence la futilité quand j’avais d’emblée affirmé mon désir de me montrer futile.

C’est de la désertification médicale en espace rural dont je traiterai. Figurez vous que la semaine dernière j’avais rendez-vous avec le pneumologue de l’hôpital de Vire, lequel me suit depuis plus de deux ans suite à une pleurésie. Pour une raison qui m’échappe, j’étais persuadé que c’était la veille de mon anniversaire que je devais le rencontrer. Quand je me présentai au service de radiologie, j’eus la surprise de me voir indiquer que j’aurais du me présenter le jour d’avant. Je regardai la carte de rendez-vous que j’avais apportée et mon erreur fut confirmée. J’en ressentis une forte contrariété car je mets un point d’honneur à être présent aux jours et heures convenus.

Je me rendis au service de pneumologie afin de fixer une nouvelle date, en adressant à la secrétaire mes plus plates excuses. Il me fut répondu qu’il n’y avait plus de plages disponibles. J’insistai, disant qu’il ne s’agissait pas d’une urgence. On m’apprit alors que le pneumologue prenant sa retraite sans que quiconque vienne le remplacer, ce n’était plus une question de date…

La même chose m’était arrivée avec mon généraliste, mon cardiologue et mon dermatologue récemment. Si on ajoute à ça le fait qu’il n’existe plus aucun médecin pour les 3 000 et quelques Sourdevalais et que ceux de Mortain (12 km) et de Vire (15 km) ne prennent plus de nouveaux patients, on se demande où nous pourrons être soignés. La population communale, du fait du départ des jeunes étant souvent âgée et nécessitant plus de soins, cela finira par poser de très sérieux problèmes. De plus, selon une étude de 2020*, en 2018, 47 % des médecins généralistes avaient 55 ans ou plus et 30 % plus de 60 ans. Nous ne sommes donc qu’au début des réjouissances.

Les causes à ce regrettable état de choses sont diverses. La réduction depuis les années 80 du numerus clausus en est une. Les effets de sa récente augmentation ne se feront sentir que dans quelques années. Et cela seulement si les nouveaux médecins daignent venir s’installer dans les espaces ruraux ce qui est rarement le cas. Le nombre des généralistes libéraux tendant à stagner quand la demande augmente du fait du vieillissement de la population, n’arrange rien. Pour finir, il semble que les nouveaux praticiens étant plus amateurs de loisirs aient tendance à se montrer moins volontiers actifs que les anciens.

Il semble que les « partis de gouvernement » ne se soient aucunement donné les moyens de remédier à un état de faits pourtant prévisible depuis des lustres. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, ils se sont contentés d’expédier les affaires courantes plutôt que de prendre les mesures radicales qui étaient nécessaires, quitte à mécontenter l’Ordre des Médecins. Et ils ont eu bien raison vu que l’électeur continue à leur faire confiance ou du moins à les élire par défaut. Jusqu’à quand ?

* Je ne saurais trop vous en recommander la lecture !


samedi 1 octobre 2022

Ronchonneries automnales

 


« Si tu chauffes à 4° cet hiver, tu peux débrancher le frigo ». Je ne sais qui est l’auteur de cet important conseil environnemental. J’espère que c’est le Ministère des Restrictions Citoyennes car il est frappé au coin du bon sens et permettrait, tout en sauvant la planète, de réaliser de conséquentes économies.

Blague à part, j’ai décidé de ne pas allumer la chaudière avant le 15 octobre, voire plus tard si le réchauffement global le permet. Vu l’augmentation du fioul, lors de la saison de chauffage qui en doulce Normandie peut dépasser les 8 mois, remplir ma cuve devient mon principal poste de dépenses. En conséquence, je me les gèle. A peine 17° dans la maison ! Mais bon, dans ma lointaine enfance, j’ai connu pire. Sans compter que les économies ainsi réalisées me permettront d’acheter moufles fourrées, doudounes et caleçon longs en Thermolactyl (à moins que ces indispensables éléments ne nous viennent comme tout le reste d’Ukraine).


