Trop peu, trop tard ? C'est ce que
disent les GJ, du moins certains. Quand on leur donne satisfaction
sur des points qui se trouvaient au cœur de leurs demandes, ça ne
suffit plus. Car, voyez vous, les choses ont évolué. D'un rejet des
taxes on est passé à bien d'autres choses. Qu'exige-t-on
aujourd'hui ? Rien moins que l'extinction de la
misère économique. On veut aussi que l'assemblée soit
dissoute et que le président démissionne. Tout cela est bel et bon.
Cent Euros de plus par mois pour les
smicards, c'est insuffisant. Je n'en doute pas. De même que cinq
cents voire mille Euros le seraient pour mener une vie de rêve.
Seulement une question se pose : l'état de notre économie
permet-il de satisfaire ces justes revendications ? Les
démagogues de tout poil vous diront que oui. Leurs solutions sont
concrètes : on fait payer les riches et on réduit le salaire
des parlementaires et des ministres. On rétablit l'ISF, et on met
les représentants du peuple au SMIC. Ça c'est de la réforme !
Seulement, pour amener les 9 millions de pauvres à l'aisance, c'est
un peu juste. C'est même ridiculement insuffisant. On pourrait aussi
faire rendre gorge aux multinationales. Sauf que, comme leur nom
l'indique, ces sociétés ont le choix de l'endroit où se faire
imposer et les probabilités pour qu'elles choisissent le pays où on
les impose le plus sont faibles, voire inexistantes.
Admettons que M. Macron démissionne
après avoir dissout l'assemblée et que dans la foulée on change de
république. Cela résoudrait-il tous nos problèmes ou au moins une
majorité d'entre eux ? J'en doute fort, car qu'on le veuille ou
non, il faudra bien mettre quelqu'un à la tête de l'état et élire
des représentants (On parle de démocratie directe mais ce système
n'amènerait, c'est évident, qu'à la dictature des minorités
agissantes). A moins bien entendu que l'on choisisse un régime
totalitaire. Je doute que beaucoup en rêvent vu les piètres
résultats généralement obtenus par ce genre de gouvernance. Donc,
on revote. Et pour qui ? Existe-t-il à l'heure actuelle une
personne capable d'être élu (e) autrement que par défaut ou par
l'alliance de la carpe et du lapin ? Il est difficile
d'envisager que cette personne, au bout de quelque temps ne serait
pas rejetée par une large majorité comme l'auront été ses
prédécesseurs.
Le problème, c'est qu'en matière
économique ou politique, comme en tous les domaine, les possesseurs
de baguettes magiques se font rares et que, de sources sures,
l'existence du Père Noël est fortement remise en cause. Il est probable
que, pour pallier les effets d'une quarantaine d'années d'erreurs,
il faudra du temps et un changement profond des mentalités.
Il me semble que les GJ, plutôt que
d'exiger la lune et tout de suite, feraient bien de comprendre ces
évidences et que ce n'est pas en offrant chaque samedi l'occasion
aux racailles de banlieue de se livrer à leurs activités favorites
qu'ils feront avancer le shmilblick.