..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 13 mars 2015

Pitoyable !



M. Hollande veut arracher des électeurs ( ??!!). M. Valls a peur de voir la France se fracasser. M. Debbouze menace de retourner au bled ( ne s’ennuiera-t-il pas un peu à Trappes ?). M. Le Clézio rendra son passeport. La RSC™, l’Obs dénoncent à tour de bras les turpitudes des candidats du FN. Les antiracistes font leur bruit habituel. La France, enfin, la républicaine, la noble, la grande, la belle, la de gauche pour tout dire est dans tous ses états car un péril inouï la menace : le Front National selon les sondages arriverait en tête au premier tour des prochaines élections départementales !

La dernière trouvaille des anti-FN (est-ce que ça paye bien comme métier ?) est de dire que la gauche unie  dépasserait le FN en suffrages. Certes. Et si ma tante en avait… Car c’est quoi, la gauche unie ? Les radicaux, les socialos, les communistes et les gauchos ? S’ils étaient capables de s’unir, ça se saurait ! Et puis, si la gauche a besoin de ses extrêmes pour devancer le FN, pourquoi la droite ne s’unirait-elle pas avec ce que la gauche nomme la sienne ? Dans ce cas, on se trouverait avec une droite unie aux environs de 60 % !

Cette comédie est pitoyable ! Il faut dire que depuis qu’en 1983 Mitterrand a sifflé la fin de la récréation collectiviste, la gauche n’a plus RIEN à dire. Pour tenter de donner une illusion  de vie à son cadavre, il lui faut s’inventer un ennemi, faire semblant de défendre des valeurs. Alors, elle défend la république, combat le racisme, prétend faire évoluer les mœurs. Comme si la république était en danger, comme si le Ku Klux Klan paradait dans nos rues, comme si les mœurs avaient besoin d’elle pour évoluer.

Si le FN n’existait pas, ça ne changerait rien. Elle se contenterait de taxer de fascisme, de racisme, d’homophobie, en résumé de tous les crimes impardonnables la droite traditionnelle dont elle mettrait le républicanisme en cause. Elle le fit jadis pour Chirac (si, si !) et naguère pour Sarkozy. Si les « gaullistes » n’existaient pas, les centristes lui serviraient de cible. Car, au-delà de la grandiloquence, il ne s’agit au fond que de sauver prébendes et sinécures.

Le problème est que la gauche choisit mal ses chevaux de bataille et qu’elle les épuise en d’inutiles parades. Elle sent monter dans le pays une défiance face à l’immigration ? Elle sera immigrationniste ! Une inquiétude quant à l’identité nationale sourd-elle ? Elle sera communautariste et multiculturaliste ! L’évolution du modèle familial inspire-t-elle des inquiétudes ?  Elle prendra fait et cause pour les LGTB !  Seulement, à force de dire que l’apocalypse est au coin de la rue sans que grand-chose ne se produise, les Cassandre perdent tout crédit. On cesse de les écouter puis comme leur logorrhée demeure inextinguible elle agace eton finit par prendre son contrepied.

Dans un peu plus d’une semaine, nous saurons si  la gauche sera parvenue à endiguer l’ampleur du désastre annoncé. Ou pas. Qu’importe au fond ?  Quel qu’en soit le résultat, elle nous aura, une fois de plus, offert le pitoyable spectacle d’officiers d’une armée en déroute tentant de rameuter leurs troupes à grand renfort de slogans usés jusqu’à la corde.



PETIT SUPPLÉMENT GRATUIT

In Memoriam Terry Pratchett

Le créateur du Discworld est mort hier. Ma compagne de l’époque me l’avait fait découvrir il y a plus de 20 ans. J’en devins fan, au point de traduire Reaper Man histoire de m’amuser. Et puis tout passe, tout lasse. Des amis anglais me firent découvrir Robert Rankin dont je traduisis, pour la gloire encore, Snuff fiction. Robert supplanta Terry dans mon cœur volage…

En guise d’oraison funèbre je laisserai la parole à Mr Rankin* :
Je viens d’apprendre la navrante nouvelle que mon vieil ami Terry Pratchett s’est éteint. Il s’était montré un supporter enthousiaste de mes livres dès les premiers jours et m’avait prodigué nombre de précieux conseils dont, je le regrette, je n’ai guère tenu compte. Nous avions l’habitude de nous lancer dans d’épiques disputes  après quelques verres de vin et nous avons partagé bien des rires. C’était un homme remarquable et je suis fier de l’avoir connu, avec lui le monde a perdu un talent merveilleux.  Quelle tragédie !  Repose en paix, Terry, nous t’aimons. Là dessus je vais me soûler.

