..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 13 avril 2015

Christiane for ever !



Il m’arrive de temps à autre de créer un groupe ou une page Facebook afin de promouvoir une cause essentielle. Malheureusement ceux-ci ne rencontrent pas toujours l’écho qu’ils mériteraient. Ainsi le groupe « Les amis de Robert-Tugdual Le Squirniec, philosophe breton » ne compte-t-il que douze membres pas très actifs après bientôt cinq ans d’existence. Je dois reconnaître que je suis en partie responsable de ce relatif échec vu que je n’ai pas donné suite aux demandes de vingt-et-un impétrants qui me semblaient plus motivés par la perspective de pouvoir ainsi côtoyer les intellectuels d’élite qui le composent plutôt que par un véritable intérêt pour la philosophie bretonne et son chef de file.

« Pour une marche citoyenne pour protester contre les autres » n’a recueilli pour sa part que treize « J’aime » alors que chacun sait à quel point les autres nous pourrissent la vie et combien cette dernière serait paradisiaque si on pouvait se débarrasser d’eux une bonne fois  pour toutes. Je me suis résigné, poussé par l’amertume qu’engendre l’indifférence, à supprimer d’autres pages ou groupes d’une portée au moins égale et je crains même avoir oublié jusqu’à l’existence d’autres. Quand on constate le succès que rencontrent des causes ou des personnages dénués du moindre intérêt, il y a vraiment de quoi être saisi par le désenchantement.

Pourtant, parmi ce qu’il faut bien appeler autant des naufrages, il est une page qui a su attirer plus de deux cents suffrages et dont le succès va grandissant : « Pour que Mme Taubira continue de se ridiculiser au gouvernement ». Créée en mars 2014 suite à cette inénarrable séquence où notre chère ministre avait brandi face aux caméras des documents apportant un démenti aux propos qu’elle tenait, cette page a vu son impact s’intensifier tandis que ses buts s’affinaient. Il faut croire que son influence est grande dans les plus hautes sphères de l’État puisqu’en dépit de ses pitreries répétées et de ses déclarations hostiles au gouvernement dont elle fait partie elle demeure en place. Il faut reconnaître qu’en la gardant, Le rusé Manuel Valls sait mettre les rieurs de son côté. Certains diront que la politique prônée par la mignonne Christiane entraîne un certain laxisme judiciaire. Ces gens voient le mal partout. D’ailleurs avec les talentueux magistrats qui font, et de loin,  de notre institution judiciaire la meilleure du monde, est-il vraiment nécessaire que quiconque pousse au laxisme ?

 Il semble désormais, sauf imprévisible bouleversement,  à peu près établi que ce bon ministre continuera de nous distraire jusqu’à la fin du quinquennat. Seulement, cette fin s’approche à grand pas et il nous faut envisager une possible alternance. C’est pourquoi cette page se fixe désormais pour objectif le maintien en poste de Mme Taubira même en cas de changement de majorité. Elle pourrait par exemple laisser le ministère de la justice à quelqu’un d’autre et se contenter de garder les sceaux, activité honorable bien que peu prenante qui lui laisserait le loisir de tirer à boulets rouges sur ses collègues, de multiplier ses déclarations poético-tonitruantes et de faire des balades (ou des ballades) à vélo en compagnie de ses gardes du corps, toutes choses qui constituent l’essentiel de sa vis comica. 

Pour atteindre ce but, je compte sur votre soutien ! 

dimanche 12 avril 2015

Ce monde va trop vite pour moi !



Depuis quelques jours, il n’y en a plus que pour les pédophiles de l’Éducation Nationale. Loin de moi l’idée de contester leurs mérites. Même si je m’étonne, comme Le Nonce, que Charlie ne leur ait pas consacré une de ses Unes si fines et drôles comme elle le fait régulièrement quand des prêtres se voient accusés de ce genre de turpitudes. J’y vois un favoritisme inacceptable.