Ce matin, je me suis rendu au point de tri pour y disposer des bouteilles et emballages qui encombraient mes poubelles. Pour ajouter à l’agrément de cette promenade, ça m’a permis de me ramasser une ravigotante saucée. Depuis quelque temps, tous les emballages y sont acceptés avec pour conséquence que cela représente un volume de plus en plus conséquent tandis que la fréquence du dépôt des autres déchets s’amenuise ce qui fait que je ne fais plus appel aux service des éboueurs qu’une fois toutes les deux semaines. En conséquence, les quelques secondes que prennent ces braves gens pour mes débarrasser de mes ordures ménagères me reviennent, vu que leur taxe d’enlèvement n’a pas pour autant baissé, à 5,65 €. Même si le service de ces braves gens prenait un minute, ça ferait quand même 339 € de l’heure ! J’espère qu’ils sont bien payés !


Il me semble que le service des eaux devrait suivre l’exemple de celui des ordures et plutôt que de continuer à entretenir un coûteux réseau de distribution aux particuliers on pourrait installer ici et là quelques points de distribution collectifs ou chacun irait muni de ses propres seaux ou brocs chercher son eau. Pour ce faire, on maintiendrait les abonnements (eau et assainissement), fournirait une carte d’abonné qui permettrait de puiser et les litres consommés et leur assainissement seraient facturés sur votre carte bancaire. Si mon idée était suivie, ça me rappellerait mes vacances chez ma grand-mère en Bretagne, quand, enfants, nous étions changés d’aller remplir des brocs à la fontaine. C’était gratuit, mais il faut vivre avec son temps...

dimanche 25 septembre 2022

Nanard est revenu !

 


Notre héros n’a pas hésité à courir le risque de froisser son beau costume pour contempler les fesses d’une combattante que  son probable éloignement du front didpense de porter un casque..

M. BHL (ne pas confondre avec M. BHV qui, lui, tient un autre genre de commerce) est revenu indemne d’Ukraine* avec sa chemise d’un blanc immaculé et ce brushing qui ont tant fait pour le progrès intellectuel et moral de l’humanité toute entière et du botulisme militant. Ce matin, il était l’invité du « Grand rendez-vous » sur Cnews, chaîne qui semble parfois refuser de laisser à France Inter le monopole de la galéjade politique et de l’humour débridé. Avant de couper le son, j’ai pu l’entendre déblatérer à tout va sur le triste avenir qui attend la Russie en général et son monstrueux dirigeant en particulier : une ruine durable pour la première et une fessée cul nu pour le deuxième.

Ensuite, il a dénoncé avec toute la fougue qui le caractérise la folie que commettrait le peuple italien si par malheur son inconscience l’amenait à élire une majorité d’esstrême drouète (comme dirait M. Bock-Côté). Les menaces envers l’Italie proférées par sa collègue humoriste Mme von der Leyen qui préside avec le talent que l’on sait la Commission Européenne, il les approuve. Interrogé sur le côté peu respectueux de la démocratie de ce que de mauvais esprits qualifieraient d’ingérence, Nanard répliqua que la démocratie, ce n’était pas simplement le vote mais surtout des idées merveilleuses qui lui sont infiniment supérieures ! Fallait le faire ! Si je le suis bien, le gouvernement devrait donc logiquement être confié à des idées au service desquelles se mettraient de zélés serviteurs. Comment, par qui, ces idées seraient-elles sélectionnées ? Mystère ! Par lui, peut-être ?

J’ai rétabli le son pour écouter le débat qui devait opposer notre Nanard planétaire à M. Régis Le Sommier, , de retour, lui, de Russie et personnage pour le moins suspect, vu qu’il travaillait naguère pour RT France, une chaîne à la botte de l’Infâme Poutine que l’on a démocratiquement interdite d’antenne . Ce fut un grand moment. Nanard, comme il convient, lui coupa sans cesse la parole pour se lancer dans de longs panégyriques des merveilleux Ukrainiens ou souligner la défaite imminente autant qu’inéluctable des russes, de manière à réduire les intervention de son contradicteur à quasi-néant.