*Traduction assure par votre serviteur du statut facebook qu’il publia hier
 

jeudi 12 mars 2015

Le lapin



Je me suis souvent, ici même,  laissé aller à critiquer le côté approximatif de certaines réalisations du Créateur pour que, lorsque j’en trouve une qui approche, voire atteint, la perfection on ne m’accuse pas de flagornerie. A mes yeux, l’animal qui de tous ceux qui encombrent terre, mers, eaux et air mérite de se voir crédité du plus grand nombre de qualités est le lapin.

Dès l’abord, force est de reconnaître que la nature l’a doté d’un physique particulièrement avantageux. De grandes oreilles pour bien entendre, de fortes pattes arrière pour courir et bondir, de magnifiques incisives pour ronger les carottes, un poil soyeux qui protège des rigueurs hivernales, une vue à 360° afin de ne pas rater les promotions dans les hypermarchés, qui de nous ne rêverait de partager ces avantages ?  Et du point de vue moral me direz-vous ? Là encore, rien à redire comme nous l’allons voir !

 Certains esprits chagrins veulent voir dans le terme « lapin » un nom vernaculaire ambigu regroupant divers lagomorphes. Libre à eux. Mais toute personne sérieuse quand on dit lapin comprend qu’on fait allusion à cet animal qui lorsqu’il n’est pas de garenne vit dans un clapier, se nourrit de carottes et vous salue d’un jovial « Quoi de neuf, docteur ? ». On pourrait lui reprocher d’être végétarien mais ce serait lui faire un mauvais procès et oublier bien légèrement que l’on blâme le tigre mangeur d’homme de ne pas l’être. Il faudrait quand même être un peu logique, non ?  Le lapin a beaucoup profité de la fréquentation de l’homme : de chétif qu’il était dans ses garennes d’origine, sa taille et son poids ont augmenté au point qu’un « géant des Flandres » peut atteindre jusqu’à 20 kilogrammes et mesurer un mètre. De son côté, l’homme n’a pas obligé un ingrat : sous forme de pâté ou cuisiné, entre autres, à la moutarde ou  au chou, il agrémente sa table. Il peut même sous sa forme naine devenir le compagnon de jeux des enfants avant d’être mis à mariner.

Contrairement à son cousin le lièvre, le lapin n’est pas une grosse feignasse. Quand il n’a pas eu la chance d’obtenir une HLM (ou clapier), il se creuse un terrier afin d’abriter ses petits qui naissent nus et aveugles. Bonne mère, la lapine (c’est ainsi que se nomme Mme lapin) s’arrache les poils du ventre pour leur confectionner un petit nid douillet, exemple que nos compagnes rechignent souvent à  suivre. Afin d’en éloigner les prédateurs, cette mère exemplaire se tient le jour durant à l’écart du terrier. De trois à cinq fois par an, elle met bas une portée qu’elle allaite matin et soir pendant deux semaines avant que les lapereaux n’apprennent à se débrouiller seuls. Pas de place pour les Tanguy chez les lagomorphes !  Le lapin est économe et a horreur du gâchis. Ce n’est pas lui qu’on verrait laisser perdre des provisions dans le frigo. Aussi pratique-t-il la caecotrophie qui consiste à ingérer certaines de ses déjections partiellement digérées pour en récupérer les derniers nutriments et micro-organismes.  Que nos amis écolos en prennent de la graine !

Bien qu’ayant tendance à sauter sur toutes les lapines passant à sa portée, le lapin n’en demeure pas moins un excellent père de famille. Ce n’est pas lui qu’on verrait dépenser l’argent du foyer dans les bars, au tiercé ou voter socialiste. Il aime la compagnie de ses congénères mais cultive une sainte horreur de ses prédateurs (parmi lesquels se comptent le renard, le chien et le chat). Ce trait de caractère le distingue de l’homme de gauche qui les préfère à ses semblables.

