..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 16 juin 2015

Une nouvelle espèce de cons



Les passages entre parenthèses sont des réflexions que suscitèrent certaines paroles. J’en prononçais certaines alors que j’en gardai d’autre par devers moi afin de ne pas montrer trop clairement mon côté moqueur.

S’il est une chose qui passionne l’éthologue, c’est bien l’observation des cons. Il en est de toutes sortes : le vilain con, le triste con, le petit con,  le pauvre con, le gros con, etc. Si certaines espèces sont en pleine expansion comme le con-citoyen, le con-tractuel, le con-cupiscent ou le con-disciple, d’autre sont plus rares et si c’est une grande joie d’en découvrir un exemplaire c’est une rare félicité d’en contempler une paire. J’ai eu cette chance.

Vu que je m’en sers de moins en moins, j’ai décidé de mettre en vente ma Daimler. Une annonce sur Le bon coin provoqua un premier mail d’un éventuel acheteur au budget bien exigu. Un second s’enquit de sa disponibilité, de son équipement, et me demanda s’il serait possible de la voir (La voir ? Vous n’y pensez pas, ici on achète d’abord, on voit ensuite ! ). Je lui répondis et un subséquent appel téléphonique nous permit de prendre rendez-vous pour le dimanche matin aux environs de onze heures. Je lui donnai toutes les indications nécessaires pour atteindre ma campagne reculée. Le client potentiel se ferait accompagner par un sien ami, possesseur d’un véhicule comparable et ipso-facto spécialiste incontestable. 

L’heure venue, je vis arriver au pas une petite Peugeot blanche qui s’empressa, arrivée à la maison, de tourner à droite vers un autre hameau. Quelque temps plus tard elle redescendit et dépassa la maison sans un regard. Pas de doute, c’était mon  client ! Je sortis du jardin et vis qu’il avait de nouveau rebroussé chemin. Il se gara dans l’entrée et, me serrant la main, me demanda de confirmer que j’étais bien M. Étienne (et aucunement le Dr Livingstone). Ce que je fis. Son compagnon nous rejoignit. Les deux hommes étaient d’age mûr, bien chauves, vaguement barbus et propres sur eux. Au début tout se passa correctement : j’attirai l’attention du supposé intéressé sur les menus défauts que pouvait présenter l’automobile (transparence quand tu nous tiens !) sans qu’il semblât s’en inquiéter outre mesure. Il regretta la présence d’une antenne de téléphone mais, comme je lui expliquai, c’était ça ou un trou dans le toit… Nous partîmes faire un tour.  C’est revenu à la maison que l’ « expert » entra dans la danse. Visiblement le mot ravi n’était pas le plus apte à décrire son état d’esprit. Précédant ses remarques d’un « je suis peut-être maniaque, mais… » ou d’un « c’est mon métier » (j’ignorais que connard en était un) il me signala des défauts minimes que je n’avais jamais remarqués mais qui lui paraissaient gravissimes, coûteux voire impossibles à pallier. Tel chrome d’après lui mal aligné lui blessait l’œil (un peu de collyre ?  j’en ai), les cuirs devraient être recousus (je vous offre une aiguille et du fil !). Arriva le verdict : si ça dépendait de lui, et pour parler franchement (pourriez pas être un peu hypocrite ?), il ne la prendrait pas. Trop de défauts, trop d’énormes frais…  

