..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 17 janvier 2017

Retour de vacances

Autant l'avouer tout de suite, ces vacances ne furent pas à la hauteur de mes attentes. Disons plutôt qu'après un début médiocre elles connurent une triste fin. D'emblée, je fus déçu par ma chambre : s'il y avait bien une salle d'eau privative, la télé et le wifi, pas plus de mini-bar que de beurre au tribunal. Quand je pense à ce que, pour un prix moindre, j'aurais pu avoir dans la plupart des villes de province, franchement, c'était plus que limite. La seule chose positive, c'était le personnel : nombreux aimable et serviable. Quoique un peu bizarre. Ainsi, celle qui me conduisit à ma chambre m'annonça qu'à son prochain retour elle me raserait. Curieux rite de bienvenue ! D'autant plus curieux que j'étais déjà rasé. Mais bon, comme disent les Anglais « When in Roma, do as the Romans do ». Je suppose que cela s'applique également à Caen. S'ils ont pour coutume de raser leurs clients, laissons-nous raser...

Seulement quand elle revint munie d'une petite tondeuse, elle me demanda de me déshabiller. J'eus beau lui signaler que nous ne nous connaissions qu'à peine, elle insista et, en garçon poli, je finis par céder. Elle se mit en devoir de me raser d'abord le torse puis des parties que je n'oserais nommer. Avouez que c'est curieux. Ayant perdu ma toison, elle me conseilla d'aller prendre une douche et me donna un flacon pour ce faire. Je vis plus tard qu'il contenait un liquide jaune-brun. Ne voulant pas trop montrer mon peu de connaissance des mœurs caennaises, je m'exécutai tout en me demandant où elle voulait en venir... Quand je sortis de la douche, l'oiseau s'était envolé. « Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie » disait le bon roi François...

Elle revint un peu plus tard, chargée d'un plateau-repas. Puis, toujours mystérieuse, disparut comme elle était venue, me disant à demain. Le repas fut médiocre. J'eus ensuite la visite d'un jeune homme qui se présenta comme étant médecin. Très gentil et pas excentrique pour un sou dans son comportement. Il le fut ensuite par de curieuses exigences : mes soins auraient lieu le lendemain en début d'après-midi et il faudrait, mis à part un frugal petit déjeuner pris avant sept heures, que je sois à jeun et que je n'aie pas fumé depuis la veille à minuit. Ces Caennais, que ne vont-ils pas chercher ? Fatigué, je me couchai quand deux jeunes femmes firent irruption dans ma chambre et me mirent au bras une sorte de bracelet qu'elles s'amusèrent à gonfler puis à dégonfler avant que l'une ne dicte à l'autre des chiffres que cette dernière enregistra sur un ordinateur.

Je dormis plutôt bien, sauf que vers 6 heures, les deux espiègles de la veille revinrent et me firent à nouveau le coup du bracelet gonflable. On s'amuse d'un rien dans le Calvados ! La matinée passa comme elle put. Après une douche au jaune-brun et ayant revêtu la tenue que ma blonde (car elle était blonde) amie m'avait offerte en vue de ce que je pensais devoir être nos ébats, vers une heure, vêtu d'une sorte de pyjama vert et toqué de la même teinte, un homme vint me chercher et, m'ayant demandé de monter sur une sorte de lit muni de roues, m'emmena à travers de froids couloirs vers une salle où un autre toqué me dit qu'il allait m'anesthésier. Je m'attendais à quelque chose de léger qui me permettrait de suivre les soins mais il n'en fut rien. Je perdis immédiatement conscience pour ne la retrouver que plus d'une heure plus tard dans une salle remplie de brancards à roulettes semblables au mien occupés de gens léthargiques. On me ramena à ma chambre dans un état semi-comateux. Ma raseuse de la veille, passant par là, me demanda où était passée ma bonne humeur. Que répondre ? Ce qui restait d'après-midi consista à lutter contre le sommeil en vue d'une nuit reposante. Le temps me semblait comme figé. J'attendis la visite du médecin mais point de visite il n'y eut.

Suivit enfin un repas moins mauvais que celui de la veille, sans pousser l'audace jusqu'à être bon. C'est ensuite que les choses se gâtèrent. Car tandis que je m'apprêtais à m'endormir bien qu'il ne fût que vingt heures, un couple de sadiques vint m'importuner, se déclarant être l'ÉQUIPE DE NUIT.
La torture allait commencer...