Économe, travailleur, sobre,  dévoué, ami de la famille traditionnelle, de tempérament affable, joyeux compagnon, la liste de ses qualités est interminable. Alors, pourquoi, au lieu de le vénérer, l’homme consomme-t-il sa chair ? En dehors du fait que cette dernière est savoureuse, je crois qu’il faut y voir une sorte du cannibalisme dévoyé, une manière pour l’homme de s’approprier les vertus de celui qu’il dévore bien qu’on ne voit pas ce qu’il aurait à gagner à sauter sur toutes les lapines de rencontre ou à pratiquer la caecotrophie.

mardi 10 mars 2015

Et c’est reparti !



Certains se demandent pourquoi ils travaillent. La réponse est souvent simple : pour subsister. Quand on a comme moi le bonheur d’être payé à ne rien foutre, la question se complique. Rien ne m’oblige à me donner un mal de chien à retaper ma maison. Depuis une vingtaine d’années, c’est la troisième que je rénove. Avec le temps, mes rénovations sont devenues de plus en plus complètes. Je suis passé de travaux de simple décoration à la plomberie, l’électricité, le carrelage, l’aménagement de cuisine, de salle de bain (ou d’eau), etc. Bref en dehors du gros œuvre, je suis devenu capable de remettre à neuf une masure.

J’en ai tiré une certaine fierté et dans les deux premiers cas un certain profit. Hélas, ces derniers temps, faisant évaluer ma maison, je me suis aperçu qu’en cas de vente je perdrais ce que mon bricolage m’avait jadis rapporté.  De même, quand je vois le prix auquel se vendent certaines maisons tout à fait habitables dans la région, je me dis qu’en rénover une nouvelle serait un moyen sûr de me défaire d’encombrantes économies. 

Ce constat ne m’a pas pour autant découragé. Depuis quelques jours, je me suis lancé dans un projet que l’hiver et, soyons honnête, un certain manque d’énergie m’avait fait repousser : la réfection des joints du garage. Depuis, j’alterne les joies du creusement à la perceuse à percussion avec celle du gâchage de mortier et de la confection des joints. Je ne m’étais jamais adonné à ce genre d’activité et je l’abordais avec une certaine appréhension mais, pour une fois, le résultat me satisfait d’emblée. Encore quelques semaines et, si le temps ne se gâte pas trop, je pourrai contempler le résultat de mes efforts.

J’ai même de nouveaux projets : bétonner le sol du garage et même éventuellement  habiller ses murs et plafond. Tout ça nécessitera l’achat d’une bétonnière et de divers matériaux. Ma propriété ne s’en trouvera pas pour autant valorisée d’un centime. Mais la question n’est pas là : je travaille pour le plaisir différé que relever un nouveau défi procure.

lundi 9 mars 2015

Objet insolite



Je trouve dans ma boîte à lettres Brideshead revisited de M. Waugh et Carry on Jeeves de M. Wodehouse, respectivement sixième et dixième ouvrages de ces auteurs que j’avais commandés d’occasion via M. Amazon. Oserai-je dire, au risque de souligner une fois encore ma profonde futilité, que PG me plaît plus qu’Evelyn ? Soyons fou : osons !  Même s’il est répétitif et raconte toujours la même histoire, je préfère la légèreté bon enfant de Wodehouse au ton doux amer de Waugh. Quoi qu’il en soit, grâce à eux, j’ai appris beaucoup sur les us et coutumes de la vie menée dans les demeures aristocratiques anglaises des années trente du siècle précédent. Savoir qui ne pourrait s’avérer utile qu’à condition qu’on inventât avant mon trépas une machine à remonter le temps offrant un minimum de fiabilité, qu’on me permît d’y accéder, que l’idée curieuse d’inviter chez lui un vieux plouc comme moi traversât l’esprit de quelque Lord et que, vainquant mon instinctive répugnance j’accepte de m’éloigner quelques jours durant du bocage. Conditions dont la réunion est pour le moins improbable.