Qu’on ne m’accuse pas de trouver le sujet sans intérêt. La question n’est pas là. Seulement, durant les moins de trois mois et demi écoulés depuis qu’a commencé l’an de grâce 2015, je me trouve un peu dépassé par la profusion de sujets d’indignation qu’on m’a proposés. Ça a commencé sur les chapeaux de roues avec les attentats contre Charlie et l’Hyper Casher, entraînant un « esprit du 11 janvier » propre à changer de fond en comble la mentalité des Français (et même des autres habitants de la France). J’en étais encore tout retourné que, paf !, voilà un avion qui vient s’écrabouiller dans les Alpes et qu’on apprend que ce serait à cause d’un copilote suicidaire qui n’aurait pas supporté de mourir seul. Alors que mon chagrin et ma stupeur sont encore en phase ascendante voilà-t-il pas qu’on abandonne Andreas et ses délires pour se concentrer sur les résultats électoraux du FN. J’étais à peine arrivé à mon seuil de saturation que, changement de décor à vue, ce sont les bisbilles des Le Pen père, fille et âmes damnées qui viennent occuper le devant de la scène ! On laisse à peine le temps à ma juste indignation d’atteindre son allure de croisière que Marine et le Menhir passent à la trappe, chassés par les pédagogues-pédophiles. Là je dis : TROP C’EST TROP !

Je suis désolé, mais je n’arrive pas à suivre. Quatre abominables scandales en à peine un trimestre,  c’est plus que je n’en peux encaisser. Il faudrait être raisonnable : quand on a un bon sujet, on le garde, on le peaufine, on le chouchoute. Nos pères faisaient montre d’un peu plus de suite dans les idées. L’affaire Dreyfus avait en son temps monopolisé les débats des années durant. Ça c’était de l’affaire ! Aujourd’hui, un clou chasse l’autre et au bout du compte plus de rien n’a d’importance. Un capitaine accusé de trahison ne tiendrait pas plus d’une semaine, chassé qu’il serait des grands titres par les inouïes performances de notre équipe nationale lors des championnats du monde de bilboquet en salle de Bobo-Dioulasso…

Sans compter que tous ces faits insignes ne nous exemptent pas d’avoir nos propres petits soucis lesquels nous en distraient. Il serait urgent que l’on décide en début d’année d’un sujet propre à agiter les esprits de manière durable. Si c’est le FN : année FN. Si c’est les crashs aérien : année des pilotes fous. Si c’est la pédophilie : année de l’Ed Nat.  Un des effets bénéfiques d’une telle concentration serait d’éviter à notre cher président d’avoir à tout bout d’antenne à intervenir de sa manière bafouilleuse et soporifique sur des sujets que tout le monde aura oubliés demain. Ça nous ferait, à lui comme aux Français, des vacances !

PS : Sans compter que certains esprits confus risquent de se rappeler cette période comme celle où des islamistes pédophiles ont précipité l'avion où se disputaient les Le Pen  sur un bureau de vote dont l'un des assesseurs était un pilote fou qui contraignait de fervents républicains à voter FN...

vendredi 10 avril 2015

Sauvons les immeubles !



Le monde appartenant à ceux qui se lèvent tôt et m’étant, ce matin, arraché des bras de Morphée avant les aurores m’en voici donc propriétaire. Que vais-je en faire ? Le vendre au plus offrant ?  J’aviserai.

 Pour l’instant, je me contente d’améliorer la minuscule partie de ce dernier sur laquelle je me suis jusqu’ici contenté de régner en maître. A la fois Hercule et mon propre Eurysthée, je m’impose une série de travaux dont le nombre s’accroît à mesure de leur accomplissement. Le dernier s’est terminé hier après plusieurs semaines d’efforts. Il s’agissait de la réfection des joints du garage. Tâche ingrate et fastidieuse autant qu’indispensable. Voilà le travail :



Lesjoints semblent blancs mais ils sont en fait en mortier gris. J’entends déjà fuser de partout les « C’était mieux avant ». A quoi je répliquerai : « Ce sera mieux après ». Car des décennies et peut-être par endroits plus d’un siècle et demi de négligence avaient offert aux rongeurs l’occasion de creuser dans la terre qui assemblait les pierres de profondes galeries où, aux beaux jours, venaient s’installer des nids de bourdons. Le lent travail d’érosion si on ne faisait rien aurait eu pour conséquence ultime la ruine du bâtiment. Par endroit, déjà, des pierres étaient tombées. J’ai dû combler ces manques par l’apport de nouveaux cailloux dont le sol regorge. De même, j’ai, autant que faire se pouvait, comblé les galeries creusées à l’aide de cailloux et de mortier sans être certain que ce faisant la solidité des murs sera assurée. C’était surtout nécessaire à l’arrière du bâtiment comme le montre la vue prise au cours de la réfection :