Mise en garde : Il est fortement déconseillé aux âmes sensibles de lire ce qui suivra.

samedi 14 janvier 2017

Pluriel

La gauche fut un temps plurielle. Ces derniers temps, elle l'est un peu moins mais elle en a gardé une certaine aversion pour le singulier. C'est pourquoi, le ministère de la famille, vu qu'il y a plusieurs types de familles (homoparentales, monoparentales, tuyau de poêle (celles où tout le monde s'emmanche), régnantes, recomposées, décomposées, surcomposées, traditionnelles, etc.) est devenu Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes. Curieusement, enfance est demeuré au singulier alors qu'il est indéniable qu'existent diverses enfances (heureuses, malheureuses, de Charlemagne (clin d’œil!), où l'on retombe, etc.).

Mais ne boudons pas notre plaisir : un gouvernement qui reconnaît la multiplicité des composantes regroupées sous un terme générique ne peut qu'être loué. Seulement, ses méritoires efforts ne vont pas jusqu'au bout de leur logique.

Par exemple, il existe un Ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Comme s'il n'existait qu'une sorte de travail, d'emploi, de formation professionnelle et de dialogue social ! Le travail peut être pénible, enrichissant, forcé, manuel, intellectuel, à domicile, de romain, sur soi, de deuil, à temps partiel... Quand aux emplois qu'il soient du temps, fictifs, précaires, stables ou autres, nier leur variété est un peu léger. La formation professionnelle peut être initiale, continue, qualifiante, uniquement-destinée-à-donner-l'impression-d'une-inversion-de-la-courbe-du-chomage-en-transférant-des-chomeurs-de-la-catégorie-A-à-la-catégorie-D... Le dialogue social connaît lui aussi des variantes : traiter des problèmes autour d'une table n'est pas comme le faire en poursuivant des cadres dont on arrache les chemises.

Peut-on parler d'une Éducation Nationale comme si celle qu'on reçoit dans un lycée de quartier sensible était semblable à celle que dispense Henri IV ? Pour refléter les disparités du système ne pourrait-on pas supprimer le terme « Nationale » et parler d' « Éducations » ?

Parmi les ministères susceptibles de connaître une salutaire pluralisation, je citerai, pour des raisons que vous devinerez aisément, ceux de la justice, de l'Économie, de la ville, de la fonction publique, de la culture et de la communication, de l'agriculture, du logement et de l'aménagement du territoire. Pour l'Outremer, c'est fait.

Dépêchons-nous de pluraliser car une telle réforme, aussi fondamentale qu'urgente, permettrait à notre révéré Président d'occuper dans les mémoires de la France, de l'Europe, du Monde et de l'Univers une place encore plus prestigieuse que celle qu'il y a déjà obtenue par ses insignes mérites.

vendredi 13 janvier 2017

Vivement les vacances !

Dans deux jours et quelques heures, je partirai en vacances. Mon chauffeur (en fait, une chauffeuse) viendra me chercher à la maison en berline blanche. J'aurais préféré que ce fût en limousine mais ils n'en avaient pas de disponible. Une heure de route et j'arriverai à destination. Hébergement de luxe pour 95 € la nuit, soins compris : une affaire ! Ç'aurait même pu être gratuit si j'avais consenti à partager ma chambre !

Dimanche, donc, à 15 heures je serai à la réception et pourrai aller profiter de ma chambre sans retard (ces voyages, ça fatigue). Bien vite arrivera l'heure du dîner, car on dîne tôt à l'hôtel Saint-Martin : entre 18h et 18 h 30 ! C'est bien, ça vous laisse libre pour la soirée. Il se peut qu'il y ait un petit supplément pour bénéficier de la télévision, mais vu la modicité des tarifs...

Suivra une nuit de rêve dans un lit non seulement confortable mais équipé d'un sommier électrique. S'il n'y a pas grand chose à la télé, on peut toujours s'amuser à se lever les pieds ou la tête : rigolade assurée. Ce qu'il y a de bien dans ce genre d'hébergement, c'est qu'on y passe voir si vous dormez bien. C'est un service que même les plus onéreux palaces n'offrent pas. J'espère que les visiteuses n'oublieront pas de bien faire claquer les portes !