Mais foin de considérations générales, venons-en au fond du problème. Alors que je feuilletais machinalement Brideshead revisited s’en échappa un rectangle de carton aux bords arrondis. Le recto, jaune en son centre tandis que deux bandes oranges en relevaient le haut et le bas, ainsi que le logo de British Railway du coin inférieur gauche, me fit d’abord penser à un billet de train. Le document avait, allez savoir pourquoi, été plié en huit, et longuement tripoté avec pour conséquence d’en effacer la plupart des inscriptions, avant d’être déplié et de servir de marque-page. Un examen plus approfondi me permit d’apprendre qu’en fait, il s’agissait d’un billet de réservation de siège. Quelqu’un, un jour effacé d’octobre 2008 avait jugé prudent de réserver sa place entre Glasgow et Londres dans la voiture A. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser cette personne à faire ce long voyage ? Arrivé à destination, fût-ce machinalement ou dans un but quelconque qu’elle avait réduit ce rectangle au huitième de sa surface avant de se raviser et de lui trouver une utilisation ? Comment ce bout de carton a-t-il échappé à la vigilance des employés de Worldofbooks ? En eût-il été de même si plutôt que d’un document de transport périmé, le voyageur avait choisi de marquer la progression de sa lecture d’un billet de cinquante Livres Sterling ?

Autant de questions qui resteront à jamais sans réponse.

vendredi 6 mars 2015

Péché d’orgueil



Que diriez-vous d’un pauvre gars (ou d’une pauvre fille) qui se croirait si beau (belle) et si parfait(e) qu’il (elle) penserait que le monde entier ne rêve que de lui ressembler et de l’aimer ? Qu’ils auraient en leur plafond une araignée érotomane particulièrement active, non ?  Eh bien l’occident et ses satellites sont atteints de ce mal. Depuis qu’il a cessé de réellement dominer le monde il s’imagine régner sur lui par la force de sa « pensée démocratique ». 

De cela, il  déduit que la terre entière ne rêve que démocratie, culte des minorités, lâchers de ballons et marches blanches. Seulement, de tout ça, l’immense majorité du reste de la planète s’en bat (métaphoriquement, bien entendu) les génitoires. Il se pourrait même que le problème ne soit pas que l’Africain ne soit pas suffisamment entré dans l’histoire mais plutôt que l’Occidental en soit trop sorti.  

Il faut dire que nombre de dirigeants ou d’aspirants-dirigeants des pays dits émergents font mine d’entrer dans son jeu, comme on flatte les manies d’un vieillard gâteux afin, au mieux,  de bénéficier de sa bienveillance, de ses subsides et de se voir couché sur son testament et au pire d’éviter sa vindicte. Car si le ventre de la vieille bête occidentale est depuis belle lurette infécond, elle n’en conserve pas moins son pouvoir de nuisance, sa puissance et sa fortune restant immenses. On la flatte donc, on dit rêver de lui ressembler, on prétend partager ses lubies.

En fait, les « valeurs » occidentales contemporaines sont propres à une civilisation déclinante, héritière gâtée-pourrie d’ancêtres qui ont établi leur fortune sur des bases bien différentes. La domination européenne sur le monde découla d’une avance technologique doublée d’une foi totale en la supériorité de sa civilisation sur celles qu’elle asservissait. D’un point de vue « moderne », ce n’est peut-être pas joli-joli mais il en alla ainsi.

Ce qui est frappant, quand on prend le recul nécessaire, c’est que les choses n’ont pas beaucoup changé. L’Occident continue de croire détenir un modèle de civilisation universel et ne rechigne pas totalement à tenter de l’imposer par les armes (avec le peu de succès que l’on constate). La grosse différence c’est que, dans son modèle, le relativisme y  a remplacé la suprématie, le malthusianisme l’expansion démographique, le matérialisme la foi, la repentance l’esprit de conquête, etc. Partant, loin d’inspirer une sainte frayeur, il n’engendre plus chez ceux qu’il voudrait dominer qu’un profond mépris. 

Plutôt que de se borner à attendre la mort certaine mais paisible que lui assureraient ses valeurs mortifères et de se renfermer sur lui-même tant ses « valeurs » n’ont cours que pour lui, l’Occident se veut ouvert à tous vents, certain que ceux qu’il accueille ne sauraient qu’adopter ses mœurs.

Peut-être préfère-t-il le suicide à la mort naturelle ?