Décidément, avril aura été le mois
des accidents. Enfin pour moi. Doigt, œil et maintenant côte.
Figurez vous qu'au dernier jour de ce mois, ayant lavé le sol, j'ai
malencontreusement glissé et me suis lamentablement vautré. Je
pensais qu'un hématome au coude et une douleur supportable dans la
poitrine en auraient été les seules conséquences. Je partis donc
confiant pour la Corrèze. Je profitai du beau temps pour lutter
contre l'ensauvagement du terrain. Dans un premier temps,
débroussailleuse et tondeuse firent leur office. Le jour suivant, je
décidai d'abattre le vieux poirier envahi de lierre dont la présence
au fond du jardin m'ennuyait. Non seulement son triste aspect
blessait l’œil mais les maigres fruits qu'il produisait faute
d'être agréables au goût, n'en attiraient pas moins une multitude
de guêpes et autres frelons, animaux dont la piqûre pourrait m'être
fatale pour cause d'allergie.
La manœuvre fut couronnée de succès
à part qu'en tentant de précipiter la chute de sa cime après
l'avoir entamée à la tronçonneuse, tirant sur une corde à
icelle attachée, je commençai à ressentir une douleur de plus en
plus vive dans la poitrine. Ça n'alla pas en s'arrangeant et hier
matin au réveil je pus constater qu'elle avait cru, rendant la toux
matinale à peine supportable comme le moindre mouvement et jusqu'à
la respiration pénibles. M'étant renseigné sur les possibles
symptômes d'une fêlure de côte, j'appris que la douleur était
parfois comparée
à un coup de poignard. N'ayant pas connu ce genre d'expérience,
il m'eût été difficile de confirmer cette impression. Néanmoins,
je ne conseillerais à personne de se fêler une côte juste pour
voir. Hier matin, je me rendis chez le médecin de garde qui confirma
ladite fêlure et m'indiqua qu'à condition de ne pas fournir
d'efforts inconsidérés les choses s'arrangeraient d'ici trois
semaines.
Le but avoué autant qu'avouable de ce
nouveau séjour en Limousin étant d'isoler les murs de la maison, ce
projet est remis. Comme le débitage du défunt arbre. Me voici
condamné à ne me livrer qu'à des activités demandant peu
d'efforts comme la peinture des volets, portes et fenêtres. J'ai
tout de même de la chance dans mon malheur : étant tombé du
côté gauche, je conserve l'usage du bras droit. Paracétamol et
modération sont les deux mamelles de ma félicité.
Reste l'espoir que mai s'avère moins
accidentogène qu'avril...