J'ai récemment avoué un
handicap. Aujourd'hui je dois confesser un défaut. Et pas un petit.
J'ai en effet tendance à sous-estimer la profonde stupidité de
certains de mes contemporains. Sondez-les, ils vous diront accorder
peu de crédit aux media. Faites une campagne médiatique bien
orchestrée et les voilà qui se mettent à partager l'avis des
journaleux et à faire leurs les plus foireux arguments qu'on leur
susurre à l'oreille. Et s'il n'y avait que ça ! Figurez-vous
qu'ils vivent chez Walt Disney. Il ne sont qu'honnêteté, vertu,
rigueur. Afin de renforcer ces qualités, ils ont besoin de modèles.
Et où vont-ils les chercher, mais selon leur logique implacable chez
les politiques qu'ils déclarent volontiers tous pourris. Ajoutons
encore qu'ils font montre d'un sens politique qui ferait honte à une
une amibe morte quand, sciant la branche qui les porte, il ne voient
pas les néfastes conséquences d'une telle action.
C'est des personnes qui
se déclarent de droite qu je découvre abasourdi la foncière
stupidité. Les gens de gauche ne valent souvent pas plus cher mais
vu que les « valeurs » dont ils se disent porteurs sont
pour moi mortifères et que les objectifs qu'ils s'assignent mènent
à mon avis aux pires catastrophes, ce qu'ils peuvent bien penser,
dire et faire, je m'en tamponne le coquillard tant qu'ils me semblent
en perdition et voués à une heureuse et proche disparition. Mais
quand je vois, comme récemment, les braves gogos que j'avais cru de
mon camp tomber avec entrain dans un panneau grossier, je ressens un
découragement certain.
Cette « affaire »
Fillon, j'ai commencé par m'en moquer comme de l'an quarante. Dans
ma grande innocence, je croyais que rares seraient les sots qui en
tiendraient compte. Mea maxima culpa ! Je sous-estimais leur
capacité à se voir manipulés et aussi et surtout leur capacité à
mal évaluer l'importance relative d'un quelconque fait par rapport à
ce qui est en jeu, à savoir le relèvement de la France et la mise
au rencart d'une gauche qui ne rêve que de détruire le peu qu'il en
reste.
Cela dit, j'aimerais vous communiquer le texte de
Vincent
Goyet, ex-assistant parlementaire qui expose en détail ce que
peuvent être les fonctions de ces professionnels, l'enveloppe dont
disposent les députés et sénateurs pour rémunérer leur personnel
et l'usage qu'ils en font ou peuvent en faire. Le texte est long mais
à mon sens il mérite d'être lu dans son intégralité. Je suis
responsable des passages en gras.
DERNIÈRE MINUTE : pour ceux qu'une longue lecture lasserait, j'ajoute à sa suite un texte plus court tout aussi édifiant.
Parce que j'ai été attaché parlementaire,
beaucoup de ceux qui me connaissent m'ont demandé comment faire le
tri entre tous les éléments qu'ils ont lus dans la presse ces
derniers jours à propos du fonctionnement de l'équipe qui entoure
chaque député.
Je tiens à préciser tout de suite que je
soutiens François
Fillon depuis la défaite et le départ de Nicolas
Sarkozy en mai 2012. Comme ça, les choses sont dites. Les
éléments que je donne ci-dessous sont ma propre analyse et mon
propre ressenti, issus de mon expérience personnelle. Je laisse
chacun y puiser ce qu'il voudra.
Avant tout, le cabinet parlementaire fonctionne
de fait comme une TPE. Le député embauche et rémunère librement
ses collaborateurs, sur la base de contrats de travail de droit
privé, qui prennent automatiquement fin en cas d'interruption du
mandat parlementaire.
Pour rémunérer ses collaborateurs, chaque
député dispose d'une enveloppe mensuelle de 9 561 € (lorsqu'il
laisse l'Assemblée nationale gérer ces contrats et payer les
charges patronales), 14 341 € s'il décide de tout gérer lui-même.
