Après plus de sept année
durant lesquelles je m'étais refusé à le faire, je me suis résolu
à modérer les commentaires que les lecteurs auraient la gentillesse
de déposer en bas de mes articles. Je ne le fais pas de gaîté de
cœur.
Cela est dû au fait,
que, probablement en proie à une de ses crises sporadiques, un
certain troll s'est permis de venir déposer ses crottes de mouche
ici à maintes reprises tout au long de la journée d'hier. Ayant
d'abord fait preuve d'une quasi-angélique patience à son égard des
années durant avant de lui annoncer que ses insignifiants
borborygmes seraient systématiquement effacés dès qu'aperçus,
suite à son avant-dernière période de démence, je me suis
résigné, afin de cesser de passer mon temps à effacer ses
graffitis ineptes, à la modération.
Ce blog doit son
existence, comme
je l'expliquai dès sa création, à ma confusion passagère
entre ce genre d'espace et les forums que je fréquentais jadis. M.
Nicolas Jégou, qui en fut victime, m'expliqua, en termes aussi
fleuris que fermes, que mes interminables commentaires n'étaient pas
de mise sur son blog et que si j'avais des choses à dire je n'avais
qu'à en créer un. Étant de ceux qui ont une légère tendance à
comprendre ce qu'on leur dit, je suivis ce conseil.
Troll je fus donc et je
m'en repends. Seulement, dans ma trollerie, j'avançai à visage
découvert, utilisant ma véritable identité. Chose que ne font que
peu de gens. Je suis contre l'anonymat et les pseudos quand ils ne
servent qu'à dissimuler un total inconnu. Bien que ne l'ayant jamais
fait en plus de quinze ans, je conçois, qu'afin d'éviter des ennuis
aux niveaux professionnel, familial ou amical, certaines personnes y
aient recours. Seulement, ça gêne les échanges. En effet, quand on
connaît le sexe, la profession, les goûts, bref, un peu de la vie
de son interlocuteur, le déséquilibre du dialogue est moindre, vu
que ce dernier, s'il fait une lecture attentive des écrits auxquels
il répond, peut se faire une idée approximative de leur auteur et
de sa vie.
Le troll anonyme, lui,
avance caché, dans le meilleur des cas, derrière un profil non
renseigné et se permet ainsi d'importuner et souvent d'insulter une
personne réelle. Le déséquilibre est alors total. Lui répondre
serait aussi stupide que d'engueuler le vent qui couche mes
jonquilles. On ne peut échanger avec l'inexistant.
J'ai longtemps pensé que
recourir à la modération serait pour moi offrir au troll une
victoire. Et c'en est une. Car sa malignité gratuite parvient à
restreindre un espace de liberté. Seulement ce repli a ses
avantages : désormais, ses délires et autres idioties seront
captés à la source et ne viendront plus souiller un espace que je
souhaite, autant que la période le permet, voir rester amical. Les
pathétiques ruses dont il usa (usurpation d'identités, liens vers
n'importe quoi) ne lui serviront à rien : tout message marqué
du sceau de sa crasse sottise sera détruit.