Puisque l’heure est aux louanges, je dois dire que je suis sorti de ces échanges fortement impressionné par le talent de Nanard. A aucun moment on ne le vit, alors qu’il s’écoutait pourtant parler, esquisser le moindre fou-rire. J’en étais à me demander s’il n’était pas sincère, s’il ne se rendait pas compte d’à quel point son numéro baroudeur de la démocratie était ridicule et ne pouvait qu’entraîner rire, pitié ou agacement chez les rares gens sensés qui avaient perdu leur temps à l’écouter. J’admire également les intervenants de l’émission pour leur capacité à garder leur sérieux face à sa logorrhée. Je tiens enfin à saluer le mérite qu’a la chaîne de continuer à l’inviter

*Un des rares pays où il peut se rendre sans trop redouter de se voir entarté.

vendredi 23 septembre 2022

A propos d'un fait divers

 

La Cour d’Assises de l’Oise vient de condamner un père de famille à vingt ans de prison. C’est triste pour lui. Maintenant, il faut reconnaître que ce n’était pas parce qu’il avait traversé en dehors des clous mais pour un meurtre particulièrement sanglant.

Selon lui, voici ce qui s’est produit : Inquiet de ne pas avoir de nouvelles de sa fille, ce brave Franco-Kurde (curieuse bi-nationalité, vu que le Kurdistan n’existant que dans l’esprit de ses partisans, les Kurdes se répartissent entre Turquie, Iran, Irak et Syrie mais admettons) craignit qu’elle n’t été la victime de quelque cambrioleur. Il se rend au foyer familial. Trouvant la porte fermée, il y pénètre par une fenêtre, se munit d’un couteau (à moins qu’il n’en ait eu un en permanence) et que découvre-t-il en ouvrant la porte de la salle de bain ? Sa fille à poil en compagnie d’un jeune homme également dénudé ! Il pense qu’un malandrin est en train d’attaquer la chair de sa chair. Curieusement, au lieu de crier « Vas-y Papa, fous les tripes à l’air à ce vil agresseur ! », elle tente de s’interposer (syndrome de Stockolm?). Le bon Muhittin, puisqu’il faut l’appeler par son prénom, prétend que le jeune homme se serait jeté sur lui. D’un autre côté, quand on voit arriver au milieu de tendres ébats un homme muni d’un couteau et probablement également armé de mauvaises intentions, n’est-il pas concevable que l’on tente de le neutraliser ? Le sang du gentil M. Ulug, puisqu’il faut l’appeler par son patronyme, ne fait qu’un tour ou peut-être même plusieurs, et, en état de légitime défense, larde le pauvre jeune homme, dont la tenue sommaire permettait qu’on se rendit compte qu’il n’était pas armé, de dix-huit coups de couteau.

Toutefois, Muhittin, pensant qu’une justice biaisée concevrait des doutes quant à la véracité de sa version, prend la poudre d’escampette et rejoint la Turquie (serait-il Franco-Turc ?). Il faudra plusieurs années d’efforts à la famille de la victime son agresseur pour que la Turquie l’extrade et qu’un procès ait lieu. Son angoisse était justifiée : la cour ne sembla pas accorder foi à sa version, peut-être parce que l’enquête révéla que la jeune femme entretenait avec le présumé cambrioleur une relation pour le moins cordiale qui ne plaisait que modérément au père de cette dernière.

