Le général Emilio Mola fut en compagnie des généraux Franco, Queipo de Llano et Sanjurjo à l’origine du soulèvement nationaliste de 1936 contre la république espagnole. Il connut, comme Sanjurjo, une fin prématurée suite à un accident d’avion. De mauvaises langues insinuèrent que le généralissime Franco n’aurait pas été totalement étranger à ces catastrophes aériennes mais là n’est pas notre propos.
Ce général forgea, lors d’une allocution radiodiffusée en novembre 1936, l’expression de « cinquième colonne ». Quatre colonnes nationalistes devaient converger vers Madrid afin de prendre la capitale. Cette colonne, composée des partisans du soulèvement se trouvant à Madrid, aurait, en aidant les quatre autres, participé à la victoire. La ville ne fut pas prise mais l’expression subsista et servit dés lors à désigner les forces qui, de l’intérieur d’un camp, tendent à favoriser la victoire de son ennemi.
La France ou plutôt son identité culturelle ( géographiquement, son territoire actuel subsistera quoi qu’il arrive) est souvent considérée comme en péril de mort par certains mauvais esprits. Combien de colonnes idéologiques l’assaillent ? Personnellement, j’en discerne deux principales : Celle de l’islamisation et celle de l’américanisation.
La première est redoutée pour des causes démographiques, tendant à terme sinon à un total remplacement des populations autochtones par des populations allogènes important avec elles des mœurs différentes de celles qui découleraient de l’évolution normale de la culture originelle, du moins à une forme d’« annexion » culturelle d’une partie croissante du territoire par ces populations.
La seconde, plus insidieuse, moins immédiatement visible, provient de la colonisation des esprits et n’en est que plus redoutable. L’acceptation progressive de l’ultra-libéralisme, du politiquement correct et de son avatar wokiste, de l’abolition des frontières et de tout souverainisme, du véganisme, du multiculturalisme, du communautarisme, du féminisme rabique, de l’anti-spécisme, de la négation des deux sexes et leur remplacement par une multiplicité des « genres » et autres fantaisies mortifères venues d’Outre-Atlantique conduit à la déconstruction de toute identité culturelle nationale.
Ces deux « colonnes », apparemment incompatibles, l’une autoritaire et l’autre soi-disant démocratique se complètent, la seconde favorisant évidemment dans bien des domaines le renforcement de la première. Il y a certes des points de divergences : je vois mal une « communauté » musulmane croissante s’accommoder du féminisme exacerbé, des théories du genre ou sacrifier carottes et choux-fleurs le jour de l’Aïd al-Adha.
Je crains fort que, si la première colonne venait à dominer le pays, la seconde soit dans une position pour le moins délicate, le sort des idiots utiles, une fois leur rôle joué étant rarement enviable.
Il me semble donc que c’est à cette « deuxième » colonne que tout défenseur de la permanence d’une identité nationale devrait prioritairement s’attaquer.