..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 1 février 2016

Un excellent livre !



Comme prévu m'est arrivé ce midi, par l'entremise de la préposée à la distribution du courrier, Le Chef-d'oeuvre de Michel Houellebecq, œuvre de M. Goux. Sans plus attendre, j'ai ouvert son carton et depuis je vais d'émerveillement en émerveillement ! La première surprise fut de constater que la couverture, plutôt que tirant sur l'orange comme le laisserait penser la photo ci-dessus* est d'un agréable rouge un peu moins sombre que ne l'était celle d'En Territoire ennemi, le précédent opus de l'auteur. Le format, de 20 sur 13,5cm est bien plus adapté à une lecture dans les transports en commun que ne l'aurait été un grand in-folio. Bien que n'ayant pas l'occasion d'utiliser ces transports, je trouve cependant l'attention délicate. D'un poids d'environ 300g (soit un peu moins d'1 g par page) toute personne de santé raisonnable pourra sans trop d'effort l'emporter dans ses déplacements. On m'objectera que son prix au kilo (un peu plus de 71 €) peut paraître excessif comparé à celui, par exemple, des nouilles ou des patates. Comparons, ce qui est comparable, s'il vous plaît ! Il y a bien moins à lire sur un paquet de coquillettes.

Imprimé en noir sur papier blanc, le texte est d'autant plus lisible qu'est astucieusement utilisé l'alphabet latin et que ses pages se suivent selon un strict ordre numéral. Aucune tache ou trace de doigts à noter, ce qui prouve le soin qu'on a pris de confier son impression à un professionnel de qualité. Bien que broché, j'ai pu constater en le feuilletant que les pages ne montraient aucune propension à se détacher. La lecture de la quatrième de couverture ne m'a pas permis de déceler de fautes d'orthographe.

Tout cela concourt a créer une première impression très favorable. Reste à le lire, ce à quoi je vais m’atteler sans délai.

* Je l'ai empruntée à M. Amazon, marchand d'articles en tous genres

vendredi 29 janvier 2016

Du malheur et de l'empathie

M. Gary-Ajar écrivit dans L'Angoisse du roi Salomon « La pire chose qui puisse arriver à un malheur c'est d'être sans importance. » Triste constat ! Quoi de plus intéressant qu'un bon gros malheur ? De ceux qui vous foutent une vie en l'air ? Seulement, c'est surtout celui ou celle qui l'éprouve qui en mesure toute l'importance. Les autres s'en tamponnent souvent grave comme ils le font des bonheurs d'autrui, d'ailleurs. Il faut dire que des malheurs, tout le monde en connaît, de la tasse de café renversée sur la robe juste avant que ne s'ouvre le bal à la perte d'un être cher, de la commande d'Amazon qui s'égare à la longue, pénible et fatale maladie, ce n'est pas ce qui manque. Notre vie en est parsemée. Certains les collectionnent, d'autres en sont relativement épargnés mais leur profusion même nuit gravement à la considération qu'ils réclament.

Face au(x) malheur(s) chacun réagit à sa manière. La phrase-cliché de ce boute-en-train de Friedrich Nietzsche « Tout ce qui ne tue pas rend plus fort » remporte l'adhésion des uns tandis que pour d'autres certaines blessures ne cicatrisent jamais et transforment ce qui leur reste de vie en un interminable chemin de croix. Question de résilience, je suppose. Confrontés aux mêmes épreuves, certains s'y noient ou se complaisent dans leur souvenir, d'autres, bien que non épargnés par la souffrance passent plus ou moins vite à autre chose. Question de sensibilité ? En l'absence d'appareils de mesure fiables, comment évaluer une notion si floue ? Est-il pertinent d'établir une échelle de valeur entre les personnes « sensibles » et celles qui le semblent moins ?

L'empathie est une faculté appréciée. En être plus ou moins dépourvu est mal vu. Seulement, toute développée qu'elle soit, celle-ci ne peut être que sélective. Il y a tant de malheurs au quotidien que non seulement on n'as pas connaissance de tous mais même parmi ceux dont on est informé on est contraint d'effectuer un tri. On gère son affliction, même relative. Certains deviennent « Charlie », « Paris » mais pas « Ouagadougou ». On ne saurait être tout. D'ailleurs la relative proximité favorise l'empathie au point que l'on peut se demander si la peine ressentie face à certains drames n'est pas due à une peur que cela puisse leur arriver... J'entendais hier à la radio un psy raconter que certains de ses patients faisaient d'insupportables cauchemars où ils se trouvaient au Bataclan en pleine tuerie bien que ni eux ni les leurs n'y aient jamais mis les pieds. Ce qui me plonge dans des océans de perplexité. L'humain m'apparaît bien bizarre.

