Elle est partie hier et laisse un grand
vide difficile à combler. Car il ne suffit pas d'être nul pour la
remplacer, il faut surtout posséder un sens du ridicule apte à
effacer celui du président. Ce n'est pas donné à tout le monde.
J'avais, afin de prolonger son maintien au gouvernement, créé une
page
Facebook. Le soutien du gros milliers de ceux qui l'ont aimée
aura été insuffisant. J'en suis navré. Comme bien des Français.
Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas rire à la peine
qu'exprima notre cher Noël Mamère à l'annonce de son départ. Lui
seul serait à même de la remplacer mais son entrée au gouvernement
ne semble, hélas, pas être à l'ordre du jour. Dès lors, qui
brandira bien haut le drapeau de ce ridicule tant chéri par la
gauche ?
L'histoire, si elle continue d'exister,
se souviendra d'elle comme de l'initiatrice du « mariage pour
tous », mesure sociétale démontrant la tendance naturelle de
son camp à transformer le marginal en essentiel et l'aberrant en
naturel. Mais plus que son grand œuvre, c'est sa capacité à
déclencher involontairement les rires que je retiendrai. Le summum
de ce qu'il faut bien appeler un apostolat fut quand elle brandit
fièrement devant la presse des documents infirmant clairement les
propos qu'elle tenait :
Un sommet ! Seulement, il serait
injuste que ce haut moment éclipsât sa pratique quotidienne, moins
spectaculaire mais tout aussi méritoire, du ridicule achevé. Ainsi,
malgré un profond attachement aux « valeurs de la
république », son amour de la petite reine la fit parcourir à
vélo les rues de Paris :
A ceci près qu'elle le fit façon
ministre, , accompagnée
par six gardes du corps, dont deux à vélo, suivie d’un monospace
et d’une équipe à moto...
Un
autre domaine où elle fit preuve d'un sens inné du comique
involontaire fut, parmi maints gazouillis dont elle inonda avec
constance certain réseau social, l'invention du tweet
politico-poétique :
Son goût du paradoxe ne fut pas pour
rien dans l'épanchement de nos larmes de rire. Se présenter au
régionales sur une liste indépendantiste quand on est ministre de
la république, il faut le faire. Tirer à boulets rouges sur un
gouvernement duquel on se dit entièrement solidaire, il fallait
oser !
Hier est partie (à vélo) celle qui
fit tant œuvrer nos zygomatiques. Jour de grand deuil pour la
franche rigolade !