Le matin, entre 7 h 30 et 8 h, ne me sera servi AUCUN petit déjeuner car il ne faut pas que j'arrive ballonné à la séance de soins. La séance peut durer jusqu'à une heure, parfois un peu plus. Ça a l'air super-cool. On commence, même si on n'est pas junkie, par vous faire une petite piquouze. C'est dire si on vous chouchoute ! Personnellement, c'est pas vraiment mon truc mais si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal. Ensuite on vous colle un cathéter dans l'artère fémorale et on remonte jusqu'au cœur. Une fois arrivé, on repère la zone à soigner puis on la traite par radiofréquence. Si ça fait un peu mal : un coup de sédatif et on n'en parle plus. Cocooné qu'on est ! Reste à savoir s'ils ont prévu des distractions. Une heure, c'est long à ne rien faire. J'apporterai un jeu de carte. Si les infirmières ne sont pas trop occupées, on pourra faire une petite belote. Sinon, j'ai des mots croisés.

Ensuite, si tout s'est bien passé, on doit retourner à la chambre et se taper un bon repas. Une petite cigarette par là-dessus, un après-midi de farniente et re-gueuleton, re-nuit de rêve, petit dèje, visite de courtoisie de l'équipe soignante et retour à la maison en berline avec chauffeur.

Vous me direz que des vacances de deux jours c'est un peu court. Certes, mais vue la qualité des prestations proposées ça vaut bien quinze jours de camping. Surtout avec le temps qu'on a en ce moment ! Vous comprendrez l'impatience que j'ai de les voir commencer !

jeudi 12 janvier 2017

Eurêka !

Je voudrais, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, évoquer aujourd'hui un des problèmes majeurs qui se posent à tout homme et à toute femme (quels que soient leur couleur, leurs convictions, leur orientation sexuelle, le prénom de leur belle-mère, la couleur de leur voiture, le montant de leur loyer, leur série américaine préférée, leur degré de dépendance aux drogues dures, leur consommation annuelle de charcuterie, leurs gains au loto, leurs talents culinaires, le temps qu'ils passent à regarder du porno sur leur ordi au bureau, etc.), à savoir celui de déterminer quelle est la boisson qui comble le mieux leurs attentes.

Je vois déjà s'élever vos protestations : une boisson doit être adaptée au moment de la journée où on la consomme ou aux plats qu'elle accompagne. Loin de moi l'idée de nier qu'il convient au réveil de tremper ses croissants dans un bol de whisky et que rien ne se marie mieux avec les sardines grillées qu'un chocolat bien sucré. Mais là n'est pas mon propos. Je parlais de LA boisson, capable de procurer à qui la boit une parfaite satisfaction après qu'il a eu soif.

N'étant pas soiffard de nature (je ne bois normalement qu'à l'apéro et durant les repas, souvent par pur vice), il faut que la température s'élève singulièrement pour que je ressente le besoin de consommer du liquide. C'est donc, logiquement, lors de mon séjour prolongé au Sénégal, voici plus de quarante ans que je me suis, en vain, mis en quête du breuvage susceptible non seulement d'étancher ma soif mais aussi, ce faisant, de m'en trouver comblé. Aussi est-ce avec conscience et méthode que je m'attaquai au problème. La bière fut rejetée pour son amertume et l'état où sa consommation en quantité vous laisse ; le vin rosé bien frais se montra méritant mis à part qu'il endort et vous laisse la bouche pâteuse ; le Coca, les sodas, la limonade offrent une sensation de satiété qui s'avère bien fugace. Restait l'eau. Quoique ma compagne d'alors l'eût déclarée être LA boisson, je ne retirai de ce liquide inodore, insipide et incolore qu'insatisfaction : tout au plus un pis-aller.

Depuis, les rares fois où je ressentais le besoin d'absorber force liquide (en temps de canicule) je me résignais à l'eau. Jusque voici un peu plus d'un mois. Sortant de l’hôpital de Tulle, dûment muni d'une longue ordonnance, je me mis à ressentir une soif quasi-permanente. C'était dû à un diurétique qui comptait au nombre des jolis bonbons qu'on m'avait prescrits. Matin, midi, après-midi, soir et même nuit j'avais une soif de rat. Allez savoir pourquoi, un jour où j'arpentais les allées du Super U de Seilhac (viande limousine ultra-coriace et choix réduit ), me vint l'idée d'acheter un flacon d'un litre et demi d'un breuvage oublié : le cidre puisqu'il faut l'appeler par son nom !