Les deux con-pères partirent, me laissant avec la désagréable impression de posséder un véhicule que je devrais avoir  honte de laisser à un casseur et que les Sénégalais refuseraient d’embarquer vers Dakar, même en les payant, de peur de dégrader l’image de la médina.
Ces gens avaient tout de même parcouru, aller-retour, 500 km pour déplorer mon épave. Je crains qu’ils n’aient du mal à trouver ce qu’ils disaient chercher…

mardi 9 juin 2015

L’inquiétant M. Valls



Je ne suis pas d’une nature à m’inquiéter inutilement. Cependant, l’observation récente du comportement du premier ministre dont le ciel a fait don à la France n’a rien de vraiment rassurant. Lors de son discours de samedi dernier, il a rappelé avec conviction toutes les mesures prises par son gouvernement et celui de son prédécesseur qui ont mené au spectaculaire redressement que connaît désormais la France après des années de pouvoir à la droite. Si on pouvait le soupçonner de sincérité, ce serait  inquiétant. Mais nous sommes gens de suffisamment d’expérience pour savoir que, quels que soient les résultats de sa politique, un premier ministre digne de ce nom ne saurait que s’en féliciter. Il est payé pour ça.

Ce qui m’a paru plus préoccupant, c’est quand il a déclaré que M. Hollande était un GRAND président. Qu’il soit un président, peu en doutent. Qu’il soit notre président, 80% des Français le déplorent. Mais qu’il vienne à l’idée de quiconque de le qualifier de GRAND, ça confine au délire, non ?

Un autre fait particulièrement apte à susciter l’inquiétude de l’observateur est sa petite escapade à Berlin. Alors qu’il était supposé passer le week-end avec ses amis socialistes, le voilà qui part à Berlin sans crier gare !  Des esprits chagrins lui ont reproché d’avoir utilisé un avion gouvernemental pour ce faire. C’est bien mesquin ! Après tout, qui, bénéficiant d’un véhicule de service (vélo, limousine ou Falcon) ne s’en est jamais servi pour faire des déplacements sans grand rapport avec ses missions ? D’ailleurs, M. Hollande, n’a-t-il pas déclaré solennellement que ce déplacement était motivé par une mission d’une importance cruciale, à savoir aller causer baballe avec M. Platini ? Vue la rectitude morale de notre bien aimé président, nous ne pouvons que le croire. Et ça c’est grave : faire une priorité d’un tel entretien est-il concevable ? Ce qui n’arrange rien, c’est qu’ensuite, il serait allé assister à une partie de balle au pied organisé en cette ville et opposant deux équipes étrangères en vue de l’obtention provisoire d’une sorte de vase à fleurs en métal brillant. Est-ce bien digne d’un redresseur de pays ?

Peut-on vraiment faire confiance à un homme qui voit des grands présidents partout avant d’aller bavasser baballe et d’assister à un jeu mortellement ennuyeux dont l’enjeu est un vase kitsch ? Personnellement, je n’y parviens pas.

vendredi 5 juin 2015

Quand baballe rime avec scandale



En fait, baballe peut rimer avec ce qu’on veut, je m’en tamponne le coquillard. Quitte à passer pour paranoïaque, j’ai la vague impression que l’exposition en long en large et en travers des problèmes que rencontrent ses hautes instances dont le sigle m’échappe n’a pour but que de m’éloigner encore un peu plus de ce que je nomme les « déformations » que diffusent radios et télés. Il se peut que ce nouveau sujet capital nous change un peu des sempiternelles interventions de M. Hollande lors de ses multiples inaugurations de chrysanthèmes. Mais même s’il les remplaçait je ne vois pas bien quel profit on peut trouver à voir le néant se substituer au vide.

La justice Étasunienne serait à l’origine de l’ « affaire », ce qui est surprenant vu que dans son pays ce sont d’autres jeux de baballe qui passionnent les foules. Mais pourquoi pas ? Après tout, pourquoi la justice française ne s’occuperait-elle pas du scandale des paris truqués sur les combats de sumotoris (au cas où de telles malversations se produiraient) ?  Être magistrat est une rude tâche, souvent ingrate. On peut comprendre qu’y ajouter une touche d’exotisme soit de nature à en égayer la monotonie…