Sur les 9 561 €, il doit donc encore acquitter les charges
salariales (précision technique pour les puristes).
Dans les faits, l'immense majorité des députés
laisse l'Assemblée s'occuper de tout.
Chaque député organise à sa guise le travail
de son équipe, avec des collaborateurs dont le travail peut être
très divers : agenda, logistique, courriers, dossiers législatifs,
dossiers locaux, réunions, questions au Gouvernement, amendements,
relations presse, relations avec les élus, relations avec la
population, communication, rendez-vous, représentation, conseil,
etc. Ce travail répond en fait aux trois fonctions remplies par un
parlementaire : 1/ il représente le peuple ; 2/ il vote les lois ;
3/ il contrôle l'action du Gouvernement et des administrations.
Bref, le travail est gigantesque, et la politique
est bien souvent le lieu où les militants viennent donner un coup de
main bénévole (mise sous pli, distribution de documents à la
population, logistique des réunions publiques, réseaux sociaux,
etc.). Il y a plutôt trop de travail que pas assez !
François Fillon est aujourd'hui attaqué non pas
pour avoir rémunéré son épouse et deux de ses enfants, mais parce
que certains soupçonnent qu'il s'agirait d'emplois fictifs, sans
travail réalisé en contrepartie.
Comme je viens de le souligner, ce n'est pas le
travail qui manque autour d'un député. J'ai croisé des dizaines et
des dizaines de parlementaires, davantage encore de collaborateurs,
et la plupart d'entre eux sont des passionnés, qui ne comptent pas
leurs heures. De même, il est inimaginable qu'un élu fasse une
carrière politique durant 35 ans (François Fillon a été élu pour
la première fois en 1981) sans que sa / son conjoint(e) ne lui
apporte au quotidien un soutien et une aide de tous les instants,
surtout si elle / il n'a pas une autre activité professionnelle à
côté.
Quid du niveau de rémunération pour le conjoint
non salarié du chef d'entreprise ? Comme dans n'importe quelle TPE,
il est fréquent que le conjoint participe de fait à l'activité
sans percevoir de salaire. Quand la structure trouve l'espace d'une
rémunération, il peut y avoir ensuite une forme de rattrapage
salarial, en contrepartie de toutes les années de bénévolat.
S'agissant de Pénélope Fillon, elle n'a pas été
rémunérée entre 1981 et 1988. Puis elle a bénéficié d'un
salaire comme attachée parlementaire jusqu'en 2013 (avec
manifestement un rattrapage salarial). Elle a perçu 639 000 euros
net sur cette période (les médias parlent en brut pour gonfler la
somme). Ramené à 35 années de travail aux côtés de son mari,
nous arrivons à l'équivalent d'un salaire net mensuel de 1521 €.
Tous ceux qui se scandalisent du montant de 830 000 € brut
devraient méditer sur la période concernée... Si j'avais
travaillé durant 35 ans aux côtés de François Fillon, sur la base
du salaire de 2600 € net que je touchais en 2007, j'aurais coûté
bien plus de 830 000 € brut (faites le calcul : 1,4 million d'euros
brut - et par souci de simplicité, je n'ai pas tenu compte du 13e
mois...).
Mais quel travail a donc bien pu réaliser
Pénélope Fillon ? Sans doute un travail de petite main pour un
grand nombre de courriers reçus au domicile (François Fillon
n'avait pas de permanence parlementaire en circonscription). Un
soutien logistique également. Un travail de conseil, relecture
(c'est ce qui semble ressortir de la bouche de l'avocat de François
Fillon). Un travail de représentation, aussi, accompagnant son mari,
ou se substituant à lui quand il n'était pas disponible.
