On nous annonce pour l’automne ou l’hiver toutes sortes de pénuries. C’est bien triste. Il en est une cependant dont, sauf pluie ravageuse d’enclumes ou de pangolins (phénomènes rares !) , foudre dévastatrice, nuée de sauterelles ou soudaine prolifération d’oiseau frugivores qui ne risque pas de me frapper cette année : celle des pommes. Jugez en :
Il s’agit de Belles de Boskoop, variété vigoureuse et résistante aux maladies mais sujette à l’alternance (une année avec, la suivante sans) et sensible aux gelées tardives. Notre printemps ayant été clément, rien n’est venu s’opposer à ce que les fleurs se transforment en fruits.
Une partie du problème est que je ne suis pas un fanatique de fruits. Bien que ceux-ci soient d’un goût excellent et permettent, sans ajout de sucre, de réaliser de goûteuses compotes je ne saurais en consommer qu’une infime partie. Pour arranger le tout, il se trouve que, les années favorables, les voisins eux non plus ne savent que faire de leurs propres pommes. De plus, cette espèce ne se conserve qu’au froid et pas plus de trois mois.
Il y a deux ans, donc, j’ai eu bien du mal à liquider mon stock. Je pensais en refiler à un voisin pourvu d’enfants mais il m’apprit posséder un verger. Ma fille et mon gendre passant me voir m’en ont pris des cageots dont ce dernier régala également ses parents, le gars venu réviser la chaudière en accepta un. De don en don, je finis par en écouler l’essentiel. J’en congelai une partie sous forme de compote dont il me reste encore une boîte.
La solution sera peut-être d’en disposer des cageots devant ma maison avec un panneau « Servez vous, c’est gratuit ! », la gratuité, mot magique, poussant souvent les gens à s’encombrer d’objets dont ils n’ont aucun usage...