Je ne peux m'empêcher de penser que pour certains le malheur donne un sens à la vie. Une sorte d'axe tragique autour duquel tout s'articule. Comme une justification à leur vision désespérée de l'existence. Non contents de se crucifier, ils militent au sein d'associations afin de promouvoir leur douleur particulière au rang de cause au moins nationale. Comme si, un par un, en s'appliquant, on parviendrait à éradiquer toutes les sources de malheurs présents et à venir. Curieux optimisme !

Ces quelques réflexions me furent inspirées par la lecture du Journal de M. Goux où en date du 17 décembre il décrit certaines militantes intransigeantes de nobles causes. Je ne saurais trop recommander la lecture de cette livraison (et de toutes les autres) car on y traite également d'attente dans les garages Volvo, de mœurs canines, de livres, de soirées électorales et de bien d'autres sujets graves.

jeudi 28 janvier 2016

Adieu Christiane !

Elle est partie hier et laisse un grand vide difficile à combler. Car il ne suffit pas d'être nul pour la remplacer, il faut surtout posséder un sens du ridicule apte à effacer celui du président. Ce n'est pas donné à tout le monde. J'avais, afin de prolonger son maintien au gouvernement, créé une page Facebook. Le soutien du gros milliers de ceux qui l'ont aimée aura été insuffisant. J'en suis navré. Comme bien des Français. Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas rire à la peine qu'exprima notre cher Noël Mamère à l'annonce de son départ. Lui seul serait à même de la remplacer mais son entrée au gouvernement ne semble, hélas, pas être à l'ordre du jour. Dès lors, qui brandira bien haut le drapeau de ce ridicule tant chéri par la gauche ?

L'histoire, si elle continue d'exister, se souviendra d'elle comme de l'initiatrice du « mariage pour tous », mesure sociétale démontrant la tendance naturelle de son camp à transformer le marginal en essentiel et l'aberrant en naturel. Mais plus que son grand œuvre, c'est sa capacité à déclencher involontairement les rires que je retiendrai. Le summum de ce qu'il faut bien appeler un apostolat fut quand elle brandit fièrement devant la presse des documents infirmant clairement les propos qu'elle tenait :



Un sommet ! Seulement, il serait injuste que ce haut moment éclipsât sa pratique quotidienne, moins spectaculaire mais tout aussi méritoire, du ridicule achevé. Ainsi, malgré un profond attachement aux « valeurs de la république », son amour de la petite reine la fit parcourir à vélo les rues de Paris :


A ceci près qu'elle le fit façon ministre, , accompagnée par six gardes du corps, dont deux à vélo, suivie d’un monospace et d’une équipe à moto...

Un autre domaine où elle fit preuve d'un sens inné du comique involontaire fut, parmi maints gazouillis dont elle inonda avec constance certain réseau social, l'invention du tweet politico-poétique :


Son goût du paradoxe ne fut pas pour rien dans l'épanchement de nos larmes de rire. Se présenter au régionales sur une liste indépendantiste quand on est ministre de la république, il faut le faire. Tirer à boulets rouges sur un gouvernement duquel on se dit entièrement solidaire, il fallait oser !

Hier est partie (à vélo) celle qui fit tant œuvrer nos zygomatiques. Jour de grand deuil pour la franche rigolade !

mercredi 27 janvier 2016

Le pou, ce mal aimé

Le pou ne saurait, comme les précédents animaux ici évoqué, être considéré comme un Nouvel Animal de Compagnie (NAC, pour les intimes). En effet, sa fréquentation de l'humain remonterait, selon des témoins dignes de foi, à deux millions d'années. Qui dit mieux ? Toutefois, et en dépit de cette exceptionnelle fidélité, ce petit insecte est mal considéré. On ne se contente pas de le haïr, on le calomnie ! Ainsi l'accuse-t-on d'être fier. Erreur qui fait sourire tout philologue sérieux, vu que le pou dont on mentionne la fierté est en fait un jeune coq que l'évolution phonétique a rendu homonyme de ce brave animalcule dont la modestie est totale. On l'accuse également de laideur. Je vous fais juge :


Regardez cet œil vif, ce charmant sourire, ces élégantes petites pattes, ce bedon rebondi de président ! Mais il est sympathique en diable ! De plus, il est de nature joviale et aime à prendre du plaisir comme en témoigne l'expression populaire « bicher comme un pou ».

C'est souvent à l'école que s'effectue la première rencontre entre humain et pou. Car ce dernier est toujours avide d'orner son esprit de nouvelles connaissances et particulièrement assidu bien qu'on fasse son possible pour éviter qu'il n'y vienne.