Pénélope Fillon n'aurait-elle pas pu remplir
toutes ces tâches sans être rémunérée ? Si, sans doute. Mais en
France, la loi autorise les parlementaires à salarier leurs proches.
De très, très nombreux élus le font, ponctuellement ou de façon
pérenne. C'est fréquemment le cas pour les enfants étudiants des
députés ou sénateurs, dont les parents mettent ainsi le pied à
l'étrier professionnel.
Mais alors, pourquoi cette brusque poussée de
fièvre concernant François Fillon ? Qui ne voit pas l'opération de
déstabilisation à quelques semaines de la présidentielle ?
"Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose",
proclame Francis Bacon dans son Essai sur l'athéisme.
Interrogeons-nous maintenant sur le niveau de
rémunération des enfants de parlementaires : n'est-il pas excessif
? On peut parfaitement le penser dans certains cas. Mais 1/ ce
montant reste à la discrétion du parlementaire et 2/ on sort du
débat sur le caractère fictif de l'emploi. Les enfants de Fillon
avaient fait des études de droit, l'un d'eux a d'ailleurs obtenu son
diplôme d'avocat l'année suivante. Ils avaient donc des compétences
utiles pour aider leur père dans ses missions parlementaires. Il ne
s'agit pas d'emplois fictifs. Or, c'est là-dessus que Fillon est
attaqué.
Certains s'étonnent aussi que Pénélope Fillon
n'avait pas de badge pour accéder à l'Assemblée, ni d'adresse
e-mail personnalisée. J'ai travaillé durant 5 ans à l'Assemblée
(entre 2002 et 2007), j'avais évidemment un badge pour accéder à
mon lieu de travail, mais ce n'était pas le cas de tous mes
collègues de circonscription. Je n'ai par ailleurs jamais eu
d'adresse e-mail professionnelle à mon nom : j'ai toujours utilisé
l'adresse des parlementaires pour lesquels j'ai travaillé.
Autres questions légitimes que se posent
beaucoup de gens : pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle été
rémunérée par le suppléant de François Fillon ? A quel travail
est-ce que cela correspond ? Pourquoi un salaire si élevé ?
Lorsqu'un parlementaire devient ministre, il conserve un lien avec
le territoire d'où il est originaire. Les collaborateurs du
suppléant devenu député font souvent le lien et la navette entre
la circonscription et le ministère. Et Pénélope Fillon a pu être
d'autant plus sollicitée dans ce cadre que l'agenda de son mari le
rendait beaucoup moins disponible. Le suppléant de François Fillon
était par ailleurs peut-être davantage présent en circonscription
qu'à Paris, n'ayant pas forcément les mêmes ambitions et
appétences pour le travail législatif que son prédécesseur.
Enfin, un élément important : jusqu'en 2012,
les députés pouvaient conserver le reliquat du crédit
collaborateurs qui leur était attribué. Cet argent ne serait donc
pas resté dans les caisses de l'Assemblée. Ceux qui demandent à
Pénélope Fillon de "rendre l'argent" ignorent
manifestement qu'il s'agirait de le rendre... à François Fillon
lui-même.
Mais alors, pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle
dit qu'elle ne travaillait pas et ne s'était jamais mêlée de
politique ? Peut-être simplement parce qu'elle ne considérait pas
son action comme un travail, mais comme un engagement aux côtés de
son mari. Il n'empêche que si elle n'avait pas été là, toutes les
tâches qu'elle a accomplies auraient dû l'être par quelqu'un
d'autre. En outre, un attaché parlementaire ne fait pas de
politique : il travaille dans le domaine politique, mais c'est le
parlementaire qui fait de la politique. Pas ses collaborateurs.
Enfin, de la part de celle qui était la conjointe d'un parlementaire
puis d'un ministre, il aurait été désobligeant de se présenter
simplement comme "l'assistante". Pour des raisons
évidentes, Pénélope Fillon ne s'est manifestement jamais
considérée comme telle.