Le cidre, j'en avais fait l'expérience, durant mon enfance quand nous allions en Bretagne. Expérience peu convaincante. Dans les fermes où nous allions en visite, on en offrait aux enfants un petit bol. C'était du fait maison : souvent huileux et d'un goût bien âpre. Infect pour tout dire. Un peu plus tard, quand, mercenaire, j'aidai le Père Petit dans ses travaux maraîchers, j'obtenais, en sus de mon maigre salaire, une bouteille de cidre. On se serait cru en Bretagne ! En conséquence, je développai une certaine méfiance vis à vis de cette boisson. Mais revenons à notre Corrèze.

Donc, je fis l'emplette de cidre. Et ce fut la révélation. J'avais enfin trouvé MA boisson, LA boisson. Légère en alcool, douce sans excès, agréablement parfumée, faiblement pétillante, peu coûteuse : parfaite ! Depuis, je ne bois plus que ça (sauf à l'apéro) ! J'en suis à me demander si la gourmandise ne motive pas autant ma consommation que la soif permanente qui fut à son origine. Sans compter qu'une moindre consommation d'alcool favorise les chances qu'a mon foie de survivre à mon cœur ou à mes poumons (tous organes que, selon ma fille, la médecine se dispenserait de prélever sur moi si je lui léguai mon corps ) : que des avantages, je vous le dis.

VIVE LE CIDRE !

mardi 10 janvier 2017

Deviendrons-nous de la MHI ?


Nous devons à M. Renaud Camus le concept de Matière Humaine Indifférenciée. La MHI est le produit de la mondialisation qui crée des humains hors-sol,aisément interchangeables, et fait des hommes une matière première comme une autre.

Comme bien des réacs, sans aller jusqu'à en pleurer, je regrette l'émergence de ces êtres sans racines, sans identité, de ces soi-disant « citoyens du monde » dont Mme Theresa May a si justement déclaré qu'en croyant en être un on était en fait « citoyen de nulle part ». Encore, si ceux qui acceptent de se considérer comme de la MHI s'en tenaient à leur conviction, ce serait tolérable. Seulement ces malades se voudraient contagieux et via les media et les politiques qui sont des leurs, ils s'attaquent en permanence à ceux qui continuent de revendiquer des traces d'identité culturelle nationale. Enfin, ceux de leurs (non) concitoyens qui le font, car bizarrement, les allogènes bénéficient d'un droit inaliénable à la conservation de leur identité sur notre sol. Sous les coups de boutoir conjugués des « progressistes » adeptes de la MHI et des allogènes revendiquant haut et fort le maintien de leur identité, il est à craindre que notre civilisation ne s'écroule.

Reste à savoir en quoi peut bien consister ladite identité qu'on nous refuse. Je la crois diverse mais fondée sur un amour commun d'un territoire, d'une langue, d'une culture, d'un destin partagé. Pour le ressentir, encore faut-il en avoir une conscience minimum et cette conscience s'est étiolée à mesure que se développait l'urbanisation laquelle connut à partir des années 50 du siècle dernier une expansion spectaculaire faisant passer les ruraux de près de 50% à 18% en 2006. Le développement des populations périurbaines depuis la fin des années 70 n'y change rien dans la mesure où celles-ci ne font que transporter un mode de vie urbain au sein de campagnes situées à une distance raisonnable des centres urbains. Il n'y a pas à proprement parler de ré-enracinement.

Or rien ne ressemble davantage à une ville d'Europe qu'une autre ville d'Europe. Mis à part des centres historiques qui, quand ils existent et présentent un certain intérêt, perdent de plus en plus leur rôle commercial au profit du tourisme, on retrouve dans chaque unité urbaine, les mêmes barres d'immeubles, les mêmes zones pavillonnaires, les mêmes zones commerciales, les mêmes hôtels, les même chaînes de restauration, les mêmes complexes cinématographiques, les mêmes médiathèques, etc. Si, comme c'est le cas en France, on y ajoute la perte progressive des accents locaux effacés par l'influence des media audio-visuels, on obtient de plus en plus d'individus indifférenciés propres à se transformer, en les poussant un peu, en MHI. D'autant plus qu'à la différence du début de l'urbanisation de masse ou les migrants de l'intérieur gardaient des liens très forts avec leur terroir d'origine où demeurait encore une grande partie de leurs proches, les urbains de 2e ou 3e génération n'en conservent que peu ou pas du tout.

