Avec Noël approche le temps des
cadeaux. Et vient la sempiternelle question : « que leur
offrir ? Ils ont tout ! ». Vous voulez marquer le
coup, vous voulez éviter les doublets, vous voulez un cadeau durable
et que les plus blasés apprécieront ? Ne cherchez pas plus
loin le présent qui s'impose : offrez une hyène !
La hyène fait partie de la famille des
hyénidés, ce qui prouve qu'à la
différence de la cane qui n'est pas un canidé, elle est franche du
collier. Cette famille comprend de nombreuses espèces dont le poids
et la taille varient grandement. Ainsi si les plus petites ne pèsent
que 15 kg, les plus robustes en accusent-elles 85 sur la balance.
Bien qu'elle ressemble à un gros chien, elle serait, selon certains,
plus proche de l'écureuil, mais ça reste à vérifier vu qu'elle ne
grimpe pas plus aux arbres qu'elle ne travaille à la Caisse
d'Épargne. Une chose est certaine, c'est qu'elle est d'un naturel
enjoué et que, comme la Fanchon de la chanson, elle aime à rire.
Certain trouvent ce rire désagréable mais qui sont-ils pour porter
de tels jugements ? La hyène rit quand elle est contente. Et
quand est-elle contente ? Quand elle a trouvé de la nourriture.
Si vous lui en fournissez en permanence, chez vous tout ne sera plus
que jeux et ris. Car la hyène est également joueuse, mais sans
excès, juste un tiercé ou un loto de temps à autre.
A
l'état sauvage, les différentes sortes de hyènes vivent en
Afrique, au Moyen Orient et jusqu'en Inde. Elle a totalement disparu
de Chine où, elle fut victime du goût immodéré qu'avaient les
habitants de l'Empire du Milieu (pays de gangsters !) pour les
oreilles de hyènes laquées. Elle mène en ces régions souvent
arides une vie paisible et, contrairement à ce que colportent ses
détracteurs - car, hélas, elle en a de nombreux – elle ne se
nourrit pas essentiellement de charognes mais des proies qu'elle
chasse en bande (elle adore la compagnie). A bien des égards, la
hyène est en avance sur l'homme le plus occidental : en effet,
les meutes sont dominées par une femelle ! Ce qui s'explique
par le fait que le mâle est plus petit que sa partenaire qui souvent
le maltraite. A ce propos, quand un ménage bat de l'aile, il est
judicieux d'en adopter un couple, car en observant leur comportement,
le mari bafoué se dira qu'il y a plus malheureux que lui et l'épouse
battue reprendra confiance en elle. Une autre caractéristique
troublante est l'absence quasi-totale de dimorphisme sexuel :
mâle et femelle sont à ce point semblables que c'est seulement en
prélevant un poil de l'animal et en l'analysant que l'on peut
déterminer son sexe. Ne disposant pas de matériel d'analyse, de
nombreux malentendus se produisent dans la meute : un mâle peut
tenter d'en prendre un autre en levrette sans être homo de même
qu'une femelle peut se trouver fécondée par un mâle notoirement
gay avant de lui coller une bonne peignée. Erreurs d'autant plus
excusables que la femelle est dotée d'un clitoris très développé
ressemblant à un pénis.
Tout
cela est bien engageant, me direz vous, mais l'animal sera-t-il
heureux de vivre dans un appartement où zèbres, antilopes et gnous
qui constituent l'essentiel de son régime sont souvent rares ? Se poser
ce genre de question c'est considérer que la hyène est moralement
supérieure à l'homme : si on la nourrit à ne rien faire, il
n'y a aucune raison pour qu'elle aille s'emmerder à chasser !
Elle se contentera d'os que sa puissante mâchoire broiera et qui
donneront à ses déjections une élégante couleur blanche ainsi que
d'un mélange de croquettes et de noisettes (cf. supra). Les jours
de fête, offrez-lui un os d'éléphant ou de girafe (si vous
avez la chance de vivre près d'un zoo): elle en raffole ! Elle
sera pour vos enfants un excellent compagnon de jeux (belote, poker
voire échecs pour le sujets les plus brillants) et, bien nourrie, ne
les mangera pas.
Alors,
vite à l'animalerie avant qu'ils n'en manquent !