Qu’il règne ou non de la corruption dans le sport me laisse de marbre. Il est vrai qu’on voudrait faire passer cette activité futile pour une école de formation morale de la jeunesse. Est-ce bien raisonnable ? Ne s’agit-il pas simplement d’un spectacle dont les seul buts sont de fanatiser les foules, d’offrir l’occasion à des jeunes gens généralement plus doué physiquement qu’intellectuellement de faire une rapide fortune et de la dépenser en voitures de sport et blondes épouses et de permettre à une multitude d’aspirants au vedettariat de rêver que peut-être, eux-mêmes pourraient un jour goûter à ces ineffables délices ?  Je ne vois pas bien le rapport qui pourrait exister entre ce business qui draine des milliards et une quelconque morale.

mercredi 3 juin 2015

Discipline



« Laurent, serrez ma haire avec ma discipline » ordonnait l’hypocrite Tartuffe. Ce n’est pas de ce fouet dont les dévots fustigeaient leur chair que je veux parler mais de l’ensemble des règles de conduite destinées à faire régler l’ordre dans une communauté et dont peu semblent déplorer ou simplement constater la progressive disparition dans notre système scolaire. Pourtant, lorsqu’on lit cet article il est facile de déduire que l’absence de discipline est largement responsable de l’effondrement du niveau de l’enseignement.

On pourra faire toutes les réformes du monde, adopter des programmes et des méthodes susceptibles de favoriser les apprentissages ça ne changera rien s’il ne règne pas dans les classes l’ordre indispensable. Le plus qualifié des professeurs utilisant des méthodes pédagogiques raisonnables,  si ses cours ont lieu dans le brouhaha permanent, pourrait aussi bien leur chanter La Grosse bite à Dudule en latin, en grec ancien ou en serbo-croate sans que pour autant les résultats de ses élèves ne s’en trouvent notablement affectés.

C’est une évidence que personne ne souhaite prendre en compte et cela depuis des décennies. Je me souviens d’une visite d’un inspecteur dans le collège de l’East End de Londres où j’étais assistant de français en 1973 durant laquelle ce bon hiérarque, alors qu’il parlait pédagogie et autres foutaises se vit poser la question suivante par un collègue : « Et que faites-vous quand un élève vous dit : « Va te faire enculer, grosse tafiole » ? ». Le brave homme surpris par la question, après s’être enquis de la réalité de telles « incivilités » ne trouva rien à répondre et se borna à déplorer que de telles incongruités fussent énoncées.

Comment expliquer cette quasi-omerta sur un sujet crucial ? Les responsabilités sont multiples. Les seuls qui puissent en être excusés sont les élèves eux-mêmes. La tendance à l’irrespect et à la turbulence étant naturelle chez l’enfant ou l’adolescent, le processus éducatif a,  entre autres, pour but de la canaliser. Si on se refuse à les éduquer on ne saurait leur tenir rigueur de leurs mauvaises manières.  

En revanche, ceux qui sont censé œuvrer à l’édification de la jeunesse, eux, ne sauraient être excusés. Sans établir de hiérarchie dans les responsabilités, disons que les pédagogues hors-sol, les parents et les enseignants en portent chacun une part.

Les Inspecteurs Généraux et leurs conseillers, éminent pédagogues, n’ont que peu de rapports directs avec la réalité concrète des classes et des élèves qui les peuplent. Cela les aide grandement à se forger une image idéale de ces derniers et partant à élaborer des approches théoriques en accord avec leur idéalisation.  Si les élèves n’ont pour seul but dans la vie  que d’orner leurs esprits avides de nouveaux savoirs et qu’ils n’y parviennent pas , c’est qu’on s’y prend mal et qu’on leur propose des programmes et des méthodes inadaptés. S’ils condescendent à reconnaître qu’il existe des problèmes dans les classes, ils les expliquent de la même manière.

