Les mêmes qui sont contre la chasse aux zanimaux, aiment loups,
ours et à un moindre degré, lynx. Si on s'est ingénié tant de
siècles durant à les éradiquer, c'est probablement qu'ils
causaient de menus dégâts aux élevages. A moins que ce ne soit dû
à la méconnaissance que les âges obscurs avaient des véritables
mœurs de ces inoffensifs végétariens ? Curieusement ces mêmes
personnes n'aiment pas les rats. Quoi de plus joli et attachant
pourtant que cet aimable rongeur ? Cependant, quand ils
prolifèrent jusqu'à s'enhardir à paraître en plein jour dans les
cours d'immeubles, on s'en plaint, parle d'insalubrité et on
dératise. Comme quoi, la vie, hein ?
En vérité, il semble que l'homme n'ait de tout temps prospéré
qu'en s'opposant à la nature y compris en éradiquant les espèces
qui portaient tort à ses activités, voire à sa subsistance. Dans
le meilleur des cas on contenait ces espèces dans des lieux peu
fréquentés car inhospitaliers ou impropres à la culture. L'idée
de vivre en accord avec ce qui reste de nature (car, je me tue à le
répéter, dans nos pays de vieille civilisation il y a beau temps
que parler de nature vierge ou d'écosystème naturel n'a plus aucun
sens) est une idée nouvelle, liée me semble-t-il à la décadence
générale qui frappe le monde occidental. Tel ou telle qui va
jusqu'à refuser le « vivre ensemble » avec des hommes
d'autres cultures ou d'autres couleurs l'acceptent volontiers ou
plutôt acceptent volontiers que les gens des campagnes l'adoptent
avec des animaux dangereux. On frise la contradiction.
Pour ce qui est des lâchers de faisans, de perdrix ou de lièvres,
ayant vécu nombre d'années en Eure-et-Loir, j'ai pu en voir en
quantité. Il y avait une saison où le lièvre de route (également
nommé lièvre plat statique ou lièvre écrabouillé) pullulait et
des endroits où il fallait s'arrêter pour laisser passer des
faisans visiblement peu enclins à s'envoler. J'ai même vu, jadis,
dans certains coins reculés de l'Essonne, les champs se recouvrir de
ces mêmes volatiles en vue d'une prochaine « chasse »
après laquelle les émules de Nemrod pouvaient poser fièrement
derrière les centaines de volatiles qu'on étalait dans la cour du
château organisateur. Eh bien figurez vous que je ne trouve pas ça
choquant car on peut imaginer que de ces bêtes d'élevage lâchées
quelques-unes éviteront le plomb des chasseurs, s'ensauvageront et
maintiendront, vaille que vaille, un semblant de vie sauvage. Car
figurez-vous que cailles, faisans, lièvres font parfois mauvais
ménage avec les moissonneuses-batteuses et autres engins de
l'agriculture intensive qui ont une fâcheuse tendance à les
ratatiner. Sans ces lâchers, bien des espèces ne seraient plus que
des souvenirs.
Bien sûr on pourrait interdire l'agriculture intensive et ainsi renouer avec famines et disettes comme en connut, par exemple, la France de 1789. Ce qui nous ramène à la chasse car en cette année bénie (par ceux qui la bénissent) les cahiers de doléances du tiers-état rural de bien des provinces récriminaient contre les ravages provoqués par lapins de garenne et pigeons et demandaient le droit de les tuer ainsi que tous les autres animaux nuisibles aux cultures. Le lapin, Dieu merci, ne ravage plus les cultures car en bien des endroits la myxomatose et d'autres maladies virales en sont quasiment venues à bout, contraignant les sociétés de chasse à effectuer des repopulations. Quant au pigeon biset, suivant l'exemple de bien des campagnards il a connu l'exode rural et pourrit aujourd'hui la vie des citadins notamment par ses profuses déjections.
Bien sûr on pourrait interdire l'agriculture intensive et ainsi renouer avec famines et disettes comme en connut, par exemple, la France de 1789. Ce qui nous ramène à la chasse car en cette année bénie (par ceux qui la bénissent) les cahiers de doléances du tiers-état rural de bien des provinces récriminaient contre les ravages provoqués par lapins de garenne et pigeons et demandaient le droit de les tuer ainsi que tous les autres animaux nuisibles aux cultures. Le lapin, Dieu merci, ne ravage plus les cultures car en bien des endroits la myxomatose et d'autres maladies virales en sont quasiment venues à bout, contraignant les sociétés de chasse à effectuer des repopulations. Quant au pigeon biset, suivant l'exemple de bien des campagnards il a connu l'exode rural et pourrit aujourd'hui la vie des citadins notamment par ses profuses déjections.
Si on veut vraiment protéger loups et autres ours, je proposerais
qu'on leur aménage de vastes espaces boisés et bien clos où ils
pourraient s'ébattre en compagnie des cerfs, de chevreuils et de
sangliers dont ils réguleraient la prolifération. Les zamis des
zanimaux pourraient envoyer leurs enfants y jouer en leur compagnie,
vu qu'ils sont totalement inoffensifs. Le seul problème est que ces
braves carnivores n'ayant, en dehors de l'homme, aucun prédateur
naturel, ils risqueraient de proliférer et d'entraîner la
disparition de leurs proies. Dans ce cas, on se verrait dans
l'obligation d'organiser des battues afin d'abattre, la mort dans
l'âme, les effectifs surnuméraires et/ou d'élever (ou de capturer
ailleurs) cervidés et suidés afin de les lâcher dans ces grands
parcs.
La vie n'est décidément pas simple...