Des dizaines d’heures de travail, 400 kilos de mortier s’ils n’assurent pas sa pérennité permettront au moins de prolonger de quelques décennies la vie de cette humble bâtisse dont les pierres sont appareillées à la va-comme-je-te-pousse comme il était de règle pour les annexes. De nos jours, on ne se donne plus la peine de construire celles-ci en pierre. On  lui préfère la tôle ondulée qui en rouillant offre un bien triste spectacle…

Quand je dis avoir terminé, je me vante car le pignon ouest reste à faire mais la présence d’un parterre de fleurs à son pied me contraint de remettre à l’automne sa réfection :



Pour mémoire : une vue générale du bâtiment avant divers travaux de réfection :


jeudi 9 avril 2015

Bon ou mauvais calcul ?



« La famille, ça fait partie des p’tits soucis quotidiens, mais pourtant c’est une vie qu’on aime bien » chanta jadis Sheila (A moins que ce ne fût Heidegger qui l’écrivit. J’ai tendance à confondre les deux.). Aussi la famille Le Pen n’est-elle pas exempte de ces petites frictions. La notoriété  des intéressés donne à leurs bisbilles un retentissement plus important que n’en connaîtrait l’affrontement entre les Chombier père et fils (Bouchers-charcutiers à Mellamois-Vitfay) quand ils s’opposent sur la recette du pâté de campagne. Ça prend même des proportions incroyables : en l’absence d’un tsunami à Romorantin ou  d’un avion s’écrasant sur le centre-ville de Châteauroux, ça meuble les unes et constitue un thème acceptable pour les journaux parlés ou télévisés.

Résumons l’affaire : M. Jean-Marie Le Pen, un peu poussé à cela par M. Bourdin réaffirme qu’à ses yeux « les chambres à gaz sont un détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ». Quelques jours plus tard, donnant une interview à une publication nauséabonde, il déclare que pour lui le Maréchal Pétain n’était pas un traître mais que M. Valls est un immigré. Apprenant de telles horreurs, le sang de sa fille (elle l’aurait, paraît-il, bouillant) ne fait qu’un tour : républicaine jusqu’à la moelle des os, voilà qu’accompagnée du chœur antique de ses fifres et sous-fifres elle vitupère son père (rime riche), déclare ne plus vouloir de lui pour mener la liste FN en PACA, on sent même que, s’il n’en avait tenu qu’à elle,  elle vous l’eût viré à grands coup de pieds dans le cul des instances du parti sans autre forme de procès.

Traiter ainsi son vieux papa, quoi qu’il ait dit ou fait, témoigne d’un manque de piété filiale manifeste. D’autant plus que si vous tenez une si belle boutique, c’est bien parce qu’il vous l’a léguée. Bien sûr, c’est vous qui avez repeint la devanture en un rouge ma foi seyant, une campagne publicitaire réussie et une conjoncture favorable vous ont permis d’augmenter son chiffre d’affaire mais il n’empêche que si vous n’aviez pas hérité du fonds, la maison Le Pen (fondée en 1972), père, fille, gendre, petite fille aurait eu bien du mal à être autre chose qu’une boutique de dépannage et non un magasin prospère où une clientèle fidélisée fait l’essentiel de ses achats.

Pourquoi une telle ire ? Parce que Mme Marine vise le pouvoir et pour cela se doit de renoncer aux diableries paternelles et de rejoindre une banalité de bon aloi propre, elle l’espère,  à rameuter une majorité. On peut se demander si, ce faisant, elle ne se fourvoierait pas. Le politique a besoin du diable, c’est pourquoi il attribue des traits lucifériens à tout opposant, si débonnaire soit-il. Il en va de sa conservation ou de sa conquête des postes. Ainsi M. Sarkozy fut-il diabolisé cinq années durant. Maintenant qu’un troisième larron menace de venir perturber le jeu bien huilé de l’alternance, diablotins et angelots de naguère s’allient pour crier « Haro sur le facho ! »  Le démon pourra assister à la messe et aux vêpres tous les jours, il aura beau réciter son catéchisme mélenchonnien la main sur le cœur et l’œil embrumé de larmes, rien n’y fera. En se muant en défenseur intransigeant du politiquement correct,  Mme Le Pen rejoint cette « normalité » qui ne conçoit la liberté d’expression que dans le cadre défini par le « politiquement correct ».

