J’entends que, selon un
sondage,
ce sont les vieux qui seraient le moins effrayés d’aller voter aux
municipales. Ça peut paraître paradoxal vu qu’ils sont les plus
susceptibles d’être gravement affectés en cas de contamination
par le coronavirus. A l’opposé, ce sont les jeunes qui seraient le
plus timorés.
Sur l’échiquier politique, les électeurs De
MM. Hamon et Mélenchon et de Mme Le Pen seraient les plus couards
tandis que les moins impressionnés seraient ceux de M. Fillon. Au
niveau géographique, c’est dans l’agglomération parisienne
qu’on bouderait le plus les urnes tandis que dans les communes
rurales on serait bien moins
dissuadé de voter.
En
reprenant point par point ces constats on peut en tirer quelques
leçons. Sur l’âge d’abord. Si les 18-24 ans sont 40 % a
avoir plus ou moins la trouille alors que seulement 23 % des
plus de 65 ans sont dans ce cas, c’est probablement parce que la
jeunesse est impressionnable. Tout est nouveau pour elle et il lui
manque le recul et l’expérience qui permettent une mise en
perspective des événements. Les vieux, eux, se
sont vu promettre tant de
catastrophes inéluctables qui
ne se sont jamais
produites qu’ils en sont devenus sceptiques. D’autre part, avec
l’âge, on devient fataliste, on apprend que le pire n’est pas
toujours garanti et que quand il survient on est désarmé.
Que
les électeurs de partis dits « extrêmes » ou de gauche
« modérée » soient de nature craintive est naturel :
leur vision pessimiste du monde les amène à tout dramatiser. A
l’inverse, la droite « modérée » et le centre sont
moins tentées par les scénarios apocalyptiques.
Il
est également compréhensible qu’en Île-de-France où les gens
s’entassent souvent dans des espaces restreints et où l’on
utilise des transports en commun bondés le développement des
épidémies soit
une menace plus sérieuse qu’elle ne l’est au fin fond de
départements ruraux en voie de désertification.
Tout
cela me paraît donc très logique. Bien
que n’étant pas particulièrement apeuré par une éventuelle
contagion, comme je
l’expliquais ici le 16 février,
date à laquelle le Covid-19 ne faisait
planer aucune menace réelle ou supposée sur le scrutin, je
compte bien m’abstenir
dimanche mais pour d’autres raisons.