Posons-nous maintenant la question de
l'orchestration de cette affaire politico-médiatique :
- le
mercredi 25 janvier, le Canard Enchaîné publie un article
- le
jeudi 26 janvier, le Parquet national financier ouvre une enquête
judiciaire
- le vendredi 27 janvier, ce même parquet auditionne
plusieurs témoins
Une vitesse absolument stupéfiante !
Pour rappel, le parquet national financier a été
créé par Christiane Taubira en 2014, qui y a placé ses amis : le
procureur du PNF, Eliane Houlette, était commissaire du gouvernement
auprès du Conseil des ventes volontaires. Elle doit son incroyable
et fulgurante promotion au Garde des Sceaux de l'époque, laquelle a
également constitué une équipe de procureurs adjoints et
vice-procureurs parmi ses très proches (Michel Pelegry, Ulrika
Delaunay-Weiss, Patrice Amar, Monica d'Onofrio...).
Rappelons aussi qu'en France, le parquet (a
fortiori le parquet national financier) n'est pas indépendant du
pouvoir exécutif : les procureurs dépendent directement du ministre
de la Justice, ce qui est d'ailleurs pointé du doigt par la Cour
Européenne des Droits de l'Homme.
La vitesse avec laquelle le parquet s'est jeté
sur François Fillon ne manquera pas d'interpeller tous ceux qui
déplorent les lenteurs habituelles de la Justice. La perquisition de
l'Assemblée nationale qui a eu lieu hier après-midi relève là
encore de l'exceptionnel.
Parallèlement, quand des journalistes publient
dans le livre "Nos très chers émirs" des accusations
nominatives de corruption envers un ministre du Gouvernement, le même
parquet reste curieusement muet. Pourquoi une telle différence de
traitement ?
Face à cette situation, je suis persuadé de
l'impossibilité pour Pénélope Fillon de ne pas avoir participé au
travail parlementaire de son mari. Son travail n'a pas été fictif,
et il dure depuis 35 ans.
Je suis aussi persuadé que cette opération de
déstabilisation a été sciemment préparée et orchestrée. Je n'ai
pas voulu croire à une machination envers DSK en 2011, ses propres
turpitudes étant suffisantes pour provoquer la chute d'un candidat
annoncé par tous comme le prochain président français. La
similitude de l'acharnement qu'il a subi alors, avec l'acharnement
subi aujourd'hui par François Fillon, fait naître le doute. Les
mêmes officines semblent à l’œuvre. D'ailleurs, ce sont les
mêmes qui en furent et en seraient les grands bénéficiaires :
François Hollande et ses proches, du PS à Macron.
Et toute cette agitation éloigne les citoyens
de ce qui devrait nous préoccuper à titre principal : la situation
de la France, qui compte un nombre record de chômeurs, dont la Dette
n'a jamais été aussi élevée, et qui n'offre aux jeunes
générations que le choix entre le déclassement ou l'émigration.
Voilà pourquoi je continue plus que jamais à
soutenir François Fillon. Parce que le projet qu'il porte me semble
nécessaire pour redresser notre pays. Parce qu'il faut desserrer
l'étau de l'étatisme. Parce qu'il faut permettre à chacun de
travailler davantage s'il le souhaite pour gagner davantage. Parce
qu'il faut améliorer le financement et la couverture maladie de
notre assurance sociale. Parce que la France doit redevenir un
interlocuteur crédible sur la scène internationale.
Et parce que je ne suis pas dupe du matraquage
médiatique actuel.
NB : suite à vos remarques, j'ai rectifié à
1988 la date de fin du travail bénévole de Pénélope Fillon. Le
montant total perçu sur la période 1981-2016 reste le même, donc
le salaire mensuel moyen ne change pas : 1521€ net.