Les parents ont souvent bien d’autres problèmes que l’éducation de leurs enfants. Ça tombe bien, vu que l’ÉDUCATION  Nationale est, comme son nom l’indique, là pour pallier leurs déficiences. Mais dans une certaine mesure seulement. Car, comme j’ai pu le constater lors des dernières années de ma carrière, nous assistons à l’éclosion d’une génération de « surdoués innocents ». De plus en plus d’enfants ne réussissent pas à cause de leurs dons insignes (qui souvent ne sont constatés que par leurs géniteurs). De même lorsqu’un chahut a lieu, leur petit(e) chéri(e) n’y est jamais pour rien. A côté de cela, sans se voir attribuer de facultés particulières, d’autres enfants sont sacrés rois par leurs parents avec tous les droits afférents à leur statut. On ne saurait donc les sanctionner. D’ailleurs quand on voit le ton sur lequel certains angelots géniaux ou royaux s’adressent à leurs parents on réalise combien il est difficile à ces derniers de cerner la différence entre comportement acceptable et « incivilité ».

Les enseignants, eux, pris entre les feux croisés des pédagogues et des parents ne sont pas à la noce. S’ils ne parviennent pas à transmettre leur savoir c’est soit dû à leurs incapacités (et on les encourage à le penser) soit à une société inégalitaire qui rend impossible l’accomplissement de leur mission (et cette vision est partagée en haut-lieu). Malheureusement culpabiliser ou externaliser les responsabilités ne résout pas leur problème et encore moins ceux des élèves qu’on leur confie.

Le plus navrant dans l’histoire, c’est que ceux qui souffrent le plus du désordre occasionné par ce déni de réalité sont ceux qui auraient le plus besoin de l’école pour s’intégrer à la société à savoir les enfants des quartiers « défavorisés ».

mardi 2 juin 2015

Théorie du complot



Une chose est certaine : la politique mise en œuvre par notre bon gouvernement est d’une efficacité redoutable. Malgré une conjoncture difficile (chute des cours du pétrole et de l’Euro), la croissance est là, bien là, vigoureuse et durable. Et pourtant…

Malgré tous ces succès il semblerait que les chiffres du chômage continuent d’augmenter. Seulement 26 000 de catégorie A au cours du  dernier mois, certes, mais ils ne cessent tout de même pas de croître. Comment expliquer ce paradoxe ?

Des esprits mal intentionnés iraient jusqu’à insinuer que la merveilleuse croissance retrouvée est bidon ou largement insuffisante pour que la célèbre inversion de la courbe s’effectue enfin. N’écoutons pas ces mauvais républicains mais réfléchissons un peu. Cette augmentation est évidemment impossible compte tenu des mesures prises. Il est donc légitime de se demander si l’origine de l’augmentation du nombre de chômeurs n’est pas la conséquence de manœuvres délibérées et partant criminelles. Dans ce cas, la question à se poser est de savoir à qui profite le crime. La réponse à cette question est évidente : l’inversion de la courbe étant un cheval de bataille de notre bon président seuls ses opposants (même s’ils ne sont que 80 et quelques pour cents des électeurs, ils existent !) ont à y gagner. De la à penser que les gens qui vont s’inscrire à Pôle Emploi sont de faux chômeurs il n’y a qu’un pas que la logique nous impose de franchir.

Alors que partout on embauche à tour de bras, des êtres seulement animés par la haine de ce qui est bon et efficace s’établissent de faux documents leur permettant de faire d’une pierre deux coups : d’une part ils empochent des indemnités indues qui permettent de creuser la dette publique et de l’autre ils poussent à croire que l’emploi ne connaît nulle embellie. Ainsi ces vils comploteurs instillent jusque dans les esprits des plus lucides citoyens un doute quand à l’efficacité des politiques  gouvernementales.

Il serait donc urgent que soit créée un corps d’inspection chargé de vérifier  quelle proportion parmi les soi-disant demandeurs d’emplois ont réellement perdu le leur ou n’en ont pas trouvé. Gageons que les résultats de leurs enquêtes seraient surprenants, qu’ils mèneraient à plusieurs millions de radiations et permettraient à la population de constater que la fameuse inversion a bel et bien eu lieu depuis belle lurette, que règne le plein emploi et que M. Hollande est un homme de parole et pas seulement de talent.