Il y déjà quelque temps, certains ont été saisis d’effroi à l’annonce des honteuses attaques de la Cour Suprême des US of A contre la tête de veau sauce gribiche (ou TDVSG). Depuis des décennies déjà, suite à une jurisprudence, nos amis d’Outre-Atlantique avaient autorisé la consommation de ce mets succulent dans l’ensemble des États. Mais c’était compter sans les odieuse manigances de l’infâme Trump. Profitant de son pouvoir de nommer les juges de ladite cour, ce monstre y avait fait entrer des réactionnaires résolument anti-tête de veau qui après mure réflexion avaient décidé que désormais il incomberait à chacun des États de décider de l’autorisation ou de l’interdiction de ce plat. La nouvelle, comme on pouvait s’y attendre, provoqua une levée de bouclier non seulement dans le pays tout entier mais aussi dans notre belle république.
Il faut dire que la France s’intéresse beaucoup à ce qui se passe dans bien des pays dont la population se soucie comme d’une guigne de ce qui agite ses débats. La remise en cause du droit fondamental à la tête de veau par cette grande nation provoqua la juste inquiétude des plus belles consciences républicaines que compte l’hexagone. Car, vue la propension qu’ont les pratiques étasuniennes à s’imposer - avec quelque retard – dans notre cher pays, ne risquait-on pas de voir certains esprits malades réclamer qu’une telle mesure y fût prise avec les conséquences désastreuses que l’on peut deviner ? Il fallait réagir avant qu’il ne fût t trop tard ! Des voix s’élevèrent pour réclamer que le droit imprescriptible à la consommation de la TDVSG fût inscrit dans la Constitution.
Mesure salutaire s’il en est ! Gravé dans le marbre constitutionnel, ce droit serait à l’abri des menées sournoises de ses opposants. Sauf que…
Le leader du parti qui réclamait avec la plus extrême véhémence ladite inscription se trouve être partisan de l’abrogation de la constitution et son remplacement par une nouvelle qui instaurerait une sixième république. Cinq républiques se sont succédé avec des constitutions différentes. Si on y ajoute les senatus-consulte del’an X et de l’an XII, les chartes de 1814 et de 1830, la constitution de 1852 instaurant le Second Empire, et la Loi Constitutionnelle du 10 juillet 1940, on s’aperçoit qu’en 230 ans, notre pays a changé onze fois sa loi fondamentale. Moins de 21 ans en moyenne ! C’est dire le peu d’intangibilité d’une telle inscription.
Plutôt que de protéger la TDVSG par
une inscription dans la constitution, ne serait-il pas plus sage de
faire confiance au bon sens des Français ? D’autant plus qu’à
ma connaissance aucun parti ne cherche à l’interdire.