Dire que le confinement ait bouleversé
mon mode de vie serait exagéré. Il se trouve que, ma nature
solitaire et les activités qui sont les miennes m’amènent à une
sorte de confinement permanent. Ce que je déplore dans la situation
actuelle est qu’elle m’est imposée, que la fermeture du magasin
de bricolage du village m’interdit de terminer la rénovation de ma
cage d’escalier et de son palier faute de colle, de crépit
intérieur et de boutons de portes, qu’elle me contraint à payer
un jardinier pour éviter que mon terrain de Corrèze ne se
transforme en jungle et qu’ayant décidé de faire mes courses
localement, je ne bénéficie plus d’autant de choix pour mes
divers achats.
Disposant
d’un petit terrain, j’ai, suite au chômage technique que
m’imposa le manque de matériaux, pu consacrer du temps à
l’amélioration du potager dont j’avais entamé l’aménagement
l’an dernier en convertissant des espaces envahis d’herbes folles
en lopins et carrés propices à la culture de légumes. Tâche un
peu ingrate au départ mais qui, menée à bien, après un sévère
désherbage suivi de labour et d’ameublissement au croc, fait que le terrain ne
nécessite qu’un peu d’entretien. La première tranche de
ce mini-potager (mon précédent, dans les collines était bien plus
vaste) a donc été facile à préparer en vue des semis de Poireaux,
radis, haricots verts et autres courgettes qui viendront tenir
compagnie aux artichauts et fraisiers déjà en place :
L’artichaut
violet,planté, l’an dernier m’a offert la joie de donner
naissance à, pour l’instant, 3 jolis bébés que je pourrai
savourer dans un mois. Hélas, la nature est cruelle et ce n’est
qu’en agrandissant la photo que j’avais prise d’un de ces
délicieux bourgeons que le jour suivant j’aperçus qu’un
escargot l’avait rejoint parmi les feuilles :
Quand
je voulus aller déloger la bête immonde, je vis qu’elle s’était
permis de dévorer l’extrémité du bourgeon. Je l’envoyais suite
à un vol plané voir si l’herbe était plus verte chez le voisin
et entourai le pied de la plante de granulés propre à envoyer ses
congénères tester les avantages du paradis des gastéropodes.
Mettre
en état la partie destinée aux pommes de terre fut plus délicate
car un premier bêchage d’automne n’avait pas permis que
pourrissent les racines des divers végétaux qui la recouvraient et
supprimer celles-ci prit du temps. Le sol rendu meuble, je pus y planter
mes tubercules.Seulement,
le soleil et la chaleur et la chaleur de ce début avril dopa leur
croissance et certains pointent déjà leur feuillage, ce qui ne va
pas sans m’inquiéter un peu car jusqu’à la mi-mai et ses fameux
saints de glace (période où il arrive qu’on crève de chaud), on
n’est pas à l’abri de gelées destructrices. On avisera alors.
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Pousse prématurée |
La
tomate étant l’un des fruits qui, obtenu de manière naturelle,
cueilli pour être mangé immédiatement, offrent au gourmet, à
l’instar de la pomme de terre nouvelle, du haricot ultra-fin
cueilli du matin ou de la jeune courgette, des plaisirs ineffables,
j’avais fait l’emplette d’une mini-serre. Je la montai donc et
y plantai quelques pieds :
J’en
réservai deux ou trois pour la pleine terre. Toutefois, vu le climat
parfois rigoureux et très souvent pluvieux, il est plus sage de leur
offrir un abri que les préservera du mildiou et d’un mûrissement
trop tardif.
Tous
ces menus travaux menés à bien, je connaîtrai, chaque matin, le
bonheur simple que procure un tour de jardin où l’on arrache ici
où là une herbe entre deux binages, où on cueille une fraise que
l’on savoure sans plus tarder et où l’on récolte les produits à
maturité.
Un
peu de lecture et de cuisine ainsi que l’écriture de billets
frivoles viennent compléter ces moments paisibles. J’ai
expérimenté de nouvelles recettes qui m’ont réjoui le palais
dont voici quelques unes :
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Noix de Saint-Jacques crème-curry accompagnées de nouilles chinoises |
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Filet mignon de porc et son riz basmati |
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Restes de poulet rôti tomates et champignons |
Et bien sûr, chaque fois que le temps
s’y prête, le barbecue :
Certains parleront de chance. La
chance n’a rien à voir là-dedans, il s’agit de choix, choix que
beaucoup auraient du mal à faire et encore plus à assumer tant les
sirènes de la ville les captivent. Étant sourd à leurs appels, je
les ignore.