Le seul petit défaut qu'on puisse lui reprocher est la coquetterie. En effet, il se distingue des autres mots terminé par « ou » par un pluriel en x. Mais est-ce bien grave ? En effet, il partage cette particularité avec d'autres noms exempts d’opprobre. Vous en connaissez la liste, je suppose.

Malgré un physique avantageux et une bonhomie enviable, cet animal est devenu une personnification de la misère et de la saleté à travers l'adjectif « pouilleux ». On est allé jusqu'à qualifier de « pouilleuse » une partie de la Champagne ! Encore une calomnie, vu qu'elle n'est nullement infestée par cet hexapode. En fait, c'est au dix-neuvième siècle que le pou est devenu une marque sociale infamante au fil des progrès de l'hygiène corporelle et grâce à l'invention des insecticides. Auparavant, le pou fréquentait tout le monde jusqu'au sommet de l'état. Ainsi Louis XIV en abritait-il sous sa perruque. Pourtant, plutôt que roi-pouilleux, on l'a surnommé roi-soleil !

N'étant aucunement partisan de l'exclusion sociale, le pou n'a pas accepté de se voir contraint à ne plus fréquenter que les miséreux : il a réagi, s'est adapté et est devenu résistant aux poisons qui visaient à l'éradiquer. Quel exemple pour notre belle jeunesse ! Seulement, il continue de susciter une haine atavique. Contrairement au loup ou à l'ours, et bien que n'ayant dévoré aucune brebis, point de réhabilitation pour lui. Pourquoi ? Il est hématophage, certes, mais les vampires ne le sont-ils pas ? Cela n'empêche pas qu'on consacre à ces derniers nombre de films ! Trouvez m'en un seul dont le héros soit un pou ! L'égoïsme, voilà la vraie raison de ce rejet. L'humain ne veut pas plus partager son sang avec un petit être qui en a pourtant un besoin vital qu'il n'est prêt à offrir à tous les migrants qui le désirent une place d'honneur à sa table. C'est lamentable !

mardi 26 janvier 2016

Excusez-moi d'exister !

Si une chose m'agace, c'est bien cette manie de l'autoflagellation qui s'est emparée de l'Occident ces dernières décennies. On n'en finit plus d'implorer le pardon des descendants de victimes d'actions perpétrées par nos ancêtres. Le prétexte en est un soi-disant « devoir de mémoire ». Connaître l'histoire est une chose. Se sentir coupable des actions auxquelles on n'a pris aucune part est stupide. Il est certes utile de tirer des leçons de l'histoire à condition, bien entendu, d'être conscient que les faits historiques sont déterminés par une conjoncture idéologique, sociologique, démographique, économique, etc. d'une époque et que celle-ci n'est plus la nôtre.

Une autre chose qui me sort par les yeux et qui relève de la même tendance est de voir des gens déclarer avoir changé et dire regretter leurs « erreurs » passées surtout quand celles-ci leur sont reprochées par des gens animés d'une haine rabique à leur égard. A mes yeux c'est non seulement maladroit et inutile mais ça constitue une preuve de faiblesse. Et cela est d'autant plus regrettable que la personne qui se livre à ce triste exercice ambitionne de présider aux destinées d'un pays.

Si j'en crois les échos glanés dans les media, c'est pourtant ce que vient de faire M. Sarkozy dans un livre-prétexte-à-passer-à-la-télé. Il semblerait qu'il déclare regretter, entre autres, le Fouquet's, le « Casse-toi pauv'con », le yacht de Bolloré... Toutes choses que ses ennemis de gauche lui ont reprochées avec la virulence haineuse qui leur est habituelle. A quoi bon leur donner raison ? Pourquoi s'abaisser à répondre à de ridicules attaques ? Espère-t-il ainsi obtenir leur pardon et, pourquoi pas, leur vote ? On attend autre chose d'un homme d'État, du moins c'est ailleurs que se trouvent mes attentes.

Tout cela est ridicule. Pendant qu'il y était, M. Sarkozy aurait pu s'excuser d'une taille que ses détracteurs trouvaient insuffisante, de ne pas avoir épousé un boudin RMIste et pourquoi pas d'être né.

Si l'ex-président avait à demander des excuses, ce serait plutôt de s'être fait élire sur une ligne de « droite dure » pour ensuite pratiquer une toute autre politique. Peut-être que son échec de 2012 est davantage dû à la déception qu'ont créée ses reniements parmi ses électeurs de droite qu'à l'animosité engendrée par les peccadilles que lui reprochèrent ses ennemis politiques. Allez savoir... Quant au programme politique qu'il expose sûrement dans son ouvrage, pourquoi croirait-on, en admettant qu'il fût bon, qu'il l'appliquerait plus qu'il n'appliqua le précédent ?