Pour vous mettre en appétit : la collégiale Saint-Léonard, vue du chevet
La Haute-Vienne, ces cinq dernières années je l’ai souvent traversée mais à part un arrêt forcé à Bellac l’an dernier et un détour volontaire pour visiter la collégiale du Dorat en juin dernier, toutes aventures ici narrées, on ne peut pas dire que je m’y sois beaucoup attardé. Comme dit si bien le proverbe, c’est l’occasion qui fait le larron, non que j’aie décidé d’embrasser la profession très tendance de voleur mais que la nécessité me pousse à rechercher des occasions.
Je m’explique : ma maison étant vendue et mes gentils acheteurs bien que s’étant rendus acquéreurs d’une grande partie de mes meubles et de mon électro-ménager m’en ont cependant laissé sur les bras. N’ayant aucune envie de jouer les déménageurs et encore moins de payer très cher des professionnels pour emporter en Normandie des objets dont je n’ai que faire vu que j’y possède déjà leurs équivalents, la seule était d’en vendre un maximum.
Le problème, c’est que ce qu’on a vendu, on ne l’a plus et il arrive que ça fasse défaut. Prenons le cas de mon petit réfrigérateur-congélateur : deux jours après sa mise en vente, il avait trouvé preneur. Les braves acheteurs, avisant mon lave-vaisselle s’en portèrent également acquéreurs, ce qui ne m’arrangeait qu’à moitié, vu qu’il me fallut le vider et laver à la main son contenu mais, que voulez vous, c’est quand il y a de la musique qu’il faut danser, tant qu’il est chaud qu’il faut battre le fer sans oublier qu’un bon tiens vaut mieux que deux tu l’auras. C’est comme ça. Seulement, s’il est possible de faire sa vaisselle sans machine, il est plus délicat de produire son propre froid et la conservation des aliments en requiert un minimum.
Si on ajoute à ce menu problème que je souhaite me défaire d’une belle gazinière sans pour autant me résigner à manger cru, il me fallait me procurer un appareil de cuisson. Je me mis donc en quête d’une glacière pour résoudre le problème du froid (vu que mes acquéreurs prennent mon congélateur, pas de problème pour les éléments réfrigérants) et d’un réchaud électrique pour celui de la cuisson. Seulement, le Corrézien est peu nombreux et tend à surestimer ses biens. Pas plus de glacières dans le voisinage que de beurre en broche. Quant aux rares réchauds, on en trouvait mais plus chers que le neuf. J’étendis donc mes recherches à la voisine Haute-Vienne et y trouvais mon bonheur. Pour un prix dérisoire. Mais ce n’est pas tout : Le vendeur du réchaud (qui se trouvait être flambant neuf) habitait Saint-Junien, ville dont la collégiale éponyme ne manquait pas d’intérêt pour l’amateur d’art roman que je suis. Quant à celui de la glacière il demeurait à quelques kilomètres de Saint-Léonard-de-Noblat, patrie de Gay-Lussac et de Poulidor mais aussi vieille ville dont la collégiale romane est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, rien que ça.
C’est en bénissant le nom de M. Le Bon Coin qui m’offrait ainsi l’occasion d’allier avarice et esthétisme que je pris la route de la Haute-Vienne d’un cœur léger. Mes prochains articles seront donc consacrés aux deux lieux magiques visités. Mais pour ce faire, il me faudra d’abord retravailler et sélectionner les meilleures de la centaine de photos que j’ai prises lors du périple avec l’espoir qu’elles vous donneront envie de faire un détour par ce petit coin de France.