A l'aube du XIXe siècle les ruraux représentaient 82% de la population française. Aujourd'hui il n'en constituent plus que 18. Pourtant, c'est dans un XVIIIe siècle essentiellement rural que la France connut l'apogée de son rayonnement linguistique et culturel. L'élite européenne parlait français. Les souverains s'arrachaient nos philosophes, nos arts étaient florissants. Il faut croire qu'une élite citadine restreinte produisait plus de richesse culturelle que les masses urbanisées vaguement instruites d'aujourd'hui.

Mais une culture n'est pas le fait que de l'élite. La France rurale avait ses cultures locales et diverses. Chaque terroir avait sa manière de construire, son parler, variant parfois d'un village à l'autre, ses traditions, ses fêtes, et aussi une certaine stabilité sociale qu'on tendait à entretenir par des mariages entre personnes socialement compatibles. Le XIXe siècle, avec le développement des routes puis du chemin de fer vit s'établir une spécialisation des activités agricoles en fonction des capacités des sols et des reliefs sans que pour autant ne disparaisse la polyculture. Cette France diverse ne se réunissait pas moins autour de ses souverains et plus tard de la république et cultivait le sentiment d'appartenance à une nation.

Le passé est le passé, regrettable ou regretté, il ne reviendra pas. Si on veut éviter de se voir transformé en MHI, il faut définir un nouveau socle à l'identité française. Un début pourrait consister à éradiquer l'esprit de repentance. Admettons que nos ancêtres aient, par le passé commis des erreurs, voire des crimes. Est-ce à nous qui n'y sommes pour rien de nous en excuser auprès de gens qui n'en ont pas été victimes ? Et les leurs d'ancêtres, ils ont toujours été blanc-bleu ? Exigeons-nous des descendants de ceux qui ont bénéficié des progrès apportés par nos pères de nous en vouer une éternelle reconnaissance ? En admettant cette question réglée, on pourrait envisager de rétablir dans notre enseignement l'étude de l'histoire de notre pays et de sa culture (littéraire, musicale, architecturale, etc.) dont nous n'avons aucunement à rougir. Il est au moins aussi important de savoir d'où on vient que où on veut ou peut aller. Il se peut même que la connaissance du passé permette d'envisager plus clairement l'avenir et de l'inscrire dans une continuité plutôt que dans d'insensées ruptures comme certains tendent à le faire aujourd'hui.

Sans une profonde régénération des mentalités, nous ne pourrons que sombrer dans le multiculturalisme, le communautarisme et les graves troubles qu'ils ne manquent d'engendrer. Une nation ne peut survivre et prospérer qu'en assimilant les allogènes qui la rejoignent tout en limitant leur nombre. Comment pourrait-on espérer assimiler qui que ce soit à une culture et une histoire qui ne serait qu'un long chapelet d'aberrations, d'erreurs et de crimes commis précisément contre ceux qu'on dit vouloir accueillir ? A une nation présentée aujourd'hui même comme porteuse de haine à leur égard ? On s'assimile à ce qui est riche, sain, conquérant et prometteur. Jamais à ce qui apparaît comme décadent, moribond et confit de remords. Une nation en proie à de tels vices ne saurait inspirer au mieux que le mépris, au pire que la haine. Je crains que nous n'en soyons là.

Sans un profond et majeur sursaut culturel, il me semble que la France, pays magnifique, construit et maintenu au fil de nombreux siècles et d'inénarrables vicissitudes ne sera bientôt plus qu'un territoire où viendront de plus en plus s'entasser des gens venus d'ailleurs pour qui elle ne sera qu'un lieu de vie, qui en ignoreront tout, y introduiront des cultures antagonistes et qui bien vite sombrera dans la pauvreté, la violence et finalement l'oubli.

Ce n'est pas le destin que je lui souhaite.