Dans un système où il n’y a de place que pour deux acteurs principaux et où ces deux acteurs s’entendent pour vous barrer l’accession aux grands rôles, il faut se montrer prudent. N’eût-il pas mieux valu laisser passer l’orage plutôt que faire allégeance aux ennemis ? Il n’existe dans les verres d’eaux si grande tempête qui ne se calme et s’oublie. Le passé nous l'a démontré. En se joignant au chœur des vierges effarouchées Mme Le Pen risque de défriser un tantinet une partie de l’électorat traditionnel de son parti sans pour autant s’attirer les bonnes grâces du camp du bien. Est-ce un bon calcul ? L’avenir nous le dira.

mercredi 8 avril 2015

Traitre certes, mais surtout créateur



Comme je le disais il y a quelque temps, j’ai récupéré ma traduction de Snuff Fiction de Robert Rankin. Depuis, je lui fais subir une révision complète, comparant l’original à ma version, phrase à phrase. Cela me permet de reformuler certaines passage, de corriger quelques erreurs, de remédier à des oublis, de préciser certaines approximations. Dans cette tâche, Internet s’avère un outil utile en ce que la multiplication des dictionnaires en ligne permet de mieux cerner le sens d’une expression ignorée par le Happap’s unabridged edition bien qu’il tende à l’exhaustivité.

La célèbre formule « Traduttore, traditore », tend à présenter le traducteur comme un traitre au texte original. Comment pourrait-il en aller autrement ? La véritable fidélité consisterait à ne pas traduire. Ce qui réduirait le public de toute œuvre aux seuls locuteurs-lecteurs de sa langue d’origine. Aussi près qu’il tente de rester du texte, le traducteur ne peut aucunement rendre une foultitude de connotations, de jeux de mots, de références culturelles plus ou moins évidentes pour son lectorat d’origine qui pour être comprises nécessiteraient de lassantes notes de bas de page, etc. De plus toute langue a ses caractéristiques propres. Toute traduction de l’anglais en français a pour conséquence d’augmenter de manière conséquente (20 à 30 %) le volume de l’écrit. Malgré toutes ses qualités insignes, notre belle langue manque de concision, ce qui la rend moins « percutante » (traduction peu satisfaisante de « punchy »).

Un des obstacles majeurs à la fidélité est le jeu de mot. Un autre est la connotation. Tenter de les contourner mène soit à une perte de sens, soit à des contorsions acrobatiques et parfois pathétiques. Ainsi ai-je (provisoirement ?) renoncé à traduire le titre« Snuff Fiction ». Car s’il est question dans le roman de tabac à priser (snuff), il existe un genre de films pornographiques nommé « Snuff movies » au cours desquels un participant est réellement assassiné (de l’américain snuff : buter, zigouiller). Comment rendre cette connotation qui bordaille au jeu de mot ? La solution choisie face à ce genre de problèmes est de pousser les balayures sous le tapis en choisissant un titre n’ayant rien à voir avec l’original…

Si l’on écarte la possibilité d’’une totale fidélité, que fait le traducteur ? A mon sens, il crée une nouvelle œuvre, inspirée, plus ou moins rigidement guidée par le texte d’origine mais quelque chose de totalement nouveau et qui devient à tous les sens du terme étrangère à son auteur. Traduire est aussi  un exercice enrichissant pour qui se mêle d’écrire. C’est d’ailleurs dans le but de perfectionner mon écriture que je m’étais lancé le défi de traduire un roman de Pratchett. J’avais alors le vague projet d’écrire un roman. J’ai abandonné l’idée. Écrire des billets de blog me suffit. Si la fantaisie de traduire me reprend, ce sera dans le seul but d’occuper de manière agréable les interminables moments de loisir qu’impose la mauvaise saison.