Étant moi-même l’heureux père d’un charmante fille, je me suis demandé ce qu’aurait été mon attitude en pareilles circonstances. D’abord, si ma fille était restée sans me donner de nouvelles quelques heures durant, mon réflexe n’aurait pas été de penser qu’elle était séquestrée par un cambrioleur. Ensuite si, ouvrant la porte de la salle de bains, j’avais découvert pareille scène, j’aurais immédiatement refermé l’huis en m’excusant de mon intrusion dans cette scène intime et rassuré sur le devenir de mon argenterie. Eussé-je été plus collet monté, Il se fût pu que j’interrogeasse le jeune homme sur la nature de ses intentions. Mais de là à laisser mon côté soupe au lait me mener au meurtre et à ses tristes conséquences (exil et long emprisonnement) il y a un pas que je n’aurais su franchir.

Tout ça pour dire qu’en fonction des cultures les réactions diffèrent et que la diversité enrichit leur palette.


mercredi 21 septembre 2022

Mise au point

La paresse peut s’avérer une source de surprises. J’avais envie de commencer ce billet par un copier/coller de la phrase que j’avais mise en exergue de mon blog à savoir : « ..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane. », parodiée de Dante. La manipulation échoua car au lieu de copier cette phrase, c’est l’adresse du blog qui se trouvait collée sur le document word sur lequel j’écrivais. Je lançai alors une recherche sur Google, des fois qu’on l’y trouverait. Et on l’y trouva, dans un article du bulletin paroissial de la Paroisse Notre-Dame de la Bidassoa que vous trouverez ici !

Je m’en étonnai et pus ensuite constater qu’y était reproduit in extenso un article paru sur mon blog en date du 29 juin 2014 (avec en bonus quelques commentaires!) où j’expliquai que chaque voyage entrepris avec ma Daimler semblait provoquer un déluge et qu’en conséquence il se pouvait que je possédasse un moyen de mettre fin aux terribles sécheresses du Sahel, du Sahara ou du désert de Gobi en allant y faire un tour. Ce n’est pas la première fois que je constatai par hasard qu’un de mes écrits avait fait l’objet d’une reprise sans qu’on m’en ait demandé la permission, procédé que j’estime cavalier.

Toutefois, le chapeau qui précédait mon texte allait tout à fait dans le sens de ce que je comptais écrire sur cette exergue : « Un blogueur, parfait inconnu ne se prenant pas au sérieux, témoigne d'une expérience personnelle qui, en fait ( ?...) minimise nos petites contrariétés climatiques de plus ou moins nantis, par apport à celles, très graves, de certaines contrées.

Ce monsieur signale en haut de son blog :

« ..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on « dérise », on batifole, on plaisante, on ricane. » »

En effet, mon but était de souligner le malentendu qui amenait certains commentateurs du genre trollesque à m’adresser de véhéments reproches quant à la frivolité de mes écrits. Ladite phrase proclamait haut, fort et d’emblée mon intention de faire de ce blog tout sauf un un lieu où de profondes méditations tendraient à influencer le cours de la pensée mondiale. Faute de faire preuve de courtoisie, l’auteur de l’article s’était, lui, au moins donné la peine de souligner (en caractères gras) que je ne me prenais pas au sérieux.

C’est ce malentendu qui m’a fait décider de fermer sine die les commentaires. Les vitupérations de certains m’agaçaient au plus au point. C’est un peu comme si, quasi quotidiennement un poissonnier recevait la visite d’un « client » qui lui reprocherait en terme vifs de ne vendre ni clés à molettes ni dessous froufroutants, montrant ainsi une piètre conception des devoirs de sa profession.

Curieusement, l’article « Sans commentaires... » en provoqua beaucoup, d’un intérêt parfois relatif et connut plus de 400 visites en moins de 48 heures. Je suis conscient que cette fermeture entraînera une baisse de fréquentation du blog, vu que certains y viennent et reviennent afin de voir si on leur a répondu, ce qui explique le rebond de fréquentation sus-mentionné. Qu’importe au fond ? Ce qui m’importe, c’est de prendre plaisir à écrire des articles qui peuvent parfois provoquer un écho jusqu’aux rives de la lointaine Bidassoa et, qui sait, amener quelques sourires aux lèvres de lecteurs conscients d’où ils se trouvent.