De Julien Aubert, député de Vaucluse :
Je lis ici et là des réactions vives sur les révélations du Canard
enchaîné concernant l’épouse de François Fillon. Dans le contexte
abrasif de notre époque, marquée par la méfiance généralisée, cela se
comprend parfaitement et je pense d’ailleurs que c’était exactement
l’effet recherché par les informateurs du Canard. Je tiens cependant à
préciser quelques points, pour ceux qui n’ont pas lu mon livre « Salaud
d’Elu » (#salaudelu)
– L’enveloppe collaborateur du député, qui lui sert pour fonctionner,
a une origine publique mais cela n’est pas pour autant de « l’argent
public ». Ce n’est pas l’origine des fonds qui lui donne son origine
publique mais l’organe qui le distribue… Sinon le traitement d’un
fonctionnaire ou la pension qu’on verse à un retraité seraient
considérés comme de l’argent public, même après avoir été déposés sur
leur compte en banque !! Je comprends bien pourquoi ceci peut paraitre
discutable pour les citoyens mais je l’affirme. Preuve en est : la Cour
des comptes ne contrôle pas l’usage de ces sommes, alors qu’elle est
compétente pour tout usage de deniers publics – Elysée compris. En
effet, si l’Assemblée est une institution publique, le député est
considéré en revanche comme un employeur privé, avec des contrats de
droit privé, et il est dans la même situation qu’un indépendant qui
choisit – à son avantage ou à ses dépens – de travailler avec tel ou
tel. Aussi choquant que cela puisse sembler – car les Français n’aiment
pas le népotisme – si le député choisit de travailler avec son fils et
que celui-ci est un incapable c’est tant pis pour lui. Au moment de
l’élection, il risquera la faillite…
– Il est difficile d’évaluer le rôle de l’assistant parlementaire car
chaque député a des besoins différents. J’ai des collègues qui ont des
assistants qui répondent essentiellement au téléphone ou aux courriers ;
d’autres ont des nègres ; d’autres des attachés de presse ou des
conseillers politiques. En d’autres termes, tous ne produisent pas du
papier…
– Sur le caractère présumé fictif de l’emploi occupé, normalement
vous y avez recours lorsqu’il s’agit d’augmenter sans le dire le revenu
de quelqu’un, à moindres frais. Dans le cas de François Fillon, je vois
mal pourquoi il se serait donné cette peine. A l’époque des faits, la
non-consommation de l’enveloppe collaborateurs revenait de droit au
deputé employeur. Dès lors si l’idée était d’augmenter son revenu, nul
besoin de passer par sa femme : il suffisait de n’employer personne !
C’était tout aussi légal, et encore plus simple – il économisait au
passage le cout des cotisations sociales prélevées sur la même
enveloppe. En revanche, vu les horaires et la vie particulière que les
députés mènent, certains salarient des membres de leur famille tout
simplement pour pouvoir les voir.
Voilà pourquoi avant de foncer tête baissée dans le beau scandale
sorti à point nommé avant une élection capitale pour discréditer un
candidat, il convient de réfléchir posément, d’attendre les éléments de
justification de François Fillon sur le travail fait par sa femme et de
bien comprendre toutes les implications de l’usage du crédit
collaborateur. Je le dis d’autant plus sereinement que je n’ai jamais
employé un membre de ma famille et que je milite pour une modification
des règles d’emploi pour exclure les membres de la famille du député,
afin d’éviter ce genre de polémique sans fin (j’avais d’ailleurs déposé
une proposition de loi sur les collaborateurs de collectivités
territoriales). A l’ère du soupçon, un député qui emploie sa femme est
forcément coupable, alors que celui qui vous donne un coup de pouce pour
placer la vôtre est un mec bien.
En parlant de soupçon, une dernière question pour alimenter la
réflexion commune : qui pouvait avoir accès aux archives des contrat
passés à l’Assemblée nationale par François Fillon, en dehors de son
cercle, de manière à fournir au Canard des informations chiffrées très
précises et des dates ? Et qui y avait intérêt ?