Dessert et entrée frais cueillis du jardin
Alors que les États-Unis d’Amérique
sont à feu et à sang, que les restos français vont rouvrir, que
jusqu’ici le Covid-19 se montre bien décevant par rapport aux
capacités que certains lui prêtaient et que d’un ciel limpide un
soleil radieux inonde de lumière les riantes collines du bocage, de
quoi traiter sinon du jardin et des subtiles joies qu’offrent ses
produits ?
La
saison des fraises tire à sa fin. Si le temps des cerises est bien
court, celui des fraises ne l’est pas moins. Voici une petite
quinzaine de jours que je me suis vu contraint de manger chaque soir
de ces délicieux fruits du jardin. Il est de plus atroces épreuves,
certes, mais à la longue ça deviendrait monotone.
Le
temps des petits artichauts violets ne sera bientôt plus qu’un
souvenir, lui aussi et c’est bien dommage. Le plant acheté l’an
dernier n’en aura fourni que neuf. Il faudra, comme je l’avais
fait dans mon précédent jardin que je plante des œilletons afin
d’assurer une récolte plus substantielle l’an prochain. Cette
variété est d’un goût exquis qu’on l’accompagne de
vinaigrette ou de mayonnaise. Rien à voir avec ces grosses boules
produites sur le littoral breton !
Un
des plaisirs du jardinier est d’assister à l’apparition et à la
croissance de ses légumes. Sur le Net on se voit inondé de photos
de mignons chatons et parfois de jolis chiots. A mes yeux
l’apparition de courgettiots, de tomatons, d’artichiots est bien
plus émouvante. Peut-être parce que, solitaire, je ne ressens pas
le besoin de compagnie, fût-elle animale. Sans compter qu’en cas
d’arrivée au pouvoir des végans on ne risque rien à reconnaître
que cet élevage est à but purement alimentaire ce qui ne serait pas
le cas avec les chats ou les chiens.
Cette
émotion, j’aimerais la faire partager aux âmes sensibles grâce
aux images qui suivent :
Qui
penserait que ce jeune artichiot quittera bien vite l’aisselle qui
l’a vu naître pour s’élancer vers les cieux en développant une
longue et forte tige avant d’être plongé 15 mn dans une eau
bouillante et salée?
Ce
tomaton, dont les frères et sœurs, moins éveillés, ne sont
encore que fleurs s’imagine-t-il qu’un jour, devenu gros et
rouge il finira mangé cru ou cuit ?
J’ai
gardé le plus touchant pour la fin : une portée de trois
minuscules courgettiots qui, bien abreuvés, prendront très vite de
de l’ampleur et participeront avec enthousiasme (ou du moins sans
aucunement protester) à la confection d’un gratin ou de tout autre
plat qu’il plaira à votre serviteur de confectionner.